Sur le pont d'Avignon, on y danse tous en rond... [Libre]

...Et on finit par tomber du pont. Ce que faisait à cet instant précis le cadavre méconnaissable d'une tierce personne. Cadavre. Quel doux mot à l'oreille de la jeune femme qui se tenait sur le pont, debout; c'était elle qui venait de balancer le corps du pont désaffecté. Pourquoi? Comment? En quelles circonstances? Parce que ce fameux corps sans vie la gênait alors qu'elle désirait traverser. Il lui avait suffit de le pousser, après avoir ôté la vie de son possesseur en lui brisant simplement la nuque, ce n'était qu'un humain sans passé et sans avenir. Les circonstances? Y 'en avait il véritablement? Romina n'avait jamais eu besoin de raisons, bonnes ou mauvaises, pour tuer qui que ce soit. Sa vie entière reposait sur le meurtre, sur la méchanceté gratuite, sur la tyrannie et le sang. De quoi pouvez vous bien vous plaindre? Elle avait tué proprement pour une fois: aucune tâche de sang ou que ce soit. Mais passons. Si vous désirez ardemment connaître les circonstances et le pourquoi du comment, nous allons vous le réveler...
Il faisait nuit, mais la lune éclairait suffisamment pour que l'on reconnaissance assez les traits délicats et la taille grâcile d'une jeune femme. L'éclat lunaire reflétait la blondeur de ses longs cheveux. Vêtue d'une robe rouge sang, comme il lui arrivait souvent , elle s'était aventurée hors de sa chambre d'hôtel, dans le but de se promener, habitude qui ne l'avait jamais quittée depuis bien des années maintenant... Elle n'aimait guère être dérangée durant cette activité, il nous faut le préciser, aussi, lorsque cet homme d'une quarantaine d'année, à l'air maraudeur, mais à l'aspect répugnant se présenta devant elle en l'appelant « Jolie Poupée », la soi-disant chérie s'était sentie pousser des ailes...démoniaques. Il ne voulait pas la laisser passer? Ce n'était pas un problème, il lui était possible de forcer le passage. Il la suivait et repassait devant elle? Continue donc de jouer chéri, quand j'en aurai assez, je te le ferai savoir. Quelles étaient ses intentions? La détrousser? La violer? Les deux n'étaient pas envisageables. Et il avait finit par l'ennuyer. Cela s'était rapidement terminé. Point final.
Elle aurait bien put laisser le corps trainer en plein milieu, mais ce regard fixe et vide l'écoeurait. Qu'il disparaisse de sa vue, c'était tout ce qu'elle demandait, mais à part elle, qui donc l'aurait fait? Personne naturellement...Voilà pourquoi elle avait jeté le corps, dont elle tenait encore la tête entre ses mains, et qui se faisait lourd, de l'autre côté, pour qu'il atterrisse au sol.

Et maintenant, reprenons notre promenade.

[Navrée, mes debuts de topic sont toujours courts >< ]

[ Je peux donc ? ]

Les chaussures de maraudeuses d'Elliot s'enfonçaient dans la boue petit à petit. Elle tentait de ne pas glisser sur la terre vaseuse, la simple perspective de se retrouver les fesses par terre ne l'enchantant peu. Alors la chasseuse marchait prudemment, s'appuyant sur les arbres qui emplissaient le parc, elle entendit un son qui différait de la douce mélodie de la nuit.

La brune avait décidé de prendre ses marques en cette soirée qui approchait de la pleine lune. De cette façon, elle n'aurait point besoin de lampe-torche pour éclairer son chemin et les repérages se feraient que plus aisément. Alors elle avait décidé de commencer par arpenter le Shaker Park. Quoi de mieux d'une petite forêt lugubre pour commencer la chasse aux démons ? Elle n'était que trop incertaine de trouver quelque chose, mais il lui fallait cependant essayer.
Ellie s'était donc aventurée à l'intérieur du parc, se dirigeant vers le haut de la colline par automatisme. Quel paysage découvrirait-elle ? Certainement pas quelque chose à couper le souffle. Elle ne verrait que l'image même des rues abandonnées : une ville dévastée par l'incident qui s'y était produit.
Mais il fallait qu'elle le voie par elle-même. Cela lui ferait mesurer l'ampleur des dégâts, chose qu'elle n'avait pu faire en se baladant seulement dans les rues. Car, pour Elliot, la notion de perspective était très vague. Ces nombreuses années passées en Afrique ne lui avaient pas apprit la notion de mètres carrés, et toute unité utilisée pour décrire une étendue restait très difficile à comprendre. Pour elle, cent kilomètres ou mille, ça restait la même chose : loin.
Alors qu'elle se dirigeait avec difficulté vers le haut de la colline, la jeune femme expira un froid nuage de fumée. La nuit n'était pas très chaude par ici, et la jeune femme avait prit la peine de prendre son blouson en cuir avec elle - élément indispensable de sa tenue, à vrai dire.
Elle glissa à nouveau dans la boue. La jeune femme espérait que pour son retour, le froid aurait durcit cette terre imbibée d'eau... Car elle savait qu'elle resterait toute la nuit à contempler les ruines de la ville.
Elliot s'arrêta, le froid ayant saisit ses poumons. Ce qu'elle haïssait ces températures qui régnaient en Amérique ! Au moins, en Afrique, elle ne risquait jamais d'avoir froid.
La brune décida alors de s'accorder une pause, regardant les alentours avant de s'adosser contre un arbre et de saisir le paquet de cigarettes qui résidait dans le fond de sa poche. Cela la détendrait bien, elle marchait depuis aisément deux bonnes heures. La chasseuse avait écumé les moindres recoins de la ville...

C'est au moment où elle tirait les premières bouffées de sa cigarette qu'elle entendit une voix d'homme résonner dans le silence de la nuit.
Fronçant les sourcils, les sens tout d'un coup bien aux aguets, Ellie se redressa et se dirigea prudemment vers d'où provenant la voix. Sa main glissa par précaution dans son dos, sa paume venant s'abattre sur la crosse d'un pistolet chargé de balles d'argent. On n'était jamais trop prudent...
Ses yeux bruns détaillaient les contours des arbres dans la nuit, avant qu'elle n'aperçoive le contour de deux silhouettes éclairées par la Lune. Ils étaient tous deux à un endroit découvert, Elliot discernant les contours d'un pont en pierres qui ne semblait pas être tout neuf. Où était-elle atterrit, au gré de sa balade nocturne ?
Son visage resta de marbre lorsqu'elle observa le corps d'un petit homme assez corpulent tomber du pont. Il bascula avec lenteur, alors que les doigts de la chasseuse se resserraient sur la crosse. L'autre personne, qui semblait être une femme, avait tout bonnement tué l'homme de sang froid.
Le regard de la brune se durcit, alors qu'elle déboula sur le chemin qui menait au pont avec une détermination sans précédent. Elle savait déjà presque ce qu'elle ferait de cette femme qui tuait de sang froid...
Sa main lâcha la crosse pour revenir se balancer normalement le long du corps de la chasseuse.
Ses bottes salies de boue et son jean dans un état pitoyable ne lui donnaient pas fière allure face à la belle robe rouge qu'abhorrait la blonde. Mais elle s'en fichait un peu, Elliot, de ce que sa tenue inspirait.
La brune s'avança vers la blonde, d'un pas déterminé, sans l'once d'une hésitation. Lorsqu'elle arriva à une dizaine de mètres de la silhouette longiligne, elle s'arrêta et posa ses mains sur ses hanches.
Un grand sourire apparut sur les lèvres d'Ellie, sourire on ne peut plus faux. Les prunelles de la jeune femme brillaient à l'idée de commencer à faire régner un peu de justice dans cette ville...

" Belle soirée, n'est ce pas ? " demanda-t-elle, haussant la voix pour que sa future interlocutrice entende, et la remarque au cas où ce n'était pas déjà le cas - ce qui étonnerait fortement Elliot étant donné qu'elle était arrivée bien en face de la tueuse.
Son sourire quelque peu déstabilisant était un peu impromptu face à la situation, mais peu importait, Elliot voulait juste s'assurer que cette femme était bien démoniaque avant de la tuer, ni plus ni moins.