• SUPERNATURAL - City of Fear •
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 Cakes and Hunters

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Jamie Kusochiky
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MessageSujet: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeMar 16 Oct - 23:49

Six qu’il était rentré et le paysage ne lui semblait pas plus familier qu’il y a un an. Lorsque la ville était ‘entière’, il la détestait parce qu’il ne pouvait pas trouver ses cigarettes préférées. Et aujourd’hui, Jamie déteste encore plus Cleveland.
C’est ridicule de détester une ville et pourtant il lui voulait toute sa haine. Il lui semble qu’il n’a jamais rien aimé mais qu’avant, son esprit bien trop occupé par les petits plaisirs de la vie, n’avait pas le temps de songer à ses colères qu’il cachait si bien.
Il a mûri en 6 mois, pour compenser une vie de 32 ans, à la va vite, à la sauvage, sans se soucier…comme il aimait cette vie là.

Le monde avait bien changé, ou plutôt son regard à lui, sur ce dernier. Il n’était pas devenu plus sombre, n’avait pas gagné en violence car Jamie savait déjà tout ce dont la créature humaine et ses déviés étaient capable. Non, le monde n’était pas vraiment devenu plus effroyable, juste l’esprit de cet homme islandais qui commençait à moisir d’une autre couleur que le noir. Ses pensées étaient rouges lorsqu’il pensait à Cassidy, elles étaient bleues lorsqu’il avait des images de Kayliah défilant dans sa tète, et des couleurs sombres, vertes de mélancolie lorsque Charlie passait devant ses yeux.
Il l’avait perdu. Jamie avait perdu cette noirceur qui le laissait insensible aux autres, à ce qui l’entourait, ceux qui le détestaient, l’indifférence et les semblants d’affection qu’il avait reçut.

C’était étrange, avant que Cassidy ne disparaisse il n’avait jamais repensé à l’Islande, ni à ses terres mortes et sans intérêt. Cette nuit si singulière qui avait brisé, par explosions, Cleveland ainsi que la carapace de Jamie, celle qui l’empêchait de ressentir de la nostalgie.
Après les catastrophes, il avait passé des jours à se repasser les images dans sa tète pour ne rien oublier, pas le moindre détail, pas le moindre bruit, et ne rien perdre des derniers souvenirs de Cassidy.
Avec une petite fille dans les bras il avait traversé l’océan Atlantique pour rejoindre l’Angleterre, l’Irlande…puis l’Islande.
Lily avait déjà un an. Jamie ne savait pas exactement quand était son anniversaire mais sur les papiers c’était écrit 28 novembre mais de toute façon, ils ne fêteront rien. La petite fille mangeait des gâteaux tous les jours et elle allait finir par avoir des caries…

Jamie fit une grimace un peu dégoûté lorsque Lily lui jeta de la purée étrange sur le visage. Il était étendu sur le comptoir à fixer la petite fille qui s’amusait avec sa nourriture et rigolant lorsqu’il faisait des moues de Schnappi das kleine Krokodil. Elle avait les joues roses et bien rodes et sa tète où poussaient des petits cheveux très clairs n’avait rien du bébé que Jamie avait tenu durant ses premiers instants.
Elle était effrayante, ses yeux étaient complètement noirs et ils brillaient comme deux perles noires miroitantes. Un frisson parcourut Jamie lorsqu’il se souvint son séjour en Islande durant le quel, la petite fille se retrouvait à côté de lui, le regardant avec ses grands yeux inhumains, alors qu’il l’avait mit dans le berceau.
Il n’avait pas eut peur, du moins il avait toujours refusé de croire que ses crampes d’estomac, ses cauchemars récurrents et ses yeux constamment larmoyants étaient le résultant de la frayeur absolue qui l’avait envahit durant six mois, sans jamais le quitter, ne serai-ce qu’un seul instant.
Puis la petite fille était devenue plus calme, ses cris étaient devenus plus humains, ses pleurs n’avaient pas d’écho étrange et elle ne bougeait plus comme un tigre dans la cage dans son berceau.
L’Islande, sa maison, là où Jamie avait passé son foutu enfance de vagabond, était déjà rempli de souvenirs désagréables. Mais après ces événements, plus jamais il ne retourneras là bas.

Lorsqu’il était arrivé à Cleveland, il avait déjà pleins de projets en tète. Le Wayssidy’s fut le seul à voir le jour, cette boutique rénovée il y tenait beaucoup. Certainement aussi parce qu’il y vivait et qu’il recevait la visite de Charlie et de Kayliah et que Lily semblait s’y plaire dans, cette boutique décorée à la façon d’une chocolaterie.

Il se leva en sifflant entre les dents. Il était mécontent, il avait beaucoup trop changé en un temps trop court. Son doigt se promena sur le comptoir écarlate où la poussière avait laissé des traces grises. Il se perdit de nouveaux dans ses pensées, trop occupé par ses souvenirs aux quels il avait tant tenu. Il ne se souvenait presque plus de Cassidy. C’était comme s’il…
Il était mort. Si seulement ce con avait laissé ce bébé crever et aller au diable. Jamie fronça les sourcils comme pour contenir des larmes qui ne sortirons jamais. De toute manière, il n’avait jamais autant pleuré que durant ses 6 mois passés en Islande. Et il ne cédera plus jamais à ces stupides sentiments de pitié.
L’Islande…il n’y avait fait que pleurer, se venger et avoir peur. Il en était sur, il n’y retournera jamais.
Tiré de ses songes par un cri énergique de Lily, Jamie sourit amèrement en la prenant dans ses bras. Il avait autant envie de la serrer dans ses bras que le l’y écraser. Mais ces pensées il les gardera pour lui. Ramassant la chaise haute et les petits pots de purée douteuse il commença à monter les escaliers pour aller dans son appartement. Sans fenêtres, sans couleurs et étroit, les escaliers reflétaient bien la vie facile de Wayne. Et accédant au salon où les jouets éparpillées par tout semblaient de former qu’un tout, était l’image parfaite de ce qu’était Jamie. Des bouts de jouets, assemblés, pour essayer de se souvenir de sa vie d’autre fois. Sans couleur, facile à retenir.
Il posa la petite fille dans son berceau, elle était habillée de son pyjama qui brillait à la lumière des petites étoiles colées sur le plafond, des petits ours bleus et des avions clignotants que Kay’ avait mit des heures à accrocher.
Jamie se sentait mal à chaque fois qu’il voyait Lily, car il lui serait impossible d’oublier mais il ne se souviendra pas non plus du visage exact de Cassidy. Trait pour trait, il aimerait avoir les traits exacts dans sa tète.
Dans la pièce sombre éclairé par des petites lampes enfantines, Jamie resta quelques heures, le temps de Lily s’endorme. Il avait encore l’impression qu’elle l’avait regardé avec ses yeux noirs de toute émotion.

Wayne rigola quelque peu, mais Jamie s’arrêta. C’était vraiment deux personnes différentes. L’ancien avait tendance à rigoler à tout, comme le fait d’avoir peur d’un enfant d’un an, alors que Jamie n’avait de pensées que pour elle. L’unique chose qui le reliait vraiment à son passé, à Cassidy. Au moment, où il avait vraiment commencé à vivre.
Finalement, il se laissa aller à son rire et sortant de la chambre de Lily, il jeta un dernier regarda au berceau pour être sûr que l’enfant ne le regardait pas. Comme s’il en avait peur, comme s’il s’en moquait.
Chancelant, il descendit l’escalier, rigolant un peu plus à chaque marche. Les lumières de la ville s’éteignaient peu à peu et il y aura de nouveau de morts des deux côtés. Le mal et ceux qui prétendent jouer le rôle des anges.

Alors qu’il commençait à ramasser quelques assiettes et qu’il avait mit le vieux juke box qu’il avait récupéré dieu ne soit où, la clochette de la porte retentit. Les Beatles chantaient leur éternel ‘Let it be’ et Charlie entra dans la boutique restant adossée quelques instants contre la porte. Jamie se tourna vers elle et lui fit un sourire sans grande conviction mais qui était bien suffisant pour se faire comprendre de la jeune femme.
- « Words of wisdom… » Soupira Jamie « Tu crois que The Beatles ont fait un concert à Cleveland ? »
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeMer 17 Oct - 18:53

Le temps s’était arrêté. Le sucre tournait lentement dans le café qui se refroidissait dans les mains de Charlie. Appuyée contre la fenêtre de l’hôtel, elle jeta un regard las et vide en bas de la rue. Elle ne ressentait rien de très clair en voyant la rue cendrée et poussiéreuse, plus noire que gris. Pour elle, cela faisait à présent partis de son quotidien et elle l’avait accepté plutôt rapidement. Usée et fatiguée, elle ne savait pas pourquoi elle restait là. Il y avait ce job de tueur et aussi ce…travail au Red Eye, mais à présent ce n’était que pour l’argent. Quand elle aurait suffisamment, elle partirait, loin…Dieu ne sait où…A Cuba pourquoi pas…ou en Inde…Elle but une gorgée de son café infecte et renfrogna son nez avec un air de dégoût. Plus rien n’avait vraiment de goût ou de saveur, les commerçants avaient un mal de chien à se réapprovisionner et la plupart fermaient, faute de client. Peut être auraient-ils du se reconvertir en distribution d’hémoglobine en poudre ou Dieu ne sait quoi pour attirer la nouvelle clientèle démoniaque de Cleveland. A tel point que Charlie ne saurait dire à présent depuis combien de temps elle n’avait pas vu un être humain ‘normal’ qui ne connaissent rien au surnaturel…un être innocent. Elle se retourna et jeta, dégoûtée, le liquide noirâtre dans le lavabo. Elle retourna dans la chambre et regarda le lit qui n’était pas défais. Elle ne dormait plus depuis bientôt quatre jours, hantée par des cauchemars et des visions apocalyptiques de lors de la Bataille auprès de ses amis.
Elle restait en boule, sur le canapé, en position fœtale, envelopper dans une couverture chaude, à pleurer avec une bouteille de vodka et des comprimées sur la table. C’était ça, le nouveau quotidien de Charlie. Plus personne…Plus de lui. Jake. Il était probablement mort, lui seul qui avait réussi à lui donner la force et le goût suffisant de la vie. Il lui avait été arraché, comme si Dieu l’avait rappelé à lui, obligeant Charlie à rester définitivement seule dans le néant de la vie. Elle enfila lentement son vieux jean troué et son vieux t-shirt noire délavée, enfila une vieille veste de cuire, et attrapant ses cigarettes et ses clés, elle sortit de la chambre d’hôtel, les mains dans les poches. Elle devait faire de la peine à voir, pas maquillée, les cheveux attachés en pagaille et affublée de vêtements vieux et troués. Elle avait besoin de voir du monde. Ce soir, elle bossait au Red, et il fallait qu’elle voit quelqu’un qui était en dehors de cette ‘deuxième vie’…Ce quelqu’un était Wayne…Enfin Jamie…Il était devenue ce que Schnappi est pour les enfants pour elle, un réconfort plus que nécessaire dans les jours de déprime.

Elle s’avança lentement dans la vie qui était enveloppée d’un manteau opaque de brouillard grisonnant et froid, ses pas résonnant avec cadence dans les rues vides de la petite ville. Elle sortit une cigarette et l’alluma machinalement avec le zipo dont elle fit étinceler la flamme en passant la molette sur sa cuisse, comme si elle avait fais ça toute sa vie. Elle ne sentait même plus le plaisir d’une cigarette, celle qui autrefois la réconfortait et la soulageait. Là, elle n’aurait pas été à ses lèvres, c’eût été le même effet sur elle. Elle se prit alors à penser à Kay, se demandant ce que son amie pouvait faire en ce moment. Probablement devait elle être chez elle, la tête à l’envers, en train de réciter quelques prières zen ou à boire des litres de thé. Peut être qu’elle passerait la voir plus tard.
La jeune femme s’enfonça toujours un peu plus dans la ville, tournant alors sur la gauche, remontant une allée pavée et passa enfin devant une boutique à la devanture colorée, qui donnait l’impression d’être un gros bonbon acidulé. Elle releva instinctivement la tête et regarda les lettres dorées du magasin. ‘Wayssidy’s’…Elle ne pût s’empêcher d’esquisser un sourire discret aux bords des lèvres, repensant à ce drôle de couple aujourd’hui séparé. Honnêtement, elle n’avait jamais pensé garder le contact avec ces drôles d’huluberlus après les aventures qui leurs étaient arrivé, mais en faite, il s’est avéré que, bizarrement, Charlie s’était attaché à eux, et qu’elle ne pouvait concevoir de passer plus de trois jours sans les voir ou leur parler. Mais la disparition précipité de Cassidy plongea Jamie dans ce qu’elle pensa un être un second état, comme le sien. C’était probablement pour ça qu’elle se sentait aussi proche de Jamie et s’il n’avait pas été munis de parties génitales masculines et des coupes de cheveux étranges, elle l’aurait considéré comme sa mère.

Charlie resta un long moment devant la boutique et s’approcha un peu plus, passant ses mains de chaque côté de ses yeux pour voir à travers, à l’intérieur, elle vit Jamie qui se s’occupait activement de la petite Lily qui avait déjà bien poussé. Charlie déteste les enfants et Lily n’échappait pas à l’exception. Lorsque Jamie lui avait mis dans les bras, Charlie l’avait lâché et le bébé s’était éclaté sur le parquet. Heureusement que la consistance surnaturelle de l’enfant lui avait permis de repartir gaiement à quatre pattes. Depuis, Charlie a obligation de rester loin de l’enfant, du moins, jusqu’à ses dix huit ans. Elle lâche un soupire et poussa la poignée dorée. Elle entra au son du carillon dans la boutique toute chauffé et à l’odeur de caramel et chocolat, faisant penser à un magasin Willy Wonka. Elle resta adosser quelques instants à la porte, regardant toujours avec une bienveillance étrange le petit Jamie improvisé en Papa. Il commençait à débarrasser quelques assiettes tandis que Lily faisait des bulles de baves de toutes les couleurs. Charmant.

Charlie sourit à la réflexion de Jamie et comme s’il l’avait invité à rentrer à cette question. Elle haussa machinalement les épaules en s’installant à l’espèce de comptoir et dit d’une voix sûre et convaincante :
« Bien sûr que oui…Cleveland a été le Woodstock des années 60…Tu savais pas ? »
Elle laissa un long silence s’écouler et finit par ajouter en plissant les yeux, prenant l’air de la confidence : « D’ailleurs, de toi à moi, il parait que John Lennon était un amphibien bipolaire…mais garde ça pour toi hein… »

Son regard circula alors dans la pièce. Tout était calme et propre. Les machines soufflaient lentement et les drôles de muffins aux couleurs diverses et variés dégageaient une chaleur et une douce odeur, typique de ceux qui sortent du four. Puis son regard vint se poser sur la petite Lily qui la regardait à présent avec les sourcils froncés, comme si elle pensait « Ah mais je te reconnais toi, tu m’a laissé tombé par terre ». Charlie se sentit affreusement mal à l’aise devant ce…euh…truc que l’on appelle bébé et lorsque la jeune femme se mit elle aussi à froncer les sourcils de colère, la petite fille se mit à frapper dans ses mains et sauter sur sa chaise haute en reprenant son activité de bulles de baves colorées.
Charlie regarda alors Jamie inquiète et demanda :
« Elle ne te posa pas trop de soucis ? … Elle a déjà pas mal grandis quand même » objecta-t-elle. Elle se tut de nouveau et posant son menton dans la paume de sa main, accoudée au comptoir, elle se retourna vers Lily et ajouta « Tu vas quand même pas la garder ici toute ta vie ? Je veux bien l’enterrer dans les bois si tu veux … » Elle ne pensait pas réellement sa dernière phrase, mais l’idée de se débarrasser de l’enfant en le refilant à un larbin était très envisageable. Charlie avait la drôle d’impression que cette enfant cachait bien des choses qui leur seraient un jour très dangereux…
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeLun 29 Oct - 21:35

« Oui. » Soupira Jamie attirant le regard de Charlie qui, son visage entre les paumes ressemblait à un navire qui allait couleur d’un moment à l’autre. Elle était fatiguée. Et pourtant elle trouvait encore de la force pour du sarcasme. « Enteront-la, et tous les souvenirs avec elle. La vengeance. Il n’y a que ça de vrai. »
Jamie soupira. Charlie sourit vaguement. Enterrer Lily, enterrer Cassidy. S’enterrer soi-même. De toute manière la fille semblait trop lasse. Ses yeux rouges et ses mains tremblantes lui donnaient un air de larmes. Habitué à la voir ainsi, il était toujours inquiet. D’ailleurs cette inquiétude au fond de lui-même l’assassinait à petit feu. A chaque fois qu’il la voyait, il avait envie de lui donner une corde et un tabouret pour qu’elle aille se pendre au Diable. S’accrocher à la vie alors qu’elle n’a plus rien. D’ailleurs lui non plus. Un sourire douloureux, essayant d’être ironique balaya les lèvres de Jamie. Et s’ils organisaient un suicide collectif ? Ah, oui. Il y avait encore des traces de blagues pourries dans l’esprit de Jamie. Bien qu’il ne les exprime pas à chaque fois, il lui arrivait des fois d’avoir ce mot débile à la bouche qui foutait en l’air toutes les situations tendues.
Jamie jeta un coup d’œil à Lily qui faisait des ballons avec sa bouche, puis à Charlie qui avait les lèvres aussi sèches et grise que la lune. Alors que le vieux JukeBox frissonnait avec la voix de John Lennon, Jamie sauta par-dessus le comptoir.
« Charlie, on danse… » Avant qu’elle puisse faire une quelconque objection, il la releva de sa chaise et la serra contre lui. Sa main fine dans sa paume, personne ne saura jamais combien de meurtres s’y cachaient. Ils tournèrent une dizaine de fois, le temps de les abrutire complètement et voire la boutique se retourner devant leurs yeux. En vérité, elle n’était pas beaucoup plus petite que lui, mais la façon dont elle respirait et son cœur qui battait à peine donnait l’impression qu’elle allait se briser. Charlie Archer qui tuait des vampires, Charlie Archer qui dansait devant une armée entière de démons assoiffés, n’avait peur que d’elle-même. Alors que la musique continuait son grisonnement perpétuel, Jamie attrapa la fille par les épaules et la colla au mur. Elle sentait les médocs, le mauvais café et les cigarettes. Avait-elle oublié son passé ? N’espérait-elle plus de futur ? Détestait-elle à ce point le présent ?
Elle passa une main dans ses cheveux et soupira. Encore cette expiration pleine d’odeurs étranges qui énervait Jamie plus que ne l’inquiétait.
- « Et après ? »
Il la scruta des yeux, et c’était évident qu’elle ne comprenait pas. ‘Après’ n’avait plus aucun sens plus elle, il n’y avait que le passé et la souffrance qui semblait la faire réagire.
- « Et après, tu vas faire quoi ? Après qu’on aura pleuré sur nos sorts et maudits tout ce qu’il y a à maudire, y comprit les muffins. »
Jamie secoua un peu la jeune fille qui émit un râle, à chaque fois qu’elle voulait dire quelque chose, il prenait de l’avant et l’interrompait. Il aimait dire des conneries et ce n’était qu’avec elle qu’il se lâchait totalement. Qu’est ce qu’il risquait ? D’être rué de coups par une drogué en manque ?
Décidément, au font de lui-même il n’y avait que des insultes à l’égard de la fille. Il n’aimait pas la voir ainsi. Elle était comme un miroir menaçant pour lui. Comme s’il allait, lui aussi devenir ainsi. Certainement il ne va jamais aller danser au Red Eye but s’il n’y avait pas eut Lily, il se serait bourré jusqu’à s’étouffer avec son propre vomi dans un bar pourri d’Islande.
- « Charlie, je te fais un thé, je te choisis un gâteau. Puis ensuite tu vas dormir ? Tu ressemble à… à une sorte d’endive desséchée. »
Les paumes de l’homme se collèrent plus fortement aux épaules de la chasseuse. Donnez-lui un démon à abattre et elle sera en pleine forme. Contrairement à ce qu’elle semble croire, elle n’est pas un robot. Pas plus cette Underwoman sans sentiments et sans fatigue.

Après les catastrophes il eut Kay. Kay Sorokin qui était devenue plus rageuse et plus forte qu’avant. Puis il y avait Jamie qui voyait le monde plus gris que jamais, décidé à avoir une vengeance dont les raisons lui étaient aussi obscures que les issues. Ensuite seulement venait Charlie, Charlie Archer qui semblait indestructible mais qui se consume petit à petit de l’intérieur. Et bientôt il ne restera plus rien. Cassidy est mort. Est-ce la véritable fin des quatre mousquetaires ?
Attendant une réaction plus qu’une réponse de la part de Charlie, Jamie se mordit la lèvre supérieure. Son état suffisait à lui faire oublier toutes les couleurs de sa boutique. Depuis toujours il détestait les gens gris et malheureux, mais elle… Jamie était pour Charlie ce que la guirlande était au sapin. L’arbre aura beau exister toute l’année, ce n’est qu’une fois entourée qu’il réussira à exprimer ses véritables sentiments. Et pour l’homme, la fille était le signe que depuis peu, il s’était mit à aimer ce qu’il détestait. Le changement perpétuel, la connerie horrible. Toutes ces comparaisons étaient types des pensées de Jamie… Comparer Charlie à un sapin, et puis quoi encore ? Les démons à père noel ? Qui entrent par la cheminé et déposent des cadeaux sous l’arbre et puis slaaach, plus de démon. Charlie l’a tué.

Pensées profondes que celles de Jamie. Personne ne se doutera jamais que dans cette tète aux yeux tristes se déroulent des théâtres ridicules. Il était devenu trop sombre pour exposer toutes ses blagues. Cette image d’homme mûr il avait du mal à l’entretenir.

- « Alors Choco ? Accepte-tu que je sois ton partenaire de détente ? »
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeMer 31 Oct - 21:04

Le simple fait que Jamie marmonne une ironie sur l’enterrement et le trucide de Lily marqua clairement qu’il ne valait mieux pas s’étendre trop sur l’enfant qui représentait trop pour lui. C’était clair comme un point rouge au milieu du front d’un Indoue : Lily était pour Jamie le seul vestige de Cassidy aujourd’hui disparut. Charlie se remémora leur rencontre et au plus profond d’elle, elle s’était même demandée s’ils n’étaient pas gays tout les deux. Mais elle savait qu’aujourd’hui, si Jamie ou Kay mourrait, elle serait le même zombie abruti qu’est Jamie sans Cassidy. L’un sans l’autre c’était comme Oui-oui sans son bonnet, Minus sans Cortex et tout ce que vous voulez. C’était triste à voir et le pire était sûrement le fait que Charlie devait être aussi pathétique que lui à voir. Bien sûr qu’elle était consciente qu’elle ne ressemblait plus à rien. Bien sûr elle savait que son apparence était plus comparable à celle d’un Détraqueur de Harry Potter que celle d’une jeune fille bien portante de vingt-cinq ans. Elle esquissa un léger sourire et regarda l’air vide le café noir que Jamie venait de lui servir. Elle le remercia du regard et renfrogna son petit nez. Elle allait enfin boire un café correct. C’était d’ailleurs une des nombreuses raisons pour lesquelles Charlie aimait autant Wayne : ses cafés. Mais elle n’eut pas exactement le temps de porter la tasse à ses lèvres que ce dernier l’invitait à danser. Ses yeux s’arrondirent et sa bouche se scanda :
« Tu rigoles ou qu… »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que ce bouffon sautait par-dessus le comptoir pour la faire valser dans le café. Si des clients entraient à ce moment précis, Charlie n’hésitera pas à lancer Jamie à travers la pièce. Déjà qu’elle frôle le seuil du ridicule mais si en plus on la voit danser à moitié endormis et gavée de comprimés et d’alcool, alors là, elle n’aurait plus qu’à s’enterrer vivante en se frappant avec une pelle. Elle déglutit, sentant sa tête tournée dangereusement. Elle était à bout de forces et sentait clairement que sa force mentale et physique déclinait chaque jour un peu plus. Jamie devait sûrement le sentir aussi ; il avait l’avantage, contrairement à beaucoup d’autres, de l’avoir connu avant qu’elle ne tombe dans le tombeau de la solitude et du broyage du noir. Elle sentit son dos percuté soudainement le mur, et elle hoqueta sentant ses os se compresser dans son dos. Elle laissa un long silence s’installer alors qu’il lui demandait ce qu’il se passerait ensuite. Ensuite ? Mais ensuite Wayne je vais rentrer chez moi, pleurer, frapper mon mur jusqu’à ce que mes os ressortent de mes mains, ensuite je me saoulerais et j’irais danser pour des démons avides de sang qui n’espèrent que me tuer, me manger et me violer…Dans l’ordre qu’ils préfèrent d’ailleurs.. C’était ça Charlie…Plus rien, plus rien pour qu’elle puisse se rattacher à la vie, plus rien pour qu’elle soit de nouveau pleine de vie. Bien sûr Jamie était là, et c’était même le meilleur ami qu’elle n’avait probablement jamais eu. Perdue dans ses pensées, elle n’ajouta rien à ce que dis ensuite Jamie. Oui bien sûre…Maudire le monde, comme ils savaient tout les deux très bien le faire en vidant une bouteille de vodka. Mais là non, Charlie n’avait pas la tête à ça.
Le temps s’écoula, les bruits réguliers et rauques des tic-tacs de la grosse horloge suisse accrochée au mur n’étant que le seul bruit qui modulait la conversation. Elle releva la tête et fronça légèrement les sourcils. Elle leva ses bras, et ses mains, agrippant les poignés de Jamie pour se dégager de l’étreinte.

« Lâche moi s’il te plaît j’ai pas la tête à ça… »
Elle s’avança vers la vitrine de la boutique, l’air vide et triste, observant la rue silencieuse qui s’éveillait lentement avec le Soleil qui montait dans le ciel. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine et la tête qui se dodelinait doucement. Elle allait lui dire quelque chose. Elle allait se confier. C’était la position que Charlie employait souvent lorsqu’elle allait s’ouvrir et ce qui était très rare. Elle baissa ses yeux et soupira.
« J’aurais bien voulu me détendre mais j’ai… » Elle marqua une longue pause et se retourna vers Jamie. « J’ai un nouveau contrat…Ce soir. Je ne sais pas si j’aurais la force de l’exécuter mais j’ai besoin de fric pour… »
Elle n’acheva pas sa phrase. Elle savait ce pourquoi elle avait besoin d’argent et lui aussi. Ce n’était pas la peine d’en faire des masses c’était clair. Comprimés et alcool. Pas de nourriture, pas de fringues, pas de besoins primaires comme tout les citoyens lambda de ce fichu monde, mais des besoins pour lui faire oublier justement ce monde qui ne lui plaisait pas. Elle sourit finalement tristement en posant une main sur sa hanche, comme si elle allait réciter du Hamlet.
« T’inquiètes, on se fera des masques de beauté, des massages et on se fera les ongles en refaisant le monde pour se détendre une autre fois Winnie… »
« Si je survie » chuchota-t-elle pour elle-même. Elle se rapprocha du bar, et fouina dans derrière pour trouver le vieux paquets de clopes de Jamie pour lui en piquer une. Elle l’alluma, tira une longue bouffée et sourit tristement de nouveau en montrant sa montre.
« Mais je reste ma journée avec toi si tu veux…Je vais me suicider que dans plus de dix heures…alors tu veux faire quoi ? T’as pas un Uno ? Un cluedo ? Un scrabble caché quelque part dans tes cartons ? »
Une façade humoristique que Charlie s’était fabriquée il y a bien longtemps de cela. A l’époque où ses frères et son père étaient décédés en réalité. Et elle l’avait doucement perdue au fil du temps qu’elle était à Cleveland…Et le revoilà. Après la mort de Jake et la destruction de Cleveland. Ce n’était plus pour la détente qu’elle plaisantait, mais pour ne pas que les autres voient la peine et la souffrance qu’elle dégageait du fond de son cœur. Et la seule personne pouvant la comprendre était devant elle…
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeMer 31 Oct - 22:22

Jamie la regarda un peu énervé, un peu saisit d’une envie de meurtre. Et pourtant, il gardait toujours son sourire. C’est bien d’être déprimé, lorsque tu fais des blagues pourries, les autres ne se sentent pas obligés de rigoler. Malheureusement, il n’avait jamais joué aux jeux de société. Car il n’avait jamais adhéré à cette société grise avec laquelle les autres faisaient semblant de jouer. L’homme regarda en silence Charlie qui achevait de boire son café. Elle ne semblait pas attendre une réponse à sa question, et Jamie n’avait pas l’intention d’y répondre. Leurs conversations étaient vides et remplies de sous entendus. L’homme plissa ses yeux et son poing trembla alors qu’il saisit la tasse de la fille pour la remplire. Se dirigeant vers la porte, il retourna la pancarte OPEN. Une journée de repos lui fera du bien, même si servire du café et des muffins aux chasseurs désespérés n’était pas très fatigant. C’était surtout à Charlie qu’il pensait. Si jamais il y avait son ‘collègue de travail’ venait dans la boutique et l’entraînait pour une partie de chasse improvisée, Jamie aurait pété un câble et les aurait assassinées tous les deux. La guerre du Bien contre le Mal, pouvait-on trouver quelque chose de plus comique ?
- Ca fait quoi… 6 mois que je suis rentré et qu’on se plain l’un à l’autre devant des bouteilles de vodka et de whisky…

Jamie eut un rire nerveux et serra les dents. Le souvenir violent de ses disputes avec Cassidy à propos du whisky, lui donna un goût aigre dans la bouche. Il resta silencieux, à écouter les mouvements de Lily et les soupirs de Charlie. Elle ne disait rien et c’était peut être mieux ainsi. Si elle avait parlé de sa première rencontre avec Cassidy, Jamie se serait pendu avec une corde en chocolat. Depuis quand était-il si émotif ?
- Et on ne sait pas grande chose de nos passées. J’veux dire, ceux d’il y a longtemps, pas ceux d’il y a un an où j’étais payé pour flinguer et toi pour exploser.

Jamie se tourna vers la fille qui le regardait drôlement. Cet élan de nostalgie, Jamie le laissait rarement sortir. Et en général, ce n’était que des illusions à Cassidy. Jamais il n’avait remonté à avant.
- C’est pas que je ressens le besoin de raconter ma vie… Attends dis rien, je pense à ce que j’vais dire…

Charlie le regardait de plus en plus étrangement. Alors qu’il s’avança vers Lily pour la prendre dans ses bras, il commença à chanter, un peu nerveux et rigolant par moment. Il ramassa quelques jouets d’enfant avant de se tourner vers Charlie et lui dire comme le plus grand des secret avec un sourire qui se rejoignait derrière la tète.
- C’était quoi ton rêve quand t’étais gosse ?!

Il attendit quelques instant la scrutant des yeux. Jamie se découvrait lui-même lorsqu’il était en sa présence.
- Moi je voulais devenir célèbre acteur ou acteur. J’ai même écrit une chanson. Ecoute…

Charlie pouffa de rire et la tasse de café trembla sur le comptoir. Alors que Jamie commença avec une voix cassée à lui chanter quelque chose dans le genre de ‘World’s Apart’, avec Lily dans les bras, c’était la scène la plus ridicule que l’humanité ait jamais rencontré. L’homme s’arrêta mais la fille continuait de rire. Le bébé lui-même fut saisit d’un rire et elle commença à taper avec ses mains sur le torse de Jamie.
- Mais arrêtez de vous moquer de moi vous deux ! Je suis sincère moi, et vous, vous vous moquez de mon talent !

Rapidement, Jamie attrapa la tasse de café de Charlie, buvant les dernières goûtes lui jetant un regard haineux ‘tiens c’est pour le whisky d’il y a un an’
Il lui fit signe de monter ensuite, puis il disparut dans les escaliers qui menaient vers son appartement.


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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeJeu 1 Nov - 0:03

Charlie ne dit rien. Qu’il y avait il à ajouter ? Jamie avait raison sur toute la ligne. Depuis qu’il était revenu leur rendez-vous se résumer à du broyage de noire et à de l’alcoolisme massif. Ce n’était pas la peine d’y aller par quatre chemins, mais Jamie et Charlie passaient pour des copains de bouteilles. Alors qu’au fond, ces deux petits loups étaient comme Tom Sawyer de Ben Rogers. Elle commença à faire des cercles nerveux avec la petite cuillère en argent, la tête baissée comme si on accusait une petite fille de cinq ans d’avoir fait une bêtise. Elle n’ajouta rien. Elle ne cilla pas. Elle ne montra aucun sentiment, vieux réflexe d’ancien soldat, et resta juchée sur sa chaise à attendre. Jamie parlait et Charlie se taisait. Puis, alors qu’il mentionna le mot passé, un vieux réflexe la fit frémir sur sa chaise. Mon dieu que ce mot était déplaisant. Elle le détestait autant qu’il était courant dans la bouche des gens. Surtout qu’ici, Jamie voulait parler du vieux passé. Ensemble, ils n’avaient discuter que de choses bêtes et simples, sur le « petit » passé qui les avait tout deux mener dans la ville de Cleveland et encore. Elle se pinça l’intérieur de la joue et sentit son cœur s’emballer. Ce n’était décidément pas comme ça qu’elle espérait voir passer la journée. La seule personne à qui Charlie s’était entièrement confiée sur son passé était Jake. Et quand restait il de lui ? Des cendres et l’amour impossible que Charlie continuait de lui vouer. Elle passa une main nerveusement sur son front et posa sa cuillère qui tinta d’un bruit aigu et sourd. Alors qu’elle pensait descendre dans le puit de la tristesse de son passé, Jamie lui demanda son rêve d’enfant ; Charlie esquissa un léger sourire et lorsque ce dernier lui confia qu’il voulait être chanteur, elle ne puit s’empêcher de rire aux éclats. Ce fut tellement violement que ça lui broya son estomac vide de nourriture. Elle plaqua sa main sur son ventre alors qu’elle était prise d’un fou rire, tandis que Jamie chantait aussi bien qu’une oie qu’on serait en train d’étrangler. Lily se mit à rire de plus belle, mêlant sa voix cristalline au rire rauque de la jeune chasseuse.
Jamie se mit à protester et emporta le Microbe à l’étage pour la coucher pour la sieste de dix heures. Charlie resta un long moment en bas. Le temps semblait se figer, et les rires de Lily se transformaient à présent en hurlements aigus. Aussi démoniaque qu’elle était, elle n’en restait pas moins un bébé qui refusait de se coucher. Pourtant, les cris s’atténuèrent et Charlie sembla entendre la voix de Jamie qui chantonnait une chanson à ce qui semblait être la langue natale de Wayne. Charlie esquissa un sourire et se leva, gravit les marches doucement, sans faire le moindre bruit, habitué à se déplacer dans le plus grand des silences. Lorsqu’elle arriva au second étage, elle poussa la lourde porte rose. D’ailleurs, elle esquissa un léger sourire en voyant cette porte. Elle se souvint du jour où elle avait observé Wayne la peindre avec application. Elle se souvint même des mots exacts qu’elle prononça :


*flash back*

« Wayne…C’est moche » dit Charlie sans émotion apparente, en sirotant son café.
« Ouai je sais » dit Jamie sur le même ton, une langue dépassant au coin de ses lèvres, comme s’il se concentrait et mettait une précision méticuleuse à vouloir peindre cette foutue porte.
« Alors pourquoi tu peints en rose ? »
« Y’avais plus que ça au magasin »
« T’es con parfois »
« Ouai je sais »
« Tu me déprimes, pour la peine je vais brûler tes cartons en bas, ça me calmera »

*fin du flash back*

Charlie vit Jamie qui était penché sur le berceau et qui chantonnait un charabia incompréhensible en islandais. Jamais si vous croisez Jamie dans la rue, vous ne pourriez croire une telle scène. On dirait un père aimant et aimé s’occupant du fruit de son amour. Charlie sourit et dit doucement.
« Pape… »
Elle laissa un lourd silence s’installer et attendit que Wayne se retourne.
« Mon rêve quand j’étais gosse c’était d’être Pape » ajouta Charlie en souriant de toutes ses dents. Elle haussa machinalement les épaules comme si c’était banal et rajouta :
« Je trouvais le chapeau sympa….Pourtant j’étais pas du tout Catho… »Elle marqua de nouveau une longue pause et leva son index d'un coup en menaçant Jamie :
« Je l’ai jamais dis à personne alors je te préviens que si tu le répètes je t’accroche tout nu à un arbre, je te badigeonne de miel et je t’accroche une ruche au dessus de la tête. »
Elle s’appuya dans l’embrasure de la porte, n’entrant pas dans la pièce, comme si elle avait peur de briser la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle n’aimait pas les enfants – et eux non plus – mais pourtant, il y avait de la mélancolie dans son regard…Quelque chose qui rendait cette scène triste et en même temps merveilleuse…
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeJeu 1 Nov - 0:45

Alors que Charlie racontait son rêve, Jamie finit d’arranger une sorte d’avion au dessus du berceau et allumer une petite musique avec laquelle aucun adulte n’aurait pu s’en dormire. Il esquiva un sourire à moitié grimaçant lorsque la jeune fille lui avoua son grand secret. Finalement, il y avait plus dérangé que lui. L’attrapant par les épaules, il poussa la chasseuse dehors et ferma la porte derrière eux.
- En espérant qu’elle ne commence pas à crier, je jure que ne trahirai jamais ton secret.
Il fit une moue complice, ses yeux plissés et ses lèvres encore souriante à l’image de Charlie en Pape.
- Mais j’avoue que j’aime le miel alors… Bon, je suppose que t’as déjà joué au cartes alors voilà les régles. On fait une partie de poker, celui qui perd va chercher un truc à manger au gagnant et lui raconte une des hontes de sa vie.
Charlie n’eut pas le temps de faire une quelconque expression de dégoût que l‘autre se plaignait déjà. Son aura d’homme déprimé et sérieux avait disparu, pour laisser place à une forte d’adolescente qui veut se raconter des secrets avec sa meilleure amie.
- Aller quoi. J’ai fermé le magasin, il est temps de s’isoler et de raconter d’importe quoi. La ville a explosé, Cassidy est mort, j’ai un foutu bébé démon sur les bras alors j’ai bien le droit de décompresser…
Ses mots n’étaient rien d’autre que crus. Cette franchise tranchante, et la parole qui ne cherchait pas vraiment à faire de sous-entendus, Jamie les avait gardé. D’ailleurs à quoi bon faire des mystères ? Charlie était parfaitement consciente que l’homme n’aimait pas la vie qu’il menait. Il détestait l’être qu’il était devenu. Ces flots de sentimentalisme, de nostalgie ridicule et l’attachement qu’il ressentait pour Charlie, Kay ou Lily le dégoûtait. En même temps, il aimait son évolution, car il voyait le monde gris sous un autre angle. Il n’y avait toujours que des malheureux mais ils étaient tous différents. Les hommes qui jouaient au cartes, essayant d’oublier la réalité, et ceux combattant contre des démons tout aussi pathétiques.
Cette scène on l’avait retrouvé des millions de fois car le monde n’est qu’un large plagiat, qui ternissait le regard des êtres à force de défiler. Dormir, mourir, rêver… Rêver, c’est peut être là la clé de l’existence. On naît avec des désires et des chimères et on meut avec la désillusion. Peut être dans une autre vie, le pape Charlie aura baptisé les enfants du chanteur Jamie. Et ils ne se serait jamais rencontrés dans un temps de malheurs, pour se raconter leurs meurtres et leurs destinées.

Mais au fond, Jamie voulait plus savoir où allait chasser Charlie cette nuit que de se confesser. Car en y réfléchissant bien, il n’avait rien à dire. A quoi bon faire des sous-entendus ?
- Et en faite, je veux savoir où tu vas chasser. Tu n’as jamais pensé à…
Les mots ne voulaient pas vraiment sortir de la bouche de Jamie et un moment, il s’imagine dire ‘à te marier’.
Jamie éclata de rire devant la chasseuse qui ne semblait pas comprendre.
Charlie Archer, le pape se mariant. Elle demandera ‘acceptez-vous ?’puis sautera de l’autre côté pour dire ‘oui’. S’il n’avait pas pensé à Lily, Jamie aurait certainement hurlé en exagérant son rire enthousiaste. Mais il se contenta de glousser et de jeter des regards étranges à Charlies. ‘han, je sais et toi tu sais pas…gloups’

La caractère de l’homme était vraiment changeant. Il y a à peine quelques instants, il avait réussit à placer ‘mort, bébé et démon’ dans un même phrase et maintenant il rigolait tout seul. Même pour Charlie, c’était difficile de savoir ce qui se passait dans sa tète. Et tout comme pour elle, la jeune femme était pleine de mystères pour Jamie. Dans un conte, on aurait dit qu’ils avaient la vie devant eux pour se connaître et profiter de leur amitié. Mais ici, ils n’avaient peut être plus qu’une journée.
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeLun 5 Nov - 18:52

En général, le silence est plus révélateur que les longs discours. Et c’est cette politique qu’aimait exercer Charlie. Elle était suffisamment douée pour faire passer la moindre de ses émotions par ses yeux, et vice versa. Au début, elle esquissa un sourire, ses yeux pétillants et joyeux, sachant très bien qu’à ce moment précis Jamie l’imaginait en Pape en train de chatonner des chants catholique en latin. Elle détestait le latin. C’était bon pour tous ces religieux qu’elle méprisait tant. Elle souffla et son sourire s’effaça. Avait elle réellement la tête à s’amuser ? C’était très difficile à dire. Bien qu’elle n’aurait pas été contre le fait de se divertir et de penser à autre chose, ici avec Jamie, Elle n’eut pas vraiment de protester à cette idée de jouer au poker en parlant des hontes de son passé. Pourtant, au fond d’elle, la jeune fille qui n’avait pas eu d’adolescence normale réclamait ce petit aparté avec son ami. La petite Charlie qui avait toujours voulu avoir des copines à qui raconter ses déboires, ses hontes, ses craintes et tout le reste…Cette petite fille qui n’avait jamais vraiment existé et qui avait disparu à tout jamais à Bangkok. Aman lui avait inculqué le détachement du sentiment d’amitié à l’égard d’un être humain, pour devenir indépendant et fort. Mais aujourd’hui, Charlie n’avait jamais eu autant besoin d’un soutient, et il fallait mettre de côté Aman qui aujourd’hui aurait été plus que choquée de voir sa jeune élève dans cette situation. De là-haut, il devait s’arracher ses cheveux longs blancs en frappant des pieds.

Elle finit par hausser les épaules, prenant un air aussi détacher que possible, se résignant à résister devant ce bougre. Alors qu’ils redescendirent dans la boutique, Jamie farfouilla dans les nombreux tiroirs aux couleurs acidulés, et marmonnant un charabia inaudible. Il fit enfin un signe de victoire, pointant son doigt au ciel et sortit un paquet de carte qui semblait dater du Moyen Age.

- Mais d’où tu sors cette antiquité ? Ca appartenant à Sir Ulrich Von Lichtenstein ou quoi ? Bon donne moi ça…
Elle attrapa le paquet et commença machinalement à battre les cartes avec une habilité surprenante. Comme quoi avoir des longs doigts fins cadavériques pouvaient se révéler utiles de temps en temps.
Alors qu’elle commençait à lancer les cartes une à une pour débuter une partie Jamie reprit la parole, et objecta une phrase qui ne tomba pas à l’oreille d’un sourd. Charlie laissa tomber ses bras sur le comptoir, produisant un bruit sourd, et dévisagea Jamie d’un regard noir appuyé. Elle n’avait pas prêté pas plus d’attention de sa phrase, mais le début l’avait clairement marqué. Elle hocha lentement la tête en fronçant les sourcils. Alors voilà encore une fois la preuve irréfutable que bien que Charlie soit une grande amie de ce fou, elle ne saurait jamais ce qui se passait dans ce crâne de piaf. Dans le genre imprévisible, il était le champion. On pouvait parler du temps qu’il faisait, que Jamie pouvait tout à coup déblatérer sur la reproduction de la moule en océan Pacifique. Un lourd silence s’était installé et après avoir suffisamment dévisagé Jamie pour qu’il se sente assez mal à l’aise, Charlie baissa la tête et reprit la distribution des cartes.

- Tu crois sincèrement que je vais te répondre ? Et à quoi ça t’avancerait hein ? Tu veux m’accompagner ? Eh bien si c’est le cas non merci, je me sens déjà assez suicidaire comme ça d’y aller seule, mais alors si je t’emmène TOI mes chances diminues de plus de la moitié.

Bien entendu, il était indéniable que Jamie était autrefois un grand tueur à gage, mais ses techniques étaient tellement divergentes de celle de Charlie, que c’était les compromettre tous les deux d’aller à la chasse ensemble. Lui était dans le sonore, le pas réellement discret, alors que Charlie faisait en subtilité et en silence. En réalité, c’était avec Kay qu’elle chassait le mieux, ces deux là allant dans une paire parfaite, que si le destin n’avait pas basculé et leurs mœurs des deux jeunes filles changées, elles auraient pu devenir les chasseuses les plus redoutées du monde surnaturel. Mais, malheureusement, elles n’étaient que convergentes sur les techniques de chasse.

Elle abattit une carte et reprit :
- Une pour moi dit elle en désignant les cartes…Tu sais j’ai vraiment rien contre le fait de parler de mes hontes de jeunesse et ma vie chaotique mais je me passerais allégrement des discussions sur mes contrats. Si je me suis confiée à toi sur ce sujet, j'attendais seulement de toi que tu fermes ta gueule et me comprenne en silence...que tu sois Jamie quoi...Pas que tu deviennes une espèce de copine Barbara Potin Mondain…Combien de cartes ?
Elle releva la tête vers Jamie, les yeux grands ouverts et les sourcils arqués. C’était clair net et précis et suffisamment dit sur un ton sec pour faire comprendre que chercher Charlie sur ce terrain c’était sauter à pied joins dans un champ d’orties.
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MessageSujet: Re: Cakes and Hunters   Cakes and Hunters Icon_minitimeLun 5 Nov - 21:40

Jamie lui jeta un regard blasé. Si elle ne voulait pas qu’il en parle, elle n’avait qu’à écrire un journal intime. S’il avait des oreilles et qu’il ne sciait pas en entendant des cris de souffrance, il n’était pas moins humain face aux dires de Charlie. « Ef eitt þúsund er deyjandi…»
Jamie écarquilla les yeux se tapant un peu la tête avec la paume. Il n’avait pas parlé islandais depuis six mois mais des phrases lui sautaient aux lèvres lorsqu’il était fatigue ou contrarié, comme dans le cas présent. Charlie lui jeta un regard, attendant toujours la réponse à son ‘combien de cartes ?’ qui avait pour but de mettre de mettre mal à l’aise l’homme qui a tué Kennedy étant dans le ventre de sa mère. Après une confrontation de regards digne d’un grand film Albanais, Jamie mit sa main dans la poche. Il ne manquait plus que la musique des westerns et le décor désertique. Les regards haineux étaient là, les mains prêtes à sortir l’arme, la débauché exprimé par l’alcool, les cartes et les muffins… l’ambiance était déjà installée. Lentement, Jamie sortit l’objet fatal de sa poche. Il le posa sur la table alors que la chasseuse le scrutait. La petite radio blanche pour bébé, communiquant avec la chambre de Lily, était le signe que la partie commençait bel et bien.
- « Quatre » fit Jamie en plissant des yeux. « Prête à perdre ? Je jouais étant dans le ventre de ma… mère. »
Charlie donna les cartes et la partie commença. La petite radio blanche faisait des bruits inquiétant, comme le son désertique du Far West. Le Juke boxe était toujours en marche mais il n’y avait qu’un grisaillement qui en sortait. Une cure dent se retrouva dans la bouche de cow-boy Jamie, alors que le shérif Archer sentait la pression monter dans la pièce.
Après quelques minutes plongés dans un silence total, comme pendant un nuit de somnifères dans une maison de fou, Jamie vit ses yeux briller dans le reflet du comptoir. Sa combinaison était magnifique, il n’y avait pas de doute, la victoire lui appartenait. Lorsqu’il regarda le visage crispé du shérif Archer, son cœur s’emballa. La gloire lui appartenant, plus rien ne pouvait l’êmpècher de triompher. Ce sentiment de confiance et de pur n’importe quoi il le ressentait comme dans les temps d’antan. Lorsqu’il mangeait une banane plus grosse que celle des autres, lorsqu’il tuait un mec plus obèse que ses patrons ou alors qu’il se tapait une fille plus jeune que son voisin de parking… c’était le même sentiment de satisfaction que dans ce moment là. Où lorsqu’il buvait une plus grande gorgée d’alcool que Cassy, lorsqu’il réussissait à l’énerver plus que n’importe quelle autre nana sur terre. Voilà le véritable but de l’existence de Jamie, Wayne ou what ever the fuck it is. Faire chier son monde, avoir l’impression d’être supérieur, plus gros, plus intelligent, plus… rêveur.
L’homme se prit en main. Ce n’était pas le temps de se déconcentrer, quelques secondes et la partie prit fin.
Ce qui suivit n’était pas de l’ordre du raisonnable. Jamie claqua avec une force inexprimable ses cartes sur la table, les comparant avec celles de Charlie, pour ensuite hurler un cri de guerre, monter sur le comptoir et lever les main aux ciel…ou plutôt à la lampe.
- « J’ai gagné putain, j’ai gagné cette putain de partie ! La première partie de carte de ma vie sans tricher ! Donnez moi un W, donnez moi un A, donnez moi un Y, donnez moi un N, donnez moi un E ! Eeeeeeeet W-A-Y-N-E… »
Après sa danse de pom pom girl, Jamie sauta par terre, espérant que Charlie n’avait pas remarqué qu’il avait épelé Wayne. Son sourire forcé qui rejoignait les deux pôles était effrayant.

[Flash Back]

Le Wayssidy’s n’était encore qu’un pauvre bâtiment gris et sale. Mais Wayne y est entré fier, Lily dans un bras, trois sacs dans le dos et un dans l’autre main. Il avait une sorte de sourire déterminé aux lèvres et devant les deux filles qu’il avait appelé en leur demandant de venir, il soupira. Elles n’arrivaient pas vraiment à comprendre d’où était sortit Wayne, pendant un moment, elles l’avaient crut mort. Il était revenu, plus bizarre que jamais, un enfant, l’enfant dans les bras et avec l’idée de s’installer à Cleveland. Charlie et Kay, les pieds dans la poissière le regardaient alors qu’il entra dans ce qui allait être le bar du Wayssidy’s. Il jeta les sacs dans un coin, et intalla Lily mieux dans ses bras.
- Salut les vieilles survivantes…
Kay arqua un sourcil prête à lui exploser la tète mais Wayne lui montra l’enfant comme pour se protéger.
- Bon ici ça sera le Wayssidy’s, je m’installe à Cleveland et désormais je m’appelle Jamie alors… Bonjour je m’appelle Jamie, j’ai 32 ans et je suis venu aux survivants anonymes.
L’homme fit une révérence devant les deux jeunes femmes qui n’arrivaient pas à comprendre pourquoi Wayne…ou plutôt Jamie était revenu dans ce trou à démon après six mois d’absence.

[Fin du Flash Back]


Jamie leur avait fait jurer. Plus de Wayne au risque de le voir péter un câble. Wayne&Cassidy, Winnie&Cassy et tous les souvenirs de sa sœur Enya entrain de prononcer son nom comme celui d’un saint lui serait venu à la tète directement. Ce n’était qu’une brouille mais il y tenait beaucoup, comme à beaucoup d’autres détails. Et Jamie espérait sincèrement que Charlie allait faire abstraction ce cette danse de pom-pom girl, ce qui semblait impossible.
- Alors, tu m’apportes un de MES muffin et tu me contes une de tes histoires d’amour ?
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