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 Broken Wings & Fallen Angels [PV]

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Jude Summer
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Jude Summer


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MessageSujet: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeJeu 11 Oct - 23:12

I wanted you to know
That I love the way you laugh


Les écouteurs vissés sur les oreilles, allongée dans l'herbe, les yeux fermés, Jude se mordit les lèvres pour empêcher les larmes qu'elle sentait monter peu à peu de déborder. Un long frisson la parcourut. Froid, malgré les rayons du soleil perçant au travers des branches de l'arbre sous lequel elle était allongée. Depuis deux heures déjà. Cette chanson passant en boucle. Et, plus les paroles défilaient, plus la musique s'ancrait en elle, et plus elle avait froid. Tellement. Le seul élément chaud était son I-Pod, posé sur son ventre, qui tournait sans relâche. La batterie ne l'avait pas encore laissée tomber, et elle lui en était reconnaissante. Elle ne voulait pas se retrouver seule. Même si sa compagnie étaient des voix enregistrées. Et même si, enlevant les écouteurs, elle aurait entendu d'autres sons. Les voix des jeunes, assis un peu plus loin, en train de plaisanter. La voix de ce petit garçon en train de demander à sa mère de jouer avec lui. Ce couple d'amoureux en train de s'embrasser. Mais elle ne voulait pas les entendre, elle ne voulait pas les voir, elle ne voulait rien savoir. Juste s'enfermer dans cette bulle de musique et de souvenirs. Se couper du monde. Rejeter la vie autour pour penser aux morts. Pour penser à Elle.

C'était exactement le contraire de ce qu'elle avait fait l'année passée. Elle s'était perdue dans le reste pour oublier. Le reste ? Ses études, elle s'y était remise et avait de nouveau obtenu d'excellentes notes, comme de droit. Un petit ami génial en la personne d'un joueur de l'équipe de lacrosse, Nate. Ses visites, qu'elle avait repris à l'hôpital. Mais sans s'investir autant. La mort, la souffrance lui rappelaient trop de souvenirs. Et pourtant, elle y allait quand même. Pour quoi ? Pour aider d'autres là où elle avait échoué pour Elle. Pour racheter ses fautes. Et tout ça pour quoi ? Pour tout remettre en question du jour au lendemain. Taper du poing sur la table. Frapper où ça fait mal. Et revenir en arrière, là où tout avait commencé. Cleveland. Inscription à l'Université. Adieux à Nate. Qui s'était montré si gentil et si compréhensif que c'en avait été déchirant. Au revoir à l'hôpital. Aux patients. Qu'elle ne reverrait peut-être pas. Et retour à la case départ. Enfin ... case qui avait on ne pouvait plus changé.

Impossible de reconnaître Cleveland. Tabou numéro deux. Les destructions étaient importantes, bien sûr, mais ce n'état pas le plus frappant. Non, le pire était ce sentiment d'angoisse permanent. Comme si vous étiez tous les temps observé. Certains endroits filaient la chair de poule. Comme l'université. Il semblait n'y avoir qu'un endroit non changé: celui-ci. C'était pour ça qu'elel était venue. Pour ça ... et parce que Kyle n'était pas du genre à traîner dans un parc quand il était énervé. Parce que, bien évidemment, ils s'étaient une nouvelle fois disputés, sous l'oeil impuissant de Tom et Allison. Rien d'étonnant à cela: ils étaient deux forts caractères, blessés, qui n'avaient de plus pas la même vision des choses ni les mêmes façons de réagir face à la douleur et à l'adversité. Alors, forcément, ça faisait des étincelles. Alors, une fois de plus, ç'avait dégénéré. Et c'était lui qui était parti. Elle éait sortie peu de temps après, n'emportant que sa veste en jean et sa musique. Et avait échoué ici. Un havre...


'Cause I'm broken
When I'm lonesone,
And I don't feel right,
When you're gone aw..


Son of a...

Plus de batterie. Evidemment. Elle avait oublié de le recharger. Et il tournait déjà depuis deux heures. l'insulte avait fusé, basse, entre ses dents serrées, et coupé en plein élan par un sanglot qui lui bloqua la gorge. Rageusement, elle se releva, s'asseyant en tailleur et pianota de toutes ses forces sur l'appareil. Allez, redémarre ... L'écran s'alluma, semblant reprendre vie ... mais ce ne fut que pour redevenir noir quelques secondes après. Elle serra les dents mais il était trop tard: une larme traître venant de s'échapper de son oeil gauche, commençant tout doucement sa descente sur sa joue. Elle n'eut pas le temps de l'arrêter. Ni la force. Déjà, une seconde roulait à sa suite. Et encore une, et une de plus ... Jude s'effondra. Le barrage venait de céder, et elle pleurait en silence. Ses mains se posèrent sur ses yeux, et elle se recroquevilla, ramenant ses jambes vers elle. Bon sang, ce que ça faisait mal. Elle ne voulait plus rien voir, plus rien savoir ... Juste ...

Pleurer, et pleurer encore. Dans un geste convulsif, elle passa ses bras autour de ses genoux et les serra contre elle. Le front calé contre ses jambes, elle semblait ne plus pouvoir s'arrêter. Cette chanson ... Ce parc ... combien de fois étaient-ils venus ici, tous les cinq ? Combien de fois avaient-ils révisé ensemble ici? Mangé ici ? S'étaient-ils battus ici ? Bataille d'eau, rugby improvisé, concours de drague entre filles, aide aux plus petits parfois ... cette fois où Emma avait consolé ce petit bout de chou qui avait perdu sa maman... Cette fois où elle avait rencontré le beau Sullivan ... Et cette autre fois où Kyle l'avait embrassé à cause d'un pari perdu ... Un hoquet souleva sa poitrine. Ce n'était pas juste, non ... Pourquoi était-elle partie ? Et pourquoi était-ce aussi difficile ? Auraient-ils jamais les réponses qu'ils cherchaient ? Tout semblait si noir ici ... presque aussi noir qu'à l'instant même dans l'esprit de Jude. Comme fermé au soleil... et se noyant dans le chagrin et les larmes.
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Allison
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MessageSujet: Re: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeDim 14 Oct - 2:05

De nouveau une dispute avait éclaté. Plus violente, plus mauvaise, plus dure. Chaque nouvel affrontement entre Jude et Kyle semblait plus terrible que le précédent. Autant ne pas le cacher: Allison avait peur qu'un jour ils n'en viennent aux mains. "Avait peur..." *petit rire désabusé*. Le nombre de choses qu'Allison craignait à présent... Avant, la liste n'était pas si longue que ça: les autres êtres humains, les créatures, le noir, les araignées. Avec seulement ça comme peurs, on survivait. Mais maintenant...: les autres êtres humains, les créatures, le noir, les araignées, se retrouver seule, perdre ses amis, mourir. Elle avait également peur de cette ville, devenue une jungle, où, à chaque instant, à chaque pas, l'impression d'être épiée collait à la peau. Peur de se faire posséder, de n'être plus maîtresse de ses actes, de devenir capable de nuire à ses amis pas les pires manières. Peur d'avoir à réaffronter la vérité qui lui était tombée dessus, non, qui l'avait écrasée, l'avait presque réduite à néant un an plus tôt. Allison aurait voulu tourner la page, définitivement. Ils avaient réussi à le faire pourtant. A Parma, ils avaient ressuscité, revécu! La vie avait repris son cours normal. Même si Emma manquait à l'appel. Même si son absence se faisait cruellement resentir. Parfois, ils avaient demandé cinq entrées pour tel cinéma, tel bowling. Et l'instant d'après, ils réalisaient que non, cinq places c'était trop. Quatre suffisaient maintenant. Mais ils n'arrivaient pas à le dire à voix haute. Ils n'arrivaient pas à dire: "Non, désolés, nous nous sommes trompés. Nous n'avons besoin que de quatre entrées". Ils se taisaient. Se retrouvaient avec cinq pplaces au lieu de quatre. Avec... une... en trop... Le ticket disparaissait vite, abandonné au fond d'une poche, oublié sur un siège vide. Plus aucun d'entre eux, ni cette joyeuse Jude, ni ce boute en train de Kyle, plus aucun n'avait envie de continuer l'activité. Mais les places étaient payées, il fallait les utiliser. Pour se distraire, et éviter un plongeon collectif dans le vide. Même s'ils y étaient déjà, dans le vide. Ce vide, imposant, angoissant. Comme quoi Emma, qu'on l'ait aimée plus ou moins fort, prenait beaucoup de place. Et puis, un jour, quasiment un an pile après, Cleveland à nouveau. Allison avait l'impression d'avoir été téléportée là-bas, tant tout s'était déroulé vite. LA discussion, houleuse, très houleuse. La voiture. Le trajet. Elle n'en gardait qu'un souvenir confus, comme vu à travers un très épais brouillard, d'où émergeaient de temps à autre les pleurs déroutant de Tom, la douleur rageuse de Kyle, la colère et la soif avide de réponses de Jude, et son silence à elle. Son obéissance à toute épreuve. Elle avait laissé Jude parler pour elle de cette envie de combler l'ignorance la plus complète dans laquelle ils étaient. Ele avait laissé Kyle extérioriser sa souffrance et sa répugnance à retourner là-bas. Elle avait abandonné Tom, et l'avait laissé trancher. Ce summum de la lâcheté lui revenait parfois en mémoire. Son "j'irai où vous irez" la brûlait au fer rouge en remontant à la surface. Après... lui avaient-ils reproché son manque de courage? Sa "non-prise" de position? Son apathie? Son mutisme? Elle n'en savait rien. Elle avait oublié. Sûrement que oui en fait. Ce sont toujours les moments les plus pénibles qui passetn "involontairement" à la trappe. Depuis leur retour, la relation Jude-Kyle était passée d'"amitié fusionelle" à "combat sans merci". C'était Jude qui avait voulu revenir à Cleveland. C'était Kyle qui avait voulu rester à Parma. Oui, Allison en était malheureusment persuadée: un jour, Jude et Kyle en viendraient aux mains. Ce jour-là, il faudra qu'elle et Tom ne fassent plus les autruches et arrêtent de regarder le bout de leurs chaussures pour s'interposer, et peut-être même prendre les coups à leur place.
Cette nouvelle dispute avait presque fait trembler les murs. Les voix vibrantes de colère et d'animosité des deux jeunes gens auraient presque pu tout renverser sur leur passage si ce n'avaient été que des voix. Heureusement, l'affrontement n'était pas aller plus loin que les mots. Kyle avait bondi sur ses pieds, engueulé violemment Jude, et, sans attendre ni entendre les propos venimeux qu'elle lui avait renvoyés, était sorti en claquant la porte. Allison s'étonnait encore que celle-ci ne soit pas sortie de ses gonds. Pendant quelques secondes, on avait entendu les pas furieux de Kyle dans le couloir, puis, brisant ce silence pesant, Jude s'était mise à fouiller dans ses affaires. Elle était sortie du motel, I-Pod en main, tempête sous le crâne. Allison, assise sur un des deux lits de la pièce du début jusqu'à la fin de la dispute, n'avait pipé mot, ni fait un geste. Elle avait réussi à traverser l'orage sans se faire foudroyer. A son tour, Tom avait bougé. Il s'était décollé de près de la fenêtre et laissé tombé aux côtés d'Alli.

Tom "Ca finira par s'arrêter. Ils ne peuvent pas continuer à se battre comme ça. Ne t'en fais pas, Lily..."

Un baiser sur le front. Une main rassurante sur l'épaule. Lily n'avait même pas eu besoin de dire un mot, ce grand gaillard blond aux faux airs de tombeurs savait d'emblée ce que cachait son amie. Ecartant les cheveux blonds d'Allison, il avait essayé de se montrer motivé:

Tom "Allez, Lily, faut se bouger. Tu devrais trouver un truc à faire, t'occuper l'esprit (penché vers son amie, sur le ton de la confidence) Je dis ça, parce que je sais que quand t'es muette comme ça, c'est parce que tu penses trop..."

Après cela, il l'avait laissée. Il s'était retourné dans la chambre qu'il partageait avec Kyle. Allison Carter s'était retrouvée seule. Complètement seule. Tellement seule que, si jamais il lui arrivait quelque chose, n'importe quoi (à cette pensée, elle avait frissonné et porté vivement sa main à sa croix en argent, commençant à jouer avec nerveusement), personne ne pourrait l'aider. Le temps qu'on l'entende ou crier, ou taper, ou faire quoi que ce soit d'autre, elle aurait largement le temps de... de... mourir? Sous la pression de son ventre qui s'était brusquement noué, elle s'était levée d'un bond, attrapé ses clefs, et sans même se saisir de sa besace ou de sa veste, elle était sortie. Ou non, plutôt ruée dans le couloir. Porte fermée. Tours de clefs. En passant devant la chambre de Tom, elle avait failli aller se réfugier près de lui. Il était si compréhensif, il ne l'aurait pas renvoyée. Mais non.

*Il faut te reprendre Allison, il faut grandir. Il a sûrement déjà beaucoup à faire avec ses propres angoisses pour que tu viennes en plus ajouter les tiennes* s'était-elle dit.

Elle avait donc passé son chemin. Et s'était retrouvée dans la rue. Rester au motel aurait probablement été une meilleure idée. Autour d'elle, les rues sombres l'avaient oppressée un peu plus. Immobile au milieu de la rue, elle avait regardé autour d'elle, guettant le moindre bruit inhabituel, le moindre mouvement suspect. Le sentiment d'insécurité qui s'était abattu sur la ville avant son retour à Cleveland lui avait fait sérieusement regretter de n'avoir pas élevé la voix pour dire "Je veux rester à Parma". Le risque était le prix à payer pour s'être tue. Elle l'acceptait. Après s'être assurée que rien autour d'elle ne la menaçait, elle avait laissé ses pieds la mener où bon leur semblait, sans lâcher sa croix. Du coup, elle s'était retrouvée au parc. Il s'y trouvait plus de monde, elle s'était sentie rassurée. Elle avait promené son regard sur l'herbe vert fade. Des femmes, des enfants, des plus âgées... et une jeune femme, allongée sur la pelouse. Jude. Sans le vouloir, Allison avait retrouvé son amie. Ne sachant que faire d'autre, Lily s'était assise sur un banc, pas loin, et pendant deux bonnes heures, elle avait observer la gaieté surfaite des passants, l'innocence et la quiétude des enfants, l'immobilité de Jude. Heureusement qu'Allison pouvait voir son ventre se soulever et se rabaisser au rythme d'une calme respiration, sinon elle aurait presque pu croire que la jeune femme n'était plus. Que faire? Aller la voir et s'assurer qu'elle allait mieux? Aller la voir et parler d'autre chose? Non? Rester assise comme une idiote, et attendre. Juste attendre. Oui, mais quoi au juste? Une opportunité, une bonne raison de la déranger. Cette bonne raison arriva à la fin des deux heures d'attente. Jude se redressa vivement, et commença à triturer son I-Pod. Enervement évident s'ensuivit. Et là, abasourdie, Allison vit sa meilleure amie entourer ses jambes de ses bras, et, les signes étaient évidents, se mettre à pleurer. Quelque chose se brisa en Allison à ce moment-là. Jude ne pleurait jamais. Même à... à... SA mort. A la mort d'Emma, Alli ne l'avait pas vue pleurer. Jude ne pleurait jamais. Mais ce qui se passait sous ses yeux, Lily ne pouvait pas le nier, et encore moins l'ignorer. D'un pas résolu, elle partit lentement vers Jude. Que devait-elle faire? La prendre dans ses bras, ou juste lui parler? Elle était arrivée à la hauteur de son amie, mais Jude ne la remarqua pas pour autant. Doucement, Allison la contourna, déposa un baiser tout léger sur les cheveux sombres de la jeune femme. Puis, une main douce sur son épaule, elle s'assit également sur l'herbe. Elle préféra ne rien dire. Elle n'avait jamais été très douée sur ce plan-là, celui de la discussion. Et puis, comme on dit "La parole est d'argent, mais le silence est d'or". Elle hésita légèrement, et se décida finalement à passer un bras amical dans le dos de Jude. Affectueusement, elle posa la tête de son amie sur son épaule, et appuya sa propre tête sur celle de Jude. Peut-être cette proximité ne rasurait en rien son amie, mais Allison Carter, pour sa part, se sentit tout de suite mieux. Pour elle, tant que l'un de ses amis était à ses côtés, rien ne pouvait lui arriver, surtout si cet "ami" s'appelait Jude Summer. Bien évidement, Alli savait que cette impression n'était pas confirmée, elle n'était pas née de la dernière pluie...


Dernière édition par le Mer 24 Oct - 19:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeDim 14 Oct - 15:22

Pleurer. Oh, bien sûr que si, Jude pleurait. Bien sûr qu’elle avait pleuré à la mort d’Emma. Evidemment. Mais jamais devant Allison. C’était un principe qu’elle s’était donné, une obligation à respecter à la lettre. Une sorte de protection dont elle avait entourée la petite blonde. Elle voulait être un repère, stable et inflexible. La protéger, qu’elle la croie forte et indestructible. Pour la rassurer, la faire enfin se sentir en sécurité. Mais si, elle pleurait. Elle avait fondu en larmes quand la police l’avait appelée, devant leur raccrocher au nez. Elle s’était effondrée dans les bras de Tom quand il était venu la voir. Les larmes l’avaient submergée quand elle s’était retrouvée seule, avec sa douleur, son vide, son manque. Elle pleurait parfois, à Parma, dans les bras de Nate. Mais jamais devant All’. Comme on protègerait sa petite sœur. Elle ne devait pas savoir à quel point elle allait mal. Jude devait être là pour sécher ses larmes. Sinon, qui le ferait ? Et jamais il ne lui était venu à l’idée que c’était un comportement stupide. Ç’avait été la meilleure des solutions. Alors, elle n’avait pas pleuré à l’enterrement d’Emma. Elle avait tout refoulé. Pendant la cérémonie. Pendant l’inhumation. Elle avait tenu Alli contre elle, l’avait bercée doucement, le regard fixe, la mâchoire serrée, l’air dur, alors que tout le monde pleurait. Même Kyle. Elle avait attendu que son amie soit avec ses parents pour s’effondrer, dévastée. Elle était revenue, la nuit, sur la tombe d’Emma, pour lui donner l’adieu qu’elle aurait tant souhaité lui accorder. Quand Kyle leur avait finalement avoué qu’il aimait Emma, elle s’était mordu profondément la langue pour retenir ses larmes, tandis qu’elle consolait Allison, effondrée. Un simple hochement de tête. Mais elle semblait être un bloc de marbre. Inattaquable. Inébranlable. C’était ce qu’elle voulait. Et elle ne regrettait rien. Il lui suffisait juste d’attendre d’être seule. Comme maintenant.

Non, elle ne se considérait pas comme faible de pleurer. C’était juste… un principe. Et un soulagement chaque fois qu’elle se laissait aller. Même si ça faisait mal. Son cœur était broyé dans un étau. Etre forte tout le temps, c’était définitivement impossible. Etre un roc, face à la douleur, à la colère et à l’agressivité de Kyle, face aux larmes de Tom et au silence d’Allsion. Etre celle qui allait de l’avant, qui soulèverait des montagnes pour arriver à ses fins. Etre l’aventurière, la forte tête, le pilier du groupe … C’était épuisant. Et pourtant, c’était le rôle qu’elle avait endossé. Sans aucune hésitation. Qui l’aurait fait sinon ? Allison était trop fragile, Tom pas assez sûr de lui, et Kyle … Kyle bien trop blessé. En fait, c’était comme si tout ça s’était fait d’un commun accord. Ils s’étaient déchargés sur elle. La laissaient être le moteur. Parce que c’était sa manière à elle de ne pas sombrer. et parce que c’était sans doute plus facile pour chacun d’entre eux. Tout le monde avec une place bien définie. Comme une pièce de théâtre, qu’ils joueraient avec leurs tripes, et dont l’issue déciderait du reste de leurs vies. Seulement, c’était trop lourd à porter pour ses seules épaules. Même si elle y mettait du cœur. Et tout son temps. Le fait était que, sans le soutient de ses amis, elle n’était rien. S’il ne l’aidait pas, jamais elle ne trouverait ce qui était réellement arrivé à Emma. Jamais ils ne pourraient vivre en paix. Et jamais ils ne pourraient quitter cet endroit. Elle voulait partir. Retrouver les bras rassurants de Nate, son sourire, retrouver ses cours, ses notes brillantes, retrouver ce futur qui lui tendait les bras … mais non, elle était ici, plongée au beau milieu du tourbillon de son passé, sans savoir par où commencer, où chercher. Elle était perdue. Et le mot était extrêmement faible. Elle ne savait plus quoi faire, comment réagir, et comment elle arrivait encore à tenir. Elle tenait, c’était tout. Sauf là.

Rendues les armes, balayé son masque, effacée son armure, elle se retrouvait sans rien, et Dieu que ça faisait mal. C’était déroutant. Mais elle se sentait tellement mal … Elle en avait marre de se battre seule, et contre elle-même. Marre de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Quelqu’un qu’elle n’était pas, cette personne forte et sans faille n’était pas elle, et ne serait jamais elle. Il n’y avait aucune possibilité que ça arrive un jour. Mais elle ne pouvait pas arrêter. C’était sa raison de vivre, leur raison de vivre. Il n’y avait pas d’échappatoire, aucune issue à ce cercle infernal dans lequel ils s’étaient enfermés. Aucune issue accessible pour l’instant. Alors …. Alors avale tes larmes ma belle, et repars. Tu n’as plus que ça à faire. Et tu vas le faire. Comme d’habitude. Seulement …

Seulement elle n’y arrivait pas, à s’arrêter de pleurer. Pourquoi ? Comment ? Une accumulation sans doute. Plus ce mal-être ambiant des rues, plus cette vie que dégageait ces gens-là … Leur bonheur lui faisait mal au cœur, elle avait envie de leur dire de se taire, de leur taper dessus juste parce qu’ils étaient heureux et pas elle. Mais non, tout ce qu’elle trouvait à faire, c’était pleurer, pleurer là, comme une gamine qui a peur du noir. Ce qui était plus ou moins le cas. Elle se sentait l’âme d’une petite fille qui se retrouverait entourée de fantômes et de présences peu rassurantes mais qui n’ose pas appeler sa mère parce que son grand frère se moquerait d’elle. Et personne pour l’entendre. Ah bon, personne ?

Dans ce cas, pourquoi un baiser fut-il déposé dans ses cheveux ? Pourquoi une main se posa-t-elle sur son épaule ? Pourquoi quelqu’un s’assit à côté d’elle ? Pourquoi cette douceur autour d’elle ? Parce que, malgré tout, Jude possédait ce qu’il y avait de plus précieux au monde : l’amitié. Sans conditions, sans retenue, sans ambages. L’amitié avec un grand A. Trois amis géniaux, malgré leurs relations tendues ou silencieuses. Trois personnes qui comptaient plus que n’importe qui pour elle, pour qui elle aurait vendu son âme sans la moindre hésitation. Trois diamants à l’état brut. Parce que ce qu’elle avait tant repoussé était arrivé : l’aveu. De sa relative faiblesse. De sa dépendance. De son impuissance. Parce que l’identité de la personne ne laissait aucun doute. Kyle l’aurait bourrument (nan, je sais, ça n’existe pas mais j’veux le mettre) serré contre lui en jurant qu’ils allaient y arriver, en s’excusant de toutes les manières possibles et imaginables. Tom lui aurait doucement pris la tête entre les mains, capté son regard, dit un petit « Hey Jude » en chantonnant et aurait posé son front contre le sien. Il ne pouvait plus s’agir que de …


Lily …

Take another walk out of your fake world …

Encore. Encore des paroles. Encore une des chansons préférées de Jude. Une qu’il faudrait qu’elle fasse écouter à Allison. Pour qu’elle comprenne. Ce qu’elle venait de voir. Pourquoi elle ne l’avait pas vu plus tôt. Il y avait tant de choses qu’elle aurait voulu lui dire, là, maintenant, tout de suite. Comme « désolée ». Désolée de ne pas avoir su être cette épaule sans faille sur laquelle tu pourrais t’appuyer. Désolée de pleurer sur la tienne. Désolée de t’avoir bercée d’illusions. Désolée … de ne pas avoir joué le jeu jusqu’au bout. Désolée de ne plus supporter ce rôle. Désolée que tu me voies dans un état pareil. Désolée de m’engueuler tous les jours avec Kyle. Désolée de t’avoir amenée ici. Désolée de t’avoir secouée pour ne pas avoir choisi de camp. Désolée de n’avoir rien pour l’instant, même pas une petite piste. Désolée d’être aussi inutile. Désolée … de ne pas avoir dit tout ça plus tôt. Désolée. Dis-le lui…

All’, je …

Coupée par ses sanglots, elle n’arriva pas à finir. Il le fallait pourtant. Qu’elle le dise. Parce qu’il n’y avait que ça qui comptait au fond, pour l’instant. Dans un mouvement convulsif, elle passa ses bras autour des épaules de son amie, enfouissant son visage dans son cou. Qu’elle se calme, maintenant, ça suffisait. Et pourtant … c’était comme si ce barrage qu’elle s’imposait à chaque fois qu’Allison était dans les parages venait de céder, sans aucune promesse de reconstruction possible. Toutes ces larmes, toutes celles qu’elle n’avait pu verser directement, qu’elle avait refoulées pour après, quand elle ne serait plus là, toutes celles qu’elle n’avait pas pleurées pendant ma messe de l’enterrement, toutes celles qu’elle avait retenues à chaque photo d’elle qu’ils retrouvaient, toutes celles qu’elle avait « oubliées » quand ils se trompaient sur le nombre de places à réserver … ça faisait beaucoup. Et elles coulaient, sans pouvoir s’interrompre. Oui, mais elle devait lui dire. Alors, entre deux sanglots, elle essaya, dans un murmure rauque :

Pardonne… moi …

Avant de se remettre à pleurer. Encore et encore.
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MessageSujet: Re: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeSam 20 Oct - 19:51

Allison pensait que sa présence aurait calmé son amie, pas qu’elle ferait redoubler ses pleurs. Mais c’est ce qui arriva. Soulagée, Allison Carter vit une Jude effondrée accepter son épaule, son aide, son soutien. Soulagée ? Oui, soulagée. Lily était soulagée de voir que sa meilleure amie avait été atteinte quelque part par toutes les épreuves qu’ils avaient traversées. Atteinte par la douleur, la souffrance, par le vide, cette sensation de creux, d’envie de rien qui appuie sur l’estomac, et que la mort inflige aux survivants. Parfois, Allison s’était demandé pendant l’interminable année qui s’achèverait bientôt, si Jude aimait réellement Emma. Bien sûr qu’après CA, les notes de la jeune fille avaient dégringolé, bien sûr que c’est elle qui avait voulu revenir pour trouver les réponses que Dieu leur avait refusées. Mais… pas une seule larme en un an. Pas un seul regard dans le vague au mot si doux et si familier d’ « Emma ». Alli en était venue à se demander si Jude n’avait pas voulu retourner à Cleveland juste parce qu’elle n’aimait pas ne pas savoir. Juste par souci d’omniscience. Mais là, toutes ces malheureuses élucubrations, toutes ces théories s’écroulaient. Et tant mieux. Oui, Jude Summer adorait, aimait autant Emma que Tom et Allison l’aimaient. Non, Jude Summer n’avait pas un cœur de pierre. Oui, Jude Summer avait ses faiblesses. Et oui, là, maintenant, dans ce parc faussement joyeux, dans cette ville qui semblait reconstruite en carton et pouvoir s’écrouler à nouveau à tout moment, oui, Allison pouvait consoler quelqu’un, apporter son soutien à une personne qui en avait besoin, se rendre utile pour une fois. Et pas pour n’importe qui. Pour Jude Summer. Pour celle qui avait toujours été son appui, sa béquille. Pour celle qui prenait soin d’Allison comme on s’occupe d’un petit enfant. Jude était sa grande sœur, sa consolatrice. Mais là, c’était elle qui avait grand besoin d’être entourée. Et vous savez quoi ? Et bien, Allison ne s’en sentait que plus… sereine. Vous devez vous dire : « Cette fille est complètement timbrée. Sa meilleure amie est triste à fendre les pierres, et elle en est heureuse ! ». Non, il ne faut pas le prendre sous cet angle. Imaginez qu’Allison ait eu une béquille, que quelqu’un donne un grand coup de pied dedans, et qu’Allison se retrouve soudain sans appui. Bien sûr qu’au début elle va perdre l’équilibre ! Bien sûr qu’ensuite elle va vaciller ! Sauf que là, dans ce contexte précis, c’est un peu comme si Allison reprenait son équilibre, seule, et restait finalement debout, plus libre de ses mouvements qu’elle ne l’avait été auparavant. Maintenant que Jude laissait éclater sa peine au grand jour, Allison n’était plus embarrassée par toutes ses folles idées. Elle pouvait penser à autre chose. Enfin.

All’, je…

Jude ne termina pas sa phrase, elle semblait en être absolument incapable. Allison ne savait pas, ne voyait pas ce que Jude aurait à lui dire, mais ses pleurs en disaient long. Ils étaient les plus douloureux, les plus tristes, les plus déchirants que la jeune femme avait jamais entendus. Mais Lily, elle, ne pleurait pas. A vrai dire, elle n’en avait pas vraiment envie, elle n’en ressentait pas le besoin. Elle s’en sentait un peu coupable d’ailleurs ; « Pourvu qu’elle ne pense pas que je m’en fous… » était exactement ce qui flottait dans un coin de sa tête. Ce serait terrible… et tellement faux. Parce qu’en effet, ce n’était que ce besoin de pleurer qui était absent, et ce malgré son cœur brisé qui battait à tout rompre dans sa poitrine. Malgré la place imposante qui restait, occupée par du rien depuis SA… mort…

Pardonne… moi…

Les larmes redoublèrent. Te pardonner ? Mais pourquoi, ma belle ? Tu as toujours été irréprochable avec moi ! Osiris te ferait accéder à son royaume sans même prendre la peine de peser ton cœur ! En tout cas c’est ce que moi je ferais… Pleure, ma chérie, n’aie pas peur, je suis là, je ne me moquerais pas… c’est ce qu’aurait voulu dire Allison, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Depuis leur retour à Cleveland, elle avait perdu l’habitude d’aligner plus de trois ou quatre mots à la suite. Elle préférait penser. Ca faisait moins de bruit, ennuyait donc moins de monde, et évitant des disputes inutiles. Ils en avaient déjà bien assez. A cette réflexion, Allison serra son amie un peu plus fort contre son cœur. Les engueulades avec Kyle devaient être bien plus dures à supporter pour Jude. Ecouter, ou non, plutôt entendre des insultes voler à travers la pièce devait être bien peu par rapport au courage, à la folie et à la prise sur soi que nécessitait une dispute avec un de ses meilleurs amis. En réalité, Allison préférait ne jamais avoir la réponse. Sur son cou, Lily sentit les doigts de Jude se crisper. Elle s’était réfugiée dans les bras de la jeune femme, inconsolable, et laissait couler ses larmes, sans paraître vouloir (ou pouvoir ?) les retenir. Cette sorte de mini-convulsion sortit Allison de sa torpeur, tourbillon incessant de pensées lancées en vrac dans sa tête. Sûr que si elle avait dû écrire le cheminement de sa pensée, il lui aurait fallu plusieurs pages ! (clin d’œil à mes deux pages presque et demie de brouillon pour le moment^^). Sur ce, elle adopta malgré elle un comportement presque maternel, et se mit à se balancer légèrement d’avant en arrière, ses doigts fins caressant doucement les cheveux de son amie, celle-ci serrée contre son cœur, et lui murmurant des « shhh » apaisants. C’était presque sûr : Dieu s’était fourvoyé lorsqu’il les avait créées toutes les deux, Jude et Allison. Il s’était trompé en les répartissant dans les différentes familles. Il avait oublié qu’il les avait pensées grandissant ensemble, vivant leurs vies ensemble dès leur premier jour, comme de vraies jumelles. Sinon, d’où sortirait ce lien si fort qui les unissait toutes les deux, et pas avec Tom ou Kyle, ou encore Emma ? L’élan d’affection qu’elle ressentit pour la jeune femme blottie contre elle secoua Allison de la tête aux pieds. Ainsi s’entendit-elle dire, tout naturellement :

Je ne vois pas ce que tu veux te faire pardonner, ma chérie, mais quoi que tu ais pu faire de mal, ce devait être pour une bonne raison, ou involontaire. Tu es toute pardonnée, mon ange…

« Ma chérie », « mon ange », les derniers mots prononcés dans un souffle… Allison s’était reprochée de n’avoir pas assez dit à Emma qu’elle tenait à elle. Ce qu’elle ressentait pour Jude était 10 fois, 1000 fois plus fort, elle ne voulait pas recommencer deux fois la même erreur.
Allison n’attendit pas forcément de réponse. Elle partait du principe que plus on forçait quelqu’un à faire quelque chose, plus ce « quelqu’un », par instinct ou par pur esprit de contradiction, irait dans le sens contraire. Si Jude devait lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, elle lui dirait, sinon… et bien dans le cas contraire, Alli ne chercherait pas à savoir à tout prix ce qui pesait tant à cet instant sur la conscience de son amie, et lui laisserait le temps qu’il faudra. Pour le moment, la jeune femme blonde cherchait un moyen, tenant toujours son amie serrée contre elle dans une attitude presque protectrice, de stopper les pleurs, inépuisables pour le moment, de celle-ci. Il est en effet difficile de dire quoi que ce soit quand les larmes semblent encombrer la gorge, la faire gonfler et nous étouffer par la même occasion. Cette impression, vous savez, que votre gorge est tellement… tellement… raide, contractée, que même de l’eau ne pourrait s’y frayer un passage. Or, Jude avait essayé de parler. « Pardonne-moi ». Peut-être était-ce tout. Peut-être la jeune femme n’avait-elle rien d’autre à ajouter. Au bénéfice du doute, dans l’optique où Jude avait dû grossièrement tronquer ses propos, Allison chercha un moyen d’apaiser la peine de son amie. Voyons voir… quelle aurait été l’attitude des garçons devant une Jude versant toutes les larmes de son corps ? Kyle… Kyle. Oh, lui, avec sa délicatesse habituelle, il aurait été capable de secouer la pauvre par les épaules. Probablement lui aurait-il également dit plein de choses intelligentes, mais bon… Allison Carter n’était douée ni pour les grands discours, ni pour le… « secouage » de personnes en détresse. Allison, elle, connaissait en effet le sens du mot « délicatesse ». Donc, non, ne pas prendre exemple sur Kyle. Restait Tom. Notre ange blond ? Sûr qu’il aurait chanté. Il avait une belle voix, autant l’avouer, et il savait s’en servir. Quand les mots seuls semblaient ridicules, inutiles, il avait l’art de trouver LA chanson qui rendait le sourire, ou calmait tout du moins. Quelle chanson conviendrait à une telle situation ? Une situation où le poids d’un avenir incertain et d’un an passé à maquiller tant bien que mal la douleur s’abat sur des personnes complètement perdues dans une ville où la vie est en danger à chaque coin de rue ? Aucune chanson n’est faite pour ce genre de situation, qui irait l’imaginer ? Quelque part autour des deux amies, un enfant fit part de son enthousiasme à sa mère :

Oh, Maman, regarde ! Un scarabée !

Un scarabée. Un scarabée… (a beatle). Mais oui, les Beatles ! Tom chantait souvent à Jude un de leurs plus grands tubes ! En même temps, quand on s’appelle Jude, impossible de ne pas entendre au moins une fois sur sa route le fameux :

Hey, Jude…

La musique était sortie « toute seule » de la gorge d’Allison, sans qu’elle s’en aperçoive. Elle pensait même que cette chanson ne se jouait que dans sa tête, ainsi continua-t-elle :

… don’t be afraid… take a sad song, and make it better…

Allison doutait que ce fut les vraies paroles, elle n’avait jamais été très douée pour retenir ce genre de choses. Ce n’est pas pour rien qu’elle peinait aujourd’hui à apprendre par cœur certaines notions incontournables. Les seules choses qu’elle n’oubliait pas, voir même qu’elle intégrait directement étaient les informations qu’elle trouvait dans ses bouquins. Sur les… créatures. Un frisson lui parcourut le corps. Il ne fallait pas qu’elle pense à ça. Pas maintenant. Pas alors qu’elle se sentait relativement bien pour une fois. Assise, avec son amie, dans un parc. « Comme avant ». Son attention de porta donc sur les quelques notes qui parvinrent à ses oreilles… et les écorchèrent ! Elle réalisa, un peu tard malheureusement, qu’elle venait de massacrer une des plus belles chansons anglophones ! Ce n’est pas qu’elle chantait réellement faux, au sens propre du terme. Non… elle pouvait, au prix d’un certain effort et d’un effort certain, aligner deux notes justes l’une derrière l’autre. En fait, c’est plus que la texture de sa voix ne se prêtait pas à ce genre de musique. Elle était… non pas rauque, mais un peu cassée, comme si (pardonnez la comparaison peu classe, mais je n’ai rien trouvé de mieux) Allison avait perpétuellement mal à la gorge. Ce n’est pas un son grave qui en sortait, mais vraiment juste légèrement enroué (pour ceux qui connaissent, c’est le même style de voix que celle de la copine d’Oscar dans « Gang de Requins »… Et pas de commentaires sur mes références !!). C’est donc avec cette voix cassée qu’Allison rit un peu, contrastant avec les pleurs de son amie. En caressant toujours les cheveux de Jude d’un geste maternel, elle s’excusa :

Désolée, je ne suis pas aussi douée que Tom ! Promis, je ne recommencerai pas…

Elle ponctua sa phrase par un deuxième baiser tendre sur les mèches brunes de son amie.
Vous savez quoi ? Pour la première fois depuis bien longtemps, Allison Carter, bien que serrant contre elle une « sœur » brisée, se sentait bien. Ce fut comme si tout à coup elle entendait à nouveau les oiseaux chanter. Les cris insouciants des enfants et les rires de leurs mères ne lui paraissaient soudain plus surjoués, comme fabriqués de toutes pièces. Elle était vivante, en terrain connu, pas seule pour un sou, et elle tenait dans ses bras son premier plus grand trésor.
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Jude Summer
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MessageSujet: Re: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeSam 20 Oct - 21:45

Impossible de s’arrêter. Elle en était arrivée à ce point, où on a tellement pleuré, avec tellement de souffrance que l’on continue, encore et encore, sans parvenir à stopper ses larmes. On pleurait alors juste parce qu’on ne voyait plus comment se couper, refermer es vannes et sourire à nouveau. Ou alors on pleurait pour oublier que, quand on se serait arrêté, il faudrait affronter de nouveau ce pourquoi la rivière de la tristesse avait franchi le barrage de nos yeux. Ou bien on était tellement meurtri d’avoir vidé son sac et ses émotions à grandes eaux que l’on en pleurait encore et toujours plus, de découragement, d’abattement et de désespoir. Toutes ces possibilités menaient au même résultat : des pleurs qu’il était définitivement impossible d’endiguer, ou même juste de calmer. Et cet état de malaise qui transperce la poitrine de part en part, vous étouffant et vous faisant hoqueter. Et bien Jude était exactement comme décrit précédemment, et ce, pour les trois causes énoncées un peu plus haut conjuguées avec plus ou moins de force. Non, elle n’arrivait pas à s’arrêter, le bouton « larmes » avait été enclenché et elle avait perdu le mode d’emploi, et donc la position et l’utilisation du bouton « sourire ». ou au moins « expression indéchiffrable ». Non, elle ne voulait pas repenser à tout ce pourquoi elle pleurait, et elle ne voulait pas avoir à l’affronter de nouveau. Du moins pas maintenant. Car s’il y avait une chose qu’on ne pouvait enlever à Jude, c’était sa ténacité et son incapacité totale à baisser les bras. C’était une battante, une fonceuse, elle n’abandonnerait pas. Mais cet état de pleurs lui permettait en quelque sorte de faire un break. Et elle n’avait pas envie qu’il s’arrête tout de suite. Et enfin non, elle ne pouvait stopper ses larmes parce qu’elle n’en avait pas la force. Quelque chose s’était brisé en elle, et tout ce stress, toute cette pression, tous ces faux-semblants s’étaient fait la malle. Elle se sentait fragile, vulnérable et complètement dépassée par la situation. Elle avait perdu sa superbe, sa façade, son punch. Ou plutôt les avait-elle mis de côté temporairement. Juste ce moment. Juste ces quelques minutes. Craquer un peu. Un bon coup.

Cela faisait un bon bout de temps qu’elle ne s’était pas laissée aller comme ça. Depuis en fait qu’elle avait décidé de retourner à Cleveland. De tout plaquer. Et de les emmener avec elle. Bien sûr, s’ils n’avaient vraiment pas voulu, elle serait venue seule. Mais ce n’était pas le sujet. Elle n’avait pas versé une seule larme depuis cette prise de conscience de conscience. Ça allait faire quoi ? Trois semaines ? Un mois ? Oh, ça paraît étrange dit comme ça, trouver bizarre voire un exploit que quelqu’un passe autant de temps sans pleurer. Mais on parlait de Jude Kayley Summer, d’un vécu où il y avait de quoi pleurer tous les jours, même si cela faisait bientôt un an. Et on parlait d’un mois intense. Un mois où elle avait dû relancer le sujet « Emma », sujet évité autant que possible pour « continuer à avancer ». ç’avait été épique. La violence et les insultes de Kyle. Le désarroi et les larmes de Tom. Le silence et les sanglots d’Allison. Et elle, au milieu de tout ça, qui venait de dégoupiller cette bombe à retardement e qui regardait, et qui se battait bec et ongles pour qu’elle exploser, stoïque face à la douleur et à l’adversité. Pas une larme. De la colère à l’état pur seulement. Il avait fallu se bagarrer, argumenter, menacer, faire du chantage, batailler des heures entières, essuyer des insultes… mais elle avait tenu bon. Elle avait affronté le directeur de leur établissement pour un transfert de dossier sur l’université de Cleveland, avait supporté sa sollicitude, ses questions, sans la moindre larme. Et elle avait dit au revoir à Nate. Adieu sans doute. Un mec comme lui ne devait pas rester seul très longtemps. En voulant bien sûr dire par là non pas que c’était un coureur, mais qu’il y aurait toujours une fille pour lui tomber dessus, et ce dans tous les sens du terme. Il avait aussi fallu dire au revoir à son parrain. Lui expliquer. Lui assurer que tout irait bien. La rassurer par une volonté d’acier à toute épreuve. Et évidemment, tout ceci sans pleurer. Et enfin, il avait fallu dire au revoir aux patients du central Hospital de Parma. Leur dire qu’elle penserait fort à eux. Que oui, elle reviendrait les voir. Et un jeu d’échecs flambant neuf pour Mrs Webster, un nœud papillon pour Mr Hostbard (« Je le mettrai à notre mariage, n’est-ce pas ? » « Bien sûr… » […] « Jude, j’ai quelque chose à vous demander… voulez-vous être ma femme ? » « Avec joie Monsieur Hostbard » * dix fois aujourd’hui * ), une peluche pour la petite Isabel… mais tout ça sans pleurer. Même en se disant qu’elle ne jouerait sans doute plus jamais aux échecs avec Mrs Webster, que le vieux Mr Hostbard ne la demanderait plus en mariage vingt fois par jour, qu’elle ne raconterait plus d’histoires sorties droit de son imagination à Isabel, qu’elle ne pourrait plus engueuler son parrain tous les jeudis soirs en allant chez lui parce qu’il regardait encore le foot en buvant de la bière, qu’elle ne pourrait plus ébouriffer les cheveux de Nate quand il venait de gagner un match de lacrosse avant de l’embrasser … Elle n’avait pas pleuré. Même en se disant que si elle n’avait rien dit, jamais ils n’auraient bougé, qu’ils auraient fini leur vie tranquillement, Kyle et elle avocats rivaux dans les cours, et amis à l’extérieur, Tom et Allison juges sages et impartiaux. Elle, sans doute fiancée puis mariée avec Nate. Mais elle n’avait pas versé une larme. Parce que sinon, si elle avait écouté tout ça, et qu’elle s’était abandonnée à ses sentiments, jamais elle n’aurait eu la force, le courage d’aller au bout. S’interdire de pleurer pour ne pas flancher. Dur ? Stupide ? Non, humain. Alors elle avait bien le droit de relâcher la pression. Et de ne pas s’arrêter. Personne ne lui en voudrait, si ?

Personne ? Même pas Allison dans les bras de qui elle venait de se réfugier ? Allison dont elle avait été le soutien pendant cette longue année. Les rôles venaient d’être inversés, et c’était plus que bizarre. Et elle s’en voulait. Elle n’aurait jamais dû la voir ainsi. Elle aurait dû continuer à penser qu’elle pouvait s’appuyer sur elle en toutes circonstances, parce que elle, elle allait bien, elle était forte et que rien, non rien ne pouvait la faire flancher. Jude aurait tellement aimé lui montrer qu’elle pouvait toujours s’en remettre à elle quand ça n’allait pas. Mais, plus que tout, en fin de compte, elle aurait voulu réellement être tout ça. Et non seulement elle ne l’était pas, mais en plus All’ ne pourrait plus jamais croire qu’elle l’était. et c’était bien ça, son drame. Qu’en fin de compte, elle voie ce qui se passait réellement au fond d’elle. Elle aurait dû pouvoir lui offrir encore cette image de la grande sœur sans faille, affrontant la vie sans jamais baisser les bras, et en qui elle pouvait avoir une confiance aveugle. Mais là, non seulement elle ne le pouvait plus, mais en plus elle montrait à son amie qu’elle lui avait menti pendant tout ce temps. le mensonge est une chose horrible. Surtout entre amis. Surtout lorsqu’il est de taille. Surtout quand il dure longtemps. Et surtout quand il est découvert par hasard, sans que le menteur l’air avoué lui-même. Et bien là, en l’occurrence, elle réunissait toutes les conditions du mensonge impardonnable : elle avait menti à l’une de ses meilleures amies, en plus sur quelque chose d’extrêmement important, à savoir ses sentiments et ses états d’âme et pendant bientôt un an. Et All’ ne l’avait appris que par hasard. Comment vouliez-vous qu’après tout ça, elle se sente bien ? Et comment voulez-vous qu’avec tout ça, Allison parvienne à lui pardonner ? Et pourtant…


Je ne vois pas ce que tu veux te faire pardonner, ma chérie, mais quoi que tu aies pu faire de mal, ça devait être pour une bonne raison, ou involontaire. Tu es toute pardonnée, mon ange …

Un nouveau sanglot douloureux se bloqua dans sa gorge, et ce furent ses larmes qui redoublèrent d’intensité, noyant complètement ses grands yeux. Mais puisque ceux-ci étaient fermés et son visage enfoui dans le cou de la jeune femme, ce fut plutôt le pull de celle-ci qui fut inondé. Elle n’avait pas compris. Mais pourtant, c’était clair non ? Bon, d’accord, deux mots séparés par un sanglot et le tout se perdant dans un océan de pleurs, il était vrai que l’on pouvait nettement faire plus clair. Mais la nature même du problème était justement qu’elle pleurait. Juste ça aurait pu lui suffire pour comprendre ce qu’elle voulait se faire pardonner. Ou bien avait-elle compris. Non, elle le lui avait dit. Mais elle lui pardonnait quand même. Elle lui pardonnait son mensonge ? Elle lui pardonnait de l’avoir bercée d’illusions pendant un an ? De lui avoir fait croire qu’elle était ce qu’elle n’était pas et ne serait sans doute jamais ? Non, pas comme ça, pas dit comme ça. « Ce devait être pour une bonne cause ou involontaire. ». Involontaire certainement pas. Tout avait été méticuleusement calculé, préparé, exécuté. Il n’y avait rien d’inconscient à cela, le hasard y était également totalement étranger. Alors il restait comme excuse la bonne cause… Oui, excellente même. La protection d’Allison. Une noble cause. Mais pour quel résultat ? C’aurait été une bonne chose si All’ n’avait jamais découvert la vérité. Là, non, ce n’était plus une idée si géniale dans l’esprit de Jude. Ça n’avait fait que retarder le moment fatidique de la prise de conscience. Et puis, il fallait bien dire ce qui était, Miss Summer était un être humain, et son comportement avait sans aucun doute été également influencé par un sentiment peu glorieux, un péché capital que l’on nomme orgueil. Le rapport ? Il est très simple. Avoir ce statut de « Super Jude » auprès d’Allison l’arrangeait bien. Elle se sentait forte quand elle jouait ce rôle. Et elle aimait tellement l’image que lui renvoyaient les yeux de son amie : cette fille, fière et droite, comme elle aurait voulu l’être réellement… Alors non, en fin de compte, son intention n’était pas si blanche que ça, peut-être ne méritait-elle pas ce pardon. Il fallait qu’elle lui dise, qu’elle lui explique. Mais pour cela, elle devait d’abord s’arrêter de pleurer. Ce qui était plus facile à dire qu’à faire…

Hey Jude

Trois notes. Trois syllabes. Deux mots. Un long frisson lui parcourut l’échine. Ses paupières se crispèrent un peu plus, et ses bras se refermèrent encore sur All’. Parce que c’était la chanson. Sa chanson.

don’t be afraid.. take a sad song, and make it better…

Une ébauche de sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme, comme les rayons du soleil traversant le rideau de pluie de ses larmes, embelli par l’arc-en ciel chatoyant qu’était cette chanson. S’appelant Jude, il était évident qu’elle n’avait pas échappé à ce fameux tube des scarabées. Sa mère le lui chantait quand elle était petite, soit pour l’endormir, soit pour la rassurer quand elle faisait un cauchemar. Son père la chantait souvent, en mer, alors qu’elle riait, cheveux au vent et embruns volant autour d’elle. Nate la lui avait chanté, à ce karaoké débile de la soirée stupide d’accueil des nouveaux étudiants. C’était comme ça que tout avait commencé. Emma aussi adorait la lui chanter. Sauf qu’avec la rouquin, les paroles perdaient souvent leur sens originel pour une voie … autre, dirons-nous. Kyle la mettait parfois dans la voiture. Mais il y avait quelqu’un qui la lui chantait souvent, sans aucun canard, d’une voix sublime et avec les bonnes paroles, c’était …

Désolée, je ne suis pas aussi douée que Tom… Promis, je ne recommencerai pas…

… Tom, évidemment. Tom, voix d’ange, tête d’ange, cœur d’ange, âme d’ange. Leur ange gardien personnel en quelque sorte. Tom … Oui, il lui chantait souvent cette chanson, la serrant doucement contre lui alors qu’elle laissait couler les larmes qu’elle ne versait pas devant Allison. Il était toujours calme, et tellement patient … Et de la patience, il en avait grand besoin. Surtout quand Jude avait du mal à arrêter de pleurer. Mais il parvenait toujours à la calmer. Et il finissait toujours en lui rechantant quelques paroles bien précises : « Remember to let her into your heart ». N’oublie pas de la laisser entrer dans ton cœur. Il parlait évidemment de leur blonde amie. Il n’était pas tout à fait d’accord avec la façon de faire qu’avait choisi Jude, mais il lui accordait son soutient inconditionnel. Un ami, un vrai. Qui serait très heureux quand il apprendrait ce qui venait de se passer. Il la féliciterait sans doute même. Même si féliciter quelqu’un d’avoir pleuré toutes les larmes de son corps devant une autre personne peut sembler, hors contexte, insensé et stupide. Hors contexte.

Et, doucement, au départ sans s’en rendre compte, Jude commença à se calmer. Ses sanglots s’espacèrent peu à peu, et ses larmes diminuèrent petit à petit. Lentement, mais sûrement, elle reprenait le contrôle d’elle-même. Ses mains se décrispèrent, les battements de son cœur ralentirent leur course effrénée et sa respiration redevint plus régulière. Et, quelques secondes ? Minutes ? après… elle ne pleurait plus. Cette chanson avait un effet incroyable sur elle. Par abus de langage, elle aurait même pu dire que c’était carrément magique. La mélodie l’apaisait, les paroles s’ancraient lentement en elle et la peine, la douleur, le désespoir étaient effacés du même coup. Et c’était fini. Elle se détacha en douceur de l’étreinte de son samie, et se posa en face d’elle, assise sur ses genoux. Ses mains essuyèrent les quelques retardataires qui traînaient encore sur ses joues voir au coin de ses yeux, et replacèrent ses mèches de cheveux derrière ses oreilles (sans grand succès, puisque les deux retombèrent immédiatement devant son visage). Puis, enfin seulement, elle leva son regard pour croiser celui d’Allsion. Son cœur se serra douloureusement. Il s’en était fallu de peu qu’elle ne se remette à pleurer. Mais elle ne devait pas, elle ne pouvait pas, c’était fini maintenant, il fallait qu’elle lui explique … tout. Et, prenant sou courage et sa voix cassée par les sanglots à deux mains, c’est ce qu’elle fit :


Pardonne-moi … de ne pas avoir été assez forte pour te protéger jusqu’au bout. J’aurais tellement voulu que tu puisses te reposer sur moi en toutes circonstances, sans avoir à te dire : « mais peut-être vais-je l’embêter, peut-être que c’est elle qui aurait besoin d’aide… Et pardonne-moi pour ça aussi. D’avoir … osé croire que j’y arriverais. Et de t’avoir menti … pendant tout ce temps. t’avoir caché … ce que je ressentais vraiment. Mais je voulais …

Ravalant un sanglot qui pointait le bout de son nez et levant les yeux l’espace de quelques instants pour ne pas que les larmes recommencent à couler, elle continua :

… je voulais juste te protéger. Que tu te sentes épaulée et … en sécurité …

Elle avala difficilement sa salive, puis dirigea son regard vers les yeux d’All’.

Je suis désolée …

Dans ce dernier effort, sa voix se brisa. Mais au moins, elle l’avait dit.
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Allison
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MessageSujet: Re: Broken Wings & Fallen Angels [PV]   Broken Wings & Fallen Angels [PV] Icon_minitimeSam 27 Oct - 20:13

Scotchée. Allison Carter était scotchée. Scotchée par cette... ce... Elle n'arrivait même pas à mettre réellement de mots sur cet enchevêtrement de... sentiments... d'idées... Jude était désolée. Désolée. Désolée. Elle n'était pas triste, elle était désolée. Désolée de s'être cachée, enfin... d'avoir caché ses pleurs aux yeux d'Allison. De lui avoir fait croire qu'elle était solide comme le roc. De lui avoir menti par ommission en quelque sorte. Mais... Enfin... comment dire? Allison était un peu... vexée. Oui, c'est cela, vexée. Vexée d'avoir été prise pour une sorte de bébé en gros. La protéger! C'était absurde! La protéger de quoi? De la douleur? De la souffrance que l'on ressent quand on vous arrache le coeur?? Mais Allison l'avait ressentie de toutes manières! Ce n'est pas pour rien qu'elle avait complètement pété les plombs lorsqu'on l'avait mise au courant pour Emma! Ce n'est pas pour rien qu'elle avait hurlé comme une histérique, qu'elle avait tout envoyé valdinguer! Ce n'est pas pour rien qu'elle s'était tue deux jours durant après cela, et qu'elle n'avait rien dit non plus depuis le retour à Cleveland. Désolée, Jude, mais si c'est de ça que tu voulais me protéger, tu es arrivée après la bataille. Tu t'es fatiguée pour rien. La douleur n'attend pas sagement qu'on vienne la combattre, elle vous détruit directement, sans patience, avec délectation. Elle regarde les nerfs lâcher un à un, les uns... après... les autres... Elle s'amuse tout de suite à voir le spectacle des coeurs qui se fendent, se blessent et ne cicatrisent jamais vraiment. Elle se plaît à vous mettre à terre dès qu'elle peut. Après... certains y survivent, d'autres pas. Eux, Tom, Kyle, Jude et Allison, eux ils avaient survécu, tant bien que mal. Aucun pourtant n'avait été épargné, chacun avait eu sa part de souffrance. Comme quoi vouloir protéger Allison de la douleur, c'était imiter Don Quichotte, se battre contre des moulins. L'inutilité totale. Dans cette épreuve, personne ne pouvait protéger personne. Chacun pouvait juste essayer d'alléger un peu le poids du vide en... oubliant... en ignorant. En faisant comme si rien ne s'était passé.

"Pardonne-moi... de n'avoir pas été assez forte pour te protéger jusqu'au bout.". Pff... mais... Jude, enfin... Aterris un peu, bon sang... Jusqu'au bout de quoi?? La perte d'un être cher est quelque chose qui vous hante toute votre vie. Tu aurais fait quoi? Continuer à me "protéger" jusqu'à ce que je meurs à mon tour? Jusqu'à ce que toi tu y passes? C'est ridicule... Tu n'es pas une surfemme, il faut te rendre à l'évidence, alors protège-toi toi-même d'abord, blinde-toi contre la douleur, sauve-toi d'abord, et après vois les autres. Il existe certaines situations où il faut savoir s'occuper d'abord de soi, et seulement après des autres.

"J'aurais tellement voulu que tu puisses te reposer sur moi en toutes circonstances.". Allison ne se sentit, à ces mots, que plus heureuse (et fière) de ne plus avoir de béquilles à présent. La perspective d'être un poids, une préoccupation en plus pour les autres ne l'enchantait guère, et elle dut se raisonner pour ne pas se sentir coupable et encore plus vexée qu'elle ne l'était déjà. Jude avait agi ainsi dans le seul but de... la protéger... Pour son bien quoi. Même si Allison se refusait à admettre qu'elle pouvait être une plante fragile, une construction en sucre, un château de cartes en plein courant d'air. Non... elle ne pouvait pas être comme ça... Elle savait se protéger. Des autres, de leurs réflexions, de leurs coups. Elle savait se blinder contre tout ça, elle avait appris à sa manière pendant son enfance, seule. En autodidacte. Il suffisait de d'abord faire semblant de ne pas avoir entendu ce qui s'était dit, pour ne pas envenimer les choses, puis de se convaincre au final que rien n'avait été dit. On appelle ça la mémoire sélective. Une petite notion bien utile... C'était comme pour un ordinateur. Il suffisait de cliquer sur le fichier "réflexion dangereuse", de faire "supprimer", et voilà! Le tour était joué! Et la place qui s'était libérée pouvait servir à enregistrer des choses bien plus utiles. Les cours par exemple. Les rendez-vous chez le médecin. Les informations sur les vampires. Les poltergeists. Les démons. Surtout depuis que les lumières vacillaient en leur présence, depuis cette soirée improvisée chez Kyle... Pour être sûre... Mais bon, bref, le sujet n'était pas là.

"... osé croire que j'y arriverai.". Ca... c'est sûr. L'espoir fait vivre comme on dit. Amère, Allison? ... Juste un peu. Un bébé, c'est vraiment l'image d'elle que lui renvoyaient, à cet instant précis, les paroles de Jude. Comme un miroir qui ne reflèterait que les mauvais côtés...

"Et de t'avoir menti... pendant tout ce temps.". Juste un an. C'est vrai que ça paraît long un an, mais en y réfléchissant, en se penchant sur la question, un an... Un an sur environ quatre-vingt-dix ans de toute une vie... ce n'est pas si énorme que ça finalement...

"Je voulais juste te protéger.". Allison tressaillit. Ah, chut avec ça! Depuis dix minutes, elle ne supportait plus de l'entendre. Au mot "protéger", la jeune femme voyait la rose dans La Belle et la Bête. Fragile et sous verre. Et cette image la mettait mal-à-l'aise. Très mal-à-l'aise. Mot de Jude après mot de Jude, Allison Carter avait l'impression que tout ce qu'on lui avait montré, ou plutôt laissé voir pendant un an, était factice. Faux. Hypocrite. A part les disputes Jude-Kyle. Ca, c'était bien réel. Mais, le pire dans tout ça, c'était la pointe de doute qui grandissait lentement en elle. Ben oui, parce que... si Jude lui avait caché ses pleurs, si elle lui avait "menti pendant tout ce temps", combien d'autres choses ses amis faisaient-ils disparaître de sa vue? ... Combien d'autres sentiments, émotions ou autres affaires du même style restaient derrière la porte quand Jude entrait dans la même pièce qu'Allison? Que restait-il sur le paillasson du motel? Mon Dieu... comme le doute est une impression affreuse... Cette terrible sensation qui figea les traits d'Allison dans une expression indéchiffrable. Celle qui firent se taire les oiseaux à nouveau. Celle qui la fit regarder ailleurs, sans pour autant voir ce qui se posait devant ses yeux. Et dire qu'elle, elle se forçait, prenait sur elle depuis des années pour leur montrer ses sentiments. Elle qui se fabriquait d'ordinaire un masque d'indifférence l'avait laissé tomber, pour eux. Juste à cause et pour eux. "A cause" parce que ce sont eux qui étaient venus la voir et l'avaient forcée à s'ouvrir et à sortir au grand jour. "Pour eux", en remerciement et récompense de ce qu'ils avaient fait, et pour leur montrer qu'elle leur faisait confiance, au point de mettre sa vie, ses sentiments les plus profonds entre leurs mains. Après, ils pouvaient en faire ce qu'ils voulaient, comme tout divulguer à tout le monde. Ce n'était plus de son ressort. Voilà ce qui semblait se fendiller en Allison Carter. La confiance qu'elle avait mise en ses amis.

Déjà elle voulait partir, se retrouver seule, mais, comme par réflexe, elle imagina ce qu'aurait été sa vie sans eux. Mmm... probablement serait-elle en train de travailler ses cours, dans une nouvelle chambre, dans la nouvelle maison que ses parents habitaient sûrement maintenant qu'ils avaient quitté Cleveland. Comme eux sans doute aurait-elle laissé cette ville derrière elle pour aller vers... vers... . ... . Elle ne savait même pas où ils étaient... En tout cas, à moins miracle en ces temps maudits, elle serait seule. Sûr. Or, être seule, après avoir goûté à la douce saveur de l'amitié, ce n'était finalement plus très attrayant. Allison réfléchit donc, à toute vittesse. Si elle se fermait à eux, si elle commençait à ne plus rien leur montrer, même ses silences qui, comme l'avait si bien dit Tom, indiquaient la complexité de ses pensées, elle se retrouverait seule... A reprendre son ancien train de vie. Triste. A se flinguer. Mais non. Pour une fois, Allison était attachée à quelque chose. Autant avait-elle pu quitter facilement Allentown, sans se retourner, et partir de chez elle, de chez ses parents pour Parma sans trop sourciller, autant se séparer de ses amis... impensable. Allison se rendait compte de combien les trois jeunes pouvaient compter pour elle. Elle vivait en permanence avec eux: elle se réveillait dans la même pièce que Jude, mangeait en compagnie de cette même jeune femme et des garçons, passait sa journée à côtoyer les trois étudiants, pas une minute ne passait sans qu'ils soient présents ou dans ses pensées, ou à ses côtés, et même quand elle ne pouvait les voir, le lien qui les unissait n'était pas brisé, téléphones portables obligent. Elle pouvait les appeler à tout moment. Oui... plus que sa ville natale ou sa famille, ses véritables racines étaient Jude, Emma, Kyle et Tom. Ces quatre jeunes l'avaient ouverte au monde, ils lui avaient montré que tous les Hommes n'étaient pas forcément à craindre. Ils lui avaient fait une place à côté d'eux, ils lui avaient troouvaient la place qu'elle pensait ne pas avoir. La... mort... d'Emma... Coupez-vous un bras, une jambe, la douleur n'est rien à côté. Allison avait eu du mal à réaliser qu'elle avait été capable de se "relever" après cela, alors à l'idée de se séparer des trois qui restaient, de ses trois derniers "bras et jambes"...

Allison, qui avait gardé un visage impassible pendant le discours de Jude, se mit à pleurer. Doucement. Larme après larme. Sans faire de bruit. Elle regarda ailleurs. Les arbres. La jeune femme avec la poussette. Cette dame d'un âge certain lisant calmement son livre, assise sur un banc. D'un revers de manche, elle essuya l'eau qui glissait lentement sur ses joues. Elle n'était pas secouée de spasmes, ou même de sanglots. C'était comme si elle n'avait pas changé l'expression de son visage, et que l'eau salée débordait de ses yeux. Qu'exprimaient ces larmes? Bonne question? De l'amertume d'un côté, je ne pense pas avoir besoin de me reprononcer là-dessus. De la honte avec un peu de colère, dirigée vers les autres et vers elle-même, de l'autre côté. Pourquoi de la honte et de la colère? C'est simple. La colère pour n'avoir pas remarqué qu'on lui cachait quelque chose et justement parce qu'on lui avait caché quelque chose, et la honte d'avoir été une charge, un souci en plus. Et puis au milieu surgissait un peu de peur. En plus de la peur constante que l'on ressentait habituellement en se promenant dans les rues de Cleveland, Allison réalisa qu'elle était effrayée par l'idée même de se retrouver seule, sans Jude et les garçons pour l'aider. Alors, certes Jude lui avait "menti par ommission" pendant un an, mais... Al', entre quelques larmes, prit le temps de réfléchir. Ses amis lui avaient plusieurs fois prouvé leur amitié. Jude et Allison ne faisaient que peu de choses séparément. Sans eux...

Elle lui déballa tout. Allison Carter raconta, depuis le début, en vrac, dans n'importe quel ordre, tel que ses idées lui revenaient, ce qu'elle avait bien pu penser pendant ces quelques minutes de silence, c'est-à-dire tout ce que vous lisez depuis le début de ce post. Elle ne s'arrêtait que pour respirer. Sa voix cassée s'envolait parmi les arbres, son calme se répandant dans les airs. Elle ne tremblait pas, ne pleurait plus. Ce "sans eux" avait fini de la persuader. Elle resterait avec eux, s'ils le voulaient bien. Elle avait pris le parti de leur faire confiance. Surtout à elle. A nouveau. Une seconde chance. Elle avait tant de fois refusé de se mêler aux autres; ils lui avaient bien donné, à elle, une seconde chance. Et pas qu'une seconde d'ailleurs... Plutôt une dizième, une vingtième, une trentième... Et Jude... Tout ce qu'elle avait fait pendant un an, ce n'était que pour son bien. Elle n'avait pas pensé à mal. Elle ne méritait pas qu'Allison l'abandonne. On ne sépare pas impunément deux doigts d'une même main.
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