In the Name of the Father, the Son and the Holy Shit, Amen.

Plusieurs jours s’étaient écroulés après qu’il était entré par effraction au commissariat pour dérober le dossier d’October Tessa. Comme il s’en doutait, la case suicide était cochée, le rapport d’autopsie manquait et la minceur du dossier tout entier était comparable à celle du papier toilette.
Les ombres de la nuit gagnaient lentement le Wayssidy’s et le dernier client sortit, tournant l’affiche CLOSED comme Jamie lui avait poliment demandé. Depuis quelques temps il n’était pas seulement préoccupé par Cassidy mais également par Kay. Elle semblait de plus en plus mal à l’aise dans cette ville mais après tout, tout le monde l’était. Lentement Jamie prit Lily dans ses bras qui était assise depuis une bonne heure dans sa chaise haute. Il n’aimait pas l’idée de la mettre devant la télé, ce n’est pas qu’il voulait constamment l’avoir dans son champ de vision mais quelqu’un lui avait un jour dit que la télé était mauvaise pour les enfants. Le tabac aussi mais Lily n’allait certainement pas crever d’un cancer du poumon. Ses blessures guérissaient toute seule et Jamie se rappela la première foi qu’il vit une piqûre de moustique qu’elle avait gratté avec force régénérer sous ses yeux. Un frisson parcourut son corps alors qu’il s’assit sur un des fauteuils du restaurant, posant la petite fille contre son torse le café sur la table et les pensées dans la tète.
C’était un rituel que l’homme avait prit depuis qu’il était retourné à Cleveland. Chaque soir, après la fermeture du Wayssidy’s, s’il n’y avait pas de Charlie à faire rigoler ou de thé à préparer pour Kay, il s’asseyait juste avec Lily dans ses bras et laissait sa pensée vagabonder à travers le temps.
Charlie venait de mois en mois souvent et elle recommença à se renfermer en sa présence. Kay était sur le point de partir au Japon et il avait l’impression qu’il ne restera que lui dans quelques temps. Les images de la nuit des explosions commencrent à défiler dans sa mémoire. C’était lui qui eut l’idée d’aller à la cathédrale alors qu’ils marchaient comme des idiots dans la ville à la recherche de quelque chose, un truc, un signe qui pourrait sauver le monde. Ils avait un peu raté leur mission mais peu importe, il n’était pas partent depuis le début.
A travers les cris il crut combrendre que les parents de Lily étaient morts ; tant mieux. Mais il y avat toujours cette chose qui l’obsédait et à la quelle il avait peur de penser…
Erin Cooper.
Elle était mêlé à toute cette histoire et il avait du mal à croire que ce n’était qu’une banale coïncidence d’ailleurs il en eut la confirmation lorsqu’il retourna à Londres.
- Lily. Tu imagines que ma propre patronne, celle que j’ai baisé pendant dix ans sans rien demander, et y a que moi qui sache à quel point elle est laide, m’a envoyé ici sachant très bien que j’allais mourir ?
- Paaaa…
- EXACTEMENT. Elle ne se doutait pas que j’allais survivre, grâce à ton papa Cassy !
- Papa.
- Oui, bon on dira que c’est plutôt ta maman. Mais tout de même, j’avais du mal à croire qu’elle ait voulu me tuer de façon si indirecte…
- Mamaaa…

Jamie soupira. Erin Cooper était morte, les deux hommes avec elle aussi, dû moins un c’était certain. Le vampire très effrayant et moche aussi, Charlie n’allait pas tarder… (que c’est méchant) Kay s’en allait, Cassidy a rendu l’âme.
- Au final il ne restera plus que toi et moi Lil’. Enfin si je ne meurs pas. Je me demande si on se disputera concernant les garçons… imagines… « T’es pas mon père, si j’ai envie de sortir avec un incube je vais le faire, de toute manière il est pas puissant ! »…L’horreur.

Il secoua la tête alors que l’image du prêtre dans la cathédrale lui vint à l’esprit.
- Tiens-lui aussi…

Jamie ferma les yeux et soupira encore une foi. Il s’ennuyait alors que Lil’ trouvait marrant de lui arracher les faux boutons de son pull.

Je regarde l’adresse griffonnée sur un bout de papier. A priori, c’est par là. Même si j’avoue que j’ai un peu de mal à concevoir qu’un ‘café’ puisse se trouver dans une rue comme ça. Enfin bref. Charlie écrit tellement mal que je me demande un instant si j’ai bien lu. Je rapproche le papier de mes yeux mais ça ne change pas grand chose. Il fait nuit alors je ne risque pas de mieux lire ce qu’il y a marqué. Je laisse échapper un soupir. J’aurais vraiment mieux d’emmener Charlie avec moi au lieu de la laisser pioncer. Je marche encore un peu. Je suis dans la partie reconstruite de la ville. Je connais le nom de la rue, j’y passais souvent. Mais tout a complètement changé. Heureusement que j’ai un bon sens de l’orientation…

Je ne sais pas pourquoi mais tout semble différent. Enfin plus que ça ne l’est déjà avec tous ces bâtiments neufs. Je suis devant une enseigne lumineuse. Wayssidy’s. Je suis arrivé. Je ne me demande même pas où Wayne a trouvé un nom pareil. Il a visiblement du mal à se remettre de la mort de Cassidy. J’avais espéré qu’ils s’en étaient tous sortis, mais Charlie m’a avoué que Cassidy avait été tué. Je me sens responsable, peut être que je n’aurais rien dû leur dire, seulement leur conseiller de quitter la ville pendant qu’ils le pouvaient encore. J’ai l’impression que ceux qui ne sont pas partis dans les heures qui ont suivi les explosions ont à présent une sorte de lien fort et invisible avec la ville. Un lien quasi vital qui les empêche de partir loin ou longtemps. Je suis bien placé pour le savoir. Je suis parti, pensant que je trouverais du réconfort loin de Cleveland. Je ne me sens mieux que depuis que j’y suis revenu. Paradoxal quand on sait que c’est l’horreur de toutes ces morts, tout ce massacre, toute cette destruction qui m’avaient poussé à partir.

Maintenant que je suis devant la porte, j’hésite à entrer. Déjà parce qu’il y a la pancarte ‘Closed’, malgré la lumière qui filtre dans une pièce à l’arrière de la boutique. Et puis, est ce qu’il va être content de me voir ? J’ai quelques doutes, j’espère qu’il ne va pas faire comme Charlie… Je secoue la tête avant de tourner la poignée. Même pas verrouillé. J’entre sans bruit, reconnaissant la voix de Wayne. Qui parle à quelqu’un. Je fronce les sourcils en entendant un bébé gazouiller. Je m’avance, restant un instant sur le pas de la porte. Wayne me fixe, un peu surpris. Moi, je suis complètement surpris de le voir avec une petite fille. LA petite fille. L’enfant tourne la tête vers moi, me fixant avec d’immenses yeux bleus que je connais. Ceux de son père, le lycan qui voulait tant sauver la femme qu’il aimait et l’enfant qu’elle portait. Je pense soudain à la prophétie. J’avais espéré que ça n’arriverait pas, que le bébé de Seth et Lauren serait mort. Mais non, leur enfant est bien en vie, tout comme la fille de Meg et Sam, et dans quelques années, il y aura une nouvelle apocalypse, bien pire que tout ce que nous avons déjà vu.

« J’ai besoin d’un bon verre de bourbon. » lâchai je en guise de bonjour avant de me laisser lourdement tomber sur une chaise.

Jamie haussa un sourcil comme pour dire que non, il n’était rien d’autre que surpris, et que non, il ne serra pas Lil’ un peu plus. L’homme était louche, c’était le moins qu’on pouvait dire. Mais débarquer comme ça, sans aucune gêne, en demandant une boisson étrange le rendait plus normale aux yeux de Jamie. Devait-il le reconnaître et le saluer comme un vieil ami ou alors lui jeter sa tasse de thé brûlant dans les yeux qui, malgré la couche de noirceur qui brillait lentement, semblaient inoffensifs. Deux lucioles déchus, un peu de lacement dans son regard, comme tous les autres d’ailleurs. Peut être un eu plus de vécu dans les plissures de ses yeux qui avaient causé de vilaines rides.
Quelques secondes s’écroulèrent pendant les quels Jamie procéda lentement et avec méthode, comme pour un rituel. Il se leva avec douceur, posa Lil’ dans le fauteuil et la couvrit d’une couverture rose, pour enfin retourner le meuble affin que son hôte ne l’ait plus dans son champ de vision. C’était fait avec tant de naturel qu’on n’aurait pas pu soupçonner la moindre méfiance de sa part.
Il se retourna enfin vers l’étranger et posa un regard distant sans pour autant être froid. Il n’était pas un démon, il pouvait le sentire, et son intuition de se serait trompé qu’avec Cassidy. Il n’avait pas l’air d’être un sorcier, du moins pas un de ceux effrayés par ses pouvoirs, ni un de ceux les maîtrisant parfaitement. Peut-être se trompait-il mais l’homme n’avait rien d’un chasseur. Ou alors il était nouveau dans ce domaine…
Lentement, à travers le silence et l’examen minutieuse, Jamie se confronta à une vérité pour la moins désagréable.

Cet homme, qui avait deux fois sa taille, des cheveux blonds, une allure de guerrier romain sculpté dans le marbre, semblait cependant lui ressembler. Lui, avec sa taille de shtrouphf et la carrure d’une tomate en décomposition…

- « Rupture de Stock »

Le même teint morbide sans pour autant tomber dans le désespoir, il avait la même douce haine dans ses yeux. Une haine sans direction particulière. Il semblait lui aussi, chercher un objet sur le quel déverser sa vengeance.

- « Mais, tu sais, si j’avais été quelqu’un de dangereux et irresponsable, ce que je ne suis bien évidemment pas, j’aurais pu te tirer dessus avec une arme illégalement achetée… »

Jamie s’avança vers l’homme, la méfiance dans l’œil et le flair de l’attaque dans la narine poilue (dsl).
- « Le verre, à moitié plein ou à moitié vide ? »
Question débile qu’il avait l’habitude de poser aux clients s’y croyant un eu trop. Normalement, les gens rigolaient à cette blague qui n’avait rien de drôle quand on s’y attardait un peu.
Il resta planté devant le gladiateur devenu des temps antiques, se disant que son air lui disait quelque chose… mais impossible de s’en souvenir.

{désolée ma rép est profondément nulle ><}

Génial. S’il y a bien quelqu’un ici qui peut avoir le meilleur tord-boyau du monde, c’est lui. Et il m’annonce froidement qu’il n’a rien. Je vais mourir. Je sais que la fille de Sam est vivante, et maintenant que je constate que celle de Seth l’est aussi, la seule à laquelle je pense est : le pire reste encore à venir. Si en plus Wayne se met en tête de me faire payer pour mes pêchés passés, présents et à venir… La haine dans ses yeux me laisse de marbre. Heureusement qu’il n’a pas d’arme en effet. J’ai jamais franchement apprécié ça de toute façon. Je le laisse approcher, reculant légèrement pour éviter que nos visages ne soient trop proches.

« Totalement plein. »

Je réalise soudain. Il ne me reconnaît pas. J’aurais peut être dû me raser et me coiffer un peu. Et puis il doit toujours s’attendre à me voir avec la soutane. Great… Moi qui espérais, un peu trop naïvement, ne pas avoir à encore m’expliquer, me justifier sur quelque chose qu’il n’est, en fait, pas si sûr de vouloir entendre. Je me lève, le dominant de toute ma hauteur.

« Wayne ! C’est moi ! Willi… Le père Mac Gillion. »

La façon dont il me scrute est… Je ne sais pas s’il y a un seul mot pour tout décrire. J’écarte les bras, mais visiblement, la barbe de deux mois, le cheveu hirsute, l’absence de soutane et surtout l’alcool, ça ne le met pas du tout en confiance. Et merde.

« Allons, c’est pas des blagues. J’étais prêtre, je suis un alcoolique. T’étais un mec normal, t’es devenu… Un bon père de famille. »

Je dus me retenir pour ne pas éclater de rire. Un bon père de famille. Dire que je suis à jeûn, pas le moindre gramme d’alcool dans mon sang, et je peux sortir une connerie pareille. Je passe une main dans mes cheveux, détournant le regard de Wayne. C’est à ce moment que je vois la petite. Je m’en approche, regardant la toute petite fille qui me fait de grands sourires. C’est un peu tard pour moi. Je n’aurais jamais d’enfant. De toute façon, je ne voudrais même pas de moi comme père.

Cela dit, Wayne en père, lui qui n’était à mes yeux qu’un grand gamin immature. Charlie est bien devenue une droguée. Cassidy et Kay, dieu seul sait où ils sont. Et peut être aussi Charlie et Wayne. Moi qui espérais les avoir aidés, je les ai en réalité envoyés à la mort. A quelque chose de pire en fait…

Jamie se précipita avec tactique et violence en coupant la route à l’autre, qui s’avançait un peu trop vers Lil’. Puis les paroles commencèrent à faire du sens dans sa tête. Le prêtre qui leur indiqua le lieu comme par magie, qui les envoya tout droit dans la gueule du loup…ou du vampire, peu importe, tout en restant sagement dans sa cathédrale, avec ses bonnes sœurs qui ne voulant certainement pas mourir vierges lui demandèrent des petits services. A mois que…
Jamie fronça les sourcils alors que l’autre continuait de fixer la petite. Qu’est ce qu’il voulait exactement ?
Ca aurait été un enfant étranger, un bar inconnu et il aurait eut un point de vu externe e la situation. Il aurait tout de suite deviné, c’est pour sûr. Après tout, ce qu’on appelle la psychologie n’est pas si compliqué que ça. Lorsqu’on observe un poisson en dehors de l’eau, cela s’appelle de l’observation biologique. Pourquoi observer un homme hors de l’espoir devrait s’appeler psychologie ? Ce n’est rien d’autre qu’un animal aussi transparent que les autres.
Jamie en était un aussi et la transparence de son inquiétude était effrayante. Il aurait eut un couteau qu’il aurait déjà prétendu ce débauché. Ah ! Qu’est ce qu’il était bien placé pour parler de la débauche. Après tout ce qui sortait ce cette bouche anciennement sainte n’était rien d’autre que la vérité. Crue, dure mais tellement plus agréable que les conséquences d’un vérité bienveillante que le prêtre avait prononcé il y a un an.
- « Tu devrais être le premier à savoir qu’il ne faut pas se fier aux apparences ! »
Déclara Jamie et cela sonnait tellement faux. Il n’était peut être pas bon, mais il était un père de famille. Quelque peu humilié, un peu inquiet et surtout terriblement contrarié dans son sang froid, l’ancien tueur saisit Lil’ et s’éloigna vers le bar. Il la plaça bien hors de la porté de ce qu’il décida d’appeler l’alcoolique, pour son propre ego.
- « Je suppose que ça ne sert à rien de mentir et de te demander de partir. Tu es venue ici parce que tu veux savoir. Tu n’es pas le seul. Il y a seulement trois personnes qui savent ce que j’ai et qui je suis. Cassy mais il est mort, Kay mais elle s’est cassé et Charlie. J’en déduis donc que tu l’as bien amadoué. Je ne sais pas ce que tu veux mais quoi que ce soit, je suis très cupide et je garde tout pour moi. »
Jamie fit couleur un liquide noir dans un verre fin et transparent qu’il posa au beau milieu du comptoir, avant de s’appuyer sur ses bras et de scruter l’homme.

Puis un sourire apparut lentement sur ses lèvres. Un se ses souris wayniens, fous et mesquins.
- « Le père Mac Guillon, voilà ce que tu es devenu alors, après que le gentil Dieu t’ai envoyé quelques épreuves rudes. »

Malgré cette réaction provocante et violente dans le but de protéger Lil’ et ses petits secrets, Jamie était quelque peu, même beaucoup, troublé. En ce moment, la dernière chose dont il avait besoin c’est d’un intrus inattendu venu de son court passé aux USA. Après la jeune fille Summer, voilà que d’autres vieilles et gentilles connaissances surgissent.
Il jeta un coup d’œil rapide à la porte de son apparemment, celle pour monter au premier étage et son estomac tomba dans ses talons. Ca aurait pu être le cœur, s’il en avait eut un.
Jamie n’avait vraiment pas envie que les circonstances conduisent l’alcoolique à l’étage où le salon était transformé en chambre de bataille : entre les dossiers de police qu’il avait récupéré, les plans, les armes et surtout le carnet où il répertoriait l’évolution de Lil’.

Mac Gillon était certainement venu pour elle. A quoi pensait Charlie ? Détestait-elle l’enfant au point de lui envoyer un tuer ?
Jamie soupira avant de reprendre son sourire mesquin.

{Vouala ^_^}

Okay. Ça sera pas facile de lui faire comprendre que je ne veux de mal à personne, que je veux simplement aider. Peut être qu’il reste en moi plus de prêtre que je ne le pensais. Mais je ne dois pas le montrer, si je veux qu’il veut me fasse confiance. Même si ça me semble difficile par les temps qui courent. Ils voulaient tuer ce bébé, et à présent ils la protègent. Dois je lui dire qu’elle va peut être mourir dans quelques années ? Ou devenir le pire démon que la Terre ait jamais porté, comme c’était originellement prévu ? Ne pas se fier aux apparences. Je regarde la petite fille, malgré l’homme qui s’est interposé entre nous. Comment croire qu’un bébé d’à peine plus d’un an pourrait tout dévaster sur son passage ? Aucun humain, pas même les habitants de Cleveland.

« On dit ça, mais on se fie bien plus aux apparences qu’on ne peut seulement l’imaginer.
En effet, je ne partirais pas, mais je ne suis pas venu uniquement pour savoir. En fait, maintenant que j’ai vu la petite, je sais déjà ce que j’avais besoin de vérifier par moi même. Je suis surtout venu pour que toi, tu saches. »

Je regarde cet homme amer et seul. Son seul bonheur est ce bébé qu’il était sensé tuer il y a un an. Il reste toujours entre elle et moi, mais sa méfiance disparaît peu à peu. Ce n’est plus que du protectionnisme paternel. Je m’approche de l’enfant, caressant ses cheveux en souriant. Je ne pourrais jamais la tuer, ni la fille de Meg. Je sais pourtant que l’un d’entre elles devra mourir pour que le reste de l’humanité survive. Ou que nous devrons tout changer.

« Comme je te l’ai dit, je suis venu pour que tu saches. Je ne veux rien, excepté que tu écoutes ce que j’ai à te dire. »

Par quoi pourrais je bien commencer ? Il a raison, j’ai amadoué Charlie pour savoir où était l’enfant. Et ce qu’il m’a révélé à propos de Kay et Cassidy, je le savais déjà. Vu la façon dont il en parle, il n’a visiblement plus eu de contacts avec les deux jeunes femmes depuis déjà un petit bout de temps. Ce qui ne m’étonne pas vraiment, surtout après avoir dans quel état de désespoir Charlie s’est laissée tomber. J’étouffe un soupir, m’apprêtant à lâcher ma bombe.

« Tu es sûr que tu n’as pas de bourbon ? » Il hausse vaguement les épaules, avant de prendre dans ses bras la fillette qui babille gaiement, loin de se douter de ce qui l’attend. « Pas grave… » Je prends ma flasque de whisky, en avalant une longue gorgée avant de retourner m’affaler sur ma chaise. « Pour faire bref… La prophétie a changé. Pour faire plus complet… Lily et une enfant qui est née le soir de l’Apocalypse vont se faire la guerre dans une vingtaine d’années. L’une combattra pour le Bien, l’autre pour le Mal, et il n’en restera qu’une. La prophétie ni laquelle cela sera, ni pour quel côté elle se battra. Etant donné que la prophétie a déjà changé une fois, je pense qu’on peut la faire changer une seconde fois. Et sauver ces deux enfants. »

Il me fixe, complètement éberlué. Je crois qu’il ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi gros. Moi non plus, je ne m’attendais pas à un truc de ce style quand je suis revenu à Cleveland. Je n’ai rien dit sur l’autre enfant. Je ne compte pas le faire, que ce soit maintenant ou plus tard. Parce que je l’ai mise au monde ? Il n’y a pas que ça. Mais j’avoue ne pas savoir quelles sont les autres raisons qui me poussent à protéger l’autre enfant aussi farouchement…

Jamie fit un mauvais râle semblable à ceux émis par les mauvais acteurs mécontents. Il scruta le prêtre-traître, comme il avait décidé de l’appeler, entrain de lui faire des confidences avec un air sérieux et grave. Après que William a fini, l’autre se leva d’une façon nonchalante, plaçant l’enfant dans le fauteuil, toute seule, comme s’il avait repris confiance. Mais l’ambiance un peu plus amicale tomba dans l’oubli lorsque celui-ci ricana d’une façon mesquine et se plaça devant le prêtre-traître pour lui adresser un regard moquer.
- « Est-ce là le moment où moi, ému par la confiance que tu m’accordes en me racontant ceci, suis censé livrer tous les détails de l’existence de Lil’ et même confier mes propres problèmes démoniaques ? Ensuite on pleure l’un sur l’épaule de l’autre ? Ne joue pas à ce jeu avec moi Big-Mac, ou ça va mal finir… pour tous les deux. »
Jamie tapota sur le comptoir avant de se baisser et de sortir une bouteille noire opaque qu’il porta à ses yeux avant de la poser bruyamment sur la table et de faire signe à Big-Mac de venir se servir de son bourbon à la con.
- « Est-ce que ta prophétie dit aussi qu’un vampire tué par la queue de Dieu reposant dans un saint lieu va ressusciter et venir bouffer celui qui va essayer de sauver le monde ? »
Il se racla la gorge et retint un peu son sourire en pensant à ce que Kay lui avait raconté un soir lorsqu’elle voulait noyer son chagrin d’amour dans le thé alcooliser et qu’elle parlait à droite à gauche. Les gens étaient vraiment bêtes, Jamie compris. Se battre alors qu’il n’y a même pas eut d’appel militaire et que personne n’allait accuser quiconque d’avoir trahi une quelconque patrie…

Lorsqu’il finit de se moquer, Jamie commença à réfléchir à ce que son nouveau meilleur ami venait de lui révéler avec tant de sérieux. ‘Tain, les vieux n’avaient vraiment rien de mieux à faire que de rédiger des prophéties changeantes ?
- « Enfin bref ! » Hurla-t-il avant que l’autre n’ait pu prononcer un quelconque mot. « Et ma gamine est censée de battre c’est ça ? Avec qui ? Et tu comptes te débarrasser d’elles ou truc ? Nan parce que si tu veux tuer Lil’ je te mets en garde, pas contre moi, tu sais j’en ai plus pour longtemps ! » Jamie rigola bruyamment et planta une cigarette violette entre ses lèvres l’allumant d’un geste précis et calculé. Il s’assit ensuite bien confortablement sur un tabouret de bar et planta ses yeux dans ceux de son visiteur. « Le soir de la petite fête… le vampire méchant devait renaître à travers elle » Il fit un mouvement de tête vers l’enfant. « Y avait deux mecs et pis cette nana, Erin Cooper. Pourquoi elle était là ? Qu’est ce qu’elle foutait là ? Et la question est… pourquoi sa gueule était dans la prophétie que tu nous as montré juste avant ? »
Jamie tira une profonde inspiration de sa cigarette avant de laisser sa gorge vibrer sous l’emprise de la toux.
- « Hein que ma révélation est tout aussi mignonne que la tienne ? »
Il éclata d’un rire qui s’acheva en une mauvaise toux. Il n’en avait rien dit à Charlie, il l’avait toujours trouvé bonne qu’à se plaindre et sans aucune confiance quant à Kay c’était de même. Des femmelettes tremblantes et lâches, rien de plus. C’était pour cela qu’il n’avait jamais révélai le fait qu’Erin Cooper, la fille qu’il était venu tuer à Cleveland, était la copie conforme de la nana dans la prophétie, à côté du monstre peu accueillant.
- « Et vu que ça sonne comme une question rhétorique, je n’ai pas d’autre choix qu’avoir la réponse… Vraiment Big-Mac, c’est toi qui vient me prévenir et c’est moi qui finit par te mettre en garde. Au moins que tu ne l’ai déjà apprit par…comment déjà ?… »
Fit semblant de réfléchir avant d’articuler un « Haydé » de sa bouche pleine de fumée. En espérant que le prêtre n’allait pas le prendre mal car même si ça n’en avait pas l’air, Jamie lui faisait fichtrement confiance étant donnée qu’il était le premier homme après lui à l’apprendre.