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 Sous un ciel invisible {Drew}

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Ellie Harllowe

Ellie Harllowe


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MessageSujet: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 24 Oct - 1:22

Les mots se rencontraient, s’aimaient, se détestaient, mais ils avaient toujours une vérité, si blafarde soit-elle. Raison de la présence de cette jeune femme à l’apparence si fragile en ces lieux, son pantalon épousant jalousement ses courbes, de même qu’un haut sombre que son écharpe et son blouson savaient dissimuler avec justesse, la laissant arpenter chaque lieu capable d’attirer son attention sous des bavardages divers et variés. Ici ? Tout avait un lien avec une rencontre dans un bar comme un autre, où de si simples paroles avaient été échangées, volages et passagères, avant qu’elle ne se décide à y revenir. Un verre, un barman et un client, voilà tout ce qui composait cet endroit à cette heure précise, alors qu’elle laissait ses lèvres gagner la boisson au goût âcre. Il n’avait pas jugé utile de vérifier son âge, lui offrant même le premier pour s’excuser de la conduite de son client de l’autre soir, si celle-ci l’avait poussée à partir. Et elle avait sourit, vaguement amusée par cet homme qui paraissait n’avoir jamais vécu autre part que dans la cambrousse, chose que l’on remarquait aisément à son parlé.

Volages… des mots qui se perdent et s’enlacent. La jeune fille avait engagé la conversation sur un sujet divers, avant que finalement celui-ci ne les entraîne étrangement à reparler des choses étranges qui composaient cette ville. Croyait-il à ces forces du mal ? Ces histoires qui laissaient entendre que cette ville était maudite ? Il n’y avait que ça de vrai… d’ailleurs, Drew en faisait parti selon lui. Un psychopathe, bien trop dangereux pour qu’une demoiselle comme elle l’approche. Mais alors comment pouvait-elle l’éviter ? C’était ce que ses lèvres lui avaient demandé, et ce fut le client qui vint répondre, se joignant au barman pour la mettre en garde contre l’autre partie de la ville, celle qui n’était pas rénovée. Il prétendait même avoir croisé de vrais démons, de ceux qui vous dévorent en vous dépeçant lentement. Mais Martin eut tôt fait de dire qu’il avait déjà trop but, mais qu’il avait raison, qu’elle ferait bien mieux de rester par ici, en sécurité.

Et elle était repartie, jetant un coup d’œil à sa montre. Il était trop tard pour aller faire un tour dans cette autre partie de la ville, et elle avait besoin de dormir. De toute manière, à présent, elle était consciente que cette autre partie de la ville lui apporterait bon nombre de réponses si elle savait se montrer patiente, se fondre dans le paysage. Le lendemain, sous d’autres paroles qui se mêlaient à l’ombre de son âme, la jeune femme était revenue par ici grâce à sa moto, stoppant avant de parvenir à ces lieux, la laissant à la bordure de cet univers si sombre. Ainsi, elle s’avançait, seule, paraissant presque perdue en ces lieux qui lui paraissaient si peu familiers, s’interrogeant sur le fait de savoir si sa mère avait eu pour habitude de parcourir ces lieux désuets, ceux qui faisaient le bonheur des êtres maléfiques. Ne la connaissant pas, elle ignorait de quelle manière elle pouvait bien vivre autrefois. De même, de par sa condition, devait-elle forcément se sentir à l’aise sous cette noirceur qui étreignait les lieux alors que le soleil, si pâle en vérité, ne savait en percer l’opacité.

Resserrant sensiblement les pans de son blouson sous l’air frais qui s’adonnait à effleurer sa peau, à soulever faiblement sa chevelure, elle porta un bref instant sa main à sa poitrine, libérant l’espace d’une seconde le pendentif de son écrin charnel, juste pour le regarder et se redonner confiance dans sa quête, avant de le glisser à nouveau à sa place. Puis elle laissa ses prunelles vagabonder sur ce qui l’entourait, histoire de se souvenir de ces endroits, de considérer qu’elle les auraient déjà arpenté et que rien ne s’y trouvait que le calme. Parfois, elle entendait des pas au loin, ceux qui la laissaient finalement hésiter, mais si brièvement qu’elle ne s’y attardait pas. Elle finirait par rencontrer quelqu’un, une personne qui lui confierait certaines choses sur les démons, des vérités et non ces fables que l’on confie aux enfants pour leur faire peur le soir avant de s’endormir.

Alors, peut-être qu'un autre bruit de pas... qu'une autre présence... se présenterait bientôt.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 24 Oct - 3:23

Il l’avait senti. Son odeur mielleuse emplissait à nouveau son esprit, et il lui parut que le monde entier chancela en même temps que son cœur, - censé être glacial depuis plus d’un siècle - , qui manqua de battement. Depuis qu’il l’avait rencontré, dans ce bar fastidieux et sans intérêt où il cherchait un peu de calme et de solitude qu’il ne parvenait jamais à trouver du côté démoniaque de la ville, son visage délicat n’avait jamais quitté ses pensées. Ou peut-être était-ce celui de Scarlett, que sa mémoire parvenait enfin à redessiner, trait pour trait, dans les moindres détails ?... Il était persuadé qu’il avait fini par oublier la seule femme qu’il ait jamais aimée durant sa vie éternelle, et il lui fallut quelques secondes, quelques misérables instants qui n’avaient aucune valeur quand on avait une éternité devant nous, pour se souvenir de tout. Il se rappelait à présent de leur rencontre, de la façon dont elle le regardait, de son rire cristallin et léger qu’il avait l’impression d’entendre même aujourd’hui, dans sa tête, les bribes de son passé trouble refaisant parfois surface. Celle qu’il avait croisée ce soir là, avait éveillé en lui tant de souvenirs et de sensations, que sa tête semblait tourner encore, même plusieurs jours après.

Il ferma les yeux, pour mieux apprécier le parfum finement sucré qui lui était si précieux et familier. Elle était si près, et en même temps, tellement loin… L’innocence et la candeur qui se reflétait dans les yeux de cette exquise créature qui lui rappelait Scarlett, tourmentaient le démon sanglant qu’il était, et le rendait fou de colère. Celle qu’il avait connue et aimée, avait un regard ardent et passionné. Or, la douceur enfantine qu’avait sa fille, malgré leur ressemblance plus que frappante, lui faisait tout de suite comprendre à quel point elle était différente. C’était une tout autre personne… Combien allait-il rester là, adossé contre ce mur, les yeux fermés et un faible sourire étirant ses lèvres ? Le temps n’avait pas d’importance à ses yeux, mais sa présence, si. Il sentit qu’elle s’éloignait, et il eut l’étrange peur qu’elle disparaisse. Il avait si bêtement perdu Scarlett, après tout…

Drew se décolla du mur froid, et s’avança, disparaissant dans l’obscurité qu’il aimait tant. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour la sentir encore plus proche, et la distance entre eux s’éteignant de plus en plus à chaque pas silencieux qu’il faisait, il crut même entendre son cœur qui battait à tout rompre. Où était-ce le sien ?... La vague de souvenirs fut plus intense, et il finit par s’arrêter. De là où il était, il la voyait presque parfaitement, bien que n’ayant pas la vision décuplée dont pouvaient se vanter des lycanthropes et des vampires. Les courbes suaves de sa silhouette se dessinaient dans l’obscurité qui les entourait. Immobile et aux aguets, elle semblait attendre quelqu’un. Toujours en quête de réponses et de vérité…

Un sourire en coin effleura ses lèvres, alors qu’il continuait de la fixer. Elle ne semblait toujours pas avoir senti qu’il était là, ne voulant sûrement pas être plus attentive à son instinct qui, malgré ce qu’elle pouvait penser, la rendait si différente des humains. Puis enfin, elle tourna légèrement sa tête, ses cheveux sombres flottant au vent assez froid qui soufflait et soulevait quelques feuilles mortes éparpillées sur les routes désertes. Le bleu diaphane et inhumain de ses iris parut encore plus luisant lorsqu’il rencontra le regard d’Ellie qui l’avait enfin remarqué. Même s’il appréciait particulièrement ce petit jeu du chat et de la souris, il ne chercha pas à se dérober pour le continuer. Les mains dans les poches de son pardessus, il avança de quelques pas, marchant lentement, tel un félin, ses pieds se posant sur le sol sans le moindre bruit. Il sentit sa méfiance s’exalter, mais n’y faisait pas attention, plongea son regard dans le sien.


« Je suis bien intrigué de savoir ce que tu es venue faire ici, petite colombe perdue »
avoua-t-il dans un souffle, s’arrêtant à quelques mètres d’elle. « Ou… peut-être que tu me cherchais ? » ajouta-t-il avec un sourire quelque peu amusé et moqueur.

Il lui était fort difficile de rester concentré et parfaitement calme, maintenant qu'elle était juste devant lui, et le dévisageait avec ses grands yeux sombres qui étaient capables de le déboussoler de façon bien plus efficace que n'importe quelle arme et menace venant de chasseurs ou de démons qu'il côtoyait. Comment cette fille qui n'était encore qu'une enfant hésitante et désemparée, arrivait-elle à le mettre dans un état pareil et le rendre ausi vulnérable ?
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Ellie Harllowe

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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 24 Oct - 18:06

Il était là, à quelques pas de sa personne, son regard s’écoulant sur son corps frissonnant qui la laissa mener ses mains, fragiles sous la fraîcheur du temps, à ses lèvres, son souffle la réchauffant faiblement. Ignorant tout de sa présence, elle n’avait pas entendu ses pas, comme un animal sournois aurait pût le faire, alors qu’elle observait une nouvelle fois cet endroit si peu agréable. En un mot, de ceux que le ciel emporterait bientôt, elle n’aimait pas l’atmosphère qui s’en dégageait, comme si ces pierres avaient une histoire trop lourde, trop difficile à entendre pour sa jeunesse éternelle. Peut-être que sa mère avait autrefois effleuré ces mêmes pavés, laissé ses mains flâner sur ces murs glaciaux. Ellie aurait voulu la connaître, entendre de ses lèvres ce qu’elles étaient toutes les deux… pourquoi la mort, dans sa plus belle tenue de gala, était-elle venue l’étreindre si tôt ? Lentement, elle mena son regard vers ce ciel invisible, qui l’observait semblait-il. Oui, elle ressentait comme l’étrange malaise de ne plus être seule, mais les cieux restaient muets, ne désirant lui confier la vérité, avant qu’elle ne tourne son visage sur le côté, menant ses prunelles à croiser celle de cet être, celui qui sans doute l’avait enserrée autrefois sur son cœur, Scarlett.

Ses longs cheveux que le vent charriait dérivant devant ses traits, elle n’osait détourner le regard, de crainte peut-être qu’il ne se dissipe à la manière d’un mirage, lui, cet homme qu’elle recherchait avec le sourd regret de cet autre soir. Et si ses lèvres ne soufflaient le moindre mot, son cœur s’était mis à battre plus fort. Il ne lui ferait aucun mal… n’est-ce pas ? Pourtant ses iris avaient quelque chose d’intemporel qui attisait sa méfiance et ses doutes. Elle ne le connaissait pas, n’avait nul repère qui pouvait lui certifier qu’il disait la vérité sur sa mère. Et déjà il s’approchait, faisant le premier pas, comme cet autre soir où elle avait disparu, mais elle ne pouvait ne pas le craindre, lui, dont le regard la décontenançait. Malgré tout, en entendant les paroles qu’il lui dédia, elle ne put s’empêcher d’esquisser l’ombre d’un sourire frondeur, peut-être pour lui prouver que malgré toute la méfiance qu’elle ressentait à son sujet, elle ne le craignait pas. Mensonge… si doux… si tendre.


« Pas tout à fait, je cherche des réponses. Vous ou un autre, qu’est-ce que cela aurait changé ? laissa-t-elle s’esquiver de ses lèvres sous un timbre si proche d’un murmure, avant de néanmoins poursuivre. Mais vous la connaissiez… »

Cela changeait tout, elle le savait. Lui seul serait capable de lui donner les réponses qu’elle recherchait. Et elle savait déjà que ses doigts fins le retiendraient s’il décidait de partir à cette seconde, parce que sa réponse ne lui convenait pas. Incertaine et hésitante, conservant l’ombre sournoise de la méfiance à ses côtés, la jeune fille s’approcha, même si elle paraissait perdue entre le retenir ou le fuir selon les gestes qu’il pourrait avoir à son encontre. Arrivée à quelques centimètres, un si faible mètre de sa personne, elle laissa sa main s’égarer dans sa chevelure, alors que ses iris dérivaient lentement sur le côté, voisinant le sol , comme brusquement intimidée par les siens.

Avant qu’ils ne reviennent les affronter, qu’elle ne tende une main discrète dans sa direction, pour l’effleurer, rencontrer peut-être la sienne, ou simplement affleurer du bout des doigts sa peau, vérifier qu’elle était similaire à la sienne, et ne possédait aucune écaille comme les livres le lui avaient confié. Ellie savait qu’elle commettait peut-être une erreur, qu’elle ne devrait sans doute pas chercher à le toucher, pas plus qu’à lui parler en vérité. Et puis, que pensait-il à cette seconde ? Cette réponse lui serait à jamais close, pourtant, elle cherchait à prêter une plus grande attention à son don, comme pour tenter de percevoir chaque bruissement de son cœur, ces sentiments qui lui indiqueraient s’il lui avait menti jusqu’ici, si elle était en train de se mettre en danger.


« Qui étiez-vous pour elle ? Qui êtes-vous Drew ? demanda-t-elle sous l’effluve d’un souffle que le vent porterait jusqu’à lui. »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 24 Oct - 19:54

Il ne sembla pas réagir à ses premières paroles, continuant de la regarder en silence, sans que l’ombre d’une quelconque émotion ne vienne troubler son regard clair. Depuis toutes ces années où il avait dû s’en sortir seul, faire une croix sur son passé qui lui paraissait tellement simple et insouciant, il fut presque forcé d’apprendre à cacher la moindre de ses émotions qui pouvait le trahir, et le rendre vulnérable. Les chasseurs, de plus en plus expérimentés et dangereux au fil des années, cherchaient toujours une faille chez leurs adversaires, en essayant de comprendre qui ils étaient vraiment et ce qui pouvait leur faire peur. Mais que voyaient-ils, en regardant Drew dans les yeux ? Rien… Aucune faiblesse, comme si son regard était vide d’émotions, de sentiments et de toute pensée, un océan bleu que personne n’était capable de sonder. Et c’était bien mieux pour le démon, qui ne cherchait qu’à rester un mystère, une énigme que, malgré les efforts, personne ne parvenait à déchiffrer et à connaître.

Un faible sourire naquit sur ses lèvres, et il fut le premier à détourner le regard. Il la connaissait, elle avait raison. Bien mieux que personne, sûrement. Et elle était bien la seule à l’avoir connu tel qu’il était, sans qu’il n’ait jamais cherché à lui cacher cette tendresse presque pathétique qu’il ressentait à chaque fois qu’il était avec elle. Mais elle n’était plus de ce monde, et depuis le jour où elle était partie, le quittant brusquement sans aucune explication, Drew ne fut plus jamais pareil, retrouvant petit à petit sa véritable nature qui n’était emplie que de cruauté. Avait-il été lui-même quand Scarlett était à ses côtés, ou l’était-il enfin redevenu quand elle l’avait quitté ? C’était une question parmi tant d’autres, à laquelle il n’avait pas de réponse. Mais il n’avait jamais cherché à savoir, et à comprendre. A quoi bon ? La vie qu’il avait lui correspondait tout à fait, et il n’avait aucune envie de changer quoi que ce soit. Il avait le pouvoir, le respect de nombreux démons qui le craignaient, un terrain de jeu et de chasse parfait, et ne manquait jamais de compagnie agréable. C’était la vie idéale à laquelle aspirait tout démon ayant un peu de bon sens, sans prendre en compte les monstres assoiffés de sang qui n’avaient qu’un but dans la vie, détruire et massacrer les vies.

Oter la vie à ses victimes, il aimait ça comme n’importe quel être de son espèce, mais la façon subtile qu’il avait de le faire, jouant longuement avec sa proie, jusqu’à s’en lasser, le différenciait des bêtes comme des lycans. Il n’aimait pas se retrouver à la place de celui à qui on posait des questions, mais la curiosité d’Ellie l’irritait à peine. Pour la première fois depuis longtemps, il se surprit à mentir. Lui, qui était toujours franc, parfois un peu trop, et n’avait rien à cacher, en apparence. Le sujet le touchait bien plus qu’il ne l’aurait voulu, et le regard toujours ailleurs, il se dévia.


« Presque pas… »

Il mentait à s’y méprendre, mais l’étrange pressentiment qu’elle n’allait pas le croire aussi facilement et n’abandonnerait pas, le gagna aussitôt qu’il eut le temps de murmurer cette réponse. S’il aurait voulu avoir l’air crédible, il n’aurait jamais dû laisser ses émotions le contrôler le soir de leur rencontre, lui avouant qu’il avait aimé sa mère. Il avait un comportement idiot, et le savait très bien. Il sentit qu’elle s’approchait, sans avoir besoin de regarder pour en être certain, mais ne put s’empêcher de tourner la tête dans sa direction. Son regard sembla le trahir l’espace d’une seconde, mais ignorant sa faiblesse, il se reprit aussitôt, l’air sûr et indifférent. Elle aurait dû le fuir, chercher à l’éviter, mais c’est tout le contraire qu’elle faisait. Déconcentré par son attitude, il se raidit en sentant sa main effleurer la sienne, et eut un vague mouvement de recul, s’écartant de quelques centimètres, cherchant à garder une distance entre la douceur qui émanait d’elle, et son propre incertitude qui, venant d’un être comme lui, avait quelque chose d’insensé. Que pouvait-il bien lui répondre ? Que sa mère avait été la seule et unique femme pour qui il a ressenti de l’amour, qu’elle l’avait changé, et pas dans le bon sens, comme il le pensait maintenant. Sa rencontre avec Scarlett n’avait fait qu’embrouiller encore plus sa vie, et sa disparition fut plus douloureuse que n’importe quelle autre blessure. Pourquoi devait-il se justifier et se montrer aussi faible devant sa fille ?

« J’ai dis que j’avais connu ta mère… Et c’est vrai… Mais je ne suis pas la personne idéale pour répondre à tes questions. Je ne sais presque rien d’elle. C'était il y a bien longtemps. Je m’en souviens à peine. » répondit-il simplement, une indifférence presque trop sincère se ressentant dans sa voix.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 24 Oct - 22:51

Sa façon de réagir, sa façon de taire les choses, elle la comprenait pour l’avoir déjà utilisée, cette fuite insensée destinée à vous protéger du monde entier sous un sourire qui en disait pourtant beaucoup. Et elle avait entendu parler des chasseurs qui tuaient les êtres comme elle, ces créatures démoniaques comme ils les qualifiaient si bien. Pourtant, sous le souffle d’un vent cajoleur, ses lèvres s’étirèrent en un doux sourire, car elle ne pensait pas que son père aurait pût aimer un monstre. Non, sa mère n’en était pas un, sinon comment cet autre homme devant elle, ce diable d’éternité aurait-il pût l’aimer également. Et puis, force était de reconnaître que la chose était à double sens, sans doute pouvait-il être doux et gentil, cet être qu’il pensait aujourd’hui avoir été par erreur. D’ailleurs, il n’avait rien tenté contre elle, mais il jouait peut-être, l’ayant attirée ici sous une réalité qu’il reniait à présent.

Différentes, elles le seraient toujours, même si parfois lorsqu’elle n’était que l’ombre d’une enfant, Ellie se perdait dans des rêves où cette mère la tenait dans bras, lui racontait une histoire comme Vera le faisait parfois, cette inconnue qu’elle n’avait jamais reconnue comme sienne. Et quelque fois ses petits doigts s’étaient tendus dans un vide pernicieux, à la recherche de ce visage qu’elle n’effleura jamais. Différentes mais si semblables, car qui pouvait jurer qu’elle n’avait ressemblé à sa fille lorsqu’elle avait son âge ? Et déjà il reculait sous la proximité qu’elle avait engendrée, sous ses doigts esquissant sa peau si douce, si semblable à celle d’un simple homme. C’était idiot, mais cela la rassura de véritablement être ce à quoi elle ressemblait, et d’un autre côté, elle commençait à saisir ce que peut-être avait attiré sa mère jusqu’à lui.

Cette prestance, cette élégance narquoise qui vous laissait croire qu’il était d’une désarmante froideur. Mais la glace de son cœur avait dût brûler autrefois, même si aujourd’hui il se perdait dans d’autres bras, agrémentés d’un pouvoir qu’il avait dût avoir tant de mal à obtenir. Un rire cristallin s’esquiva cependant de ses lèvres alors qu’elle l’observait après avoir entendu ses nouvelles excuses. Vraiment ? Il s’en souvenait si peu que cela ? Alors pourquoi avait-il tant appréhendé de prononcer le prénom de sa mère après tout ces années ? Pourquoi lui avait-il paru si troublé, ses doigts se crispant sur son verre lorsqu’il avait voulu savoir comment se portait celle qu’il avait autrefois attirée tendrement contre lui ? Le regard de la jeune fille se fit alors plus assuré, de douces étoiles paraissant même y scintiller sous l’expression plus amusée qu’elle emprunta, sa longue chevelure balayée par le vent retombant devant ses traits alors qu’elle inclinait si légèrement son visage.


« Je vous fais si peur que ça pour que vous me mentiez ? demanda-t-elle ses iris venant effleurer ses cheveux, son regard, ses joues, ses lèvres… son menton. Elle ne le connaissait pas, et pourtant quelque chose les liait, quelque chose que le temps qui passe n’effacerait jamais. Je ne suis pas elle, lui murmura-t-elle alors que ses lèvres chassaient finalement son sourire. »

Et elle ne le serait jamais. Ni une poupée de soie qui pourrait la remplacer d’une quelconque manière. Non, même si comme le lui avait confié autrefois son père, Scarlett vivait à travers elle, dans ses gestes, ses sourires, ses rires, apaisant l’âme torturée de celui qui l’avait élevé… Même si elle semblait avoir hérité de ce besoin idiot de ne pas se fixer et de fuir toute complication, profitant simplement de ce que le jour était capable de lui apporter. Elle restait une personne différente, celle à qui la présence de sa jumelle manquait terriblement. Et si elle avait été sa fille, peut-être, que celle-ci serait encore en vie, que Drew ne l’aurait pas laissé affronter seul ces moins que rien qui l’avaient tuée. Mais les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi, et jamais les lèvres d’Ellie ne pourraient l’appeler papa ou le voir comme tel. Un homme… un démon… lié à son passé, il n’était que cela, son sang ne s’étant jamais mêlé au sien.

« Mon père m’a dit un jour qu’elle avait souhaité que je vive plus que tout… et je ne la connais même pas. Reprit-elle dans un souffle, alors qu’elle resserrait ses bras autour d’elle. Je voudrais juste comprendre qui je suis, savoir qui elle était, s’il vous plaît. … Mais si vous ne voulez pas, alors peut-être devriez-vous partir, ne plus me voir, ne plus me parler… »

Puis, hésitante, elle avait formulé ces autres paroles qu’elle ne pensait pas, que son regard démentait de toutes ses forces, lui demandant… qu’il ne l’écoute pas, qu’il ne parte pas. Qu’elle le retiendrait de toute manière. Elle ne voulait pas qu’il s’en aille, qu’il la laisse ici toute seule avec ses interrogations, avec ce passé qui la hanterait insidieusement. Oui elle l’effleurerait à nouveau s’il le fallait, ses doigts se refermeraient sur cette main qui l’avait fuit quel qu’en soit le prix. Mais elle esquissa un pas en retrait, fébrile et insignifiant en vérité, mais l’un de ceux qui vous donne l’espoir de vous laisser libre de votre décision.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeJeu 25 Oct - 3:28

Il savait très bien qu’elle ne le croirait pas, que son mensonge était bien trop frivole, et ses paroles insignifiantes, par rapport à la réaction qu’il avait eue. S’il voulait jouer à ce jeu, il aurait du y penser bien plus tôt, et non pas se retirer au dernier moment, optant pour le rôle de celui qui ne savait rien. Il ne pouvait même pas dire ce qu’il espérait, en lui répondant de cette manière, car il avait beau penser qu’elle n’était encore qu’une jeune enfant, au regard trop tendre et rêveur pour ce monde où ils vivaient, il avait le pressentiment qu’elle avait énormément de caractère et de détermination. Le fait qu’elle soit venue dans une ville aussi dangereuse, pour avoir des réponses sur sa mère et surtout, sur sa véritable nature, en était une preuve réelle. Il resta imperturbable, essayant en vain de s’accrocher à l’illusion d’une vérité qui n’existait pas. C’était plus un réflexe qu’autre chose, un instinct qui s’éveillait en lui, un moyen de se détacher de tout ce qui l’entourait, et parfois, ça remontait à la surface sans qu’il ne le veuille. Même devant Ellie, qui, à première vue, ne semblait représenter aucun danger pour sa personne, il avait cette attitude étrange qu’il ne comprenait pas toujours lui-même.

Son rire léger, aussitôt emporté par le vent qui semblait s’être calmé, réussit à le faire frissonner, et un court instant, il regretta même d’être venu jusqu’ici, se maudissant intérieurement d’avoir laissé ses émotions prendre le dessus sur la raison. Il pouvait essayer de fuir autant qu’il le voulait, il savait qu’il allait finir par revenir, guidé par son parfum qui lui était bien plus cher que n’importe quoi d’autre au monde, même s’il refusait catégoriquement de l’admettre. Il pouvait chercher à l’éviter, mais il finirait pas revenir sur ses pas, tel un chien qui restait toujours fidèle à son Maître. Il tourna lentement la tête, laissant son regard rencontrer le sien une nouvelle fois, alors qu’elle reprit la parole, sa voix douce coulant comme du miel, apaisante et rassurante. Mais ses paroles le firent enfin réagir, bien qu’il le savait déjà. Les mâchoires légèrement serrées, comme pour retenir une frustration qu’il ne pouvait avoir qu’envers soi-même, il eut un fin ricanement, à peine perceptible.


« Elle a disparu du jour au lendemain, comme si elle n’avait jamais existé. J’ai cherché à la retrouver, à comprendre ce qu’il s’était passé, mais elle est restée introuvable. Et puis, j’ai fini par me demander si je ne faisais pas tout ça pour une cause perdue d’avance. Que si elle était partie comme elle l’avait fait, elle avait peut-être une bonne raison. Je ne sais toujours pas ce qui l’a poussé à le faire, et je ne le saurai jamais. » souffla-t-il, laissant son regard s’attarder sur la pleine lune, à moitié cachée par des nuages gris qui flottaient dans le ciel nocturne et piqueté d’étoiles. « Le fait est que plusieurs années après son départ, elle avait dû faire la rencontre de ton père et oublier son ancienne vie une bonne fois pour toutes… C’était une bonne chose, sûrement, pour chacun de nous. »

Trouvant qu’il s’égarait déjà un peu trop sur un sujet qui, en dépit du temps et de tous les changements, restait douloureux à évoquer, Drew s’interrompit, goûtant le silence qui les entourait, parfois troublé par quelques froissements de feuilles, agitées par le souffle froid du vent. La nostalgie qui s’était emparé de son cœur meurtri, le rendait malade. Ne répondant rien à la remarque suppliante que fit la jeune fille par la suite, et la regardant silencieusement faire un pas en arrière sans que cela ne semble l’affecter, il sentit ce maudit besoin de se calmer en fumant. Toujours sans aucune précipitation dans ses gestes, il tira du paquet une cigarette, la tenant prisonnière de ses lèvres, et l’alluma pour en inspirer aussitôt une bouffée, laissant la fumée se dissiper dans les airs.

« Ta mère était quelqu’un de bien. » répondit-il simplement, après un long moment de silence. « Enfin… pour une démone. » finit-il par rajouter, esquissant un vague sourire en coin. « Et que tu le veuilles ou non, t’en es une aussi, et ta véritable nature ne demande qu’à prendre le dessus. Tu es une enfant de la nuit, Ellie. Comme ta mère… comme moi. »

L’air fragile et gracieux qu’elle avait, cependant, lui faisait clairement comprendre qu’elle avait baigné dans l’amour des humains pendant une bonne partie de sa vie, l’amour de son père, sûrement, celui de ses amis et de tout son entourage. Elevée comme une fille ordinaire, elle ne soupçonnait pas à quel point le sang qui coulait dans ses veines, était maléfique et dangereux pour ceux qui étaient constamment à ses côtés. Elle avait été habituée à une autre vie, une autre façon de voir le monde, et il y avait de quoi se poser des questions à présent.

« C’est quelque chose que tu ne pourras jamais fuir. »

A peine distinct, encore une fois, ce murmure était plus destiné à lui-même, bien que se rapportant à Ellie. Comme elle, ne pourrait pas fuir ce qu’elle était, lui, ne pourrait jamais échapper à ses sentiments pour sa mère, bien que toujours quelque peu confus et incertains.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeJeu 25 Oct - 16:21

Sous un rire aux reflets désenchantés, Drew se remit à parler, sa mâchoire se contractant sous le regard attentif de la jeune fille qui croisait le sien. Alors c’était elle… elle qui avait décidé de partir, de le quitter, comme elle-même l’avait fait avec son père. Disparaissant d’une existence qui ne vous oublierait jamais. Presque mal à l’aise, Ellie détourna son regard en se rendant compte qu’elle avait peut-être plus qu’une simple ressemblance physique avec celle qui l’avait mise au monde. Et ses paroles qui poursuivaient leur dérive incessante la laissa esquisser l’ombre d’un sourire désabusé. Une bonne raison ? Peut-être que finalement elle la comprenait mieux que lui, peut-être était-ce ce même instinct qui ne l’avait quitté, qui guidait sa pire crainte jusqu'à la pousser à dire adieu. Pour son père cela avait été une lettre, pour Vera le simple fait de la regarder partir travailler, un simple regard qui se perd sur le reste de sa ville avant de disparaître tel un fantôme.

Ses doigts vinrent alors frôler son front sous un geste involontaire, comme pour chasser le fait qu’elle avait compris par la suite que cela avait été la seule solution… pour elle, mais aussi pour eux. On aurait pût se servir d’eux pour l’atteindre, les tuer pour l’affaiblir, et l’un et l’autre n’étaient pas acceptables. Cela ne le serait jamais. Oui, il était possible que ce soit tout autre chose qui l’ait poussée à s’en aller, à l’abandonner, mais elle comprenait subitement toute la portée de la promesse écrite au dos d’une photo par son père. « Scarlett, je te promets que je la protégerai de ceux qui lui voudront du mal parce qu’elle est de ton sang, celui d’un démon, celui de celle que j’aimerai jusqu’à ma mort. », et elle le savait, ne pouvait ignorer qu’il la protègerait quoiqu’il se passe. Sa mère n’était peut-être pas cette étrangère que ses iris croisaient dans ce reflet qui l’observait, sous ces effleurements impersonnels qui s’apposaient sur un miroir brisé depuis si longtemps.

Et le silence les enveloppa à nouveau, le souffle du temps s’écoulant pesamment avant qu’il ne porte une cigarette à ses lèvres, laissant la fragrance de celle-ci parvenir à la jeune femme qui laissa ses mains retrouver la chaleur de ses lèvres. Indécise sur ce qu’elle devait lui dire face à tout cela. La vérité… sa vérité ? Elle aurait voulu la connaître, avoir les réponses qu’il paraissait vouloir savoir également, mais elle ne les avait pas. Il ne lui restait que ce médaillon qu’il avait sans doute connu autrefois. Son seul souvenir, celui qui se trouvait à quelques fragiles centimètres de son cœur qu’elle sentit se serrer sous les nouvelles paroles qui brisèrent le murmure apaisant du vent. Quelqu’un de bien… mais une enfant de la nuit, comme lui, comme elle à présent. Son visage parut se fermer, ses prunelles devenant plus dures alors que ses poings se serraient lentement.


« Une bonne chose vraiment ? lui demanda-t-elle sous un regard glissé sur le côté. Je pense… que si elle est restée avec lui c’était à cause de moi. Sinon, elle serait repartie comme je l’ai fait aujourd’hui. Je l’ai abandonné alors qu’il me répétait sans cesse que j’étais la seule chose qui le rattachait à elle. Et la véritable raison n’est pas la recherche de ce que je suis, ce n’est qu’un simple prétexte comme un autre. Je sais que je ne suis pas humaine… et elle retint son souffle l’espace d’une seconde, avant de braquer ses iris sur les siens. Je suis dangereuse, c’est ça ? »

Silence… nouveau, vibrant, mais si éphémère en vérité, sous une question qui n'en était pas une. Juste le temps qu’elle laisse ses mains glisser le long de son corps, que la douceur s'imprègne à nouveau d'elle sous l'ardeur de sa perdition. Mais jamais son timbre ne troubla le cour du temps, facétieux, imperturbable, sa voix ne faisant que mêler froideur et sentiments sans jamais qu'elle n'ait besoin de s'élever plus haut que le chuchottement de l'eau.

« Et que j’essaie de la fuir ou non, je vais tuer ? Et on me traquera comme on le fait déjà avec vous ? J’ai entendu parler des chasseurs… Drew, elle vous a offert tout ce dont elle était capable avant que l’on ne se serve de vous contre elle. Et lentement, sa chevelure éparse sur ses épaules, elle s’était rapprochée de lui, comblant peu à peu la distance qui les séparait, sans qu’elle n’ose l’effleurer cependant, craignant qu’il ne se remette à la fuir. Aidez-moi… souffla-t-elle finalement, son visage s’inclinant vers le sol. »

Elle ne s’en sortirait pas si elle restait seule et elle le savait ; il était le seul susceptible de ne pas refuser de lui apprendre, de la guider lentement sur les chemins des enfers, si froids à cette seconde. Peut-être qu’il avait fait tout cela pour la mener jusqu’à cette pente dangereuse qu’elle s’apprêtait à emprunter, mais quoiqu’il en soit, c’était le seul qu’elle voyait devant elle, et il avait raison, la fuite ne changerait rien dans ce cas précis. Alors, même si sa méfiance persistait, elle n’avait pas le choix... avait besoin de lui.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeJeu 25 Oct - 22:30

Elle avait peut-être raison. Sûrement, même. Il avait beau vouloir prétendre le contraire, en ce temps qu’ils avaient passé ensemble avec Scarlett, ils avaient tous les deux réussi à se comprendre, sans chercher à fouiller dans le passé de chacun, sans faire trop d’efforts. C’était ce genre de relation, sortant de l’ordinaire, celle qu’on craignait toujours qu’elle ne se dissipe comme un rêve. Celle où on n’avait parfois nul besoin de parler, pour dire ce qu’on ressentait, et où on savait tout de l’autre, rien qu’en laissant notre regard s’attarder dans le sien. Scarlett n’avait jamais posé des questions sur le passé du démon, et ce dernier, quant à lui, n’avait cherché à aucun moment de lui demander quelle était sa vie avant qu’ils ne se rencontrent. Ils n’en avaient pas besoin. La peur de s’habituer à quelque chose, de voir sa vie se transformer dans une routine ennuyeuse dont on ne saurait s’en sortir, ils l’avaient partagé tous les deux. Peut-être que lorsque Scarlett était partie, c’était à cause de ça. Tôt ou tard, l’un d’eux aurait fait le premier pas, douloureux certes, mais inévitable pour des êtres comme eux. Les démons ne vivaient pas une éternité heureuse ensemble, comme dans un conte de fées, ils étaient tous destinés à errer à travers les âges, s’adaptant aux changements, goûtant à chaque fois aux nouvelles passions. Leur amour pouvait sembler idyllique et parfait, mais leurs natures confirmaient le contraire.

Si elle ne serait pas partie, il l’aurait certainement fait, même si ça n’aurait été pas tout de suite. Dans un mois, dans un an… Qu’est ce que cela aurait changé ? La fin aurait été la même. C’était quelque chose qu’on comprenait, uniquement quand on en avait déjà fait l’expérience. Quelque chose qu’Ellie, innocente et perdue à cet instant précis, ne pourrait peut-être pas comprendre et réaliser. Son père savait qui elle était, pourtant, il l’aimait et l’acceptait telle qu’elle était. Mais qu’allait-il pouvoir faire, lorsque le mal qui sommeillait en elle, allait enfin prendre le dessus ? Alors que son regard vagabondait lentement sur les murs cassés et rocheux, la fumée amère de la cigarette lui brûlant la gorge, il finit par tourner la tête vers elle, laissant son regard se laisser captiver par le sien. Elle n’était pas dangereuse pour l’instant, et ne la connaissant pas, ne sachant rien de son passé, il ne pouvait rien lui répondre. Avec un peu de chance, qui sait, elle apprendrait comment maîtriser le mal qui coulait dans ses veines, dominant ses véritables instincts et sa nature. Mais serait-ce une vie heureuse, si on la passait à lutter contre nous-même ? Il la fixa silencieusement, la laissant l’approcher. Il sentait à quel point elle avait du mal à l’accepter, ce qu’elle lui demandait, et la contradiction et le trouble dans ses yeux sombres, lui confirmaient ce qu’il pensait. C’était bien la première fois qu’on lui demandait de l’aide, qu’on se tournait vers lui dans des instants de confusion. Sa main laissa tomber à ses pieds ce qu’il restait de sa cigarette, la petite flamme orangée s’éteignant à l’instant où elle toucha le trottoir humide.

Il la dévisagea, une nouvelle fois, plus attentivement. Son regard glacial et vide d’émotions, parut prendre une teinte encore plus claire. Luciférienne. Les démons ne demandaient pas de l’aide et ne se lamentaient jamais, à personne. Elle agissait comme une humaine, et il les méprisait. D’un mouvement brusque, il attrapa son bras, resserrant fermement son étreinte, et l’obligea à se rapprocher, excédé par cette tristesse qu’il lisait dans ses yeux. Il la secoua, à peine, comme s’il espérait qu’elle reprenne enfin ses esprits et retrouve la raison.


« Tu te trompes de personne, Ellie. Je n’aide jamais personne, est-ce que tu le comprends, ça ? Et si je n’aurais pas été un monstre, je n’aurais pas tué des centaines d’humains, je ne serais pas traqué par la moitié des chasseurs de la ville. » murmura-t-il d’une voix basse, mais ferme. « Toi, tu n’en es pas un. Peut-être même que tu peux encore trouver un moyen pour éviter cette vie, c’est à toi de choisir ce que tu veux et je n’en ai rien à faire. Mais tu n’as rien à faire avec quelqu’un comme moi. »

Il continua de la fixer, son regard froid ne quittant pas le sien, puis se rendit compte qu’en parlant, il avait encore plus resserré son étreinte sur le bras de la jeune fille, qui semblait encore plus troublée et effarée à présent. Lentement, il la lâcha, mais ne fit rien pour reculer. Elle ne partirait sûrement pas, elle l’aurait fait depuis longtemps, sinon. Et en dépit de la peur que ses grands yeux reflétaient, alors qu’ils continuaient de se fixer, il savait qu’elle n’allait pas abandonner et baisser les bras. Mais tous ceux qu’il côtoyait, finissaient soit par disparaître, soit par mourir. Qu’avait-il à lui apprendre ? Comment pouvait-il l’aider, faire d’elle un monstre, comme lui, alors qu’elle n’était qu’un petit ange déchu ?...

« Tu ferais mieux de revenir auprès de ton père. Je ne crois pas que tu sois prête à mener une vie autre que celle à laquelle tu t'es habituée... Tu ne prends pas conscience des dangers que le chemin que tu veux prendre comporte. »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 0:00

Brusquement, son regard lui fit peur, cet éclat qui paraissait privé de tout sentiment, comme s’il… n’était pas humain. Risible comme constatation quand on savait ce qu’il était. Mais que faisait-elle là à le supplier, lui, et ce mal qui naviguait à travers son sang ? Déjà ses doigts se refermèrent sur son bras pour l’attirer plus près encore, laisser leurs regards se perdre l’un dans l’autre, alors qu’elle sentait son souffle se faire plus ténu, plus difficile surtout, son cœur battre plus vite également, frappant sourdement contre sa poitrine tandis qu’il la secouait faiblement comme s’il cherchait à la faire sortir d’un mauvais rêve. Et lorsqu’il lui avoua ses crimes, ce ne fut pas l’idée de se trouver auprès d’un meurtrier qui lui vint la première à l’esprit, mais bien celle que sa mère avait dût également commettre de telles horreurs.

Si elle n’était pas dangereuse à cette seconde, cette nature sinuait au fond d’elle et finirait par s’emparer de son être, la poussant à aimer à son tour la souffrance des autres, à s’en réjouir silencieusement, peut-être sous un sourire moqueur plus odieux encore dans une telle situation. Puis… oui, elle réalisa ce qu’il était, prenant toute la vérité de ses paroles sans pour autant qu’elle ne cherche à se soustraire à son étreinte qui en devenait douloureuse. Elle ne savait plus… brusquement, elle se sentait plus perdue qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’ici. Et surprise qu’il ait osé ce contact qu’il lui avait refusé un peu plus tôt.

Mais elle restait là, immobile, frissonnant sous ce vent sirupeux qui en devenait presque étouffant, peut-être aussi sous la brutalité glaciale de son geste. La jeune fille qu’elle était n’arrivait à détourner ses prunelles des siennes alors qu’il finissait par relâcher son étreinte sans qu’elle n’ose formuler un traître mot, sa respiration soulevant sensiblement sa poitrine. Drew avait raison… qu’espérait-elle d’un démon ? Des folies… des rêveries bonnes pour de simples humains, des personnes médiocres qui ne comprendraient jamais le choix qui se dessinait devant elle, si l’on pouvait considérer que cela en soit un. Elle avait cru qu’il pourrait la protéger, mais en vérité, il n’agirait jamais ainsi. Un démon, un être néfaste qui aimait sans doute entendre ceux qu’elle avait côtoyés jusqu’ici pleurer, supplier, avant de briser finalement leurs rêves en de méprisables morceaux.

Puis il se plut à la conseiller de retourner d’où elle venait… comme s’il imaginait qu’elle allait bien sagement obéir à quelque chose qu’elle savait contraire à ce qu’elle était. Non monsieur Kerov, le Diable lui-même pourrait vous le susurrer à l’oreille, l’ange était depuis longtemps tombée de ce ciel protecteur, brisant les flammes de ses ailes noires qui n’attendaient que de revêtir sa couleur d’apparat, cette teinte pourpre qui sillonnerait dans ses pas comme dans les vôtres. Les enfers se devaient de gagner aujourd’hui, comme tous les autres jours, parce que l’enfant lui avait toujours appartenu, parce qu’elle avait ce frêle désir si semblable à ceux des humains d’être ce que sa mère aurait voulu qu’elle soit, dans toute la fierté qu’elle aurait pût en ressentir.


« Vous croyez ? lui demanda-t-elle trop calmement, laissant son cœur continuer à battre si fort, contredisant cette apparence, alors que son regard s’imprégnait de cette détermination qui brûlait sous sa peau à cette seconde. Je lui ai dit adieu, je n’y retournerai pas. Puis ses doigts vinrent s’apposer brièvement sur le torse de Drew, à l’endroit où devait palpiter l’essence de sa vie, sans qu’elle ne déserte la froideur de ses iris pour autant. Juste une seconde, comme si ce simple contact l’avait presque brûlée. Tu crois que je peux retourner à une vie tranquille quand je peux ressentir les sentiments d’une personne ? Me laisser envahir par ceux-ci jusqu’à parfois en éprouver du dégoût ? Je ne veux pas lutter contre ce que je suis ! »

Sa voix en était devenue plus ferme même si son timbre n’avait pas changé d’intensité. Il l’avait dit lui-même, se battre contre soi-même ne changeait pas grand-chose. Peut-être y arriverait-elle un temps, ressentant à nouveau cet emprisonnement qui l’avait laissée se briser contre ces vitres invisibles qui l'empêchaient de respirer. Mais à cet instant, près de celui qui la terrifiait, elle se sentait vivante, comme si la difficulté de son souffle ne l’en rendait que plus précieux. Lentement, jouant de cette proximité qu’il avait lui-même instaurée, elle laissa ses lèvres flirter à quelques millimètres des siennes, de si frêles centimètres, dardant des prunelles flamboyantes sur les siennes, emplies de cette fièvre de parvenir à ses fins, et de ce désir si nouveau qui frémissait au fond de son corps, si peu brimé par cette curiosité qui la faisait sienne.

« Alors si tu ne veux pas m’aider, forme-moi, apprend-moi… Façonne-moi selon tes désirs, glissa-t-elle finalement sous un murmure, son doigt dérivant lascivement sur la joue du démon. »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 2:23

N’ayant toujours pas bougé, la froideur inhumaine de ses yeux bleus restait accrochée au regard perdu et apeuré d’Ellie. D’un côté, se laissant aller à l’idée qu’elle ne méritait pas une vie aussi dangereuse, qui se résumerait à la traque continuelle et aux meurtres, il espérait qu’elle parte, qu’elle comprenne enfin à quel point il était dangereux et sans pitié. Qu’elle réalise qu’elle avait fait une erreur en lui demandant de l’aider. Mais cet espoir, frêle et tellement fugace, s’éteignait aussitôt que ses émotions se remettaient à bouillonner en lui, que la corruption dans laquelle il avait baigné depuis sa plus tendre enfance, s’emparait de tout son être. Cette créature là, celle qu’il était destiné à être tout le temps, mais avait ses moments de faiblesse, était même prête à la retenir s’il le fallait. Un état de parfaite contradiction, où les pensées se mêlaient, s’entrechoquaient, et étaient si opposées… Vulnérable. Voila ce qu’il était en train de devenir, défié par le regard de celle qui, déjà, paraissait retrouver sa confiance en soi, les yeux brillants d’une volonté désarmante, presque stupéfiante pour une créature aussi frêle qu’elle avait l’air d’être. Il ne chercha pas à fuir ce regard qui, pourtant, était capable de le déconcentrer, un peu trop même. Fuir, c’était contraire à ses principes.

Il frissonna alors que ses doigts l’effleurèrent, l’espace d’un instant futile, inexistant. Elle reprit la parole, presque aussitôt, les mots venant troubler le silence apaisant qui s’était glissé entre eux, tout aussi bref que l’avait été son geste. Mais il ne l’écouta que d’une oreille, laissant son regard suivre le mouvement doux de sa main qu’elle venait d’éloigner de lui. Scarlett avait elle aussi, ce pouvoir d’empathie qui lui permettait de lire à la perfection les sentiments de ceux qui l’entouraient. C’était un cadeau et une malédiction. Elle avait réussi à lire en lui, juste avant que son regard ne devienne glace, et que son cœur ne change à jamais, refusant d’éprouver le moindre sentiment. Cela faisait des années, qu’il ne battait pas plus fort quand il était nerveux pour une quelconque raison, et que les battements, toujours lents et réguliers, n’accéléraient jamais leur rythme lorsqu’il mentait. Pourtant, à cet instant précis, il battait à tout rompre, pour la première fois depuis longtemps.

Il avait renfermé son esprit, le laissant inaccessible aux sorciers et démons télépathes, qui s’étonnaient de n’entendre que du silence lourd, et inhabituel, lorsqu’ils se retrouvaient en sa compagnie. Il restait un mystère, même pour ceux qui étaient dotés de tels pouvoirs révélateurs. Mais pouvait-elle lire en lui ? Pouvait-elle voir autre chose qu’un océan azuré, dépourvu de toute émotion, à travers ses yeux, comme le pouvait sa mère, il y a un siècle ? La crainte éphémère que ses sentiments n’aient aucun secret pour elle, lui traversa l’esprit, mais se dissipa aussitôt, alors qu’elle se rapprocha encore plus de lui. D’abord interdit, il ferma un instant les yeux, savourant cette proximité, goûtant à son souffle, puis plongea à nouveau son regard dans le sien, le soutenant longuement, jusqu’à en faillir, et le laisser couler jusqu’à ses lèvres alors qu’un nouveau murmure s’en échappait.

Le jeu dangereux auquel elle était en train de se livrer, lui fit prendre définitivement conscience de sa véritable nature, qu’il semblait lui-même vouloir nier pour une raison plus que ridicule, trouvant qu’elle méritait mieux que cette vie démoniaque emplie de dangers et de risques incessants, qu’elle avait l’air trop pure pour se laisser corrompre et dépraver par le monde de la nuit. Qu’elle avait l’air trop humaine… Mais les apparences étaient parfois tellement trompeuses. Il frémit, et laissa ses doigts effleurer son menton et le relever un peu plus vers lui, puis glissa sa main le long de son cou, l’obligeant à tourner légèrement la tête, afin de le dévoiler. Ses lèvres effleurèrent sa peau soyeuse, aussi douce que du satin, pendant que son souffle chaud courait dans le creux de son cou. Il finit par s’écarter, gardant sa main sur son cou, sous son menton délicat, tenant sa tête quelque peu renversée en arrière, la fixant intensément.


« Qu’est ce que tu attends de moi ?... » demanda-t-il dans un chuchotement voluptueux. « A quoi veux-tu jouer, Ellie ? Tuer ? Torturer ?... C'est ça que tu veux ? »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 4:49

Son regard, son cœur, il lui semblait que l’homme devant elle laissait ses sombres résistances s’amoindrir à mesure que les secondes s’écoulaient. Le trouble qui l’envahissait lui paraissait si fragile à cette seconde, ce n'était pas son don qui le lui soufflait, si présent, mais si habituel, elle ne l'écoutait plus. Il lui suffisait juste de le regarder pour voir qu’il n’osait plus s’opposer à cette sombre proximité, ses iris divaguant à la recherche de cette main brumeuse qui n’avait fait que l’esquisser une si brève seconde. Puis il y avait eu l’obscurité dans laquelle il s’était enlisé sous l’effleurement invisible de ses lèvres, avant qu’il ne se perde sous leur contemplation, cette oraison silencieuse qui la déstabilisait tellement. Et si elle n’avait pas perçu ce premier frisson, le second qui le poussa à mener ses doigts jusqu’à elle sembla la parcourir à son tour sous ce frôlement imprévisible.

Et douce poupée de soie elle laissa son visage s’incliner sous la volonté de son geste, sa main empruntant déjà la saveur de sa peau sous une douce caresse qui la laissait succomber. Avant que ses paupières ne se ferment dans une lenteur oubliée, le temps paraissant brusquement perdre de son importance, presque comme s'il n'existait déjà plus. Et lorsque ses lèvres sillonèrent sa peau à la suite de ses doigts, son souffle devint plus sourd, plus effacé sous l'intensité de ce qu'elle ressentait. Et elle frissonna une nouvelle fois sous la chaleur douceâtre de sa respiration, la laissant peu à peu s’enliser sur ce chemin qui ne permettrait pas de retour possible, permettant à cette fourbe araignée de tisser sa toile avec dextérité autour de son être. Mais alors qu’il laissait la fraîcheur de la nuit envelopper à nouveau son cou en, s'éloignant, le vent l'effleurant de ses doigts invisibles, elle l’entendit sous ce terne murmure, le laissant devenir cette tentation face à laquelle la jeune femme devrait soit se battre, soit se soumettre et la la laisser remporter cette bataille déjà faussée.

Mais son regard s’entrouvrant sur le sien, elle sentit l’hésitation poindre en elle, la dernière flamme rebelle de cette humanité si vivace au fond d’elle. Serait-elle capable d’aller au bout de ce qui était à présent à sa porté, pourrait-elle laisser sa main qu’il emporterait avec lui sur ce chemin tourbeux se teinter de ce pourpre sentencieux ? Non… je ne sais pas… je ne sais plus… murmurait alors son esprit si perdu dans ce labyrinthe où se jouait pourtant son existence. Chercherait-il à la retenir si brusquement elle se ravisait, si à la blancheur de cette révélation pourtant indéniable, elle décidait de le fuir, lui, les autres démons, tentant de rejoindre ceux qui luttaient contre eux pour éviter de se laisser tenter ? Ou désirait-il juste être certain qu’elle avait conscience de ce qu’elle lui demandait vraiment ? Insidieusement, elle aurait préféré qu’il ne lui laisse pas le choix alors que son regard semblait vouloir lui demander ce qu’il espérait qu’elle lui réponde. Mais plus jamais la paix d'une exitence mortelle ne viendrait la toucher du bout de pâles ailes...

Car, malgré tout, elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer, qu’à peine venait-elle de goûter à cette saveur interdite, qu’il était déjà trop tard pour le fuir, lui, et tout ce qu’il pouvait représenter. De son côté, le Diable souriait dans son antre, savourant le retour d’une nouvelle enfant en son sein, celle qui en était resté bien trop longtemps éloignée. Et sans doute ses lèvres seraient-elles alors venues s’emparer des siennes si sa main ne l’en avait empêchée, lui certifiant de son abandon à cet apprentissage, mais également aux effleurements de son être. Comme une enfant, elle ne pouvait s’empêcher de toucher la flamme pour s’assurer de son danger, mais également de sa réalité, y sacrifiant ses illusions, même s’il ne s’agissait pas vraiment de la même chose. Le feu devenant ici ce Lucifer à la peau séraphique, cet ange que le ciel avait rejeté depuis si longtemps, et que les hommes cherchaient à détruire par méconnaissance ou par crainte. Cet être des enfers qui l'attirait plus sournoisement encore à emprunter cette corniche instable, que n'importe quelle autre chose en ce monde. Celui dont, lentement, ses doigts revinrent dessiner les lignes de son visage, longeant les courbes de ses traits comme s’il s’était agit d’une statue de cristal, à l’apparence si fragile mais en vérité si forte.


« Oui, laissa-t-elle finalement s’échapper sous un souffle presque inaudible, apprend-moi à être ce que je suis... alors que ses doigts serpentaient à présent sur son buste, que son regard s’égarait dans le sien sous l’éclat de sa décision et de l'ardeur de son désir, son coeur ne cessant de battre si fort, s'accordant au sien dans la plus secrète étreinte. Espérant... désirant... »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 14:49

Le doute… Il lut dans ses yeux l’hésitation qui la troubla, chancelante, indécise sur ce qu’elle allait lui répondre. Allait-elle se dérober, maintenant qu’il lui avait simplement posé la question, sans chercher à trouver des sous-entendus superflus, dans lesquels il risquait lui-même de se perdre et s’égarer ? Son côté humain, toujours présent hélas, luttait ardemment contre le désir d’être elle-même, - sans avoir à se dissimuler derrière un masque, jouer un rôle qui ne la rendrait jamais heureuse. Elle aspirait à découvrir ce dont elle était capable en se laissant aller dans les bras de l’enfer, et il n’attendait que son accord pour l’y amener et lui faire goûter les délices d’un monde qui était censé être le sien depuis toujours. Avait-il vraiment besoin d’obtenir sa réponse ? Maintenant qu’elle l’avait elle-même amené jusqu’ici, faisant renaître en lui cette flamme obscure, oubliée, il n’accepterait probablement pas qu’elle recule. Il ne savait pas comment allait-il s’y prendre, si ce serait le cas, mais n’étant pas doué pour des discours convaincants pour persuader quelqu’un de faire tel ou tel choix, il allait sûrement devoir jouer de son pouvoir d’hypnose.

Même s’il ne semblait pas qu’il allait en avoir besoin… L’indécision de son regard empli des centaines de questions, ne brilla qu’un court instant. Ce doute et ce trouble passager, s’éteignit peu à peu, laissant place à la convoitise de ne plus jamais avoir à se cacher. Sa réponse vint enfin, frémissement léger, et un sourire en coin se dessina sur ses lèvres, son regard restant avidement perdu dans le sien. Elle était prête à emprunter ce chemin tout de feu, et décidée à sombrer dans un abîme velouté et sans fond dans lequel sa nouvelle vie allait l’entraîner d’ici peu. Peut-être bien qu’elle ne réalisait pas encore toute l’ampleur des changements, et l’intensité des émotions qui allaient la submerger, maintenant qu’elle avait accepté sa nature. Mais elle aurait tout le temps de le réaliser, maintenant… Elle avait du temps devant elle. Tout comme lui.


« Tu devras faire des sacrifices. Renoncer à des choses qui t’ont été précieuses, jusque là. L’amour et la protection de ton père… De tout être humain. Ils ne t’accepteront plus jamais parmi eux, et tu ne pourras plus faire marche arrière. Tu deviendras leur ennemie, leur plus grande peur. Et eux, tes jouets préférés. » poursuivit-il dans un chuchotement qui se mélangea au souffle du vent, faisant trépider les feuilles fragiles des rares arbres qui se trouvaient dans ce lieu.

Celle qu’il voyait comme une enfant humaine, il y a encore quelques instants, n’était plus que la tentation incarnée, l’appelant, l’entraînant dans une passion aveugle. Alors, cessant de lutter, lui aussi, ne cherchant plus à refouler cette réalité, il s’abandonna au vertige. Ses mains se glissèrent lentement sur ses épaules, la frôlant à peine, craignant qu’elle ne se dissipe comme un rêve, une illusion qu’on ne pouvait qu’effleurer du bout des doigts. Il laissa son regard caresser les courbes candides de son corps, si frêle à première vue, voulant retrouver la proximité qu’il avait lui-même laissée s’échapper. Désireux de ressentir à nouveau la chaleur exquise de sa peau qui sentait le lait et le miel. Ses doigts se renfermèrent sur ses bras, geste délicat, mais étreinte ferme. Il la poussa alors contre le mur le plus proche, sans être aussi brutal qu’il pouvait l’être, bien que ce soit quelque chose dont il ne pourrait jamais se débarrasser, et s’appuya sur sa main qu’il posa contre cette pierre froide, près de son visage. Leurs lèvres séparées par une malheureuse avenue de quelques centimètres, il sourit un peu plus, une flamme fiévreuse dansant dans ses yeux alors qu’ils parcouraient ses traits suaves qu’il connaissait déjà par cœur, comme dessinés par un ange. Mais un ange, elle ne l’était plus…


« Embrasse moi... »

Une requête ? Un ordre ? Il ne savait plus lui-même, s'oubliant dans les bras d'un désir et d'une passion qu'il avait cru avoir perdue à jamais, il y a plus d'un siècle. Voila qu'elle le brûlait à nouveau, le consummant lentement, se délectant de son emprise dont il n'arrivait pas à se défaire. Et il n'en avait aucune envie...
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 16:53

Peu à peu, ses pieds glissaient, incapables d’éviter cette descente invisible alors qu’un sourire étirait légèrement les lèvres du démon, les iris de la jeune femme s’y perdant l’espace d’une distraite seconde irréelle avant de rejoindre à nouveau les siens. Sa réponse l’avait satisfait, comme s’il n’avait attendu que ces mots si frêles que la nuit avait déjà engloutie dans ses songes. Mais elle ignorait les conséquences indécises qui la rejoindraient bientôt, celles qui l’envelopperaient de leurs charmes rêveurs, ceux-là même que l’humanité craignait pour leur absence de cœur. Et déjà il lui confiait ce que ses premiers pas dans le monde de la nuit la contraindraient à faire et à subir.

Son père… elle avait sût dès l’instant où elle était partie qu’elle ne le reverrait plus, même si elle savait qu’il la chérirait toute sa vie, s’endormant contre une peluche qui la lui rappellerait, pleurant sur sa disparition comme s’il disait à nouveau au revoir à celle qu’il n’avait jamais oubliée, mais dont sa fille avait peu à peu remplacé la vision. C’était elle qu’il regretterait le plus, se reprochant sans doute de ne pas lui avoir confié ce qu’il savait sans avoir conscience qu’elle serait tout de même partie. Et Ellie pourrait lui dire qu’elle était désolée, mais que sa place n’était pas ici… il n’aurait pas voulu y croire, elle avait été son ange, son éclat de soleil qui brillait à travers les nuits les plus noires. Désolée… mais elle était partie sans le moindre regret, moins encore à cette seconde, dans ses bras, sous son souffle capricieux. Et la jeune femme dirait adieu à tout le reste… comprenant qu’elle devrait renoncer à cette humanité qui finirait sans doute par disparaître, cette part d’elle-même qu’elle devrait apprendre à taire, même si elle persisterait un temps.


« D’accord, lui souffla-t-elle en retour alors qu’elle frémissait sous l’effleurement timide de ses doigts sur ses épaules. »

Comment vouliez-vous qu’elle le repousse à cette seconde, qu’elle s’éloigne de lui sous une raison humaine qui paraissait l’avoir subitement désertée à son contact. La vie de l’ombre possédait ses propres attraits et il en était un, sa tentation comme elle pouvait être la sienne. Et à l’instant même où elle sentit son regard sur ses courbes soyeuses, elle sût qu’il ne l’aurait pas laissée partir, de la même manière qu’elle le retiendrait à cette seconde s’il venait à vouloir s’éloigner, à mettre un terme à cette étreinte démoniaque. Prisonnière de son visage, elle le fut bientôt de ses mains sans pour autant ressembler aux barreaux précédents. Ici il ne cherchait plus à l’éveiller, mais bien à l’emporter sur des vagues nuageuses proches de ces étoiles éteintes. Et sans s’esquiver, elle laissa le mur la recueillir, un sourire étirant légèrement ses lèvres sous la proximité des siennes, laissant ses prunelles dériver sur sa main si proche de ses traits avant de revenir croiser à nouveau son regard.

« Tu crois que tu le mérites ? lui confia-t-elle sous un rire cristallin, son regard dérivant pourtant lentement sur l’objet de son envie. »

L’éclat de ses lèvres se faisant d’ailleurs plus prononcé, les laissant se parer d’un sourire bien plus visible sous sa requête, ou son ordre, peu importait en vérité, puisqu’elle ne s’y soustrairait pas, n’en avait pas la moindre envie malgré l’éclat joueur de ses paroles. Peut-être que cela était la faute de ce feu qui palpitait au fond de son être, la consumant peu à peu, la poussant à suivre ce désir qui brillait dans ses yeux à la manière d’une étoile angélique qui paraissait vouloir vous mener jusqu’à effleurer des doigts les portes d’un paradis perdu, oublié du monde et de ses horreurs, comme de ses joies. Et ses lèvres vinrent ébaucher les siennes, sous une douceur qui se faisait passion, telle la lave qui paraissait brusquement s’écouler en elle, tandis que ses mains s’égaraient sur sa nuque, sinuant tel le serpent du jardin des cieux, l’attirant plus à elle, jusqu’à ce que son corps esquisse enfin les lignes du sien.

Elle sentait enfin son cœur, ou peut-être était-ce le sien qui palpitait brusquement avec tant d’intensité, ses doigts dessinant la peau de l’être des ténèbres, glissant sur la chaleur de ses épaules, s’insinuant sous le tissu qui le protégeait du froid. Un geste à peine esquissé, suggérant sous sa lascivité le ciel ou l’enfer, la raison et la folie, balayant ce qui pourrait finalement se dresser devant eux, alors que ses lèvres s’esquivaient, joueuses et désireuses de la connaître, de le découvrir. Elles en vinrent lentement à se déverser sur sa joue, sinuant jusqu’à parvenir à son oreille qu’elle esquissa à peine, la laissant s’imprégner de la fragrance de son être alors qu’un nouveau baiser s’égarait à la naissance de son cou et de sa nuque. Son souffle chaud s’y perdant sous l’intensité de ce qu’elle éprouvait, reflet sensible des tambours de sa poitrine.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 20:55

Son rire limpide et léger, celui qu’il aimait tant, une des rares choses capables de le faire sourire, résonna dans la ruelle sombre. Mais quelques secondes eurent-elle tout juste le temps de s’écouler, et avant qu’il n’ait le temps de réfléchir à une réponse à sa question, il sentit ses lèvres effleurer les siennes, toute pensée cohérente quittant aussitôt son esprit. Un regard, un geste, et il avait déjà l’impression d’être coupé de la réalité. Ils étaient si proches, que le froid de la nuit ne semblait plus être en capacité de se glisser entre eux, que le vent, dans un souffle plus vif, ne pouvait faire fuir le feu qui les brûlait tous les deux, les rapprochant encore plus dans une étreinte interdite. Le monde de la nuit, cette existence aussi précieuse pour un démon comme lui, pouvait lui offrir tant de merveilles, que s’il n’aurait pas hérité de cet égoïsme diabolique, auraient pu l’étonner et le fasciner, comme des cadeaux dont il n’était pas digne de sa nature. Pourtant, se perdant à travers ces secondes éternelles qui les liait, osant franchir les barrières insaisissables d’une relation qui n’aurait jamais dû exister, il aurait été prêt à tout abandonner, juste pour s’oublier dans les bras d’une passion qui lui était inconnue, jusque la.

Chose fascinante, mais la jeune fille aux cheveux châtains et au regard d’ambre à travers laquelle il redoutait de revoir Scarlett, était remarquablement différente. Mais ça, il ne le comprenait que maintenant, après avoir laissé croître et s’intensifier cette ardeur partagée, la défiant, comme pour savoir jusqu’où ça pouvait les mener. Tout comme sa chevelure avait des reflets d’un or liquide et soyeux au toucher, sa peau semblait encore plus douce, pure, sa voix était plus suave que le miel, et une fougue nouvelle scintillait dans ses yeux expressifs qui le fixaient avec malice, alors qu’elle s’écarta, délaissant ses lèvres, pour jouer à un jeu auquel il s’avouait perdant dès le début. Elle avait certes de nombreux points en commun avec sa mère, mais pas autant qu’il aurait pu le penser au début. Il aurait voulu ne jamais avoir à détacher son regard du sien, mais emporté par l’élan de l’exaltation, ses yeux se fermèrent alors qu’elle l’embrassait dans le cou. La main posée sur le mur dont il ne ressentait même plus la froideur, se renferma lentement, et il serra son poing, comme cherchant à canaliser cette fougue qui le dévorait. Ses jointures blanchirent, mais n’y faisant même pas attention, il glissa sa main libre dans son cou, l’écartant doucement pour mettre fin à cette torture voluptueuse à laquelle elle semblait s’offrir avec joie et pouvoir l’admirer à nouveau, fasciné par ses iris pailletés d’or qui reflétaient une certaine surprise qu’il ait brisé ce contact que tous les deux désiraient.


« Je ne sais pas… Toi, en tout cas, tu as l’air de croire que je le mérite… »
répliqua-t-il doucement, un sourire amusé et enjôleur touchant ses lèvres, alors qu’il avait à nouveau crée cette distance trépidante entre eux, sachant qu’il serait le premier à défaillir, à la rompre, ne pouvant résister à l’appel envoûtant de son sourire en coin.

Il n’y résista d’ailleurs pas pendant bien longtemps, prenant conscience de cette faiblesse et de son manque de patience. Ne supportant pas de jouer avec ses nerfs, il se pencha vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser fougueux et impulsif. Des instants éphémères, une ardeur volage… Mais l’étaient-ils vraiment ? Il lui semblait que ce feu ne l’avait jamais autant brûlé. Après un siècle de vie orageuse, entraîné sur le chemin d’un destin fiévreux, il se pouvait bien que sa mémoire lui faisait défaut. Peut-être l’avait-il tout simplement oublié. Peut-être…
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 26 Oct - 23:29

Elle le sentait frémir sous ses gestes, comme elle-même perdait pied peu à peu, dérivant sous un mirage qui n’existerait que pour eux, qui ne se dissiperait que s’ils le décidaient. Mais déjà ses doigts vinrent la repousser sans qu’elle ne comprenne pourquoi alors qu’elle avait affirmé vouloir le suivre sur ces chemins de perditions, laisser le ténèbres l'envahir tout autant que lui. Ainsi ses prunelles étaient venues trouver les siennes sous la surprise et l’interrogation qui les liaient. Pourquoi ? Elle n’arrivait à saisir la raison de sa réaction… peut-être que l’ombre de sa mère flottait d’une manière trop semblable à la sienne ? Peut-être avait-il l’impression de revivre ce que le passé lui avait si brutalement légué et désirait y mettre un terme ?

Malgré tout, ses doutes furent rapidement dissipés sous les nouvelles paroles qu’il lui glissa, sous l’éclat de ses iris qui lui faisait tout oublier, comme s’ils n’avaient jamais ébauché son âme, jamais existés. Et ce fut un léger sourire amusé qui étira ses lèvres, répondant au sien qui paraissait vouloir tout dire ; le passé, le présent, et la tentation de ce qu'ils partageaient. Non, Scarlett était si loin en vérité, le laissant lui reparler à elle, celle qui se tenait devant lui, qui frissonnait sous chacun de ses gestes. Joueuse qui allait lui répondre qu’elle devrait sans doute changer d’avis alors, juste pour l’ennuyer le temps de percevoir sa réaction alors qu’elle savait ne pas vouloir quitter ses bras, ne pas réussir à lui résister. Elle s’amusait simplement de cette situation, constatant qu’il cherchait ainsi à la séduire… ses prunelles vinrent alors flirter avec ce ciel jaloux qui les observait, inconstant incapable de ressentir l’ombre de cette étreinte sensuelle qu’ils partageaient alors.

Mais ses lèvres ne purent laisser s’échapper le moindre mot, celles de son compagnon nocturne étant venu les cueillir, avec bien moins de douceur qu’auparavant, laissant la jeune fille chavirer sous l'intensité de sa fougue, perdre ses derniers repères tandis que ses mains se nouaient derrière sa nuque, cette passion qui lui paraissait brusquement si familière l'embrasant. Avant que l’une d’elle ne s’échappe, dérivant lascivement le long de son dos, ses lèvres s’entrouvrant pour mêler leurs êtres sous un baiser qui la laissait frémir, telle la sculpture que l’artiste se plaisait à effleurer pour en appréhender la douceur de ses courbes.


« Qui sait, laissa-t-elle s’esquiver finalement sous un souffle alors qu’elle mordillait faiblement la lèvre de son amant, sa voix se faisant néanmoins fiévreuse, je pourrais peut-être changer d’avis, qu’est-ce que tu en dirais… ? Mais déjà sa jambe glissait lentement le long de la sienne, démentant ses paroles. »

Car même si elle prétendait le contraire, son corps tout entier la trahissait, le laissant épouser le sien sous ce besoin étrange de ressentir sa présence contre elle, laissant son âme s’enliser dans ce désir enivrant qu’elle pouvait ressentir pour lui. Abandonnant la réalité qui les entourait, les laissant exposés à ce danger des rues, bien que face à des chasseurs, elle puisse encore prétendre être humaine et assurer le départ ou l’action de celui auquel elle appartenait à cette seconde si précise. Mais il n’était pas certain qu’elle leur prête d’attention… peut-être serait-il plus prudent qu’ils se rendent autre part, car si surprenante que soit la présence de ces êtres en ces lieux, restait celle de leurs semblables. Et elle cherchait sa raison sans réussir à la trouver, alors que ses lèvres esquissaient à nouveau les siennes sous ce vent ténu dont elle ne ressentait déjà plus le souffle sous ces flammes infernales qui brûlaient autour d’eux, sans jamais vouloir se tarir, attisées par l'ardeur de son besoin de lui.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeDim 28 Oct - 5:07

Le souvenir de Scarlett le frôlait encore, mais si peu qu’il n’y pensait même plus à cet instant précis. Il fallait avouer qu’il ne pensait pas à grand-chose, son esprit étant trop embrouillé par le parfum délicat de celle qu’il avait dans ses bras. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, aux yeux du démon, elle ne revivait plus à travers sa fille à ce moment là, lui faisant réaliser enfin qu’elle avait disparu à jamais, et ne pourrait revenir. Elle n’était plus qu’une des images sibyllines de sa mémoire, un vestige doux, grêle. Qui allait se dissiper avec le temps, s’évanouir dans l’abysse des autres souvenirs qui viendront la remplacer. Après tout, il l’avait presque réussi à l’oublier, avant qu’Ellie ne vienne croiser son chemin. Grâce à elle, il avait pu redessiner dans son esprit les traits de Scarlett, et la redouta même quelque peu à cause de ça. Il avait eu la crainte de s’embrumer encore plus, anxieux à l’idée de croire que l’amour qu’il avait ressenti pour la démone qui avait partagé sa vie, pouvait renaître en lui un jour, le changer encore. Scarlett n’avait pas été aussi sanguinaire et mauvaise que lui, le jour où ils se sont rencontrés.

Beaucoup de démons, à cette époque, disaient que la jeune femme ‘trahissait’ ses égaux, étant trop neutre, trop indifférente. On disait qu’elle ne prenait pas suffisamment part à la guerre violente entre les humains et les démons. Etonnant qu’un tueur comme Drew a pu être attiré par elle, lui qui, il y a un siècle, faisait déjà preuve d’une cruauté dépassant toutes les limites de l’imaginable. Et pourtant, ils avaient beau être différents, cela n’avait jamais posé un problème dans leur relation. Sans s’en rendre compte, il se laissait petit à petit entraîner du côté de Scarlett, alors qu’il avait au contraire dû la convaincre de le rejoindre dans sa folie nocturne et meurtrière. Le conflit permanent du Bien contre le Mal, commença à le lasser, il aspirait à quelque chose de nouveau, réalisant qu’il supportait mal la routine à laquelle sa vie était en train de redescendre. Mais il changea bien vite d’avis après le départ de Scarlett, revenant à son existence qui se résumait à faire souffrir, tuer, rabaisser et gagner le respect des autres démons, la soif de pouvoir et de prestige ne faisant que s’accroître avec le temps. Il ne voulait pas avoir à revivre ça encore une fois. Il n’allait pas le revivre, tout simplement parce que le cours de sa vie actuelle lui plaisait et lui convenait parfaitement.

Il avait intentionnellement cherché à s’éloigner, même si ce fut pour quelques misérables secondes, s’amusant à créer une distance à laquelle il était sûr de ne pas résister. Il manquait véritablement de patience, une qualité que la nature a jugé bon de ne pas lui offrir. Au diable la patience, il avait de quoi se rattraper. Succombant à la passion qui était pour lui difficile à ignorer, et surtout, à contrôler, il avait fini par retrouver les lèvres d’Ellie, les emprisonnant pour un baiser ardent et brûlant, et ne s’en détacha que lorsque le souffle sembla lui échapper, son visage restant tout de même à quelques centimètres à peine du sien, les yeux fermés. Un fin sourire vint se dessiner sur ses lèvres face à sa remarque, alors que ses douces mains restaient derrière sa nuque, et que sa jambe remontait contre la sienne, ne faisant rien pour arranger son état, et calmer les battements de son cœur, trop irréguliers, trop éperdus.


« Eh bien… » marmonna-t-il en détournant le regard pendant un court instant, faisant semblant d’être en pleine réflexion, bien que son sourire en coin ne quittait pas ses lèvres. « Je dirais que tu as un sacré don pour jouer la comédie, mais que j’ai un peu de mal à te croire. » termina-t-il en la replongeant son regard dans le sien, ses iris devenant plus luisantes, une petite flamme d’ironie y dansant. Il la dévisagea attentivement à nouveau, prenant son temps pour suivre les traits fins de son visage, et laissa son index courir sur sa joue, l’effleurant légèrement, son sourire devenant un peu plus amusé. « Simple curiosité… Où est-ce que tu vis ? » demanda-t-il avec un air innocent quelque peu exagéré et enfantin.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeDim 28 Oct - 16:57

Et le ciel paraissait s’effacer, à l’image de ces souvenirs qui s’évanouissaient de son cœur, balayés par une vie si différente qui peu à peu se dessinait sous les doigts de celui qu’elle ne craignait plus à présent. Il avait beau être dangereux, celui que tant d’humains redoutaient pour tout ce qu’il était capable de faire, les battements de son cœur, ses sourires, leurs paroles, avaient sût chasser les dernières craintes de la jeune femme. Et si sa mère n’avait sût faire un choix entre l’humanité et cette décadence démoniaque, peut-être était-ce dût à un caractère si différent, une enfance se ressemblant trop peu, une influence qui n’avait sût exister. Sa place, Ellie en ressentait déjà la saveur au goût si doux, mais qui la forcerait à renoncer à ce que celle qui l’avait enfantée était finalement retournée. Persistant dans les bras d’un homme, bien trop humain, bien trop… Comment avait-elle pût sacrifier celui qui l’étreignait à cette seconde à une vie de mortelle ? Sa propre fille ne la comprenait pas tandis qu’elle réalisait le chemin inverse, laissant le temps refermer sa danse, amenant l’enfant à accomplir ce que sa mère s’était révélée incapable de faire.

Aujourd’hui ce ne serait plus lui qui quitterait son univers pour une femme, mais elle qui glisserait délicatement ses doigts fins entre les siens, suivant le geste qu’il lui demanderait de commettre, empruntant la chaleur de ce chemin tourbeux, si sombre, si oppressant sous l’inconnu auquel il l’exposait. Mais si… réel. Murmure qui se perd et s’enlace, elle se savait déjà perdue parmi les effluves de sa peau, celles si proches des enfers et de leurs tentations, laissant son esprit s’oublier dans la déraison de l’instant, son regard se dissipant derrière la brume de ses paupières, permettant à l’obscurité de l’enlacer traîtreusement, ses doigts courant sur les méandres de sa peau.

Mais ses prunelles revinrent ébaucher ses traits sous l’esquisse de sa réponse, le laissant faire de mine de réfléchir, alors qu’ils savaient déjà tous les deux de quoi elle retournait, qu’elle ne changerait pas d’avis et que de toute manière il n’avait qu’un geste à faire pour l’en dissuader si cela venait à être le cas. Et lorsqu’il affirma avoir du mal à la croire, elle croisa les saphirs de ses iris, un petit air de défit dansant parmi l’ambre des siens, un sourire taquin fleurissant sur ses lèvres. Attention, paraissait-elle lui dire, l’intérêt était de tenir disons cinq petites minutes histoire de lui prouver qu’elle en était capable. Oui, juste pour gagner… peut-être également pour attiser son désir tout autant que sien. Malgré tout, un fin frisson la gagna sous l’effleurement de son doigt sinuant sur sa joue, lui laissant oublier ses sombres projets devant l’innocence illusoire des siens.


« Simple curiosité, vraiment ? lui souffla-t-elle du bout des lèvres sous un charmant sourire tentateur. Et tu me raccompagnerais peut-être si je te faisais visiter mon appartement... »

Trop innocent pour être convainquant, mais il ne cherchait à berner personne, elle moins qu’une autre à cette seconde. Et de la même manière elle venait de l’y convier, lui donnant, sous le reflet d’une simple proposition, les clés de sa demeure et de ses dérives. Lentement, ses doigts se plaisaient à effleurer sa nuque, s’y délassant sournoisement, y dessinant de sombres vestiges des siècles passés, signes oubliés sans plus de signification, avant qu’elle ne vienne enlacer les siens qui sinuaient sur sa peau, les mêlant sous une sombre alliance ensembles.

« Marlow Residences… ces quelques mots s’esquivèrent, fugaces, de ses lèvres soyeuses, alors qu’elle réfléchissait à un moyen d’y retourner, de s’y rendre avec lui. C’est plutôt loin… La question étant de savoir s’il accepterait de se trouver derrière elle, ses courbes longeant les siennes avec indécence, à moins qu’il ne préfère s’y rendre d’une toute autre manière. On peut prendre ma moto, sauf si tu as peur de la vitesse, lui confia-t-elle moqueuse, tandis que sa jambe glissait lentement au contact de la sienne pour rejoindre le sol. Que son autre main dérivait lascivement jusqu’à son torse sur lequel elle s’apposa, l’incitant à la laisser s’esquiver pour quitter les lieux en sa compagnie, ses lèvres s’arquant sensiblement sous un troublant sourire, qui paraissait promettre… tout, ou peut-être rien. »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMar 30 Oct - 4:45

Il se pinça légèrement les lèvres face à sa première remarque, haussant les sourcils sans répondre, optant pour un petit air incrédule, comme s’il ne comprenait pas pourquoi elle ne voulait pas le croire. Il était vraiment curieux de nature, à tel point que bien souvent, ce défaut se retournait contre lui et il se retrouvait dans des situations considérées comme ‘sans issues’ par certains. Encore fallait-il qu’il le considère sa curiosité presque exaspérante comme un défaut, et ce n’était bien sûr pas le cas. D’après lui, fouiner dans des choses qui ne le regardaient vraiment pas, et mettre son nez un peu partout, aspirant continuellement à tout savoir en premier, - tous ses efforts avaient sa valeur. A de nombreuses reprises, ça lui avait même sauvé la vie, mais ce qu’il oubliait par contre, c’est que les fois où il a évité la mort de justesse étaient tout aussi fréquentes. Il ne retenait dans ses souvenirs que ce qu’il voulait bien retenir, et avait l’étonnant don de tout modifier à sa guise. Elle avait raison, il ne cherchait pas vraiment à la convaincre de sa ‘sincérité’, et le faisait avant tout parce qu’il était d’humeur joueuse – ce qui était assez rare, ces derniers temps. Il avait été plus sombre que d’habitude, depuis cette année, plus solitaire aussi. Une année, ça paraissait beaucoup pour un humain, mais pour lui, elle ne signifiait presque rien. Il s’isolait bien plus souvent, avait de plus en plus de mal à supporter ses égaux, même les démons qu’il connaissait depuis de longues années.

C’était en partie dû aux changements que Cleveland avait subi, depuis cette fameuse nuit où le ciel avait changé de couleur, que la terre avait été prise de tremblements fiévreux alors que l’Enfer se déchaînait sur la ville. La plupart des créatures maléfiques, mis à part quelques exceptions dont il semblait faire partie, avait énormément changé depuis cette nuit. Il y avait cette euphorie pathétique qui flottait dans l’air, une sensation de puissance qui était, encore et toujours, une simple illusion. Mais les démons de ‘bas niveau’, les êtres que Drew voyait comme nettement inférieurs par rapport à lui, s’imaginaient déjà que la guerre était gagnée, qu’ils n’avaient plus à se cacher, plus rien à craindre. Que c’était le chemin dont tous avaient rêvé, celui qui menait vers un monde où l’Enfer dominait l’univers entier, où les démons étaient maîtres de tout, et les humains, leurs esclaves et des vulgaires joujous pour combler leur ennui. Ils ne comprenaient même pas que ce début de la fin, n’était peut-être pas aussi bon pour eux qu’ils ne le pensaient. Les humains ordinaires étaient devenus bien moins nombreux en ville, et les chasseurs, quant à eux, extrêmement prudents et plus dangereux. Alors tout compte fait, ce monde qu’ils croyaient paradisiaque, n’avait pas que de bons côtés, loin de là. Quoi qu’il en soit, il ne se prêta pas à ce petit jeu bien longtemps, et déjà en entendant ses délicieuses paroles qui suivirent, son air devint plus malicieux, son sourire innocent parut plus charmeur.


« En voila une proposition que je ne saurai refuser… » roucoula-t-il presque alors qu’un nouveau frisson le parcourait pendant que ses mains continuaient de caresser sa nuque. « Mademoiselle Harllowe aurait-elle une idée derrière la tête ? »

Son sourire ne s’effaça pas, cependant, il acquiesça silencieusement lorsqu’elle finit par répondre à sa question. C’était effectivement assez loin du quartier où ils se trouvaient actuellement, mais il avait tellement l’habitude de traverser la ville, et marcher pendant des heures parfois, que la distance lui importait peu. Il arqua légèrement un sourcil alors qu’elle reprenait la parole, évoquant sa moto. C’était un contraste plutôt étonnant, elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine, si fragile et si douce, et l’imaginer sur une moto, était plutôt… difficile. Cependant, l’effet de surprise fut de courte durée. Il se mordit faiblement la lèvre inférieure alors qu’elle faisait descendre sa jambe le long de la sienne, et un sourire en coin amusé étira ses lèvres.


« Toi sur une moto… Tu m’impressionnes de plus en plus. Je ne te pensais pas aussi… rebelle dans l’âme. »

Il finit par s’écarter, à contre cœur, certes, mais ils allaient quand même devoir partir de là, à un moment où un autre. Lui, mieux que personne, savait que ses rues étaient connues pour être très peu fréquentables, grouillant de danger à chaque pas, même pour les démons. De toute façon, ce côté de la ville n’était plus très sûr, que ce soit pour des humains ou des créatures maléfiques.

« Eh bien, je t’avoue que je ne me souviens pas d’être déjà monté sur une moto… Alors… Fais moi donc découvrir les plaisirs de la vitesse. » souffla-t-il et en se retournant, il prit délicatement la main d’Ellie dans la sienne, l’entraînant avec lui.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMar 30 Oct - 20:49

Une légère mélodie qui se déverse sur le monde, celle de l’horreur et de la terreur, ce souffle mielleux que les enfers avaient offert à cette ville, celle où tant de personnes avaient finalement perdu la vie, proposant leurs âmes aux plus offrants, dans cette braderie géante qui s’était terminée dans un silence oppressant. Comment pouvait-on oublier que des personnes armées se battraient avec plus de fougue et de force qu’auparavant, par vengeance peut-être, ou tout simplement sous ce désir risible de renvoyer l’engeance du mal à cette terre tourmentée qui n’avait pût qu’assister, immobile à sa propre destruction ? Ellie ne le pouvait pas, ne le pourrait pas, son don le plus infime le lui interdirait. Il suffisait juste de le laisser l’envahir à chaque fois qu’elle serait en présence de l’un d’eux, saisissant alors cette envie de sang, cette colère, qu’elle avait déjà pût croiser avant de parvenir en ces lieux, sous de simples conversations, sous de simples paroles échangées.

Le Diable n’avait pas encore gagné, la guerre, cette sournoise bataille ne faisait en vérité que commencer. Peut-être devrait-elle être heureuse finalement de le posséder, puisqu’elle était en vérité capable de jouer là-dessus pour déterminer le danger, même si parfois cela ne la menait à rien, si ce n’est à un silence lourd et pesant sous un professionnalisme qui ne laissait plus rien ressentir. Et sous cette lune capricieuse, sans doute l’abandon qu’ils venaient de s’accorder était-il dangereux vis-à-vis de ces lieux, de ces rues où le mal et le bien rodaient sous cette nuance de gris qui laissait le monde perdre de sa sûreté. Mais si cela était plaisant, si elle n’aurait sût s’y soustraire, la sécurité de son appartement n’en serait finalement que plus agréable.

Et sous l’innocence de son visage, elle se plût à se perdre, s’oublier, tenter peut-être de le croire alors qu’elle était certaine de sa mauvaise foie. Oh, peut-être était-il curieux… simplement curieux. Peut-être aussi avait-il également une idée derrière la tête en le lui demandant. D’ailleurs, ne révélait-il pas ce désir discret de l’y suivre à présent, la soupçonnant à son tour d’avoir une idée lui trottant dans la tête. Instinctivement, elle se mordit la lèvre, laissant ses iris pétiller, alors qu’elle paraissait plus innocente qu’une religieuse à cette seconde, si l’on oubliait son regard.


« Moi ? Mais pas du tout… J’ai juste peur de rentrer toute seule, mentit-elle avec aplomb, avant de laisser son rire si clair résonner à nouveau, d’autant plus devant son air surpris face au fait qu’elle puisse conduire une moto. Ravie de t'impressionner. »

Etait-ce si surprenant en vérité ? Comment croyait-il qu’elle soit venue de la Nouvelle Orléans ? Oui, oui, une voiture aurait pût être tout aussi bien, mais elle n’en n’avait jamais voulu, préférant cette sensation de liberté que l’on ne pouvait ressentir que sur un engin de ce genre. Avoir les battements de son cœur qui s’accélèrent, et ce vent qui vous enlace peu à peu, vous laissant dériver dans un tout autre monde où vous vous retrouvez seule ou avec la personne qui se trouve tout contre vous. Mais quelque chose lui disait que cela ne serait sans doute pas que pour cela que son cœur tambourinerait alors dans sa poitrine tandis que ses doigts l’entraînaient à le suivre. La laissant incliner simplement son visage sous sa "demande".

Ils marchaient… Mais elle n’était pas si loin cette fougueuse machine, puisque la jeune femme avait déjà commencé à rebrousser chemin un peu plus tôt, quelques minutes suffirent, tout au plus, pour la rejoindre. Ellie glissa alors simplement sa main dans la poche de son manteau, en ressortant une jolie paire de clés destinées à mettre en marche le si sombre véhicule, après qu’elle eut vaguement attaché sa chevelure pour qu’elle ne pas le gêner durant la route.

« Et voici le monstre... lui murmura-t-elle tout en se rapprochant à nouveau de lui, ses lèvres ébauchant tout en douceur les siennes, si tu as peur, je t'autorise à m'enlacer autant que tu voudras... lui souffla-t-elle tout en esquissant du bout des doigts la joue de l'être des ténèbres, un sourire délicat venant s'apposer sur ses traits. »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeVen 2 Nov - 18:20

Il ne leur fallut pas bien longtemps pour arriver auprès du véhicule qui avait un air assez imposant. Après plus d’un siècle passé sur cette terre, il s’étonna même de n’avoir jamais eu l’envie de conduire une moto. Même s’il avait été forcé à changer en même temps que le reste du monde, et s’adapter à son évolution, il restait plus rattaché à d’autres moyens de transport qu’il avait connu durant son enfance… Comme le cheval, par exemple. Démodé, me diriez vous, mais il venait d’une toute autre époque, et il avait peut-être beaucoup changé au fil des années, mais son cœur restait là bas. Le vague sourire en coin accroché à ses lèvres devint plus malicieux alors qu’elle s’avança de nouveau vers lui, l’embrassant l’espace d’un instant qu’il ne put s’empêcher de trouver cruellement court. Le bleu clair de ses yeux ancrés aux siens, il sourit un peu plus, mais n’eut pas le temps de profiter de ce petit moment.

Déjà, elle s’écartait et montait sur la moto, son regard l’invitant à la rejoindre. Il plissa alors légèrement le nez, tel un enfant qui boudait de ne pas avoir assez d’attention. Mais l’hésitation fut de courte durée, et il se dépêcha alors de la rejoindre, laissant ses mains glisser sur sa taille et l’enlacer alors qu’elle enclenchait le contact, faisant vrombir le moteur de l’engin. Le trajet ne lui parut pas bien long. Peut-être bien parce qu’il s’était encore laissé oublier, son souffle à quelques centimètres du cou délicat d’Ellie, se délectant de son parfum. Il ne releva la tête que lorsqu’il sentit que le véhicule ralentissait, prenant pour la première fois le temps de jeter un rapide coup d’œil autour de lui, histoire de se situer un peu et comprendre où ils étaient. Un peu plus loin, les immeubles et quelques maisons qui se voyaient, lui firent comprendre qu’ils étaient déjà arrivés au quartier résidentiel. La moto freina alors complètement et Ellie coupa le moteur. Cependant, Drew ne se pressa pas d’enlever ses bras de sa taille, esquissant un nouveau sourire. Ses lèvres vinrent alors se poser dans le creux de son cou.


« Je risque d’avoir un grand mal à te lâcher maintenant. » souffla-t-il d’un ton calme, avec une note d’amusement dans sa voix.

Ses mains posées sur sa taille glissèrent lentement vers ses hanches, pendant que son souffle courait toujours dans son cou, remontant vers son oreille. C’était un véritable supplice, et il était en train de jouer avec ses nerfs, chose que, d’habitude, il n’aimait pas du tout faire. C’était plus fort que lui, à cet instant. Pour la première fois, il s’abandonnait, se laissait contrôler de son plein gré par ses émotions. Ca ne lui ressemblait pas, mais curieusement, il s’en fichait pas mal. Luttant, et à contre cœur, il finit par s’écarter et retrouva la terre ferme, regardant alors autour. Le quartier résidentiel était plongé dans un silence presque fascinant dont on n’avait pas l’habitude, à force de vivre de l’autre côté de la ville. Sirènes de police, grognements, bruits de verre cassé, alarmes qui se déclenchaient… Ca en devenait routinier, il n’y faisait plus attention.

Mais ici, le silence était maître des lieux, et ça ne faisait pas de mal, un peu de repos pour un esprit toujours aux aguets et tourmenté. Il inspira une bouffée d’air frais, savourant avec gourmandise le froid et le calme nocturne, bercé par la lune qui veillait sur eux, dans le ciel noir. Il releva la tête, laissant son regard se perdre dans le voile de velours noir, piqueté d’étoiles scintillantes. Il était rare de voir des étoiles au dessus de Cleveland, ces derniers temps… Ou alors, ne faisait-il tout simplement pas attention à ces choses, en temps normal ? Trop occupé à régler ses comptes avec ses égaux, ou traquer des chasseurs et humains qui l’exaspéraient… Il passa alors ses bras autour d’Ellie, se mettant derrière elle, et la berça lentement, d’un côté à un autre, tout en commençant à avancer.


« Eh bien, je comprends pourquoi t’avais si peur de rentrer toute seule. Sacré quartier, il y a de quoi être effrayé. » plaisanta-t-il, un sourire empli d’ironie, la faisant avancer devant lui, vers les immeubles, sans la lâcher.

C’était absurde, mais d’un côté, il avait presque peur qu’elle ne lui échappe. Peur de ne pas être assez attentif et prudent, pour la laisser s’en aller de sa vie, comme Scarlett. Les chemins qu’elles avaient empruntés étaient très différents, et pourtant… Un soir ne serait peut-être pas suffisant pour qu’Ellie change complètement de vision sur le monde, et qu’elle se tourne sans aucun remord contre ceux qu’elle avait côtoyé la plus grande partie de sa vie. Cette part de conscience humaine était toujours là, bien que refoulée, à ce moment précis. Et au fond de lui, il n’arrivait pas à se débarrasser de cette idée, de cette crainte futile que le côté humain d’Ellie reprenne soudainement le dessus. Il n’accepterait certainement pas de revivre ça une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeSam 3 Nov - 4:40

Le trajet… la route… si l’on vous disait le nombre incalculable de fois où elle ressentit avec plus de force sa présence, la laissant tressaillir tout en douceur sous la chaleur de son souffle, l’obligeant à se concentrer avec plus d’obstination sur la route qui défilait devant ses yeux, alors que sa respiration se faisait plus sourde, que son cœur paraissait vibrer sous un doux murmure qu’elle n’avait jamais connu lorsqu’elle conduisait. Le chemin lui parut court, mais à elle, il parut interminable, même si elle tentait d’en savourer chaque seconde, chaque instant, mais elle ressentait ce besoin d’être libre, de pouvoir l’effleurer différemment qu’à ce moment précis. Et bientôt les bâtiments se dessinèrent, la laissant ralentir jusqu’à finalement s’arrêter, laissant ses doigts mettre un terme à la cavalcade tonitruante du moteur, permettant ainsi au silence d’imprégner les lieux, de s’en emparer dans une douce réalité. Cependant, ce furent ses lèvres qui vinrent s’apposer sur sa peau, la laissant faiblement frissonner et sourire sous les paroles qu’il lui destinait, tandis qu’elle sentait ses doigts sinuer sur sa taille… C’était ces minutes si précieuses qui vous trottaient ensuite dans la tête, vous faisant sourire à la simple vision que vous vous en faites… mais il s’esquivait déjà, lui rendant sa liberté, l’offrant à la passivité de la nuit et à sa fraîcheur éternelle.

Retirant la clé, elle laissa ses prunelles s’apposer sur lui, l’observer alors qu’il regardait ce qui les entourait comme s’il ne connaissait pas cet endroit. Ce qui était possible en vérité, pourquoi venir ici si l’on n’y habitait pas, les lieux festifs étaient plus lointains… pourtant, elle se souvenait encore de l’endroit où elle l’avait rencontré pour la toute première fois, celui-ci se trouvant à dix minutes d’ici. Mais ses iris dérivaient sur ses traits, dessinant son visage dans son esprit alors qu’elle détachait finalement sa chevelure, laissant une main s’y noyer pour la délier pleinement, glissant de son autre main la clé dans sa poche en compagnie de ce qui avait maintenu ses cheveux en place. Etrangement… même s’il ne l’effleurait pas à cette seconde, elle le savait près d’elle et cela la rassurait, il ne partirait pas, plus maintenant en tout cas. Mais elle ne tarda pas à se rapprocher sensiblement, le laissant venir l’entourer en se plaçant derrière elle, l’incitant à sourire, vaguement amusée par sa remarque, alors que son visage s’apposait contre son épaule, se perdant dans l’odeur qui était sienne, ses doigts venant s’apposer sur ses bras.

Elle pouvait sentir son cœur battre plus fort à son contact, comme s’il avait besoin de lui pour frissonner et frémir sous les effluves d’une époque nouvelle, sous cette lune cristalline qui souriait sans cesse, s’étiolant parfois sous un rouge sang, mais dont les rayons blafards effleuraient toujours le monde. Douceâtre, elle veillait sur les deux êtres qui paraissaient si bien l’un auprès de l’autre, Ellie ressentant cela sous une sensation étrange. Son mirage ne disparaîtrait pas… ni ce soir, ni… mais il ne faut jurer du ciel n’est-ce pas ? Il peut être si irritable par instant, pourtant, qui pouvait croire qu’elle renoncerait à cela s’il ne se jouait pas d’elle. C’était une nuit comme une autre selon les étoiles moroses, mais l’astre taciturne paraissait chuchoter une autre réalité… car comment deux inconnus pouvaient avoir autant besoin l’un de l’autre ? Lui dans sa crainte de la voir disparaître… elle dans son désir de le suivre sur les chemins de la perdition.


« Les monstres se cachent toujours… lui murmura-t-elle taquine, en particulier sous le lit des jeunes filles. »

Une histoire que se racontaient les enfants… un simple conte où cela reflétait-il une sourde réalité ? Celle des humains mesquins qui s’amusaient avec de pauvres bambins, mais également de ces êtres aux yeux si sombres qui se glissaient dans votre chambre pour vous dévorer. Ils existaient, elle en était peut-être une… bien qu’elle n’oserait sans doute jamais faire de mal à un enfant. Ils étaient si innocents… n’avaient rien à voir dans tout cela. Déjà ils parvenaient à la porte de la résidence, la laissant insérer sa clé dans la serrure qui ne fit pas d’histoire, avant qu’elle ne s’esquive de ses bras, s’avançant dans le hall si vide à cette heure, la laissant ensuite se retourner, son visage s’inclinant légèrement sur le côté sous un petit regard espiègle, qu’un sourire venait compléter.

« Tu viens ? »

Mais sans attendre de réponse, elle glissait déjà ses doigts dans les siens, les laissant se mêler suavement, alors qu’elle l’entraînait à l’étage, jusqu’à parvenir à la porte de son appartement, ses doigts glissant déjà la clé dans la nouvelle serrure, la faisant tourner tout en s’appuyant contre le battant. Les lieux en eux-mêmes ne méritaient aucun oscar, ils étaient sobres, la jeune femme venant d’arriver et ignorant le temps qu’elle passerait ici. Des murs aux couleurs chaudes se dessinaient pourtant à l’intérieur, laissant tout d’abord une entrée accueillir les visiteurs sous la forme d’un petit couloir, chaque embrasure menant à une pièce différentes par la suite. Une cuisine simple mais pratique comportant néanmoins une petite table… un salon, salle à manger composés de quelques meubles discrets mais agréables, comme un canapé, une petite table, une table arrondie, un buffet, une télévision… puis il y avait une salle de bain de l’autre côté… et pour finir une autre pièce, une chambre agréable, ni trop grande, ni trop petite, donnant sur un tout petit balcon de quelques centimètres.

Cependant, pour l’instant, ils se trouvaient encore sur ce pallier, la jeune femme reprenant d’un timbre amusé qui signalait fort bien qu’elle n’était pas sérieuse, qu’elle voulait juste être auprès de lui, sentir à nouveau son souffle près de ses lèvres, son cœur battre plus vite à son contact. Mais elle ne craignait qu’il ne reparte ensuite comme un voleur, qu’il ne se sauve et disparaisse.


« Tu veux rentrer ? »
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeDim 4 Nov - 5:23

Pour la première fois depuis longtemps, il ne pensait à rien. A rien d’autre que sa présence, son parfum, son doux rire cristallin et son regard empli de malice qui faisait battre son cœur de plus en plus fort. Il croyait que ce dernier était glacé à jamais, et pourtant… Il lui a suffit d’un soir pour avoir cette impression de revivre à nouveau, retrouver ces sensations qu’il pensait oubliées pour toujours. Son esprit et son cœur avaient été meurtries par son amour envers Scarlett, et les moindres illusions qu’il avait pu avoir s’étaient dissipées au vent le jour même où il comprit qu’elle ne reviendrait plus. Il s’était alors habitué à une toute autre vie, baignée dans la lueur empoisonnée du vice et de la corruption. Et il a fallu que, sans qu’il ne s’y attende le moins du monde, Ellie apparaisse dans sa vie. Il ne savait pas s’il devait en être heureux, ou bien craindre de se retrouver dans le genre de situations qu’il s’est juré de ne jamais revivre. Mais pour l’instant, l’heure n’était pas à se poser des questions, et il ne voulait pas réfléchir à quoi que ce soit. Déjà que ce n’était pas son genre de le faire en général, ce ne serait très certainement pas à ce moment précis qu’il allait changer ses habitudes. Le cœur toujours battant à tout rompre, il esquissa un sourire presque tendre alors qu’ils marchaient vers la résidence, s’approchant du bâtiment, sans qu’il ne veuille la lâcher et la laisser s’éloigner de lui. C’était étrange, venant de sa part, mais tellement de choses bizarres se sont produites en une soirée, qu’il n’y pensait plus vraiment. Un léger ricanement amusé lui échappa alors qu’elle parlait des monstres qui se cachaient sous le lit des jeunes filles. Il ne s’en souvenait pas très bien, mais quand il était enfant et allait à l’école, dans le village où il était né, les légendes entre gamins circulaient plus vite que la lumière. Ils se racontaient tellement d’histoires ‘effrayantes’, que s’il n’aurait pas grandi dans le surnaturel dès sa naissance, Drew aurait sûrement pu avoir peur lui aussi, à cet âge. Pour beaucoup, l’existence des monstres restait une légende… D’autres, cependant, ont pu se rendre compte que c’était bien plus qu’un mythe inventé pour faire peur.

Aussi curieux que cela puisse paraître, alors que sa mémoire restait floue concernant certains passages de sa vie déjà adulte, Drew avait réussi à garder des souvenirs de son enfance. Lui, qui était détesté et évité par la moitié du village, considéré comme le petit-fils diabolique d’une vieille sorcière complètement folle. Déjà à cet âge, le démon avait un regard parfois si bleu et transparent, qu’on avait une peur panique de le regarder droit dans les yeux. Comme s’il allait pouvoir faire quoi que ce soit de mal, rien que par son regard. Peut-être que c’était ce genre de comportement venant des êtres humains, à l’époque, qui l’avait fait devenir ce qu’il était aujourd’hui. La haine et le mépris qu’ils lui vouaient, alors qu’il n’était qu’un gamin. L’avait-il mérité ? Pas plus qu’un autre… Au fond, même s’il lui arrivait de se poser quelques questions sur ce qu’aurait pu être sa vie si sa mère aurait survécu, il leur était même reconnaissant, à ces habitants du village qui s’étaient tous dressés contre lui sans raison apparente. Il aimait ce qu’il était devenu aujourd’hui… Il aimait les voir souffrir, alors que leurs yeux brillaient à cause des larmes et leurs lèvres murmuraient des supplications, gémissantes, étouffées, pendant qu’il prenait son temps, les obligeant à comprendre que leur vie misérable ne tenait qu’à un fil qu’il pouvait couper à n’importe quel moment. Cette sensation de puissance et de domination… Il s’en délectait, et en redemandait toujours plus. Mais à aucun moment, il n’avait pensé à faire du mal aux enfants. Peut-être bien parce que, lorsqu’il les regardait, il se reconnaissait dans leurs regards encore innocents, soumis à la violence et la cruauté du monde. Ils n’avaient rien fait pour mériter de vivre ça… Tout comme lui. Mais ça, personne ne pouvait le comprendre, plus maintenant. Il était bien trop tard pour changer quoi que ce soit.

Ils finirent par entrer à l’intérieur, mais il regarda à peine autour de lui. Ses iris scintillants ancrés dans ceux d’Ellie, il sourit un peu plus en entendant sa phrase, mais n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit alors qu’elle l’entraînait déjà à l’étage, mêlant ses doigts aux siens. Avait-elle vraiment besoin d’une réponse ? Il était évident qu’elle n’aurait pas été négative. Alors qu’elle ouvrait la porte, il vint s’appuyer dos contre le mur, à côté. Encore une fois, sa question le fit sourire légèrement. Il ne répondit pas tout de suite, restant au même endroit, son regard courant à nouveau sur les traits fins de son visage, malgré cette pénombre prononcée qui l’empêchait de la voir aussi bien qu’il aurait voulu. Finalement, sans la moindre précipitation dans ses gestes en dépit de ce désir qui le consumait, il se décolla du mur et avança vers elle d’un pas lent, posant une main sur sa joue et laissant son pouce caresser son menton, alors que ses yeux glissaient sur sa bouche suave avec un regard gourmand. Il n’y résista pas bien longtemps et finit par se pencher vers elle, renversant un peu sa tête en arrière et gardant une main dans son cou, pour capturer ses lèvres dans un baiser langoureux.


« Peut-être que… je devrais vérifier qu’il n’y ait aucun monstre sous ton lit… » chuchota-t-il dans un souffle fébrile, ses lèvres frôlant les siennes. Il la fit alors reculer lentement vers la porte entrouverte, la poussant doucement à l’intérieur, toujours sans vouloir se détacher d’elle de plus de quelques malheureux millimètres.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeLun 5 Nov - 4:43

Lentement, après avoir laissé le temps s’écouler sournoisement, après l’avoir faite attendre au sujet d’une réponse que son sourire lui avait déjà offerte, il vint à elle. Ses doigts effleurant son visage, en caressant les lignes sous une douceur la laissant tremblante, un délicieux frisson gravissant son être, venant s’égarer dans le creux de ses reins. Puis leurs lèvres se joignirent, son regard disparaissant sous l’intensité de ce qu’elle ressentait, autorisant l’immensité d’un autre monde à s’emparer de son être sans qu’elle n’en ait cependant conscience. Où plus rien n’existait… où plus rien ne comptait que cet homme qui l’effleurait, que cet instant qui sinuait sournoisement jusqu’à en effleurer son âme. Mais, elle laissa ses mains s’égarer sur son buste, leurs lèvres s’esquissant sensiblement sous un nouveau murmure qui la fit sourire légèrement, sa respiration se faisant plus sourde. L’incertitude de cette nuit, de demain, s’était évanouie une nouvelle fois, troublant l’esprit de la jeune femme qui sous ses gestes repoussa le battant qui s’entrouvrit plus encore pour leur permettre de passer sans répondre à sa proposition.

Un pas, puis un autre les menèrent à l’intérieur, laissant la porte se refermer sourdement derrière eux. Le couloir était si sombre, seuls quelques rayons parvenaient encore des pièces avoisinantes, de la chambre qui se trouvait au bout de celui-ci et où les rayons de la lune se faisaient plus insistants, comme désireux d’affleurer les êtres qu’ils étaient, de sceller une union diabolique. Et cela donnait cette irréalité troublante à ce qu’ils vivaient, la laissant glisser ses doigts sous la veste qui le recouvrait, l’incitant sensiblement à la faire s’échouer au sol. Peu à peu, elle le menait à ce lit que des montres auraient dût hanter pour justifier leurs présences. Mais il n’y en avait pas, les noyant sous une solitude qu’ils ne ressentaient pas, alors qu’elle avait conscience qu’il ne lui promettait rien sous cette étreinte qu’elle recherchait plus que tout à cet instant. Savait-elle pourtant que le Diable sournois élisait domicile dans son cœur, la laissant promettre sans un mot le ciel et les étoiles, la mélodie soyeuse qui s’en échappe chaque nuit ? Non… elle l’ignorait, se refusait à écouter ce que la nuit elle-même cherchait à lui souffler, la suppliant de ne pas insister dans ses songes irréels. Mais ses lèvres s’égaraient à nouveau sur les siennes, s’entrouvrant sensiblement pour laisser les heures et les mystères se dissiper.

Un enfant… oui, comme chacun il l’avait été, et si sa mère n’avait jamais voulu connaître et découvrir plus encore celui sur lequel son regard se perdait à cette seconde, il fallait bien reconnaître qu’elle ne lui ressemblait pas. Car ce passé si important, ce compagnon qui ne nous quittait jamais, laissant certains instants de notre vie résonner d’une étrange intensité, juste pour nous rappeler telle ou telle chose, était si important. Comme elle pourrait bientôt assimiler l’argent des cieux à cette nuit troublante, à son souffle sur ses lèvres, à ces cœurs qui frémissaient, qui s’effleuraient avec hésitation. Elle avait ce besoin idiot de le connaître plus qu’en apparence, ne se contentant pas de ses lèvres, de ces rires qu’ils avaient partagés ce soir, et s’il refusait d’en parler, et bien tant pis, il le ferait peut-être un jour s’il ne disparaissait pas, s’il ne s’esquivait pas dans d’autres lieux bien plus lointains, par le temps ou la distance.

Ses lèvres s’esquivèrent, voyageuses, pour se perdre dans son cou, s’imprégnant une nouvelle fois de la saveur de son être, son propre manteau glissant le long de ses courbes pour s’apposer en un bruit cotonneux sur le sol. Patiemment, malgré son besoin de se perdre contre lui, la jeune femme recula, l’entraînant à sa suite, alors qu’elle s’échouait doucement sur le couvre-lit qui se trouvait derrière elle, les doigts de l’une de ses mains venant se mêler au sien, pour l’attirer, pour ressentir plus précisément cette envie d’être près de lui, alors que sa voix s’élevait sous un souffle fluet, plus difficile également alors que son regard se perdait sur ses traits.


« Viens… »

Elle ne voulait pas aller trop vite, juste savourer ces instants qu'ils partageaient, comme si elle cherchait à les rendre immortels dans son esprit, celui-ci s'avérant incapable de réfléchir, ou même d'imaginer les conséquences de ce soir, de demain ou d'hier. Elle se noyait dans l'océan de ses yeux, ne pensant plus qu'à ce qu'elle ressentait, à ce qu’ils partageaient sous la rondeur blafarde de la lune qui auréolait la pièce sous une lumière cristalline, s'épanchant à travers les rideaux si fragiles et incertains.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeMer 14 Nov - 3:00

Il était au bord du gouffre, son esprit déserté de toute pensée cohérente chancelant de plus en plus alors que leurs lèvres se rencontraient à nouveau, et que ses mains, désireuses de connaître le moindre centimètre de son visage, de son cou délicat, de son corps serré contre le sien, couraient fiévreusement dans ses cheveux soyeux pour ensuite se glisser dans son dos. La raison… Cette notion avait quitté ses pensées dès l’instant où il avait vu son regard changer, ses iris s’assombrir alors que celle qu’elle était réellement s’éveillait enfin en elle, combattant la petite Ellie perdue et sans défense, cette fille qu’il avait vu dans la ruelle sombre où même des chasseurs expérimentés n’osaient s’aventurer, craignant de rencontrer un ennemi redoutable et cruel… Comme lui, par exemple. Drew n’avait rien d’un ennemi pour Ellie, mais il n’était pas non plus certain qu’ils étaient égaux, même s’ils étaient tous les deux des démons. Cette gracieuse petite poupée qui faisait ses premiers pas dans le monde de la nuit et aspirait à découvrir sa personnalité sous un nouveau jour, bien que le mal coulait dans son sang depuis sa naissance, ne pouvait être classée dans la même catégorie que le meurtrier atroce et définitivement inhumain qu’il était depuis des années. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne voulait pas l’entraîner aussi loin, ne désirait en aucun cas la faire sombrer dans cet abysse noir et sans fond dans lequel il baignait sans le moindre remord. Il ne regrettait rien de sa vie passée, aucun moment, aucune des décisions qu’il avait dû prendre, et ne se lamenterait jamais de son existence actuelle, car tout lui plaisait et tout lui convenait. Mais quelque chose l’empêchait d’accepter l’idée de faire d’Ellie le monstre qu’il était devenu. La véritable raison, il ne la comprenait pas lui-même. Cherchait-il à la protéger ?... Lui ? Venant de quelqu’un comme Drew, il n’y avait presque aucune chance de le voir un jour protéger quelqu’un, sauf si ce serait dans son propre intérêt, que cela lui permettrait de devenir plus puissant, plus redouté encore en ville… Cependant, même si on essayait d’adapter la situation de ce point de vue, c’était quasi impossible qu’il accepte de jouer à ça, il trouvait ce genre d’attitude pathétique, c’était comme s’il se rabaissait au niveau des humains qu’il méprisait. Il avait beau essayer de se poser la question, il n’avait pas de réponse. Et en vérité, il ne voulait pas la chercher, surtout pas maintenant.

Les battements affolés de son cœur ne cessaient de s’intensifier, son sang devenant bouillant dans ses veines, lui martelant lentement et douloureusement les tempes, résonnant dans tout son être qui frémissait à chaque étreinte de leurs corps fougueusement enlacés alors qu’elle marchait à reculons, s’insinuant l’intérieur de son appartement, et qu’il se laissait entraîner avec elle, l’idée de s’éloigner et d’abandonner ses lèvres ne lui traversant même pas l’esprit. Ne voulant pas la lâcher, craignant encore qu’elle ne lui échappe comme une illusion exquise qu’il ne pouvait qu’effleurer, il la serra plus fort contre lui alors que le souffle de la jeune fille se noyait délicieusement dans le creux de son cou, le faisant frissonner encore plus. Elle reculait, de plus en plus, et son regard était tellement absorbé et perdu dans le sien, qu’il voyait à peine les murs sombres du couloir dans lequel ils avançaient. Rien ne pouvait le captiver plus que ses iris luisants dans la pénombre, que les courbes douces de son corps sur lesquelles il laissait à nouveau ses mains s’égarer, alors qu’ils empruntaient ce chemin mielleux de la passion. Elle finit par s’allonger sur le lit et entrelaçant ses doigts aux siens, le tira lentement avec elle. Il sentit ses jambes céder alors qu’ils rencontrèrent le rebord du lit et se laissa à son tour tomber, s’appuyant sur une main, fixant cette distance fébrile et instable entre eux, pour laisser ses yeux la détailler à nouveau, si belle sous la lumière argentée de la lune curieuse. Instant éphémère qui se dissipa, alors qu’il se penchait, ses lèvres frôlant les siennes, luttant contre l’envie de l’embrasser, cherchant en vain de se convaincre qu’il pouvait résister à cette exquise créature, ne seraient-ce que quelques secondes, pour laisser ce feu éternel les consumer encore. Sa main libre glissa sur son épaule, courant lentement le long de son bras pour que finalement, ses doigts se renferment délicatement autour de son poignet, soulevant son bras au dessus de sa tête, alors qu’il laissait ses lèvres s’égarer dans son cou. Un instant, il regretta de ne pas avoir le pouvoir d’arrêter le temps, mais cette pensée absurde disparut bien vite. Ils avaient tous les deux une éternité devant eux… Et la nuit qui les berçait était emplie de promesses.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel invisible {Drew}   Sous un ciel invisible {Drew} Icon_minitimeJeu 15 Nov - 1:48

Sur ces pavés irréels, il l’avait doucement suivie, laissant pourtant son regard s’égarer sur sa peau, gravant ces indicibles détails dans son esprit, pendant que les prunelles de la jeune femme s’évadaient sur la chevelure sombre du démon que l’astre lunaire paraît de milles diamants qui scintillaient comme jamais ils ne l’avaient fait jusqu'alors. C’était comme si des gouttes de pluie, jalouses et invisibles auparavant, s’étaient plût à s’y parsemer pour qu’il ne leur échappe pas vraiment, alors qu’elle passait ses doigts sous ses mèches de soie, incapable de persister dans cet éloignement qu’elle appréciait sous la douceur dont il résultait. Mais ce furent ses lèvres qui vinrent ébaucher les siennes, ses doigts se perdant suavement dans l’esquisse de sa nuque, avant que les siens ne s’emparent de son poignet pour le laisser gravir le mirage d’un chemin de cristal.

Un démon… son démon… pour ce soir… pour cette nuit. Comment craindre ce que l’on désirait de toute son âme ? Ne fallait-il pas juste confier à l’hérésie du ciel ce besoin de s’égarer sur des chemins plus obscurs ? Et s’il venait à lui confier qu’il ne désirait pas l’y entraîner dans toute l’horreur et l’inconstance de son existence, sans doute ne comprendrait-elle pas. Fugace supplique qui s’était faite suggestion, puis proposition, la muse des ténèbres avait souhaité apprendre à devenir comme lui, comme elle avait tant de fois imaginé sa mère. Alors pourquoi rejeter ce qu’il avait pourtant souhaité sous le rejet de son humanité blafarde, si lointaine de la pâleur sibylline de sa peau, si différente de l’oraison démoniaque de son être secret.

Et ses lèvres qui s’épanchaient sur les lignes de son cou la laissèrent frissonner à nouveau, tandis que son visage s’inclinait légèrement sur le côté pour lui permettre de s’y aventurer plus librement. Prisonnière… N’était-ce pas ce mot qui terrifiait tant de personnes qui se refusaient à s’engager ? Si à cette seconde, elle se serait refusée à l'employer, il était pourtant indubitable que sous la voûte nocturne, elle lui appartenait sous le plus doux des murmures, mystère d’apothicaire silencieux, secret d’un polichinelle plus précieux, incapable de se soustraire ou de simplement réfléchir, malgré les efforts qu’elle désirait mener dans ce dernier cas. Mais cela paraissait impossible, tout comme cela l’était pour ne pas désirer sa présence… Pourtant, il fallait que son esprit s’anime pour autre chose que ressentir la saveur de ses étreintes voluptueuses, pour saisir ce gouffre dans lequel elle se laissait glisser peu à peu…

Incapable… C’était là la sournoise réalité : incapable de penser, de rejeter ces instants… et puis pourquoi le faire ? Alors que d’un furtif mouvement du pied l’une de ses chaussures disparaissait sur le sol, suivie bientôt de la deuxième, sans qu’elle n’y accorde plus d’attention. Sa main laissée libre sinuait lestement le long de la cambrure de son dos, son pied dénudé remontant lascivement le long de sa jambe alors que son souffle se raréfiait, devenant plus sourd, comme s’il cherchait à atténuer la cavalcade de son cœur, seule parcelle de son être à sembler encore douée d’une raison sommaire, mais si lointaine de celle qui devrait la gouverner. Et déjà sa main serpentait jusqu’à parvenir à son visage, guidant ses lèvres jusqu’aux siennes qu’elles paraissaient avoir perdues sous le regard délicat qu’elle lui adressa, peu avant que la respiration de son âme ne le dissimule derrière le voile de ses paupières sous l’échappatoire de ses doigts longeant doucement la courbe de son cou. Ils rejoignirent ainsi les prémisses de la chemise de l’être des ténèbres, celui qu'elle espérait garder auprès d'elle, s’attardant sur une forme ronde qu’elle faisait glisser entre les fétus de sa main.

Puis l’objet céda sous un geste discret, laissant sa peau s’imprégner de la sienne sous une caresse volage sur cette terre ignorée de celle-ci jusqu’à présent. Sans qu’un mot ne soit prononcé, ses iris se déversant dans l’obscurité argentée de la pièce sur les traits de son visage… tanguer… danser… frissonner… s’essouffler… sous l’étrangeté de cette nuit, comme une poésie susurrée aux ténèbres où plus rien n’avait de sens que la fragrance de son être, la douceur de ses lèvres. Si loin de l’âpreté du monde et de ses désillusions, elle l’était à cette si fragile seconde où l’éternité se jouait cajoleuse et envoûtante. Une promesse… rien qu’une…
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