• SUPERNATURAL - City of Fear •
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 Méditations devant un cierge (libre)

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MessageSujet: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMar 23 Oct - 20:37

Neala n'était pas vraiment croyante. Non pas qu'elle n'eut pas de preuve qu'il exista des démons, elle était bien placée pour savoir que ce genre de croque mitaines était bien réels. Mais elle n'avait jamais eu la preuve que “l'autre camp” exista. Après tout, seuls les chasseurs garantissaient la sécurité du monde des humains contres les attaques des Enfers. Y avait-il seulement un autre camp? Elle était bien en peine de le dire. Elle avait erré toute la journée à la recherche de quelque chose à faire, mais n'avait pas trouvé. Elle n'avait pas croisé la moindre créature maléfique et n'avait strictement pas envie de se jeter dans la gueule du loup. Après tout, ce serait du suicide d'aller faire un tour dans la partie ouest de la ville. Les démons s'y promenaient tranquillement en s'y livrant à toutes sortes d'exactions. Mais en fin de compte la partie est n'était pas plus sûre. De plus de créatures maléfiques s'y aventuraient et ce n'était pas le petit nombre de chasseurs présents en ville qui risquaient de peser bien lourd en cas de conflit ouvert. Certes Neala pourrait sans problèmes s'en sortir. Après tout, les démons préféreraient toujours essayer de la rallier à leur cause plutôt que de l'éliminer. Ce qu'ils ignoraient c'est qu'elle ne se laisserait pas convaincre si facilement. Elle avait l'intention de résister à l'appel de sa nature démoniaque tant qu'elle le pourrait. Voire de se donner la mort si vraiment elle ne pouvait plus endiguer ses pulsions.

C'est donc sur ces charmantes pensées qu'elle entra dans l'église qui servait de point de ralliement aux chasseurs. Comment était-elle arrivée là? Pour tout dire, elle n'aurait pas su l'expliquer. Elle avait roulé un peu au hasard puis s'était arrêtée devant le bâtiment pour le contempler pendant un moment avant d'y entrer sans faire de bruit. La solennité de l'endroit malgré le contexte restait la même... Et Neala n'avait jamais été à l'aise dans ce genre de lieu. Elle n'aurait pas su dire si elle le devait à son ascendance démoniaque ou si il s'agissait simplement d'un goût pour le moins banal. Après tout beaucoup d'humains se sentaient mal à l'aise dans les églises. Cela n'avait peut-être rien à voir avec ses origines...

Elle s'avança sans vraiment s'en rendre compte vers les cierges et déposa une pièce. Il n'y avait pas de raison de ne pas rester honnête même si la ville dehors se transformait en antichambre de l'Enfer. La plupart des bougies étaient utilisées mais en farfouillant avec attention la jeune femme finit par dénicher un cierge poussiéreux mais “neuf”, et le poser sur un socle.
Levant son index à hauteur de son visage, elle se concentra à peine et fit apparaître une petite flamme qui dansa avec délicatesse sur le bout de son doigt. Elle aimait bien son pouvoir de pyrokynésie malgré tout. En fait, elle aimait ces deux pouvoirs. C'était leur origine qu'elle trouvait déplorable.
Son esprit suivit une chaîne de pensées qui la ramena des années en arrière, à l'âge de ses 12 ans lorsque pour la première fois, en voulant bouger un tas de feuilles par la télékinésie, elle y avait mis le feu. Ce jour-là, elle avait failli mettre le feu à l'immeuble et s'était fait la plus belle frayeur de sa vie. Puis, elle avait appris à apprivoiser ce nouveau don par de petites expériences sans danger que sa mère avait orchestré.
Sa mère qui faisait toujours tout pour l'aider à comprendre, dans la limite de ce que son âge permettait à l'époque, que ses pouvoirs n'étaient pas ses ennemis et qu'elle devait apprendre à s'en servir avec discernement pour éviter des accidents qui risquaient de dégénérer.

Elle revint à la réalité, secoua la tête pour chasser les dernières bribes de souvenirs et approcha son doigt de la mèche du cierge. Celui-ci s'alluma et Neala resta encore un moment penchée à regarder danser la flamme, “sa” flamme, avant de se redresser et de réaliser que quelqu'un avait assisté à toute la scène...
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Gabriel Harper
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMar 23 Oct - 22:27


Il n'avait jamais bien aimé les églises. Mais Elizabeth, au contraire du jeune homme, avait toujours apprécié ces endroits de repos et de recueils. Plus ces endroits étaient vieux, plus elles les aimaient. Son charmant visage reprenait sourire seulement quand elle était dans les cathédrales, les yeux posés sur la Vierge Marie et sur Jésus sur la croix. La mère de Gabriel s'était inquiétée de ce penchant quand son fils lui en avait parlé, mais il l'avait rassuré : si tout cela pouvait l'aider à sortir de son mutisme, ce serait pour le mieux.
Ce jour-ci, il avait décidé de l'emmener à la cathédrale. Peu de démons s'y aventuraient, ce qui était préférable. Il n'avait pas envie de se mesurer à ces bêtes, surtout pas avec la femme de sa vie sous sa protection. Son chandail de laine couleur sable sous une veste de cuir noir, sa cousine à ses côtés, il était parvenu jusqu'au bâtiment très prudemment. Ils pouvaient croiser n'importe quoi, en arrivant jusque là. Heureusement, ils étaient seuls.

« Je te laisse quelques minutes : s'il arrive quelque chose, tu sais quoi faire. »

C'est à voix basse qu'il venait de glisser ça à Elizabeth, se pencaht à sa hauteur. Elle hocha la tête, ses yeux vifs captant les siens, et il partit vers le fond de l'Église. Si quelque chose arrivait, elle savait qu'elle devait avoir peur. Il le sentirait. Ce que le jeune homme cherchait au fond de l'Église, près d'une statue de la Vierge décapitée et recouverte de sang ? Les clés de la maison de son oncle. Ou plutôt, du sous-sol de sa maison. Les sous-sols cachaient souvent d'intéressantes choses et celui de son décédé oncle devait sûrement en contenir. Malheureusement, la porte de la maison qui menait à la cave restait fermée. Seules les clés pouvaient l'ouvrir... Il savait simplement qu'il les avait caché « où même les plus croyants ne pouvaient l'imaginer ». Croyant, église. Logique.


Pendant ce temps, la gamine blonde en robe verte se promenait entre les bancs, regardant la voûte de la cathédrale avec intérêt. Une autre jeune femme entra derrière elle, se dirigeant sans la voir vers les cierges. Qui donc était-elle ? Elizabeth se rapprocha doucement, sans faire de bruit, curieuse. Ce qu'elle vit la fit presqu'hoqueter de peur, de fascination également.
Une flamme venair de jaillir de son doigt, du néant, de l'infini.


« Elizabeth ? »

Le blond s'était redressé des débris de statue, se retournant vers le fond de la cathédrale, l'inquiétude perçant dans son ton. Il avait senti la peur, si alléchante, pourtant si inquiétante. Sa blonde était près d'une jeune femme, qui fixait un cierge sans la voir. Que... Il descendit l'allée à une vitesse phénoménale, ses longues enjambées le portant rapidement jusqu'à elle, et posa sa main sur la frêle épaule de sa cousine. Elle ne bougea pas, fixant toujours la jeune femme au cierge. Gabriel lui demanda, sans pourtant espérer de réponse et sans quitter l'autre demoiselle de ses iris, quasi jaunes en ce moment :

« Ça va ? »
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMer 24 Oct - 0:01

Neala se maudit pour ne pas avoir fait suffisamment attention à ce qu'elle faisait. Elle aurait du vérifier qu'elle était seule avant de se livrer à ce genre d'amusement puéril. Mais depuis qu'elle était dans une ville tombée aux mains des démons, elle négligeait la plus élémentaire prudence lorsque cela concernait ses pouvoirs. Résultat, elle venait de les utiliser devant témoin... La jeune fille qui se tenait en face d'elle semblait terrorisée et honnêtement, la jeune chasseuse comprenait pourquoi. Depuis quelques temps, ceux qui maîtrisaient la magie avaient tendance à se comporter comme des bêtes assoiffées de sang. Voir quelqu'un maîtriser le feu dans une église devait avoir quelque chose de malsain. Elle avait affaire à une gamine blonde qui portait une robe verte et qui pour une raison qu'elle ne put s'expliquer, lui faisait penser à un fantôme blafard.

Au fond, un spectre aurait très bien pu hanter les lieux, mais Neala comprit très vite que la personne en face d'elle n'avait rien de mort. Surtout au vu du jeune homme qui accompagnait l'étrange demoiselle et semblait veiller sur elle comme un garde du corps. Un jeune homme très étrange. La chasseuse eut l'impression passagère de voir un éclat jaune au fond des yeux de l'inconnu.

Secouant la tête, elle se dit qu'elle devait être fatiguée et que la présence de trop nombreux démons en ville ne devait pas lui inspirer des visions de créatures maléfiques à tous les coins de rue. Que dire à cet étrange couple? Comment justifier qu'elle était capable de faire jaillir des flammes de ses mains? De toute façon, le mal était fait et elle ne pouvait pas revenir en arrière. Sa franchise montrerait au moins sa volonté pacifique. Elle se redressa et se tourna vers les deux étrangers.


“Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur. Elle a vu quelque chose qu'elle n'aurait pas du voir. Ça a du l'effrayer un peu. Mais je vous assure que je ne suis pas venue ici dans le but de faire du mal à qui que ce soit.”

Elle se dit que de toute façon, si un des deux étrangers se montraient un peu trop agressifs, elle pourrait toujours les envoyer voler à l'autre bout de la cathédrale avant de leur coller deux ou trois balles en argent bénies dans le caisson. Mais ça, ce serait la solution de dernière minute. Pour le moment, aucun des deux n'avait fait montre d'agressivité à son égard. Il pouvait très bien s'agir de deux civils à la recherche d'un peu de calme dans cette décadence. Neala n'était pas du genre à attaquer sans raison. À part lorsqu'elle avait ses crises de violence. Et encore fallait-il que quelque chose ou quelqu'un l'eut poussé dans ces derniers retranchements. Bref, pour le moment, la situation était certes tendue mais pas irrécupérable. Elle devait arriver à désamorcer la situation sans explosion de violence. Elle espéra qu'elle n'avait pas affaire à un chasseur. Sinon, elle risquait fort de se faire flinguer avant d'avoir pu faire quoi que ce soit.

“Je ne suis pas comme ceux qui vivent du côté de l'ouest. À première vue, on dirait mais je vous assure que vous ne craigniez rien. Je cherchais juste un peu de calme...”

Elle espéra que son charisme démoniaque ne viendrait pas se mêler de la partie et faire peur à la jeune fille ou à son étrange compagnon...
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMer 24 Oct - 14:14

Il confronta l'inconnue du regard, furieux que cette demoisella ille osé faire peur à sa cousine. Il laissa sa main sur la mince épaule, lui communiquant sa chaleur, et resserra un peu les doigts sous les paroles de Neala. Oh, il ne comprenait que trop bien. Il n'y avait plus de secrets dans cette ville, tous savaient que certains avaient d'étranges pouvoirs. Il regarda le cierge allumé, ainsi donc le feu était à sa porté, puis Elizabeth. Elle n'avait pas lâché la demi-démone du regard, comme hypnotisée par son pouvoir. Gabriel se baissa à son niveau et elle tourna la tête vers lui. Visage grave face au sien. Il la sentait fascinée. Elle hocha la tête de façon négative, ce qui le fit relever. Elle chercha néanmoins sa main, si grande comparée à la sienne, menue et délicate. Oiseau fragile. Sa voix se fit sèche, teintée d'un reproche léger.

« La prudence est pourtant recommandée par les temps qui courent - on pourrait croire que vous suivriez ces directives au lieu de jouer à l'enfant. Ces choses n'ont pas besoin d'être montrées à ceux qui n'en font pas la demande. »

Il avait dit plus de mots en ces quelques secondes que depuis fort longtemps, plus de phrases alignées les unes aux autres que depuis... depuis quand, déjà ? Depuis sa morsure peut-être ? Le lycanthrope pressa la main de la fillette à cette fugitive pensée et s'apprêta à partir, se promettant de revenir sans la blonde. Mais elle le retint avec douceur, posant son autre main sur son bras. Elle lui jetait un regard presqu'implorant, brillant d'excitation. Elle voulait savoir. Lui, refusait. Il ne faisait pas confiance à ces créatures, ironique dit-on. Voix basse, murmure.

« Ce ne serait pas prudent. »

Pourtant, elle ne bougea pas, continuant de le regarder en insistant, tournant la tête vers Neala. Bien. D'accord. Qu'elle fasse. Gabriel croisa ses bras sur son torse et remonta ses iris sur la démone, comme vexé que sa cousine lui porte tant d'attention. Ou plutôt, fâché qu'elle se démène sur quelque chose de pas tout à fait humain et de potentiellement dangereux - lui ne comptant pas dans cette catégorie. Elle avait vu des démons tuer son père et, aussi traumatisée par cette mort qu'enthousiasme, il sentait qu'elle voulait savoir. Monotonement, il dit :

« Elle voudrait savoir comment vous faites ça. »
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMer 24 Oct - 17:34

La jeune fille n'avait pas prononcé un seul mot depuis qu'elle avait Neala faire usage de son don. La jeune chasseuse avait d'abord pensé qu'elle était encore sous le choc mais elle comprit vite qu'il ne s'agissait pas de ça. Elle était muette. Depuis sa naissance ? Non, Neala ne le pensait pas. Plutôt depuis que Cleveland s'était transformée en antichambre des Enfers. Ce genre de chocs pouvait avoir des effets dévastateurs sur les gens. Que pouvait-elle bien avoir vu pour que sa voix la quitte? Avec de telles créatures en ville, il pouvait lui être arriver n'importe quoi...

Le garde du corps de la petite blonde lui était franchement hostile. Encore que Neala comprit pourquoi. Il devait la prendre pour un démon. Ce qui n'était au fond pas tout à fait faux. Elle était potentiellement un démon. C'était une énorme potentialité certes, mais pas une vérité. Elle chassait les créatures comme elle. Elle s'accrochait à sa partie humaine avec l'énergie du désespoir comme pour se prouver et prouver au monde que son ascendance n'aurait pas raison de son humanité.


“Je pensais être seule. Je ne fais pas usage de ce genre de choses devant témoin en général. Sauf quand je dois me battre. Je ne vous ai pas entendu arriver...”

Elle se tut et regarda l'échange silencieux entre la jeune fille et celui qui l'accompagnait. Visiblement, l'inconnu voulait partir mais pas sa petite protégée. Pour quelle raison? Neala ne mit pas longtemps à le comprendre. L'homme se retourna vers la chasseuse et lui annonça que la fille voulait savoir comment elle faisait ça. La jeune femme resta un instant interdite. Comment elle faisait ce genre de choses? Autant demander à un poisson comment il faisait pour nager? C'était dans sa nature... Son père était un dé... son père avait eu lui aussi des pouvoirs et il était presque normal qu'elle en eut hérité.

Neala se laissa tomber sur un banc regarda sa main et fit naître de nouvelles flammes dans la paume, les regardant danser, toujours aussi fascinée que la première fois où elle avait vraiment contrôlé ce merveilleux pouvoir. Quelqu'un, elle ne se rappelait plus qui, lui avait dit un jour que la pyrokynésie avait quelque chose de très esthétique. Cette personne avait eu raison. Le feu était effrayant certes, mais depuis qu'il l'avait découvert, l'Homme ne pouvait cesser de se plonger dans la contemplation des flammes à chaque fois qu'il en avait l'occasion.


“C'est apparu comme ça un jour, sans vraiment de raison... Je n'avais que 12 ans et à cet âge-là on est pas vraiment préparé à se retrouver capable de brûler tout ce qu'on touche. J'ai du apprendre à le contrôler. Pour ma sécurité et pour celle des autres. Ce n'est pas quelque chose qu'on apprend à faire. C'est là ou ça ne l'est pas mais de toute façon, la seule alternative qu'on a vraiment c'est celle de le contrôler... ou pas. Entre les mains de la mauvaise personne, ça peut faire beaucoup de dégâts... Mais vous deviez déjà vous en douter...”

Elle se tut et adressa un sourire triste à ses deux interlocuteurs, les flammes dansant toujours sa main à plat. Elle les étouffa d'un geste sec et vif, ne laissant échapper une mince volute de fumée.
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMer 24 Oct - 23:03

Hostile. Et plus encore, aurait-on pu dire. Tout dans son attitude montrait que la jeune femme le faisait frémir. Elle puait la démone. Il gardait les mains crispées, serrait les dents et on pouvait presqu'entendre un léger grognement provenir du fond de sa poitrine, comme un chien qui protège son bien. Prêt à attaquer au moindre geste de menace. Les excuses ne suffisaient pas au jeune homme, dont cette manifestation montrait bien clairement qu'elle ne pouvait se retenir d'utiliser ses pouvoirs. Une démone qui ne s'asusme pas ? Possible. Qui se cache ? Elle semblait sincère. Ne jamais se fier aux apparences. Pour cela, qu'il restait sur ses gardes.

Elizabeth s'avança franchement vers Neala quand celle-ci fit revenir des flammes dans sa paume, chatoyantes, plus gracieuses que des danseuse de ballet. Il détourna le regard, ne souhaitant pas se faire prendre au piège de cette magie, passant ses doigts dans ses cheveux fous et sur sa barbe défraîchie. La gamine fit rapidement passer ses doigts dans le feu, comme un défi donné à l'élément, puis observa le bras de la jeune femme. Pas en feu du tout, un bras ordinaire. Elle se permit même d'en toucher la peau, d'une tiédeur plus que normale. Son visage sans expression se tourna vers son cousin, qui capta simplement dans ses yeux cette étincelle envieuse des enfants qui désirent quelque chose. Il secoua la tête. Elle serait à jamais incapable de faire cela ; il le lui souhaitait. Gabriel fit glisser ses doigts sous le menton de la blonde, dont les yeux prirent une expression attristée.
Que voulait-elle dire ? Il était devenu plutôt expert pour décoder les expressions de la petite fille, mais cela s'avérait parfois plutôt ardue. Elle était plus mature que plusieurs enfants, mais elle n'avait tout de même que 4 ans... Son visage enfantin se tourna vers la démone, puis vers lui, et elle ferma ses yeux. Elle... dormait ? « Dormir ? » mima-t-il avec ses lèvres. Hochement négatif. Elle prit la main du loup-garou et la posa sur son coeur, puis referma les doigts comme s'ils tenaient quelque chose. Oh. Ce fut un coup quand il comprit.

Neala. La fumée hors de sa main. Gabriel qui caresse les mèches claires de sa cousine, qui se réfugie sous son bras comme un oisillon. Cette fois, il avait baissé la voix, comme s'o était gêné de formuler la question.

« Elle voudrait savoir si vous avez déjà tué des papas et des mamans, vous aussi. »
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 0:07

Neala fut plus que surprise par la réaction de l'enfant qui se trouvait devant elle. D'habitude les gens à qui elle montrait son pouvoir, les gens autres que les créatures qu'elle pourchassait bien entendu, préféraient nier l'évidence. Quand ils ne partaient pas tout simplement en hurlant comme des déments persuadés d'être tombés sur pire que ce qui les poursuivait précédemment. Les sorciers et les démons étaient mal vus, les uns à juste titre, les autres plus victimes de la vindicte populaire et de l'attitude un peu trop dévote du clergé que par nécessité. Globalement, Neala s'était toujours bien entendu avec la plupart des sorciers qu'elle croisait, la plupart d'entre eux la prenant pour une de leurs semblables. Et puis, il y avait Meredith Wellord que pour une raison mystérieuse, elle ne pouvait pas voir en peinture. Mais ça, ce n'était pas un problème de camp plutôt un problème typiquement humain qu'elle n'avait pas l'intention de mettre trop d'ardeur à régler. C'était secondaire.

La jeune femme n'avait jamais trop aimé les enfants, les trouvant trop bruyants, capricieux et méchants. Pourtant la gamine en face d'elle, accompagné de son garde du corps et traducteur avait quelque chose de fascinant. D'adulte. Et d'étrangement inquiétant dans sa manière d'être. Son silence ne faisait que cacher quelque chose de bien plus terrible. Des choses qu'elle avait vécu et qu'elle n'était pas encore en mesure d'appréhender. Neala ressentit une vague de pitié à l'égard de l'enfant, puis de reconnaissance envers sa mère qui l'avait si bien protégée pendant ses premières années. Qui lui avait évité de tomber trop vite dans le monde sombre où elle évoluait à présent.

Elle ferma les yeux un instant, se rappelant d'une discussion qu'elle avait eu avec sa mère peu avant de quitter la maison. Ce soir-là, Neala s'était montrée amère et aggressive et pourtant, à aucun moment sa mère ne l'avait considéré comme une menace. Elle lui avait dit qu'elle ne regrettait pas sa naissance et qu'elle pensait que sa fille était la plus belle chose qui lui était arrivé dans sa vie, peu importe qu'elle soit humaine ou pas. Ses mots avaient profondément touché la jeune femme qui, aujourd'hui encore, s'en rappelait avec beaucoup de nostalgie. Ce fut ce passage dans ses souvenirs qui lui fit ignorer l'échange entre la fillette blonde et son escorte. La question en revanche la fit revenir à la réalité. Elle vrilla son regard sombre sur la petite fille et commenta, d'une voix douce, basse et triste :


“C'est donc ça...”

Ramenant ses yeux sur l'homme, elle lui répondit :

“Non... Je n'ai jamais tué d'humains. Tous ceux que je tue le méritent. Tous ceux que je tue ont du sang sur les mains. Et ils sont d'une telle nature que les autorités ne peuvent rien contre eux. Je me charge du ménage. J'empêche définitivement qu'ils ne recommencent. Je paye ma dette à la société. Certaines personnes considèrent que je suis une traître à mon sang. La plupart oublient que je suis à moitié humaine... J'ai une maman moi aussi, et je ne supporterai pas l'idée de la perdre. Je fais en sorte que ça n'arrive pas aux autres... Quand je le peux...”

Elle voulait clarifier la situation et faire en sorte que ses deux interlocuteurs comprennent qu'elle ne représentait un danger que pour ceux qui appartenaient déjà à la race des prédateurs...
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 0:46

La réponse fit figer la gamine, qui attrapa la main de Gabriel soudainement. Elle savait. Elle savait que cette dame allait éliminer ceux qui avaient tué ses parents, mais elle savait aussi que les gens de cette trempe mettaient hors de la circulation des gens comme lui, qui était resté sans bouger, statue de marbre. Elle savait ce qu'il était, elle. La vague d'antipathie en lui était revenue et, maintenant, un grognement qui s'échappait de sa gorge était parfaitement audible. La pleine lune approchait et ça se voyait, ses réactions devenaient de moins en moins contrôlées. Il était pacifiste, mais l'humain restait tout de même une horreur pour lui.Personne n'avait jugé bon de venir à son secours, à un moment où il en avait eu cruellement besoin, laissé pour mort au milieu d'un cimetière. Qu'est-ce qui lui disait que cette jeune femme, que cette démone, n'était pas de cette trempe ? La main froide sa cousine restait dans la sienne, alors qu'il essayait de trouver un compromis. S'il s'en allait, chose qu'il avait plus qu'envie de faire, il passerait pour impoli ou comme quelqu'un ayant des choses à cacher. S'il restait là, il risquait alors de s'engager dans une conversation qu'il n'avait pas envie d'entamer. Le dilemne restait là. Il se décida pour une courte phrase.

« J'espère que vous resterez dans cette voie. »

Il allait partir, sa cousine qui acceptait enfin de suivre son lycanthrope de cousin, quand il se retourna.

« Votre nom, s'il-vous-plaît. »

De l'information. En vérité, il ne voulait plus partir. Il avait réfléchi à la vitesse de la lumière, ses neurones fonctionnant à la surchauffe. S'il réussissait à se faire une alliée chez les chasseurs, cela lui serait utile pour sa quête et pour la protection de sa mère, sans parler de la mignonne fée qui tenait sa main. Gabriel se forçait lui-même à créer des liens, chose qu'il n'avait pas faite depuis... depuis l'incident. Le premier de cette suite d'évènement. Son expression semblait s'être radoucie, il avait légèrement baissé les épaules, se forçant à baisser sa garde. Sinon, il savait qu'il allait foutre le camp.
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 1:41

La vérité eut l'effet espéré. Mais provoqua chez l'enfant une curieuse réaction presque protectrice vis à vis de la personne qui l'accompagnait. Peut-être que lui aussi... Non, les demi-démons ne courraient pas les rues et elle ne devait pas commencer à voir le surnaturel partout. L'enfant avait certainement perdu ses parents dans la guerre qui venait de se dérouler et parler de massacres devant elle n'était pas la meilleure idée que Neala ait eu. Elle s'en rendait compte à présent. Elle manquait toujours autant de jugeotte. Elle s'aperçut alors que l'homme en face d'elle grognait. Elle eut un petit sourire narquois. Elle n'était pas la seule personne à être surnaturelle ici. Ce gars devait être un lycan... Après tout c'était fort possible. La jeune femme ne connaissait pas suffisamment cette espèce pour en reconnaître un représentant au premier coup d'oeil. Mais au vu du nombre de créatures de ce genre qui traînaient dans le coin, cela n'aurait rien eu d'étonnant.

Et puis, il lui dit qu'il espérait qu'elle resterait dans cette voie. Ce qui fit pouffer la jeune femme. Elle se doutait bien qu'il ne devait pas avoir envie qu'elle se change en créature sanguinaire. Et à vrai dire, elle non plus. Secouant la main comme pour chasser une mouche un peu trop gênante, elle répondit à son interlocuteur :


“Si jamais je commence à perdre contrôle je me flingue, alors rassurez-vous, elle ne craint rien... Je suis quand même consciente du danger que je représente...”

Il finit par lui demander son nom. Neala préféra voir ça comme un signe d'ouverture favorable. Souriant largement et essayant de faire disparaître son côté démoniaque au maximum, elle se présenta correctement:

“Je suis Neala Storman, chasseuse de mon état.”

Elle sentait que son interlocuteur se livrait à un combat intérieur. Il avait peut-être peur de ce qu'il venait d'apprendre. Ou alors c'était vraiment un lycan. Mais si c'était le cas, la jeune femme ne lui ferait pas de mal. Après tout elle n'avait rien contre lui. Il ne s'était montré agressif que lorsqu'il avait cru qu'elle représentait un danger pour la petite fille. Si jamais cet inconnu était un lycan, il était plutôt à classer dans la case gros toutou baveux que tueur poilu psychopathe. Sa propre blague la fit sourire.

“Maintenant si je pouvais savoir vos noms, ça m'arrangerait... Je ne suis pas du genre sans défense, mais moi aussi j'aime savoir à qui j'ai affaire...”
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 4:39

Il se rendait à peine compte du grognement sourd qui émenait de lui, comme un avertissement, une menace typiquement canine qu'il ne retenait plus. C'était l'homme qui protégeait l'enfant, le loup qui protégeait sa portée. Qu'elle pense ce qu'elle désire, il ne lui révèlerait pas autrement sa « véritable nature », comme certains puristes se plaisaient à dire. Jamais de sa propre bouche - qu'elle devine. Ses yeux descendirent à la ceinture de la chasseuse, à la recherche d'une arme. Elle se tuerait si elle sentait qu'elle perdait pied. Des doutes ? Peut-être un peu. Il pouvait amplement douter.
Le nom, il le grava en mémoire. Mots dans la pierre, une autre tombe dans le cimetière de sa pensée. Il lui tendit sa main droite pour serrer la sienne, gardant tout de même sa politesse. La bête n'empêche pas l'homme.

« Gabriel Harper. »

Main serrée, yeux qui se baissent sur sa cousine, toujours réfugiée en retrait de lui, fixant la chasseuse avec de grands yeux tranquilles.

« Elle s'appelle Elizabeth. »

La gamine fit un léger signe de tête, avant de disparaître en courant vers le fond de l'Église, sans pourtant qu'il ne se précipite à sa suite. Que faisait-elle ? Il devinait qu'elle était sans doute partie explorer les confins de l'endroit, faire une visite aux sous-sols, lire les livres de messe strictement interdits au public - ce genre de choses plus qu'intéressantes pour quelqu'un de son âge. Le lycanthrope laissa son regard la suivre jusqu'à ce qu'elle arrive à des escaliers, qui devaient monter au balcon, et prit place sur le banc, près de Neala. Qu'il ne regardait pas. Un ange passa. Il sembla presque rêveur quand il se décida à s'exprimer, mais c'était plutôt une réflexion, comme une pensée faite à voix haute.

« Elle a toujours aimé les églises. C'est pour cela que je viens ici - même si j'ai mes raisons qui s'y ajoutent. Il tourna finalement son visage vers elle, lui offrant plus que son profil obstiné. Puis-je vous poser une question ? »


Dernière édition par le Jeu 25 Oct - 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 11:43

La jeune femme fut définitivement soulagée lorsque son interlocuteur se décida à se présenter. Finalement l'église était comme elle l'avait entendu dire, un lieu que les créatures maléfiques évitaient. Tant mieux, elle n'était pas d'humeur à se battre ces derniers jours. Elle avait encore son voyage depuis la Californie dans les pattes et l'estafilade récupérée en se battant contre un Grand Vivier la tiraillait douloureusement, preuve qu'elle était sur le chemin de la guérison.
Gabriel Harper, un nom à retenir, au moins une personne qui, depuis qu'elle était arrivée dans cette ville, ne l'irritait pas pour rien ou ne voulait pas l'attirer dans le mauvais camp. Ses pensées glissèrent vers Julian Swift et la jeune femme se dit qu'elle prendrait un plaisir tout particulier à lui botter le train le moment venu. Elle le ferait s'étrangler avec les théories stupides qu'il lui avait sorti le jour de leur seule et unique discussion. Qu'elle aurait pu vivre comme une princesse. Quelle importance? Neala n'avait pas besoin d'or et de joyaux pour se sentir bien et, quoi qu'on en dise, cette vie lui convenait. Oh oui, Julian Swift allait regretter son arrogance. Encore fallait-il qu'elle arriva à l'attirer dans un piège. Elle serra la main qu'il lui tendit avec son habituelle poigne ferme et vive, différente en tous points de la façon dont les femmes de son âge rendait les saluts.

Une fois que la fillette se fut éclipsée, courant comme la plupart des enfants de son âge à la découverte d'un endroit bien mystérieux, Gabriel s'assit à côté d'elle. Elle ne lui parla pas, sentant parfaitement qu'elle ne serait livrée qu'à un monologue ennuyeux qui les embarasserait voire les énerverait tous les deux. Elle préféra laisser tomber le silence sur le lieu, attendant qu'il se décide à lui adresser la parole. Elle ne l'observa pas non plus, préférant par politesse formelle, éviter de dévisager un homme qui paraissait sur le point d'exploser. Comme elle l'avait prévu, il finit par rompre le silence et lui expliquer la raison de sa venue en ces lieux.

Ainsi donc la petite Elizabeth aimait les églises. Rien d'étonnant en fait. La petite fille cadrait parfaitement avec ce vieux bâtiment silencieux. Neala remarqua que cette petite blonde muette avait quelque chose qui dans sa manière de se comporter, la faisait plus ressembler à un être éthéré qu'à un véritable être humain...

Tiens donc, Gabriel avait une question à lui poser? Des questions la plupart des gens qu'elle croisait, en avait à revendre. Mais elle n'avait pas souvent de réponses à donner à la principale d'entre elle : pourquoi? Les gens se demandaient toujours pourquoi... Comment elle, bien que demi-démone aurait-elle pu y répondre? Se tournant à son tour vers son interlocuteur, elle lui répondit :


“Voyons si je vais pouvoir vous être d'une aide quelconque...”
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeJeu 25 Oct - 22:49

Il devait réfléchir à sa question. Le silence revint se poser, oiseau gracieux, entre les deux personnes. Lui qui réfléchissait, elle qui attendait. Visage qui revient vers l'avant, un iota songeur. En signe de réflexion, il fit claquer sa langue quelque fois, le bruit résonnant étonnament fort dans la cathédrale vide. Le bruit blessait ses oreilles sensibles, mais il en avait besoin. Arrêt. Yeux qui se reposent sur la chasseuse. Gabriel était calme et sentait maintenant que tout allait bien ; iris plus grisâtres que dorés, temps pluvieux.

« Connaissiez-vous un chasseur du nom de Ben Harper ? »

Inutile de demander si elle connaissait son frère ; disparu de Cleveland depuis plus de 22 ans, le visage d'Howard Harper ne devait plus exister pour bien des gens. Mais Benoît avait été là, fidèle au poste, chasseur de démons & de bêtes surnaturelles en tout genre. Il s'était toujours douté de son état, mais jamais il ne l'avait dit explicitement. Ne serait-ce qu'un regard entendu à l'approche de la pleine lune. Il fit une pause, une attente. Gabriel détourna les yeux et le visage, le plafond au-dessus de lui semblant le prendre d'intérêt, bien soudainement. Il entendait faiblement le bruit des pas de sa cousine dans les escaliers, comment un corps si mince pouvait-il faire autant de bruit, ou n'était-ce perçu que par son oreille ?, leurs souffles conjugués. Ses doigts passèrent une nouvelle fois sur son menton, puis dans ses cheveux, les ébouriffant considérablement sur sa tête.
Il n'osait pas demander plus de précisions par rapport au statut de la jeune femme, notamment sur le comment elle avait pu se faire accepter dans le lub » très sélect des chasseurs de démons, elle qui en était une. Il lui laissait ses secrets, elle lui laissait les siens. Il était surtout curieux de ses relations et de ses connaissances.
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeLun 29 Oct - 2:54

[HJ : désolée pour le délais mais j'avais pas vraiment accès à Internet ni le temps pour le rp]

Elle ne s'attendait pas vraiment à ce genre de question. D'habitude c'était un autre genre d'interrogation qui se posait à la jeune femme. En fait, il s'agissait de variations sur le thème : “qu'est-ce qu'il y a après la mort?” Chose à laquelle Neala ne pouvait pas répondre. Être un démon ou un chasseur ne signifiait pas connaître les grands secrets de l'univers. On n'avait pas de réponses aux grandes questions de l'existence. Surtout quand on était un demi-démon et qu'on avait plus ou moins retourné sa veste contre le camp que ses origines l'avaient prédisposé à rejoindre.
Apparemment, son interlocuteur avait connu un chasseur. Mais dans cette ville où le surnaturel semblait si profondément lié au quotidien, cela n'avait au fond, rien d'étonnant. Malheureusement, la jeune femme n'avait jamais vraiment eu de contact avec les chasseurs. D'un point de vue purement stratégique, c'était trop dangereux. Si jamais l'un d'entre eux apprenait qu'elle n'était pas tout à fait humaine, elle risquait fort de se retrouver avec un énorme problème. Les gens n'aimaient guère les demi-démons et ne pouvaient pas imaginer une seule seconde que ces derniers pouvaient être autres que mauvais.

Neala avait conscience qu'elle était une des rares chasseuses à réfléchir vraiment avant de mettre à mort une créature, en essayant de déterminer si elle était réellement mauvaise. La plupart de ses homologues avaient tendance à ne pas faire dans le détail et flinguait allègrement tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à du surnaturel. Quand ils ne se montraient pas pire que les créatures qu'ils chassaient.


“Je suis navrée. Je ne fréquente pas beaucoup de chasseurs, je suis principalement une solitaire. Les gens ont tendance à se méfier de ceux qui ont du sang de démon dans les veines. Et puis, je ne voudrais pas vous décourager, mais les chasseurs parlent rarement entre eux. Nous sommes plutôt du genre à nous occuper chacun de nos affaires dans notre coin quand les circonstances ne l'exigent pas...”

Pourtant, quelque chose disait à la jeune femme que bientôt, elle devrait apprendre à cohabiter avec ceux qui exerçaient la même “profession” qu'elle. Après tout, la situation de la ville de la Cleveland constituait à elle seule un bon paquet de circonstances exceptionnelles et Neala devrait apprendre à s'y adapter. Elle éviterait cela dit de mentionner son ascendance. Ses pouvoirs pouvaient très bien passer pour ceux d'une sorcière...
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeVen 2 Nov - 5:25

Comment pouvait-elle espérer de l'aide des autres si elle ne prenait même pas la peine de les connaître ? De connaître leur vie, leur nom, leur famille, leurs problèmes, surtout ? Et encore plus, leurs habiletés ? C'était à cela qu'il pensait tout en la regardant, analysant sa réponse avec des sourcils légèrement froncés, comme s'il recherchait le mensonge entre ses mots. Ne fréquente pas les autres chasseurs. Solitaire. Préfèrent faire leurs affaires seules. Savait-elle que son oncle Ben pouvait parfaitement connaître tous les chasseurs de ce trou à rats & être tout de même un des meilleurs ? Gabriel fit défroncer ses blonds sourcils et s'appuya contre le banc d'église, essayant de prendre une posture plus décontractée. Comme s,il était seulement capable d'envisager cette posture... Il se trouva ridicule. Retour à sa raideur naturelle. Dos droit, bras croisés, regard fixé au fond de l'église.

« C'est dommage. Vous auriez avantage à mieux connaître les ressources vous entourant. »

Le reproche de sa voix grave était encore là. On aurait dit qu'il jouait au grand frère réprimandant sa jeune soeur, au maître reprenant l'élève. Cette démone l'exaspérait. Il allait lui fausser compagnie, récupérant sa cousine aux yeux tranquilles, quand une explosion de peur le cloua à son siège, pantelant. Il avait senti au plus profond de son être l'odeur de la peur. Cruelle, forte, attirante. Aussitôt le choc passé, il sauta du banc et courut vers le fond de l'église, de toute la force de ses longues jambes. Sautant par-dessus un banc. Hurlement de sa part.

« Si vous voulez faire vos preuves, C'EST L'TEMPS ! »

Les escaliers au fond de l'église il monta à pleine vitesse, manquant de deux fois de se planter ua milieu des marches. La balcon. L'orgue. Le lycanthrope s'arrêta en haut des marches, pétrifié. Elizabeth était debout, au milieu de l'estrade des chanteurs, les mains sur ses yeux. Un homme était debout devant elle. Nu de la tête aux pieds. Vivant ? Aucune idée. Il s'avança vers lui, mais il tomba au sol. Étrange. Fraîchement tué, du sang coulait du corps glâbre. Gabriel regarda sa cousine, qui reculait avec prudence jusqu'au fond de l'estrade. Ils n'étaient pas seuls. Il ne savait simplement pas où se trouvait le démon à abattre.
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeVen 2 Nov - 13:31

Des avantages à connaître le monde qui l'entourait. Peut-être. Mais Neala savait parfaitement quelque chose que Gabriel ne pouvait qu'ignorer. Les chasseurs n'aimaient généralement pas travailler en équipe. Et ils étaient parfaitement capables de filer de mauvais renseignements à des homologues juste pour éviter de se faire piquer leur “proie”. Car oui, les chasseurs étaient aussi terribles que leurs ennemis de l'autre côté. Elle savait de source sûres que pas mal de ces hommes qui chassaient le surnaturel et le maléfique avaient parfois fini aussi mauvais que ce qu'ils étaient censés éliminer. Allant même jusqu'à s'en prendre à de simples humains pour répondre à leur instincts homicides.

Elle s'apprêtait à lui répliquer vertement qu'il ne connaissait pas vraiment l'ambiance qui régnait dans l'univers où il évoluait quand le jeune homme bondit sur ses pieds et fila comme si il avait le diable aux trousses. Et un point pour la jeune new-yorkaise, un. Son interlocuteur n'avait rien d'humain. Contrairement à la gamine qui l'accompagnait. Il devait la protéger. Et Neala devait les protéger tous les deux. Tel était son devoir.

Elle dégaina son pistolet à balles bénites et rejoignit le duo au fond de l'église. La petite fille fixait un cadavre. Il y avait un démon dans la place. Le seul jour où Neala décidait de venir dans ce lieu pourtant réputé vide de présence maléfique, était le jour où un démon avait justement décidé de venir s'y balader. Tant pis pour lui, il l'aurait cherché. Se tournant vers Gabriel, ses vieux réflexes reprenant le dessus, elle lui ordonna:


“Mettez-vous dans un coin, protégez la petite et surtout ne tentez pas quoi que ce soit de stupide!”

Puis se tournant vers l'église, elle eut un mauvais sourire. Un sourire qui ne cachait plus sa véritable nature. Elle ferma les yeux et lorsqu'elle les rouvrit, ce fut deux pupilles entièrement noires qui se posèrent sur la cathédrale. Les issues se fermèrent et se verrouillèrent alors qu'elle esquissait un geste du bout du doigt, puis, tendant les mains droit devant elle, Neala se servit de son pouvoir de pyrokynésie pour barrer l'accès aux portes et aux fenêtres. Le bâtiment lui-même ne risquait rien. Mais quiconque essaierait de traverser cette barrière de flammes en subirait les conséquences. Et tout démon qui se respectait évitait toujours de bousiller le corps qu'il avait emprunté. Il allait devoir sortir de sa cachette et se battre et pour le pousser un peu, Neala avait des arguments tout choisis.

“Alors, raclure, un peu chaud peut-être? Je n'y crois pas. Il y a dans cette ville, un démon assez idiot pour venir buter un mec dans un repaire de chasseur...”

Par mesure de prudence, elle s'était placée de façon à pouvoir surveiller le cadavre du coin de l'oeil. Juste au cas où celui-ci déciderait de se réveiller. Son arme dégainée, la jeune femme était prête à toutes les éventualités.
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MessageSujet: Re: Méditations devant un cierge (libre)   Méditations devant un cierge (libre) Icon_minitimeMer 7 Nov - 4:59

Ne tentez rien de stupide... avait-il l'air de la personne à se jeter devant le danger à corps perdu, comme s'il était Jésus sacrifié aux lépreux ? Si le moment n'avait pas été aussi grave, il aurait volontiers rouspété tel l'enfant ; mais le moment ne le permettait pas. Prudemment, sans quitter le corps ensanglanté des yeux, il se dirigea vers sa cousine, qui tremblait comme une feuille morte secouée par le vent. Gabriel se baissa à son niveau, posant ses deux mains sur ses frêles épaules. Il vit les petites mains s'écarter, les yeux se poser sur lui avec hésitation. Elle ne pleurait pas. Elle ne criait pas. Elle avait simplement peur.

« Écoute-moi, Elizabeth. Fermes tes yeux. Et fais-lui confiance. Fais-moi confiance. »

Un hochement de tête de la part de sa cousine, qui ferma ses yeux avant de poser de nouveau ses mains dessus, ses dents mordant sa lèvre inférieure avec cette nervosité qui était sienne. Il faillit sourire en voyant ce geste, qu'il reproduisait lui-même lorsqu'il était nerveux. Ce n'était pas le temps. Le lycanthrope se retourna vers la démone et eût un mouvement de recul, enfermant la jeune blonde entre ses bras. Les yeux totalement noirs, la voix quasi désincarnée, le sourire terrifiant. Une démone... et là était l'avantage. Il le voyait, maintenant. Chasser sa race avait un avantage : on pouvait ainsi mieux les retrouver et les combattre. Ses iris clairs se posèrent sur le cadavre au sol.
Il bougea légèrement, crispant des doigts défaits et ensanglantés contre le sol. La chaleur se faisait intense. Le cadavre émis soudainement un grondement, quasi semblable à celui du loup-garou plus tôt. Mais plus caverneux. La tête, aux cheveux bruns & ébourriffés, se releva, exposant vers le blond un visage désespéré. Comme un mourant devant son bourreau. Soudainement, un craquement se fit entendre et la tête retomba, maintenant inanimée. Un homme apparut au-dessus, ses doigts dans les cheveux fous. Le cou cassé.

« Dis donc, à faire de telles cascades, il aurait pu se casser le cou... »

Voix doucereuse, éclat de rire amusé. Le démon avait pris le corps d'un jeune homme blond, aux taches de rousseur nombreuses, au visage de chérubin. Le sourire était par contre tout autre. La tête se tourna vers Neala, le sourire exposa de longues dents aiguisées. Coupantes. Meurtrières. La tête se pencha un peu sur le côté, le ton se fit déçue.

« Oh, la vilaine, elle a sorti son pistolet à eau - les gamines comme toi, ça reste à la maternelle, chérie. »
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