-=-When it collides... -=- (Ael y Meg )

((Suite de Shivery Silvery Lake of mine... avec du mordant ))

Ael marqua sa préférence, la plus confortable pour elle, mais la plus embarrassante pour Jonathan juste par sa symbolique : la mariée, pourquoi avait il dit cela ?! Le mariage, il en avait horreur, même quand les suggestions étaient venues en moquerie, de la part de sa copines la plus sérieuse du temps où il vivait encore tranquillement et sans soucis, insouciant des dangers surnaturels qu’il y avait pourtant tout autour. Quoi qu’il n’avait toujours pas envie de paraître comme un rustre profiteur qui jouait à impressionner les dames en tenant le rôle de celui qui avait réponse à tout, le macho par excellence. Déjà qu’avec le commentaire qu’elle ajouta faillit de peu de faire rougir Connor. Il n’oserait jamais, et même ivre mort il respecterait aussi la plus belle femme qui se présenterait avec un jeans moulant, ou du moins il en était sûr. Elle se moquait encore de lui, c’était évident et cela le froissait. Sans un mot, affichant un air imperceptiblement refrogné, perdu dans ses pensées, Jonathan se pencha pour la saisir délicatement et la prendre dans ses bras sans la moindre effort évidemment.

* Gosh, mais qu’est-ce que je suis en train de faire là ?! Je m’attendris ?! C’est pas le moment de se montrer faible, voilà où ça me mène : j’ai l’air ridicule ! Je ne vaux plus rien à ses yeux… Je dois tuer les cochonneries du mal, me mesurer aux pires bêtes sataniques mais là j’ai juste l’air douillet… Il faut que je garde mon sang-froid, que je sois professionnel… Oui c’est ça…*

Il baissa un regard plus flegmatique sur la femme, tant pis s’il avait l’air d’un dur… Mais elle était proche, très proche de lui, les yeux rivés dans les siens. Par réflexe, il détourna que très légèrement son regard, se rappelant que la femme avait pu lire dans son esprit et son passé fâcheux seulement en scrutant ses yeux couleurs de mers du nord, fixant hypocritement le contour suave que formait la ligne de cil sur les paupières de la femme. L’illusion était bonne… non ? Chose certaine, elle laissa reposer son cou en s’appuyant contre un de ses trapèzes, lui penchant que très imperceptiblement le cou sur le côté pour lui laisser plus d’espace. Elle était installée, il prit une bonne inspiration et continua leur périple dans le bois, longeant toujours le lac.

Cela devenait un peu plus compliqué : il devait lever les jambes plus haut en sol humide sinon, avec le poids de deux personnes sur ses pieds, il allait s’engluer… il devait garder son équilibre sans pouvoir utiliser ses bras pour s’agripper s’il trébuchait… Jon faisait de son mieux pour ne pas secouer la femme, ou même tomber avec elle sur des pierres glissantes et risquer de l’écraser en même temps : il venait de décider de surveiller ses agissements pour rester digne, avoir encore l’air solide, être l’homme d’action. Il devait parfois serrer des dents pour retenir une exclamation de douleur quand une branche lui fouettait le visage sans qu’il puisse la retenir, ou quand il se cognait durement les tibias contres des racines hautes. Pendant ce temps, l’irlandaise commençait lentement à dodeliner de la tête et battre des paupières pour chasser le sommeil. Il lui en voulait presque de réussir à lui enlever tout moyens, comme un enfant capricieux qui, croyant perdre sa crédibilité face aux adultes, leur en voudrait. Elle profitait du traitement de reine qu’il lui offrait même ! Peut-être la fatigue le rendait plus irrationnel et bougon…

Au moins il faisait beau, l’air était fraîche mais les rayons du soleil les gardaient au chaud. Et dire qu’au début de la nuit, ils étaient venus rôder autour, les nerfs à vifs et attendant l’apparition d’un démon monstrueux et sadique pour pouvoir l’éliminer sans y laisser leur peau… Maintenant le paysage était presque charmant dans son genre sauvage et impraticable, et les relents boueux qui les accompagnaient étaient… champêtres ? L’ex policier fit un léger détour pour s’approcher du lac tout en continuant sa marche, histoire de tenter de rincer la boue qui le maculait à plusieurs endroits, sans trop donner une douche froide à la femme qui somnolait à demi. Il finit par atteindre l’extrémité du lac où ils s’étaient rencontrés, accélérant le pas avec un certain soulagement, surtout lorsque des sons de voitures qui passaient lui parvenaient.

Enfin il déboucha du bois et atteint son camion, stationné sur le bord de la chaussée, sous le couvert des arbres. Avec un sourire en coin victorieux, ricanant presque au nez de tous les dangers maintenant passés, il finit par se libérer du mieux qu’il pouvait une main pour atteindre ses clés –heureusement toujours dans sa poche de pantalon- pour ouvrir la portière en se démenant pour retenir Mc Faith d’un seul bras sans l’échapper. Bien qu’il possède une grande force, il devait s’avouer que la frêle femme commençait à peser lourd après tout ce temps à la transporter... une mariée collante !

Elle se réveilla quand il l’assit à l’intérieur sur le siège du passager, l’inclinant légèrement pour plus de confort, avant de refermer la portière et aller prendre sa place à côté. Elle reprit cependant conscience et bredouilla quelques mots en tentant de ressortir. Voyant cela, Jonathan lâcha la clé du démarreur et amorça un geste vers la chasseuse pour la retenir, mais il n’eut pas besoin de poser la main sur son épaule valide qu’elle tomba immédiatement inconsciente. Par réflexe, il se pencha vers elle en haussant les sourcils et mit la main ouverte à environ un décimètre de la bouche de la femme, vérifiant s’il pouvait encore sentir son souffle chaud. Heureusement oui. Légèrement soulagé, mais se rappelant qu’elle avait perdu beaucoup de sang, il démarra son moteur et partit à une assez bonne allure, fronçant légèrement les sourcils mais gardant la tête froide.

Elle ne voulait pas aller à l’hôpital… tant pis, bien qu’il gardait une touche d’inquiétude qu’il tentait de cacher. Mais il n’allait pas la laisser n’importe où, il allait la mener chez elle, au moins elle pourra se reposer et lui pourra désinfecter la blessure en attendant de trouver une façon de lui recoudre le bras. L’idée clairement en tête, mais toujours sur la route qui semblait sans fin au milieu du bois, il faillit sursauter quand Ael poussa un cri d’effroi. Pensant qu’elle avait aperçut quelque chose, il lança des regards vifs à la ronde, sur ses gardes, mais réalisa vite qu’il n’y avait aucun danger. Elle le regardait avec un air fiévreux et bafouilla une réponse qui le laissa un peu perplexe.

« Euh, oui bien sûr… sinon qui conduirait, dis-moi… »

Lâcha t’il avec une pointe de moquerie, mais une évidente et légère surprise. Elle se repositionna et fixa la route, tandis que lui l’observait attentivement avec un sourcil dressé, se demandant si c’était les effets d’une infection qui apparaissait déjà. Puis il tenta de se concentrer sur la route, continuant cependant à lui lancer des regards en coin, comme si elle allait lui mourir au visage. D’un ton un peu hésitant qu’il aurait voulut plus déterminé, Jonathan lâcha :

« Tu… eum… Tu as besoin de quelque chose ? J’ai sûrement une bouteille d’alcool qui traîne quelque part… »

L’ombre des arbres marquait le bitume de la route qui défilait devant ses yeux pratiquement clos. C’était une journée magnifique qui s’annonçait, malgré un vent automne, ce léger froid indiquant que les jours de fêtes n’allaient pas tarder. Jours de fêtes … pff ! Ce n’était pas pour elle. La sorcière n’avait plus vraiment de famille, sauf sa cousine de New York, mais celle-ci était loin. Ael n’avait pas prêtée attention à la pointe de moquerie qui lui lança le chasseur.

Elle regardait d’un air hagard la route, posant son coude sur le rebord de sa portière puis sa tête. Cette même tête qui lui lançait des piques à glace à un rythme soutenu, le mal était toujours là, malgré tout elle se sentait un peu mieux. Son corps était en train de combattre l’infection, ce devait être ça, c'est du moins ce que supposait la jeune femme.
Elle posa son regard gris claires sur le conducteur, son sauveur. Il avait fait preuve de beaucoup de force, de volonté, c’est un homme exceptionnel, elle devait l’avouer. Mais bien sûr elle garderai cette opinion pour elle, si elle commençait à lui lancer des fleures, il risquerait de la prendre pour une gamine un peu bohême. Une petite écervelée, qui rêvait du prince charmant et tout le reste … La sorcière continua à la regarder et lui fit un sourire bienveillant lorsqu’il lui proposa avec ce ton si hésitant de l’alcool.

C'est une bonne idée … fit elle en enlevant sa ceinture de sécurité … j’espère pour toi que c'est du pure malte … ajouta t’elle en regardant sous son siège, avec une certain souplesse, puis commença à se retourner pour chercher dernière, se retrouvant la partie haute de son corps coincée entre les deux sièges.

Elle trouva la bouteille de whisky déjà entamé callé entre une arme est des vêtements qui n’avait pas due quitter cet engin depuis un siècle. Elle n’attrapa pas sans mal la bouteille et se remit docilement sur son siège, pendant que son regard s’arrêta sur l’étiquette de cet alcool. Ce n’était pas du Jameson, 18 ans d’age, son alcool de prédilection mais celui-ci ferra l’affaire. L’étiquette noire lui indiquait que c'était du Jim Beam Black, seulement 8 ans d’âge, mais à trois degrés de plus que celui qu’elle bois d’ordinaire.

Dés que j’irai mieux, je te ferrai goûter du vrai whisky. Du whisky pure malte qui viens d’Irlande … fit elle en regardant le conducteur avec un petit sourire en coin. Tu m’en dira des nouvelles … ça changera de celui-ci qui m’a l’air être du pipi de chat … ajouta t’elle sur un ton sarcastique en agitant la bouteille.

L’Irlandaise dévissa la bouteille pris une gorgé pour se donner du courage en vu de la suite. Le liquide lui réchauffa l’œsophage, coulant dans sa gorge comme un potion d’énergie, revigorant et tellement agréable. Il n’avait pas le caractère des whisky irlandais mais passait plutôt bien, ce n’était pas du pipi chat mais presque. Elle posa l’eau de feu entre ses cuisses, le temps enlever avec douceur son manteau et son pull pour se retrouver en débardeur. Bien qu’il fessait plutôt chaud dans la voiture, les poils pratiquement inexistants sur ses bras se redressèrent rapidement. Une bonne chaire de poule pour la remettre d’aplomb. Elle repris la bouteille dans les mains et fit couler le liquide orangé marron sur sa blessure, tout en serrant les dents.

Ouw … bordel de merde … léchant ce juron avec ferveur, tapant avec son pieds le tableau de bord sous la douleur. Sa respiration et son cœur étaient devenus rapides et saccadé, elle avait l’impression d’avoir courut un marathon. Ses yeux se remplirent de larmes mais aucune ne se risquait à tomber sur les joues de la jeune femme. Ael ne l’aurait pas permit, surtout pas devant Connor. Hors de question de montrer la moindre faiblesse, ce n’était pas le lieu de faire sa petite fille douillette.

La boite à gant s’ouvrit sous le coup porté par la sorcière. Une mini trousse de secours qu’on retrouve au super marché tomba au sol. L’Irlandaise ramassa la petite boite qui contenait deux fins bandages, des ciseaux, des lingettes désinfectante, quelque sparadraps de toutes tailles et des sparadraps spéciale ampoule pour pieds. Elle pourrait enfin s’occuper de sa blessure et de désinfecter au mieux celle-ci.

J’ai enfin trouvée ta trousse de secours … fit elle en posant une des lingettes désinfectant sur sa plait, forçant un peu pour enlever tout le sang séché qui s’était formé autour de sa blessure.

Au bout de quelques minutes, on pouvait voir la profondeur des deux entailles que lui avait fait le monstre. Les lingettes pleines de sang jonchait le sol au fur et à mesures que la jeune femme se soignait. Elle buvait des gorgées d’alcool par intermittence pour ce donner du courage. Lorsqu’elle fini, elle avait son bras emballée, le sang passait doucement au travers du tissus blanc mais ne coulait plu autant qu’auparavant. Elle fut assez satisfaite de son propre travaille et regarda Connor conduisant toujours. Elle avait pratiquement vidé la bouteille, sa descente était assez hallucinante. Elle ressentait les premier effet de alcool mais se sentait plutôt bien en générale. Sa tête lui fessait toujours mal et le douleur de son bras lui lancer des décharge, la chatouillant de temps en temps, ce qui était signe d’une certaine guérison.

C'est alors qu’elle décida de faire le pas incroyable, celle de la gentillesse, de la sincérité sans moquerie aucune.

Au faite … je voulais te remercier pour ton aide, de m’avoir aidé dans la foret … tu as était vraiment … elle allait dire génial et merveilleux mais ses lèvres ne sue sortir qu’un … très bien.

Leurs regards se rencontrent, encore une fraction seconde où elle se sentit partir ailleurs. Elle ne sur quoi dire d’autre, et le moment aurait était propice de le remercier d’une autre manière, s’ils n’étaient pas dans une voiture, un peu éloigné l’un de l’autre et si ils n’étaient pas sale, sentaient tout les deux le bouc, … avec tant de si, elle pourrait refaire le monde !

Pourquoi faisait elle ça ? Pourquoi restait elle à Cleveland, à attendre un homme qui ne reviendrait jamais ? Etaient ils donc tous les mêmes ? A raconter les mêmes mensonges pour avoir ce qu’ils voulaient pour disparaître ensuite ? Non, lui n’était pas de cette race là. S’il n’était pas revenu, il y avait certainement une bonne raison. Et elle avait peur, inconsciemment, de la connaître sans vouloir toutefois l’accepter. Sam ne pouvait pas être mort. La jeune femme tourna la tête et vit l’heure. Trop tard pour dormir, trop tôt pour aller faire un tour dans la rue. Surtout par un froid aussi glacial. Le soleil était en train de se lever. Elle comprit qu’elle n’avait plus la moindre chance de dormir, aussi quitta t’elle son lit. Elle se souvint que la nourrice avait passé la nuit à la maison. Elle prit une rapide douche puis laissa un mot sur le frigo et quitta la maison.

Meg avait besoin de s’aérer la tête. Elle ne savait pas trop où aller et marcher ne lui semblait pas une très bonne idée. Aussi prit elle sa voiture. Elle roula un peu partout dans Cleveland. Les commerces n’ouvriraient que dans quelques heures mais les livraisons de la journée commençaient déjà. Cependant, elle ne leur accorda qu’une vague attention. Elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où elle allait, et ce n’était pas ça qui l’inquiétait outre mesure.

Elle arrêta sa voiture au bord d’un parc construit après les explosions qui avaient ravagé la ville. La journée, il était rempli d’enfants, qui jouaient sur les balançoires ou dans les bacs à sable, surveillés par leurs nourrices. Mais Meg préférait, autant que possible, y emmener elle même sa fille. Sauf qu’elle était relativement occupée en ce moment. Elle s’en voulait de délaisser sa fille de la sorte, mais elle n’avait pas vraiment le choix si elle voulait retrouver Sam. Elle laissa échapper un soupir de frustration, puis redémarra. A quoi bon rester ici à se morfondre ?

Elle vivait dans un quartier résidentiel, aussi même à une telle distance des maisons, à cette heure si matinale et inhumaine, elle ne croisa personne. Elle s’arrêta à un feu rouge, résistant à l’envie de passer sans respecter le code de la route. Mais elle s’en abstint. Elle roulait à une vitesse relativement respectable, sans toutefois aller trop vite. Elle n’était pas spécialement pressée, et elle ne sentait pas suffisamment en forme pour faire des folies au volant. Elle vit les phares et entendit le brouhaha d’un moteur au loin, mais ne s’en préoccupa pas outre mesure. Elle était plus ou moins perdue dans ses pensées. Elle ne réalisa que trop tard que le F150 se déportait légèrement sur la gauche. Le conducteur du camion s’en rendit compte trop tard également, et les deux véhicules se heurtèrent de plein fouet. Meg s’effondra sur le volant, inconsciente…

Ael accepta avec joie l’offre d’un verre improvisé, plutôt très probablement à même la bouteille si elle en trouvait une. Il devait en avoir une quelque part… de toute façon il n’avait aucune raison de la cacher trop loin : il ne comptait pas faire face à un barrage routier de policier contrôlant l’ivresse au volant, il les évitaient avec professionnalisme, surtout avec toutes les armes qu’il dissimulait… Jon connaissait leur truc après tout, et ils ne variaient pas beaucoup d’un État à l’autre. Déjà elle était retournée à farfouiller que Connor se demanda s’il avait quelque chose de gênant qui traînerait et le mettrait dans l’embarras si elle le découvrait. Il avait beau penser et cesser de lui jeter des coups d’œil sans arrêt qu’il n’arriva pas à déterminer si effectivement il avait quelque chose du genre en sa possession.

À son commentaire, Jonathan fit un léger rictus, un peu exaspéré des caprices de la femme : qui traînait du pure malt dans son camion? Bien qu’il ne buvait pas de vin de dépanneur, le Rhodes Islandais avait au moins un peu de dignité, et avait d’habitude une bonne Vodka racée ou une Tequila authentique, sinon du rhum importé ou bien plus encore… Alors qu’elle recherchait toujours, Jon lâcha d’un ton un peu sarcastique, critiquant et traînant :

« De toute façon, la boisson est très efficace pour éclaircir le sang… parfait quand on a le bras déchiqueté à plusieurs endroits…, Il s’interrompit, réalisant que la femme avait mit la main sur sa bouteille de whisky du Kentucky, puis se sourit à lui-même en commentant d’un ton agréablement surpris : Tiens, je l’avais oublié celle-là… »

Elle lui répondit en conseillant la boisson de son pays natal d’une façon qui semblait presque une invitation à se connaître ailleurs qu’au « boulot », ou du moins cela sonnait comme cela aux oreilles de l’homme. Puis elle ajouta une pointe au sujet du whisky, cela froissant Jonathan et le faisant sortir de son jeu de celui qui était imperturbable qu’il venait à peine de rétablir. D’un ton quelque peu agacé et offusqué, fronçant les sourcils, il jeta un regard à la femme et lui répondit :

« Mon Beam?! Du pipi de chat?! Non alors, on ne doit sûrement pas parler de la même chose dans ce cas…, Il roula des yeux, avant de continuer de plus belle : Juste le contenant -en tout cas l’édition spéciale de Noël 1964- a servit de bouteille dans I Dream of Jeannie … Ce n’est pas rien! C'est célèbre, même si elle était vide et peinte en carafe… »

Il finit par cesser de protester sans bonnes raisons, voyant que Mc Faith devait l’ignorer pendant qu’elle buvait tranquillement et enlevait un vêtement. Peut-être était-ce la fierté des produits américains que faisait que Connor s’offusquait des comparaisons de la femme… Ou bien était-ce qu’un caprice de l’homme du fait que l’on fouillait dans ses affaires… La chasseuse commença à s’agiter et surpris l’homme, ce dernier tournant un regard inquisiteur vers elle, se demandant ce qu’elle fabriquait encore.

« Bien sûr, elle va en mettre partout maintenant… »

Commenta t’il en un soupir en hochant de la tête avec exaspération. Occupé par sa conduite sur la route, il ne fit que grogner légèrement et distraitement d’un son vaguement félicitant quand Ael lui fit part de sa découverte, un autre objet qu’il avait oublier dans le fouillis de son véhicule. Elle s’activa à nouveau à côté de lui pour se soigner. Puis vint le moment où elle le remercia, timidement presque. Sur ce, l’air un peu grognon de Connor fondit immédiatement pour lui laisser un air un peu hébété : la sorcière surmontait sa carapace de femme forte pour le complimenter, cela Jon ne l’aurait jamais deviné. Il lui lança un regard étonné et le plongea dans celui de l’Irlandaise pour réaliser qu’elle était sérieuse.

Jonathan ne put, pendant un instant, détacher ses yeux de ceux de Ael, touché par l’intention, sans remarquer qu’ils approchaient rapidement de la partie reculée d’un quartier plus résidentiel... Il ne savait plus quoi répondre ou comment agir, détourna les yeux juste à temps vers la route pour voir une voiture venir directement vers eux à vive allure, ou plutôt son F150 filant trop rapidement vers un innocent véhicule qui avait le malheur de se trouver là, trop près. Mais, peu importe ses réflexes prodigieux et l’énorme montée d’adrénaline, l’ancien policier ne put éviter l’autre et l’impact, son coup de volant sur le côté n’ayant put agir avant que la tôle de leur automobiles se percutent en un fracas sonore et secouant...

Jon avait sûrement perdu momentanément le fil de l’évènement lors de l’impact : il reprit conscience moins d’une minute après le coup et le léger rebond de leurs autos, relevant péniblement la tête, le cou tout courbaturé et l’impression nauséeuse que tout tournait encore autour de lui. Sa ceinture de sécurité lui retenait douloureusement le haut du corps penché vers l’avant, mais son crâne avait dut heurter le volant violemment : il avait l’impression d’avoir reçut un direct foudroyant en plein visage et, portant la main sur la base de son nez, un peu plus bas qu’entre ses deux yeux, Jonathan sentit le contact chaud et humide du sang. Comme de fait, le mal le rappela à la réalité brutalement et il poussa un léger grognement et se maudissant : il devait s’être brisé l’os ou il pourrait le jurer, juste le contact lui arrachait presque une larme. Connor se recula sur son siège pour se caler au fond, appuyant sa nuque avec précaution contre le dossier, une main postée devant son nez endoloris et saignant, un flot rouge se mélangeant à un plus petit s’écoulant d’un peu plus haut dans son front, n’osant pas faire plus que cela, encore sous le choc. Peut-être aurait-il dut porter la ceinture de sécurité assez serrée pour qu’il ne puisse percuter son foutu volant, ou peut-être aurait-il dut faire réparer une fois pour toute son coussin gonflable au lieu de se sauver de chez le garagiste sans payer…

C’est alors qu’il se remémora soudainement et avec horreur qu’il n’était pas seul dans cet accident, tournant lentement la tête - pas parce qu’il n’était pas inquiet mais plutôt parce que son cou était un peu raide- vers sa passagère. D’une voix quelque peu rauque, après avoir toussoté légèrement pour chasser le sang qui s’écoulait de son nez dans sa gorge, Jonathan lança un appel hésitant :

« Ael? Ça va… »

Puis, se rappelant de l’autre voiture, il se redressa légèrement et étira douloureusement le cou pour regarder par son pare-brise craquelé : il y avait ce qui semblait être une femme dans l’autre véhicule, du moins c’est ce que son esprit un peu embrouillée devinait en voyant les longs cheveux roux de la personne. Le véhicule était à moins d’un mètre du siens, apparemment en mauvais état mais immobile. De sa main libre, gardant l’autre impuissamment devant son visage en espérant que son métabolisme se mette à la tâche de la guérison bientôt, Jon se détacha, l'air interdit. Il tentait d’ignorer le chaud sang qui lui coulait dans tout le bas du visage, il lança d’une voix plus forte mais encore incertaine à l’intention de l’autre :

« Hey!... euh… Vous m’entendez? »

Elle l’avait touchée avec ses paroles, de simples excuses, qui rendait l’homme tout d’un coup plus vulnérable, une sorte de barrière invisible qui s’effondrait pendant que leurs yeux se fixèrent. Une chaleur douce envahis les joues de la sorcière, son cœur battait rapidement, tout comme la voiture qui filait dangereusement vers une autres. Un temps d’inattention, une fraction seconde et ce fut le drame.
Les souvenirs de la sorcière à cette instant devirent plus flou, des sortes de flashs rapides. Une voiture arrivait vers eux, une femme au volant, puis le grincement des pneus, Connor qui tournait son volant essayant avec beaucoup de mal de ne pas toucher l’autre véhicule. Trop tard ! Cette fois-ci le retour à la réalité fut plus brusque et violent que d’habitude.

Le bruit du métal lui parvirent aux oreilles pendant que ses avant bras se levèrent par réflexe sur son visage. Elle avait oubliée de mettre sa ceinture de sécurité, ses bras percuta le tableaux de bord, rouvrant ainsi la boite à gant. La sorcière ouvrit les yeux après quelque seconde, entendant la voix de son coéquipier de la route. Elle ne lui répondit pas tout de suite, encore secoué par la violence du choc. La voix du chasseur lui parvenait comme un soulagement, il n’avait rien, en tout cas rien qui lui aurait coupé de la parole. Ael leva son regard sur Connor qui avait du sang qui lui coulait doucement au niveau du nez.

Oui ça va !! Fit elle, complément perdu en posant sa main sur son propre visage, pour constater que du sang avait coulé. …. Et toi tu vas bien ? lui demanda t’elle, avec une certaine pointe d’inquiétude dans la voix, elle se sentirait beaucoup mieux dés qu’il aura répondu un simple « oui ».

Une douleur la traverser, intense et discontinue, sa tête était toujours en activité. Prête à lui faire subir une ultime torture. Elle était blessée à la tête, son arcade était ouverte, un filet de sang coulait doucement près de son œil puis sur sa joue … bonjour les cicatrices ! En fin de compte ses avant bras n’on pas éviter le choc. La sorcière essaya d’ouvrir sa portière mais celle-ci était complément bloqué, va falloir qu’elle passe du côté conducteur.

Après la rude nuit qui avait eu, voilà qu’ils arrivent à avoir un accident de voiture. La chose la plus banale qui soit. Les deux véhicules étaient à un mètre l’une de l’autre, de la fumée grise s’élevait du capot de la voiture de la jeune femme. L’irlandaise ne distinguait que la tête rousse de la conductrice, qui avait la tête posée sur son volant. Après avoir tué un démon, ce sera un compte de tue par la même occasion une personne innocente.

La route était déserte à cette heure, il n’y avait pas grand monde pour les aider. Ael toucha ses poches, elle avait oubliée son portable chez elle. La poisse, il manquait plus que ça ! Elle pris la trousse de secours qui s’était vidé de son contenu, la plupart des sparadraps en tout genre était étalé sur le sol. Il restait que quelque lingette désinfectante et un bandage … avec ça ils n’iront pas loin. Elle ramassa tout ce qui se trouvait à terre et qui pouvait leur être utile et suivit Connor qui sortait du véhicule, il fallait voir si la jeune femme n’avait pas besoin d’aide.

Tient prend ça ! … on ne sais jamais, elle aurait peut être besoin de soins … dit elle en tendant la trousse de secours au chasseur. Lui permettant ainsi d’utiliser ses deux mains pour se déplacer dans le véhicule et sortir enfin de là.

Les dégâts étaient assez impressionnants, Ael espérait que Connor avait une assurance, parce que pour l’instant sa voiture était morte. La taule des deux véhicules était complètement repliée sur eux même. La sorcière respira l’air frais et se senti étourdie un instant, elle s’adossa contre ce qui restait de la F150 et se redressa calmement. Ce n’était pas le moment de tomber dans les pommes, Connor avait besoin d’elle. Gérer deux femmes inconscientes, le pauvre, il aurait du boulot. La sorcière s’avança vers la voiture de la jeune femme rousse et regarda à travers le par brise si celle-ci fessait un mouvement, n’importe lequel, même un battement de cils qui lui indiquerait qu’elle était toujours en vie. Même si ce n’était pas pour longtemps ! La sorcière n’était pas sur mais elle avait vu un doigt bouger, peut être que la fièvre et sa blessure lui jouait des tour. Ce n’avait pas l’air d’être une hallucination, un autre doigt bougeait. Ael fut presque soulagée de voir la jeune femme faire ses petits mouvements.

La voiture de Meg n’avait pas la moindre chance face au gros camion. Aucun des deux n’allait spécialement vite mais cela fut suffisant pour que les deux véhicules soient quasi pulvérisés. Le choc fut très violent et elle perdit connaissance en heurtant son volant, malgré la ceinture de sécurité. Meg resta un long moment inconsciente. Il lui sembla vaguement entendre des voix, une voix d’homme plus exactement. Elle était dans le brouillard, incapable de se souvenir de ce qui venait de se passer. La jeune femme voulut bouger mais une douleur lui traversa tout le corps. Elle ne parvint même pas à laisser échapper un gémissement. Elle avait l’impression que son corps pesait des tonnes et des tonnes. Ses bras pendaient misérablement le long de ses flancs. Malgré la douleur sourde et lancinante qui la parcourait, elle parvint toutefois à bouger les doigts. Il lui fallut plusieurs minutes de plus pour lever les bras et les poser sur le volant. Elle releva légèrement la tête, sentant soudain un liquide poisseux sur sa poitrine. Elle posa sa main dessus et constata qu’elle saignait. Elle avait si mal un peu partout qu’elle aurait été incapable de savoir d’où venait tout ce sang. Elle parvint enfin à se redresser. Elle eut du mal à distinguer ce qui l’entourait. Elle se souvint qu’elle avait quitté la maison, mais n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait sur cette route. Elle n’y passait pour ainsi dire jamais pour rentrer. Sa vue devint moins flou et elle vit son pare brise en miettes. Certains morceaux de verre lui avaient tailladé les mains. Elle vit son reflet dans le rétroviseur. Elle avait du sang sur la partie droite du visage, et le liquide poisseux coulait lentement dans son cou et sur sa poitrine. Elle laissa échapper un juron avant de se laisser soudain envahir par la panique. Elle regarda à nouveau dans le rétroviseur et vit que le siège auto était vide. Tout lui revint peu à peu. Fort heureusement, Roween dormait paisiblement, sous la surveillance de sa nourrice. Meg se laissa tomber contre le fauteuil, ne pouvant, cette fois ci, retenir un gémissement de douleur. La ceinture de sécurité lui broyait les côtes. La jeune femme la défit. Elle réalisa soudain que quelqu’un tambourinait à la vitre de la voiture. Elle tourna la tête, encore un peu groogy, et vit un couple qui lui demandait si elle allait bien. Tout se mit à tourner autour d’elle et elle dut fermer les yeux, tentant de faire passer la nausée qui montait lentement mais sûrement. Le vertige mit une éternité à passer. Elle put enfin rouvrir les yeux. L’homme lui parlait, mais elle n’entendait que vaguement ce qu’il lui disait. Elle voulut bouger les jambes mais elles étaient coincées. Elle vit cependant le bon côté des choses : C’était probablement la seule partie de son corps qui ne lui faisait pas mal. Peut être parce qu’elle était blessée plus qu’elle ne le pensait. La panique l’envahit à nouveau. Elle retenta de les bouger. Elle pouvait plus ou moins, mais la carcasse de la voiture les retenait prisonnières.

« Je suis coincée… » lâcha t’elle d’une petite voix. Elle n’était pas sûre qu’ils l’aient entendue, mais elle n’avait pas la force de parler plus fort. Elle posa la main sur la portière de la voiture, mais elle ne parvint pas à l’ouvrir. Elle soupira, sentant la nausée revenir. Sa tête avait tapé, très fort. Tout tournait à nouveau. Elle prit une grande inspiration. Le malaise passa, mais elle ne savait pas combien de temps elle pourrait tenir dans cet état…

Ael sortit de son état choqué après un court laps de temps et Jonathan put donc réaliser avec soulagement que, malgré le fait qu’elle ne s’était pas rattachée après sa fouille dans le camion, elle ne fut ni gravement blessée ni projetée hors du véhicule. Elle confirma qu’elle allait bien avec un air un peu sonné –comme lui devait afficher de même sûrement--, elle aussi avec un peu de sang qui lui coulait lentement dans le visage, puis s’informa au sujet de l’homme. Jon était maintenant certain seulement par la douleur qu’il ressentait au moindre effleurement, au point qu’il restait stupidement la main dressée devant son nez, sans pouvoir stopper le saignement en pinçant la base : il devait s’être fracturé l’os sur son volant, malgré sa résistance surnaturelle. Mais, évidemment, allait-il se plaindre comme un faible, bien sûr que non! Avec un sourire un peu crispé et un ton qui trahissait légèrement son manque d’enthousiasme, l’ex-possédé répondit :

«Ç’aurait toujours pu être pire de toute façon… »

Il poussa un soupire et entreprit d’ouvrir sa portière afin de s’assurer que la sienne ouvrait au moins, contrairement à celle du côté passager. Il restait encore l’autre personne impliqué dans le crash, et plus les minutes passaient depuis sa reprise de conscience, plus Connor réalisait que tout cela était de sa faute, que si il avait tué quelqu’un, il ne se le pardonnerait jamais, encore moins que le meurtre involontaire qu’il avait commis quand il fut possédé… Jonathan sentit sa gorge se nouer en appréhendant le pire, alors qu’il dut littéralement défoncer encore plus sa porte d’un léger coup d’épaule pour pouvoir l’ouvrir et la laisser pendre lamentablement sur son dernier gond.

Il ne fit pas attention à ce que Mc Faith faisait, trop préoccupé par l’autre victime d’abord, puis par la chute de pression qu’il ressentit aussitôt qu’il sauta sur ses pieds. Le chasseur papillota de ses yeux azurés pour chasser le malaise et les points noirs de sa vue, encore un peu dans cet état second quand la femme lui tendit la trousse et la prenant sans trop y réfléchir. Comme de fait, il cessa de protéger bêtement son nez blessé. Quand ce fut passé, la chasseuse ayant déjà prit les devants, il laissa échapper un souffle avant de lui aussi marcher d’un bon pas vers l’autre voiture, inquiet du fait qu’il n’avait toujours pas reçut de réponses de l’autre conducteur.

Comme il se maudissait à cet instant!, mais il le fera d’autant plus quand il réalisera vraiment que son cher camion était détruit, son destrier mécanique de toutes ses chasses amputé de son devant.... Jonathan atteint rapidement l’autre voiture et se pencha pour mieux observer l’intérieur par la fenêtre sur le côté, par celle de la portière du côté passager. Il n’y avait que la femme à la chevelure flamboyante à bord et, déjà, elle s’était éveillée.

L’inconnue aussi avait le visage ensanglanté et semblait sonnée : c’était tout naturel… restait à savoir si elle n’avait rien de cassé ou de plus grave : nombreuse personnes se blessait à la nuque pendant de tel impact... Le Boy-scout frappa quelques coups contre la vitre pour attirer l’attention de la femme, ses sourcils rejoints en une expression tracassée mais démontrant pourtant aussi qu’il faisait preuve de grand sang-froid dans sa démarche. Le fait qu’elle fermait souvent et fortement les paupière en les regardant sans agir alarmait aussitôt l’ancien policier qui décida de s’informer rapidement avant d’intervenir en demandant en appuyant bien sur chaque mot pour être sûr qu’elle comprenne, avec gravité :

« Madame, est-ce que vous m’entendez?... Pouvez-vous bouger un peu?... Madame? »

Elle ne semblait pas l’écouter, un air presque hagard au visage, aux yeux de Connor. Ce dernier serra les mâchoires, redoutant de plus en plus la suite. Mais elle finit par remuer légèrement, assez pour que l’homme repousse l’hypothèse d’une vertèbre endommagée quelconque. Quoi que ce n’était tout de même pas une confirmation que la situation était maintenant sécuritaire… L’autre ouvrit les lèvres et souffla quelques mots, la fin étant la seule partie audible pour Jonathan : « …oincée ». Le déclic se fit presque immédiatement dans son esprit et il comprit qu’elle ne pouvait pas sortir seule.

Jonathan posa sa main sur la poignée et tente d’ouvrir la porte, mais effectivement, le déformement de la taule avait comblé l’espace nécessaire pour le mécanisme de la portière et avait scellé la fermeture. Peu importe si le temps de la femme était compté ou non, la sortir de là était pressant. Mais il n’allait tout de même pas tenter d’arracher la porte sous le nez d’une civile, il allait se démasquer… Et si Ael trouvait une magie qui contrôlerait le métal, encore faudrait il ne pas éveiller de soupçons...

« Ne vous inquiétez pas, on va vous sortir de là très bientôt. »

Lança Connor, alors qu’il réfléchissait à un moyen plus naturel d’ouvrir. Pour s’assurer que la situation n’était pas rendue à un tel point, il fit le tour du véhicule pour tester l’autre portière mais en vain. De toute façon, ils resteraient avec le problème de coincage dans la carcasse. Il s’adressa à Ael à mi-voix, les yeux, sous ses sourcils froncés, toujours rivés sur la voiture bloquée d'un air songeur et irrité d'être impuissant devant l'accident qu'il avait causé:

« Il faudrait trouver un moyen qui n’attirerait pas l’attention, pas un coup de chance tiré par les cheveux…Il faisait allusion à leur pouvoirs respectifs , et surtout pas la peine d’avertir la police maintenant… »

HJ : pas terrible désolé !!

La jeune femme avait l’air étourdie et essayait tant bien que mal de se dégager. A priori, celle-ci était coincée, ce qui compliquait sérieusement les choses. Ael regarda le chasseur se retourner sur elle. Il lui demander quoi ? Utiliser ses pouvoirs, disons leurs pouvoirs pour sortir la femme de sa prison d’acier. Il voulait l’achever où quoi ! Ce rendait il compte que sa santé était au plus mal ? Non, il voyait rien, sauf le faite de sauver cette femme parce qu’il se sentait tout bonnement coupable. Elle le voyait dans ses yeux d’acier, cette âme tourmentée par des erreurs dont il n’était pas responsable. Elle se laissait emporter par son pouvoir, ayant du mal à calmer les choses.

Ael jeta un regard noir à Connor sans vraiment le vouloir. La fatigue, son mal de tête et tout le reste jouait avec son humeur. Ce n’était pas de sa faute et elle le savait très bien ! La sorcière baissa ses yeux pour se concentrer sur la demoiselle en détresse. Elle réfléchissait à un stratagème, une façon où une autre de décoincer la situation. De la fumée noir commençait à sortir du capot suivit de quelque étincelle et le feu. Plus le temps de réfléchir, il était temps de sortir la dame de là.

Voilà ce qu’on fait … tu t’occupe de la porte avec ta super force … pendant que je contrôle le feu et je fais essayait de faire reculer l’habitacle pour que tu puisse l’aider à sortir et l’éloigner de la voiture … fit elle en se dirigeant vers le carreau de l’inconnue. Baissez la tête et mettait vos mains sur votre visage pour éviter d’aspirer trop de fumée … ordonna t’elle d’une voix forte, en lui décrivant les gestes à Meg.

De la fumée commençait à rentrer dans la cabine, intoxiquant la victime. Ael contourna le véhicule pour se retrouver près du feu, elle jeta un coup d’œil au visage de Meg pour voir si celle-ci l’avait bien écouté. La victime avait les mains sur son visage, pendant qu’Ael reposa son regard incandescent sur le feu qui se mit à prendre de l’ampleur. Elle ne pouvait pas étouffer le feu, ce serai beaucoup trop suspect, la seul chose qu’elle pouvait faire c'était d’éviter que celui-ci continue son ascension jusqu’au réservoir. L’élément de chaleur, de lumière fut maîtrisé par la sorcière, elle jouait avec lui pendant que Connor s’occupait de la victime. Elle ne savait pas très bien comment allait-elle faire pour reculer l’habitacle, elle n’avait pas le pouvoir de contrôler le métal. Elle regardait à l’intérieur du capot en flamme, cherchant un élément qu’elle pourrait dévisser ou démonter … rien à faire ! Sa réflexion avait due mal à suivre, pas assez d’énergie, pas assez de temps.

Connor … lui cria t’elle, les yeux rivés sur lui, implorant de faire au plus vite. Il allait devoir extraire la victime sans son aide avec sa seule force. … grouilles toi ! Répit elle avec ferveur.

Elle avait mal la sorcière, mal au plus profond de son corps, au plus profond de son être. Chaque instant était une souffrance, des larmes remplissaient peu à peu ses prunelles d’acier sans pour autant toucher son visage. Ael regarda Connor sortir la victime et s’éloigner avec elle, pendant que le feu chatouillait déjà ses mains délicates. Le chasseur la cherchait du regard, il voulait venir l’aider mais c'était trop tard !

L’Irandaise leva sa main en flamme vers l’homme, utilisant son dernier souffle d’énergie qui lui restait pour l’éloigner. Le feu meurtrier s’engouffra dans le réservoir, fessant exploser littéralement les deux voitures. Le corps de la jeune femme s’envola dans les airs, propulsé avec force de l’autre côté de la rue, touchant au passage quelques arbres. Elle avait donnée son dernier souffle de vie, du moins pour cet vie. Son cadavres jonchait le sol, s’embrassant, fessant jaillir des flammes hautes pour s’éteindre et laisser que des cendres.
Il ne fut que quelque minutes pour que ses cendres à l’aide d’un petit vent sorti de nulle part commença à reconstituer des membres de bébé, deux petits bras, deux petites jambes, puis sa tête … le tout bougeait, s’étira fessant craquer les os. Une longue chevelure claire apparaissait au sommet du crâne qui prenait la forme de jadis. Ael était recroquevillé sur elle-même, complément nu. La sorcière, le phoenix dormait paisiblement sur un amas de feuilles noirs carbonisé. Il n’y avait plus aucune blessure sur son corps, plus de sang. Elle n’arrivait pas à ouvrir ses yeux, mais entendait tout ce qui se passait autour d’elle. Elle entendait des pas arriver vers elle, une voix familière qu’elle appréciée particulièrement.

Ils allaient bientôt la sortir de là. Meg en aurait presque ri. Il ne lui traversa même pas l’esprit qu’elle aurait pu se sortir toute seule de la voiture. Mais elle était bien trop sonnée pour ça. De petites étincelles et une fumée la sortirent de ses pensées. Elle ne put réprimer une toux âcre. Les deux véhicules allaient s’enflammer sous peu. Une panique sourde s’empara de la jeune femme. Elle entendit alors la voix de l’autre femme, qui lui ordonnait de se protéger le visage, en même temps qu’elle vit les flammes s’élever brusquement. Elle songea que ses mains seraient une maigre protection mais la sorcière semblait savoir ce qu’elle faisait. Sorcière. Tout s’éclaira d’un coup. Meg douta soudain qu’elle veuille réellement l’aider mais, au point où elle en était, elle pouvait difficilement faire autre chose. Elle s’exécuta, mettant ses mains devant sa tête. La fumée envahissait de plus en plus l’habitacle et elle commençait à sérieusement suffoquer.

Meg se résignait peu à peu à ne jamais sortir de sa voiture. C’est alors qu’elle constata que le feu se comportait de façon étrange. Quelqu’un semblait le contrôler, ou du moins tenter. Elle vit la sorcière qui fixait les flammes avec détermination. Elle n’eut guère le temps d’en voir plus. Elle sursauta en entendant un gros bruit de métal. L’homme avait, par un moyen connu de lui seul, à ouvrir la portière. Il l’aida à se dégager, mais lorsqu’elle voulut marcher, ses jambes la trahirent. Il la souleva et l’emmena loin de la voiture. Ils regardèrent en même temps les deux véhicules en feu. Il comprit que tout allait exploser et il la protégea, bien qu’ils se fussent suffisamment éloignés pour ne rien risquer.

Elle capta quelques bribes de pensées de l’homme. Il était paniqué, presque désespérée d’avoir vu son amie mourir. Il s’en voulait. Il se répétait sans cesse que c’était de sa faute si Ael était morte. Ainsi elle s’appelait Ael. Meg ne la connaissait pas, et peu lui importait, même si cette femme était morte pour la sauver. Elle aurait pu continuer longtemps ainsi, à se moquer éperdument de ce que cet homme étrange venait de perdre. Mais elle se sentit brusquement mal. Sa vision déjà trouble se remplit soudainement de points noirs, et le paysage alentour bougeait dangereusement. Elle ferma les yeux et ce fut le trou noir…

Lorsqu’elle revint à elle, Meg était seule. Elle sentait quelque chose de lourd sur elle. Elle posa une main sur son ventre, sentant une veste en cuir. Elle se redressa avec moults précautions, mais elle était seule. Hormis les deux voitures qui brûlaient toujours, l’homme l’avait laissée là. Elle voulut se relever, mais elle était encore trop sonnée. Elle se traîna tant bien que mal jusqu’au trottoir. Mais malgré ce qu’elle avait espéré, elle ne parvint pas plus à se relever. Elle resta assise sur le sol, attendant que quelqu’un réalise que deux voitures brûlaient au beau milieu de la route…

((désolé pour le temps d'attente ou j'étais sur le flood --__-- et pour la longueur décourageante de ça...))

Ael lui lança un regard noir qu’il capta sans mal, s’en surprenant légèrement : qu’avait-il dit encore? Elle était fâchée de se faire demander de la jouer subtile et de ne pas utiliser leur forces pour ensuite inventer une raison absurde pour expliquer un étrange coup de chance? Peut-être s’était-il mal exprimé… Il révisait dans sa tête ses paroles, avant de réaliser ce que la femme lui disait vraiment, se retournant vers elle avec consternation alors qu’il était trop tard et qu’elle se dirigeait déjà vers la voiture accidentée. Elle voulait faire le contraire de ce qu’il avait suggérer trop subtilement pour être clair, lui qui allait proposer à l'instant de trouver quelque chose pour s’en servir de levier et forcer la portière. Jon se retourna entièrement vers l’irlandaise entêtée, prêt à rouspéter et protester ces agissements étourdis alors que cette dernière donnait des ordres à la femme dans la voiture, qu’il remarqua une alarmante vision : de la fumée qui envahissait l’habitacle du véhicule. Mauvais signe, très mauvais signe… dire qu’il n’avait pas prit au sérieux la partie des consignes d’Ael qui en traitait justement…

Il resta à la fixé avec un air froissé et surpris un court instant, puis se secoua et se décida à agir : on avait besoin de lui, encore, et il se ferait une joie de tenter d’étouffer son sentiment de culpabilité en sauvant la vie de la femme après l’avoir mise en danger. L’américain se dirigea rapidement vers la portière la plus éloignée de la rouquine, afin de ne pas risquer de la blesser encore plus pendant l’opération, puis tâtonna le joint entre le reste de la carrosserie et la porte, cherchant une faiblesse quelconque ou un moyen autre alors que son cerveau fonctionnait à vive allure. La poignée, bien sûr, il s’en saisit, l’actionna et tira de toutes ses forces, le métal gémissant en un grondement sourd qui étirait sa note, mais la portière demeurait relativement coincée à moins d’un centimètre d’ouverture.
Affichant une grimace contrariée, Jonathan se mit à secouer légèrement mais avec frustration la chose de haut en bas en espérant que ce qui la gardait coincée allait s’aplanir et la libérer. Lentement, en grinçant d’abord, puis d’un coup sec et dans un fort grondement, Connor réussit à faire sauter un gond, juste ce qu’il fallait pour ouvrir le tout et déboucher sur une rouquine surprise.

La voix légèrement accentuée de Ael lui criait de se dépêcher, le ton laissant aussitôt deviner l’urgence de la situation. Il n’avait pas voulut lui en demander tant, il aurait opté pour un plan plus… technique et mécanique, en espérant qu’il fonctionnerait à temps… Il se pencha dans l’habitacle, ses yeux lui brûlants déjà lui faisant oublier encore plus son nez aux os qui se ressoudaient tranquillement ou le sang qui coulait toujours, et aida la femme à se rompre de la carcasse qui l’emprisonnait. Il l’attira vers lui, hors de la voiture avec un faible : « Allez, nous y sommes presque » d’encouragement, mais dut la retenir en portant une bras dans son dos quand les jambes de la femme fléchirent sous son propre poids. Sans ronchonner, l’ayant déjà fait et ne s’attardant pas à de tels détails quand il était concentrer sur un sauvetage, Jon-boy la prit dans ses bras et la transporta rapidement à une distance respectable, l’assis au sol avec délicatesse et se redressa et lança subitement en regard inquiet dans la direction des voitures, cherchant Ael dans le brasier effrayant qui semblait se former.

Pouvait-elle résister aux flammes?, après tout, elle savait manipuler les éléments… Mais Jonathan n’en était pas convaincu et observait anxieusement, avant d’être frappé par une pensée sombre : elle avait faillit se noyer malgré le fait qu’elle pouvait marcher sur les eaux, elle n’était pas infaillible! Connor s’en mordit les lèvres à y faire perler une goutte de sang, tous ses muscles tendus et prêts à le propulser à la rescousse de la chasseuse, l’adrénaline accélérant le cœur au point ou il aurait put jurer en faire un infarctus, quand il fut stoppé par un geste désespéré et suppliant de cette dernière : elle savait qu’il était trop tard, elle ne voulait pas le laisser se sacrifier en tentant de sauver l’irlandaise… Il fut horrifié.

L’explosion arriva. Jonathan, par réflexe, se pencha et se plaça devant la rousse qu’il venait de porter pour la protéger au cas ou des débris seraient projetés ou si les flammes les atteignaient. Jon put sentir l’onde de choc les frapper, le souffle chaud se propager et le son l’assourdir pendant un moment, mais cela n’avait pas d’importance maintenant. Il se retourna à nouveau et se redressa lentement, les yeux hagards devant la scène : des carcasses en flammes… personne n’aurait pu survivre à cela, Ael n’aurait pu survivre à cela. Non, cela ne pouvait être réel! Pas elle, pas après qu’il se soit assumé responsable d’elle en l’invitant tout bonnement à une chasse au démon! Pas après s’être retrouvé sur la mauvaise voie en négligeant son rôle de chauffeur! Jon resta à demi redressé, les mains sur ses genoux, comme si la douleur le déchirait en deux, les yeux grands ouverts et fixant les décombres en flammes.

Il était torturé par sa conscience, le sentiment de culpabilité et les remords, les questions du genre : et si nous étions partis 2 minutes plus tôt, ou bien que je ne m’étais pas laissé distraire par elle? Si il n'avait pas autant hésité pour sortir l'autre de là? … Jonathan souhaitait subir une rupture d’une artère du cerveau à l'instant, n’importe quoi qui stopperait le poison qui se répandait dans son esprit en entier, rendant chaque pensée reliée à cette terrible perte, douloureuse au point de croire qu’il ne pourrait en supporter plus…

Tout près, la femme qu’il venait de sortir de là s'effondra au sol, le rappelant à peine à la réalité : machinalement, le regard toujours fixé dans le vide d’un air perdu, il se retourna, observa un instant la femme inconsciente et prit son pouls au poignet. Elle n’allait pas en mourir, mais il devait trouver des secours, n’importe quoi pour lui faire oublier le meurtre qu’il avait commis dans son imagination débordante. Il retira sa veste, le seul vêtement qu’il possédait qui n’était pas taché de boue et de terre, et l’étendit sur la rouquine : il ne fallait pas qu’elle prenne froid, ou du moins il le croyait… il ne réfléchissait plus vraiment en faite, il n'était plus dans la réalité. Connor s’éloigna ensuite de la scène, ayant vaguement en tête l’idée de trouver une maison ou appeler une ambulance. Il aperçut un détail qui éveillait presque sa curiosité, une tache pâle sur ce qui semblait être de la suie noire. Ses yeux bleus perçants détaillèrent soudainement la mystérieuse chose : C’était Ael!

Cela paralysa sur le coup la grande carcasse abattue du chasseur, son cœur accélérant dangereusement dans l’émotion transporté de soulagement et de joie, pour sembler s’arrêter brusquement tout juste après quand un déclic se fit dans son esprit: elle n’avait pas pu s’en sortir, sinon il l’aurait vu, elle les aurait rejoint, elle ne serait pas assoupie au sol, à plus d’une soixantaine de mètres de l’impact, nue comme un ver… Il n’y avait plus une blessure sur sa douce peau, pas une brûlure, elle était fraiche de vie presque. Jon était figé à quelques mètres d’elle, à nouveau saisit d’un choc douloureux : Mc Faith ne mourrait pas, il se serait cent fois sacrifié pour elle et avait faillit le faire à maintes reprises pendant leur deux ridicules chasses, mais elle ne risquait rien tout de même. Il se sentit trahit et stupide, le laquais de service qui se démenait comme un désespéré pour une cause sans importance puisqu’elle se débrouillait parfaitement sans lui. Aussi : quels pouvoirs possédait-elle encore, quoi d’autre, devait-il la redouter maintenant? Après tout, ce n’était pas lui qui pourrait se sortir indemne d’une explosion de cette force, malgré les résidus maléfiques qui lui donnait une forme physique à envier.

Amer, le Rhodes Islandais retira son T-shirt en piteux état -laissant paraître sa veste pare-balle de la même couleur et facilement reconnaissable qui semblait à un chandail sans manche dévoilant encore plus ses épaules musclées- et alla jusqu’à la femme pour la recouvrir du mieux qu’il pouvait du vêtement. Désillusionné et blessé au profond de lui-même, mais ne voulant pas le montrer ni blâmer la femme de sa propre trop grande confiance, il se recula ensuite avec politesse pour souffler à la femme d’un ton aux intentions indéchiffrables :

« Réveille toi, princesse, c'est le matin… Ce n’est pas encore fini pour cette partie de chasse non plus d'ailleur… »

* Il va falloir mettre certaine choses au clair…*
Continua t’il en pensée amère seulement.

En calculant bien, elle s’était vu plusieurs fois dans les vaps, elle une sorcière doté de pouvoir extraordinaire n’arrêtait pas de se retrouver à terre au pays des pommes. C'était déconcertant, voir même honteux, n’avait elle pas assez d’énergie pour se battre, saigniez et se rester débout sans systématiquement se retrouver allongée au sol ? Réveille toi princesse ! Connor avait peut être raison, elle se conduisait par moment comme une véritable poupée en porcelaine, une de ses princesse qui n’arrivait rien à faire de ses dix doigts, mise à part tomber dans les pommes. Une frustration l’envahie, mêlé d’un sentiment de culpabilité envers elle-même de faire subir tout ça au chasseur. Le chasseur, Connor, en entendant sa voix, elle se souvenait qu’elle avait omit certain détail sur elle, ce détail.

Le phoenix, cet esprit d’immortalité qu’elle se serait bien passé. Comment ne pas vouloir de cette capacité ? Et bien en ayant toujours apprécié la vie tel qu’elle était, vivre sa vie à fond et ne pas devoir en vivre d’autres à chaque moment où l’on donne son dernier souffle. Ael n’avait jamais eu peur de mourir au paravent, maintenant si. Ça semble irrationnel pour certain, mais la sorcière aime bien évoluer, vieillir, vivre sa vie sans voir ceux qu’elle aime mourir autour d’elle. De plus l’immortalité engendre la solitude. Et Ael n’aimait pas être seul, elle veux constamment être auprès de quelqu’un, ami, famille, … tout ceux-ci était important pour elle. La sorcière serait prête a faire n’importe quoi pour ce débarrasser du phoenix, le refiler à quelqu’un pour de bon. La seule chose qui pourrait la tuer était le poignard magique, qu’elle garde précieusement dans un coffre à New York, sous l’œil vigilant de sa cousine.

Elle ouvrit doucement ses yeux, regardant Connor qui avait l’air soulagé de la voir en vie mais aussi contrarié. Pas besoin de lire en lui, pour savoir qu’il devait être en colère d’apprendre ce petit détail après lui avoir sauvé la vie dans les grottes. Son sentiment de honte s’agrandit encore plus, et pourquoi ? Ils se connaissaient que depuis peu, est il vraiment important qu’il le sache ? En tout cas, Ael se sentait coupable, coupable de ne lui avoir rien dit, coupable de lui avoir fait prendre des risques inconsidérés pour elle – alors qu’elle pouvait aisément revenir à la vie, sans une égratignure – coupable de pas lui avoir fait plus confiance.

Elle se redressa doucement, un tee-shirt d’une couleur assez discutable sur le dos. Que pouvait elle dire ? La sorcière se sentait un peu désarçonner, ne sache que faire ou dire. Elle se releva sans l’aide de Connor, le regardant toujours, cherchant à lui dire des mots simples qui suffiront, tel que des excuses. Des excuses, elle en fessait jamais, comme disait sa Tante « S’excusé est un signe de faiblesse » (réplique culte NCIS, pour les fan ! ). Ael regarda le haut qu’elle portait, il cachait l’essentiel, les parties les plus importante de son corps. Encore une chose, que le chasseur avait gentiment pensée pour elle, ne la laissant pas en tenue d’Eve. Son sentiment de culpabilité allait atteindre des sommets avec lui, elle regardait l’homme partir en direction de la route, elle derrière lui comme une enfant qui viens de se faire gronder par son père.

Ael n’arrivait pas à se contenir, c'était trop dur d’attendre qu’ils aient un moment pour ce parler.

« Je suis désolé ! … Je suis vraiment désolé » répéta t’elle en regardant le dos de Connor, lâchant un soupire de désespoir et aussi de soulagement d’avoir prononcé ses mots qui n’était pas vraiment dans son vocabulaire. « J’aurais du te le dire … je suis … » elle ne répéta pas le mot, trouvant que deux fois était le maximum qu’elle pouvait faire.

Au loin, elle apercevait la victime, la jeune femme rousse assise sur le sol, qu’elle avait complètement oublié. Ce n’était pas le moment d’avoir ce genre de conversation, mais au moins elle lui avait dit. L’Irlandaise s’avança vers Connor mais celui-ci reprit sa marche. Ok ! il lui fessait la tête, mais elle s’était excusée non ! La sorcière émit un soupire long, levant la tête aux ciels, espérant que leurs relation n’allait pas se dégrader par un simple oublie ça part ! Bon ce n’était pas un simple oublie et franchement elle s’en voulait déjà assez comme ça. Sa culpabilité se changea en vrai frustration.

Elle suivit le chasseur, arrivant près de la victime qui n’avait pas l’air d’aller très bien. Ael demanda à Meg pour changer ses esprits et surtout se concentrer sur quelqu’un d’autre que Connor

« Vous vous sentez comment ? »

(désolée, c'pas long pas trop d'inspi...)

Les minutes s’écoulaient lentement. Pourtant Meg avait l’impression d’être là depuis des heures, voire même une journée entière alors que cela ne devait pas faire plus d’une dizaine de minutes que l’homme l’avait sortie de la voiture. Elle se demanda pourquoi elle s’était traînée jusqu’au trottoir. Avec les deux voitures en feu au milieu de la chaussée, elle ne risquait rien à rester sur la route. L’accident lui semblait s’être passé des heures auparavant, mais quand elle jeta un coup d’œil à sa montre, elle constata que ça ne faisait que trente minutes. Il était encore tôt, et son portable avait brûlé avec la voiture. Elle était donc seule et devrait attendre qu’une bonne âme ait l’amabilité de passer par là et de l’aider.

Elle vit alors le couple revenir vers elle. L’un comme l’autre faisait une drôle de tête, mais ça lui importait peu. Leurs problèmes amoureux lui passaient au dessus, elle en avait bien assez des siens. Surtout à cet instant précis, où elle était incapable de se lever. Elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil face à la tenue on ne peut plus saugrenue de la femme. Elle n’eut quasiment aucune réaction lorsque cette dernière s’agenouilla près d’elle, lui demandant comment elle se sentait. Meg avait envie de l’envoyer bouler comme une malpropre mais elle s’en abstint, se contentant de poser son regard émeraude avec lassitude sur la brunette.

« J’ai connu mieux… » lâcha t’elle avec une petite voix.

Elle aurait voulu parler plus fort, avec une voix moins tremblante, mais elle en était incapable. Elle pensa un bref instant à sa fille. Que se serait il passé si Roween avait été dans la voiture ? Elle aurait demandé à l’homme de sortir son bébé et elle serait morte dans l’explosion. Elle ferma les yeux un bref instant avant de les reposer sur le couple.

« Qui êtes vous ? Et ne me dites pas des ‘citoyens ordinaires’. Je vous ai vue faire avec le feu, et la façon dont vous m’avez dégagée de la voiture, tout ça n’avait rien de normal. » leur dit elle, ses yeux verts se posant tour à tour sur Ael puis Jonathan.

L’innocente victime posa son regard vert claire sur la sorcière, le contact se fit rapidement. Ael se sentit partir dans un rêve de flashs successives, avec les émotions en plus. Elle resta figé agenouillée au côté de cette femme, voyant son âme, une âme noire aussi profond que l’enfer et la désolation. Des images arrivèrent pas toujours dans l’ordre – une adolescente à la chevelure flamboyante regarda son père et ses frères mourir, une mère délaissant complètement une enfant, une naissance dans un appartement pendant que l’enfer s’abattait complément sur la ville, l’ecclésiastique, la haine que ressentait cette femme pour le genre humain, l’amour qu’elle éprouvait pour un certain Sam dont la sorcière avait du mal à distinguait le visage, un parchemin avec une prophétie qui parlait de deux enfants, … - la sorcière ferma ses yeux gris claires, posant une main à terre pour ne pas s’effondrer.

Elle se releva calmement, préférant faire comme si de rien n’était, juste un étourdissement passager. La jeune femme avec cette voix et ce regard froid, parlant de chose anormal, n’avait rien d’une innocente victime. Elle était dangereuse ! Ael regarda toujours la rousse, impassible et calme. Ils étaient du même monde - ce monde peuplé de démons, de chasseurs, et créatures féroces – mais pas du même bord.

Connor la regarda furtivement, un instant, une seconde où Ael qui avait toujours son pouvoir actif percevant un sentiment de peur chez celui-ci … pour elle. Il fut affecté lorsqu’il l’avait crus morte, son sentiment de culpabilité qui s’était minimisé revint à l’assaut, rapidement et cruellement.

La jeune femme écouta les explications données par le chasseur, ce pouvait être une explication totalement plausible, un accident d’une telle violence aurait pus la mettre KO, elle aurait tout bonnement halluciné. Ael était dans deux optiques, dire à cette femme qu’elle avait raison mais qu’elle savait qui elle était ou celui de suivre Connor dans son explication plus ou moins normal et scientifique.
La sorcière songeait qu’ils avaient passées une sacrée soirée, et une bataille de plus, n’était pas à leur profit. En tout cas pour sa part, elle en avait un peu marre de tout ça ! La nuit fut longue, les révélations furent lourdes, L’irlandaise décida de prendre une attitude de replie. Il fallait qu’elle prévienne Connor. Mais comment ? Meg avait le sentiment qu’ils étaient un couple. De plus la sorcière aux cheveux de feu pouvait lire dans ses pensées. Ael devait trouver un moyen de faire passer le message à Connor sans que Meg se doute de quoi ce soit et pense vraiment qu’elle a eu un sacré coup sur la tête.

« A mon avis vous avez du prendre un coup sur la tête, vous devriez vous allonger un peu, le temps que les secours arrivent » ajouta t’elle en fessant un sourire qui se voulait sincère.

Ael se retourna sur le chasseur, lui caressant doucement le bras, le regardant dans les yeux avec tendresse.

« Je suis contente que tu n’es rien … mon amour » lui dit elle avec une voix suave et inquiète. Elle se reprocha de l’homme, l’entourant de ses bras, leva son visage angélique vers lui, déposa un baiser sur sa joue. Moyen de se faire pardonner par la même occasion, elle essayait que toutes les pensées de l’homme soit dirigé vers elle, qu’il ne pense qu’a elle sur le moment. « Je ne fait que de pensée à toi … j’avais tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose » insista t’elle en plongeant son regard d’acier dans ceux de Connor. Ce qui était vrai, toute la sincérité était là, malgré le faite que d’ordinaire, elle ne lui aurait pas sautée au cou.

La sorcière savait que le chasseur se mettrait à réfléchir sur son attitude, pour éviter cet inconvénient, elle fit ce qu’elle avait eu toujours envie de faire lorsqu’ils étaient dans la voiture. Elle embrassa avec fougue le chasseur, passant sa main dans ses cheveux. L’irlandaise embrassait l’homme comme elle ne l’avait jamais fait pour un autre. Disons qu’elle profitait de la situation … un peu. Et même si la jeune femme aux cheveux rouges ne se laissait pas abuser par cette mi-comédie, Ael n’en avait rien à faire, elle était heureuse de faire cet immense pas.

« Ne jouez pas cette carte là avec moi. Parce qu’à moins que vous ne soyiez médecin, vous en connaissez certainement bien moins que moi en ce qui concerne les états de choc ou tout ce que vous voudrez. » cracha t’elle presque à l’intention de l’homme avant de se tourner vers Ael. « Evidemment que j’ai pris un coup, vous avez vu l’état de nos voitures ? Et je vous rappelle que vous aviez un 4x4. » Elle fixa la jeune femme durement. « Vous savez pertinemment que personne ne va venir. »

Meg les observa tout aussi durement qu’elle avait parlé. Elle les aurait bien volontiers tué tous les deux. Mais ils étaient deux, et elle n’était pas franchement en état. Ils étaient devenus suspicieux, ils ne se laisseraient pas faire. La brunette eut soudain une idée qu’elle dut croire bonne sur le moment. Mais si elle avait escompté détendre l’atmosphère, c’était plutôt raté. Meg les regarda s’embrasser goulûment, et ce fut comme si on lançait du sel sur la plaie qui lui servait de cœur depuis plus d’un an. Elle serra les paupières pour retenir les quelques larmes qu’elle sentait monter d’un coup.

Cela faisait si longtemps qu’elle s’efforçait de ne pas trop penser à lui. Elle avait vaguement essayé de ne pas du tout penser à lui mais c’était impossible. Voir le couple s’étreindre comme Sam et elle avaient pu le faire plus d’un an auparavant lui devint très vite insupportable. Elle parvint enfin à se relever et s’éloigna lentement. Elle réalisa rapidement qu’elle n’avait, en réalité, fait que quelques pas. Elle se retourna et constata qu’ils la fixaient, hésitant sur la marche à suivre. La façon dont elle les regardait à présent ne laissait aucun doute quant à ses intentions. La jeune femme rousse n’hésiterait pas à employer la méthode forte s’ils tentaient, l’un ou l’autre, quoi que ce soit.

Meg recula, tendant la main vers eux. Ils crurent, au départ, qu’elle avait besoin d’aide, mais quand ils entendirent le bruit bizarre derrière eux, ils se regardèrent, légèrement surpris. Le couple fit volte face, et fixa les deux véhicules. Meg ne pouvait voir leurs visages mais elle entendait leurs pensées, totalement confuses et désemparées. Les carcasses, encore en train de brûler, des deux voitures s’élevaient peu à peu dans les airs. Mais la sorcière savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas tenir très longtemps. Elle baissa la main et les tas de ferraille tombèrent sur le sol dans un grand bruit métallique, en même temps qu’elle s’effondrait à genoux sur le bitume. Elle avait présumé de ses forces et ils allaient la tuer. Elle songea que cet accident n’en était peut être pas un, en fin de compte…

L’inconnue répondit avec véhémence, paraissant soudainement comme une vipère et tous les caractéristiques de la métaphore qui vont avec aux yeux de Connor. Il prit automatiquement un air faussement offusqué par l’ingratitude de la femme, alors qu’en fait, intérieurement, il souriait en coin, malicieux : voilà que l’autre sortait du sac, Jonathan devenant une sorte de chasseur ayant appâté avec succès une cible particulièrement redoutable, comme le chasseur de crocodile à l’exception faite que lui n’était pas mort encore… Et qu’il n’allait pas perdre sa prudence malgré l’allure qu’il se donnait. L’inconnue, qui se révélait bien vite comme agressive, tentait maintenant de les décimer d’un regard qui lançait des couteaux, en plus de tenter de les submerger d’une touche hautaine et suffisante de celle qui se savait capable de vaincre. C’était les plus dangereux, ceux qui avaient les moyens naturels pour tuer…

Néanmoins, alors qu’il continuait d’observer la femme au sol d’un air légèrement malin et mystérieux mais surtout amusé par le défi qu’il envisageait, il fut brutalement sortit de ses pensées par la chasseuse : Ael lui fit soudainement face et se mit à lui caresser le bras. Il lança un regard incrédule à la femme, à la main de celle-ci sur son bras dénudé, puis à nouveau à la femme, abasourdi par ce comportement soudain. Ce n’était pas du tout le moment, et pas celui des mots d’amour non plus, mais Jon ne pouvait se dégager de la femme, encore moins maintenant qu’elle se colla contre lui et lui donna un baiser sur la joue. Il papillotait des yeux avec perplexité, se demandant franchement si les vapeurs de plastiques brûlés et d’essence n’avaient pas un effet débilitant sur le commun des mortels : qu’est-ce que McFaith lui jouait comme comédie?! Elle continuait à lui débiter de douces paroles, lui la bouche légèrement entrouverte alors qu’il la regardait fixement sans comprendre. Voulait-elle lui passer un message? Sinon, pourquoi ce soudain manque de gène et d’orgueil… avait-elle découvert quelque chose? Toujours dans l’incompréhension, il jeta un léger coup d’œil par-dessus son épaule pour apercevoir la femme rousse brièvement: elle était là à les fixer, visiblement influencée par la scène. Était-ce ça, Ael voulait apaiser -mais de la mauvaise façon- la femme pour paraître normaux? Était-elle si forte?

Pas le temps d’y songer en profondeur : l’Irlandaise l’agrippa, le força à lui refaire face et à pencher la tête vu sa grandeur et l’embrassa avec ardeur. Il en fut abasourdi de cette soudaine affection et eut presque un mouvement de recul, posant ses mains sur les épaules de la femme comme s’il voulait, sans trop oser, l’écarter, les yeux grands ouverts de surprise alors qu’elle l’embrassait… puis il ne put résister à la magie du moment, au feux d’artifices digne du 4 juillet, finalement ravi qu’elle passe directement à cette intimité qu’il n’avait pas espéré possible entre deux chasseurs professionnels. Au fond, il avait toujours eut envie de goûter à ces lèvres en s’imaginant inconsciemment une saveur bien corsée et Irlandaise, presque comme son whisky qu’il n’avait pourtant jamais but. Il ferma lentement les yeux sous l’effet de la passion et posa une main au creux du dos d’Ael pour la serrer contre lui, son autre forte main posée sur le côté du visage de porcelaine de la femme de par son obnubilement avant de tendrement s’enfouir dans la chevelure de la femme. Aucune des amourettes passagères qu’il avait connues ne pouvait rivaliser avec ce moment, avec cette femme aux lèvres brûlantes comme les flammes qui avaient dut la tuer, leur entourage devenant sans importance du coup.

Ils se dégagèrent et brisèrent la magie pratiquement en même temps et à contrecœur, devinant la femme rousse éloignée d’eux : il ne fallait pas perdre prudence, malgré la tentation. Jonathan se retourna pour le fixer, les deux main posées maintenant sur celle d’Ael, un plus grande distance entre eux, levant un sourcil en appréhendant une réaction quelconque. La sombre victime leva une main vers eux d’une façon qui laissait Jon perplexe, se retournant entièrement de la chasseuse et voulant tenter un geste apaisant pour calmer la victime, mais un bruit facilement reconnaissable l’alarma. Il échangea un bref coup d’œil surpris avec Ael, signe qu’aucun des deux ne présageait que c’était l’annonce d’une bonne nouvelle, puis ils firent volte-face pour découvrir avec horreur les lourdes carcasses flotter dans les airs sans raison apparente.

Sur ses gardes, lâchant un juron en prenant une position défensive, Connor fronça promptement les sourcils et chercha inconsciemment à atteindre une arme… qu’il n’avait malheureusement pas : ses fusils étaient tous dans sa veste de cuir, et sa veste était près de la rouquine. Quand les voitures chutèrent au sol avec fracas, l’homme se retourna prestement vers la victime, la devinant source de cette commotion, encore plus sur ses gardes. D’un ton à la fois offusqué, incrédule et alarmé, Jonathan lança vivement plus ou moins à l’intention de l’élémentaliste :

« Mais… ça nous était destiné ça, non?! C’est qu’elle a essayé de nous aplatir celle-là!! Qu… Elle… Holy shit! »

Il termina en pestant et en se détournant légèrement avec frustration, avant de refaire face à la rouquine. Connor balaya le sol du regard pour réaliser qu’il ne pourrait atteindre ses armes rapidement, peu importe si leur ennemi semblait maintenant encore plus faible. Elle les attaquait en premier, eux n’avaient rien fait de bien offensif pourtant, qui n’avaient aucune raison de mériter une agression aussi violente… sauf si cette magicienne roussâtre était une puritaine extrémiste qui déclarait la guerre aux indécences en publique bien sûr. Encore sur ses gardes, il s’adressa à l’inconnue d’un ton un peu irrité et réprobateur, cherchant à rétablir une paix si c’était encore possible :

« On peut savoir ce qui vous prend!? Vous croyiez qu’on vous a sauvé la vie pour mieux vous tuer ou quoi?! Après vous dites que vous allez bien!... Mais... Je n’arrive pas à y croire! »

Un moment de pur plaisir où rien ne comptait à part ses lèvres fines sur celles du chasseur. Elle n’avait pas dit qu’elle éviterait de s’attacher aux gens, que ça relation de confiance avec lui ne serai que professionnel. La sorcière avait légèrement oublié ses propres pensées, d’ailleurs elle oubliait beaucoup de chose sur le moment. Elle oublia tout, la nuit avec le démon, l’accident … la sorcière aux cheveux de feu. Elle était dans les bras d’un homme, qu’elle avait considérée il y a pas assez longtemps comme un coéquipier de boulot, un ami … et là elle était en train de l’embrasser, les choses ne tournait pas vraiment en rond. Le chasseur aurait pus la dégager, la repousser de cette soudaine intimité mais il n’en fit rien, la serrant contre lui. Tout ses sens était en éveille, capté par les moindres geste de tendresse que fessait Connor, la fessant légèrement frissonner. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

L’irlandaise s’écarta de cette étreinte, gardant les mains de Connor dans les siennes, un peu prise dans son monde, avant de revenir brusquement à la réalité. La victime, disons plutôt, le danger était toujours là debout sur ses faibles jambes le regard noir. Ael savait à qui elle avait à faire, elle les tuerait sans hésiter sur cette route où les voitures se fessait rare. Meg leva sa main sur eux, pour leurs demander de l’aider ? La sorcière en doutait fortement mais décida de faire comme Connor, aller vers elle pour l’aider. Un bruit métallique d’une forte violence la saisit, elle regarda du coin œil le chasseur, fronçant les sourcil pour ce retourner et regarder d’un air perplexe la scène. La sorcière se dit que les choses n’allaient pas en s’améliorant. Ce qui fut les voitures de Meg et Connor lévitait dans les airs, sous le regard impassible de la jeune femme. Ce n’était pas comme si elle voyait ça pour la première fois, elle-même pouvait très bien le faire. Les deux carcasses calcinées des deux véhicules se fracassèrent au sol. Une pièce de forme circulaire roulait doucement vers Ael, pour tourner, fessant un beau rond avant de s’écrouler au sol. Ce n’était pas aujourd’hui qu’ils allaient pouvoir profiter d’un jour de repos.

« Je crois bien … oui ! » confirma t’elle à Connor en regardant d’un air hagard le bitume. « J’ai comme l’impression que cette journée n’es pas terminée » ajouta t’elle avec lassitude, se retournant sur la femme avec un air blasé, pour elle s’était une déclaration de guerre.

Ael se figea, ses yeux gris clair changèrent par des prunelles incandescentes, un vent léger apparut comme par magie s’engouffrant dans les longs cheveux de la jeune femme. Cleveland est ses sorcières du mal ! La sorcière avait connue Lythés l’année dernière. L’esprit d’une sorcière qui possédait une autre sorcière, une certaine Lauren. Malgré que les deux jeunes femmes n’étaient pas du même bord, elles s’étaient bien entendu par leur rapprochement pour les anciennes pratiques de sorcelleries. Ici c'était différent, Meg était une sorcière violente, une âme profondément noir, une leader parmi les démons. L’irlandaise était prête à toute autre tentative d’agression où cas où la sorcière au cheveux rouge décidaient de lancer l’attaque. Les images que la sorcière avait captées dans l’âme de Meg lui revinrent à l’esprit. Quel était le rôle des deux bébés ? Elle n’avait pas voir que quelque bride de phrase sur le parchemin. Les réponses, elle pouvait très bien les avoir de l’ecclésiastique, le tout était de savoir si celui-ci était toujours en vie. Ce n’était pas le moment d’avoir ce genre pensé dans la tête, elle reprendrait son rôle de journaliste plus tard. Tout d’abord c'était de rester en vie, de ne pas laisser Meg rentrer trop facilement dans ses pensées. Mais bloquer ses pensées c'était plus facile à dire qu’a faire.

Connor essayait de rétablir la paix, de calmer la furie qui en les voyant s’embrasser avait était envahis par se sentiment de frustration de pas être avec l’homme qu’elle aimait. Ael avait eu due mal à voir le visage de ce Sam en question. Tant de questions qu’elle devra mettre entre parenthèse. Elle fixait la jeune femme, ne la quittant pas des yeux, pour répondre d’une voix neutre en s’adressant au chasseur.

« ça pour avoir un problème, elle à carrément une casse en moins et quand option elle peut lire dans les pensées ... et je peux te dire que la seule chose qui pourrait la calmer ce serai de nous tuer ! » dit elle avec un sourire en coin, malicieux et provocateur. « N’est pas Meg ? » demanda t’elle en demandant à la rouquine de bien confirmer cet états fait. Ael s’avait tout ce qui avait à savoir sur la demoiselle, un seul regard et votre histoire est la sienne.

Des racines d’arbres sortirent discrètement du sol, prêt à s’étendre pour attraper la chef des démons par les mains et ainsi l’immobiliser. Ael n’était pas sûr que ça marche, vu la puissance qui émanait de la jeune femme mais celle-ci venait d’avoir un accident de voiture plutôt violent, une chance pour eux. La sorcière se sentait en pleine forme, plus de blessure, une énergie retrouvée, elle était prête à en découdre maintenant s’il le fallait. Même si elle pouvait rivaliser avec Meg, il y avait toujours Connor, cette fois-ci ce n’était pas un simple démon aquatique.

[Désolée pour l'immense retard...]

Meg lança un regard plus que glacial à l’homme. Il était gonflé d’oser prétendre qu’il lui avait sauvé la vie, alors qu’il lui était tout de même rentré dedans avec son char d’assaut. Sans parler de sa petite amie sorcière. Et pas que ça d’ailleurs. Pour survivre à une telle explosion, elle était forcément autre chose. La jeune femme la fixa narquoise, lâchant à son compagnon quelques informations sur Meg qu’elle n’était pas censée connaître. Cette dernière fronça les sourcils, ses yeux verts fixant avec dureté sa congénère. Visiblement, Meg n’était pas la seule à être télépathe. Pourtant, elle sentait que ce n’était pas vraiment ça. Elle sentit une bouffée de colère l’envahir. Elle avait horreur qu’on fouille dans sa tête. Elle se releva, semblant se sentir mieux, même si ce n’était pas vraiment le cas en réalité. La rage peut parfois permettre de faire de drôles de choses. Cela dit, la brunette n’avait pas tout à fait tort. Meg aurait bien volontiers tué le couple. Mais ça n’aurait pas été amusant. Elle croisa les bras sur sa poitrine, fixant toujours Ael.

« Qui vous dit que mon nom est Meg ? Et qui vous dit que ce que vous voyiez est vrai ? » Elle ne put s’empêcher de sourire, moqueuse, en voyant le doute s’emparer d’Ael. « Vous ne pensiez tout de même pas qu’il était si facile de lire en moi ? »

Puis elle regarda à nouveau l’homme. Lui ne serait pas aussi méfiant que la sorcière, et il serait tellement plus amusant de s’en prendre à lui. L’autre n’oserait rien faire tant que Meg ‘jouerait’ avec lui. Sans parler du fait que la sorcière voulait la neutraliser avec un arbre. Elle dut retenir un fou rire, puis esquissa un sourire cruel avant de poser les yeux sur Ael. Puisque cette idiote était capable de lire en elle, Meg allait lui montrer quelque chose qu’elle n’aimerait probablement pas. Elle s’insinua si brutalement dans l’esprit de Jonathan qu’il tomba à genoux en se tenant les tempes.

« Si tu me tues, il mourra aussi. » lâcha t’elle froidement. « Es tu prête à prendre un tel risque ? »

Le regard de la brunette cessa d’être incandescent, passa successivement de Meg à Jonathan. La jeune femme était visiblement perdue. Meg entendit les racines de l’arbre retomber lourdement sur le sol, libérées de l’emprise de la sorcière. La sorcière rousse appréciait énormément ce qu’elle lisait en l’homme, et encore plus le fait qu’il semblait faire le maximum pour que sa compagne n’en sache jamais rien. Elle put également voir qu’ils n’étaient pas le couple qu’ils prétendaient, mais que l’un comme l’autre, ils le souhaitaient. Elle allait pouvoir jouer sur ça…

((la finale contre Jo m'a fait oublier complètement la moindre once d'attente ))

La sorcière à ses côtés réagit rapidement à l’attitude provocatrice de l’inconnue, activant rapidement cette étrange énergie qui illuminait son regard et attirait un vent venu de nulle part. Puis, Ael confirma ses craintes, celles d’avoir affaire à un être hostile doté de pouvoirs surnaturels, en plus d’ajouter aux informations un détails d’autant plus cauchemardesque : la femme rousse pouvait elle aussi lire les pensées… Bien que l’homme n’était pas stupide du tout et qu’habituellement, il était doué pour deviner les intentions et les attitudes des gens seulement par des analyses et des observations très logiques, cela n’était rien comparé au vrai don de pouvoir déchiffrer à distance ces signaux du cerveau et lire les pensées comme dans un livre ouvert.
L’homme serra légèrement les dents, frustré de savoir qu’il était le seul insensible à ces histoires de pensées, se sentant comme un non-voyant soudainement. Et que dire du fait que cette guerre échapperait sûrement à son pouvoir : il était cruellement désarmé, sans son cher camion, sans la possibilité de se battre en homme de coups et d’esquives, entouré de gens qui pouvaient tout savoir et tout faire à distance et sans bouger un muscle ou presque.

Cette Meg perdit tout ce qui lui restait de son charme aux yeux de l’ancien policier avec tous ces regards d’acier et de glace, mais l’esprit entêté et railleur de Jonathan lui donnait presque envie de rire au visage de cette harpie, juste pour l’irritée encore plus, histoire de gagner une bataille tout seul au moins. Mais il se retint, préférant savoir jusque où s’étendait l’influence de la sorcière ennemie, la guettant attentivement de son regard perçant alors qu’elle se relevait. Elle lâcha quelques mots qui réfutaient des faits et son vrai nom, un air amusé qui semblait dissimulé quelque chose. D’une certaine façon, il était plus enclin à croire ce que l’irlandaise révélait. D’un ton qui trahissait sa méfiance, légèrement plus bas pour s’adresser à Ael –même s’il savait que la femme rousse pourrait tout lire après tout- Jonathan lui demanda, sans lâcher des yeux leur ennemie :

«Tu dois sûrement pouvoir m’éclairer là-dessus : habituellement, on peut garder de fausses pensées et informations en tête en permanence pour se protéger des autres… télépathes, ou alors elle savait déjà que tu l’étais ? … »

L’instant d’après, il capta le regard de la rouquine qui se posait à nouveau sur lui, un regard de fauve jubilatoire… Quoi, avait-il dit quelque chose qui ne fallait pas, qu’elle allait utiliser contre eux? Le chasseur plissa ses yeux azurés et fronça des sourcils, redressant légèrement le torse comme s’il s’attendait à tout…
Mais Connor n’était tout de même pas préparé à ce qui l’attendait : il fut saisit d’une très légère convulsion qui dura qu’une fraction de seconde, parcourut à la fois d’un frisson et de la plus désagréable sensation qu’il soit alors que quelque chose envahissait brutalement son esprit. Il avait l’impression que des doigts de glace aux griffes d’acier venaient de se saisir violemment de son cerveau pour le griffer, plantant ses serres de plus en plus profondément dans sa matière grise pour en arracher des bouts. La douleur, le mal de tête était si envahissant qu’il donnait l’impression de bloquer tout autres signaux nerveux, atterrant et engourdissant l’homme au point de le faire tomber à genoux au sol en se tenant la tête à deux mains, échappant une sourde exclamation de souffrance et de vive surprise. On s’attaquait à son esprit, si soudainement qu’il n’avait rien put faire pour l’éviter et que maintenant, il n’arrivait plus à réfléchir normalement, chaque nouvelle piste de réflexion étant coupée court par les puissants maux de crâne et ces flashs étourdissant de mémoires sollicitée à une vitesse vertigineuse. Jonathan avait beau être plus résistant physiquement qu’un humain normal, cette torture était d’abord mentale, proférée à distance et sans contact : il n’y pouvait rien avec sa vivacité et ses muscles, surtout pas depuis qu’il n’avait pas eut le temps de monter un bouclier psychique et que le poids de l’attaque –ou plutôt de la fouille- l’empêchait de relever cette fameuse barrière.

Au travers du nuage de brume dans son esprit lacéré, des mots lui parvinrent de très loin et de la bouche de la barbare sorcière : elle menaçait de le tuer tout simplement. Mais l’homme posait une main presque tremblante au sol afin de ne pas perdre équilibre, le souffle coupé par la violence du coup, toujours en proie à cette affreuse douleur qui lui fracassait le crâne. Il sentait la vicieuse présence de cette Meg qui tentait d’infiltrer les moindres recoins de son esprit, il voyait défiler tous ces souvenirs qu’il aurait voulu effacer à jamais de sa mémoire, les sentiments qu’il avait pour Ael se révéler d’une façon alarmante à quelqu’un qui pourrait s’en servir pour blesser la sorcière chasseuse. Pouvait-il être tué à distance? Bien sûr que si, il réussit à réaliser dans ce brouillard de confusion douloureuse avec amertume : si elle soulevait des voitures à distances, elle pouvait aussi faire en sorte qu’un certain artère principal se bloque soudainement, que le cœur rate quelques battements de trop…

Son instinct de survie se fraya un chemin entre les serres télépathique de la sorcière du mal, lui suggérant de repousser l’envahisseur du mieux qu’il pouvait. Jon se mit alors à perdre ses pensées le plus aléatoirement possible, à tenter de faire le vide et d’éviter de se concentrer sur ce qu’il voulait cacher au moins assez brusquement et littéralement que l’inquisitrice serait laissée face à des idées sans rapport qui ne divulguait rien de logique. L’étourdissement qui le saisissait aida légèrement à la tâche : il sentit l’oppression s’étendre au fil de ses pensées confuses et donc du coup cesser de prendre des cibles en particulier et de s’enfoncer dans son esprit. Connor sauta sur l’occasion avec l’énergie du désespoir : il se redressa avec peine sur ses genoux, haletant d’une façon saccadée pour tromper presque en vain sa douleur, se concentrant sur le mur mental qu’il tentait si bien que mal de dresser et lâcha d’une voix entrecoupée qui trahissait son combat intérieur :

« Ael… Ael écoutes … je… ça… ira bien il faut seulement la…la prendre de… surprise… C’est comme pour les prises… d’otages… »

Le Rhodes Islandais ne continua pas son explication, une de ses mains lâchant sa tête pour aller lentement fouiller dans une de ses bottes et en retirer un de ses couteaux. Il préfèrait tenter, un peu pathétiquement, de faire croire à Mc Faith qu'elle n,avait pas à se soucier de lui: ils ne devaient pas se permettre la moindre hésitation. Sa vue était embrouillée et remplie de points et d’éclairs lumineux semblant battrent au même rythme que les coups cuisants qui endolorissaient son esprit, mais l’homme joua le tout pour le tout et lança son arme blanche vers la forme floue au sommet roux.
Si cela fonctionnait, peu importe si la lame ou le manche touchait le moindrement la femme, elle serait suffisamment déconcentrée pour lui relâcher l’esprit

La sorcière n’était pas une télépathe, elle ne pouvait pas lire les pensées d’autrui mais juste voir, ressentir ce qui ce cache au fond de chaque personne. Un pouvoir assez pénible, du moins pour la jeune femme, vu qu’elle ne le maîtrise pas totalement. Elle regardait la sorcière aux cheveux roux, prêts à jeter les racines d’arbres contre elle.

« Je ne suis pas télépathe ... en tout cas pas comme elle » expliqua t’elle à Connor sans quitter la demoiselle censée être une victime dans l’accident. Elle préférait rester là dans son explication rapide, elle rentrerait dans les détails des pouvoirs plus tard.

Censé, est le mot, vu que pour Ael, ce n’était pas une victime mais un parasite, un autre démon qu’il fallait vaincre. En faite, la chasseuse ne savait pas vraiment tout sur Meg, seulement quelques brides de sa vie. Des flash et des sentiments la traversant un instant. Lorsqu’elle maîtrisera son pouvoir, elle pourra tout savoir, lire en profondeur, rien ne pourra lui résister.
Ael était sûr de ce qu’elle avait vu, mais n’avait pas envie de répondre à Meg, préférant esquisser un sourire en coin, lui dire pourquoi est – elle si sûr de détenir la vérité ? Il est facile de fausser l’esprit, ses pensées mais pas l’âme. L’Irlandaise fixait les de ses yeux en feu la sorcière maléfique, les racines rodant sur le sol, prenant de la vitesse dans leurs mouvements pour s’arrêter net et retomber à terre.

La sorcière avait lâché prise d’un seul coup en voyant le chasseur tomber à terre. Elle s’attendait à se que Meg utilise ses pouvoirs contre Connor mais pas maintenant, pas aussi vite. L’accident ne fut pas aussi violent que l’aurai crus la sorcière. Ael réfléchissait à toute vitesse, s’agenouillant auprès de l’homme, paniquait sur le moment. Il avait mal et elle ne pouvait rien faire pour arrêter ça ou si … s’attaquer à Meg et risquer du même coup de tuer Connor. Malgré sa capacité de se régénérer plus vite qu’un humain normal, elle savait qu’il n’avait pas la capacité de revivre.

Ael se trouvait confrontée à un dilemme qu’elle n’aurait eu aucun mal à s’en dépêtre, si elle n’avait pas ses sentiments pour le chasseur. Avant elle n’aurait eu aucun mal à savoir ce qu’elle devait faire, elle aurait attaquée Meg sans se soucier du chasseur. Quelle connerie que d’avoir des sentiments ? Elle était tous près de Connor cherchant une issue. Le chasseur marmonna quelques mots, … prendre … surprise … prise d’otage. Elle compris l’essentiel de la phrase et regarda Connor sortir son couteau. Le souci c'est que dans une prise d’otage, il est rare que celui qui retient les otages sache lire dans les pensées.

« Je doute que ça marche et je ne risquerai pas ta vie … » elle l’avait dit avec beaucoup de sincérité, désirant préserver la vie de l’homme, ce qu’elle n’aurait jamais fait auparavant. Elle tourna son regard gris claire sur la femme aux cheveux rouges, le visage impassible et serein.

« Arrête ça tout de suite ! » ordonna t’elle à Meg alors que l’arme blanche fonça sur la sorcière qui se figea dans les airs. Ael en profita, libérant son énergie d’un coup. Une bourrasque d’air propulsa Meg à plusieurs mètres dans des buissons. Ael regarda Le corps de Meg disparaître derrière la verdure.

« Reste ici je vais aller voir où elle est passée ! » dit elle au chasseur qui se remettait doucement.

Elle aurait pu rester auprès de lui pour savoir s’il allait bien mais la chasseuse voulait en finir avec la rousse. Elle s’avança à la lisière de la forêt qui arborait la route.
Ael s’approchait doucement de l’endroit où la jeune femme devait se trouver, mais son corps n’y était pas. Elle passa ses mains au dessus des buissons qui s’écarta de son chemin comme par magie. La sorcière était pied nu marchant lentement, fessant attention où elle posait le pied. Un voix d’homme l’appelait, Connor lui demandait de revenir. Ael hésita un instant avant de se retourner pour revenir en arrière.

Meg avait vu l’homme lancer vaguement le couteau vers elle. La jeune femme dut relâcher sa prise sur Jonathan pour bloquer l’arme. En temps normal, elle n’aurait pas eu besoin. Mais elle était encore sonnée, plus qu’elle ne le pensait. Ce qui fut suffisant pour que l’autre sorcière l’envoie valdinguer. Fort heureusement, sa chute fut amortie par des buissons. Meg se releva, jurant intérieurement, et s’éloigna, restant cachée derrière un arbre. Comme elle s’y attendait, la femme était venue vérifier si elle était toujours là. Elle fronça les sourcils en ne trouvant nulle trace de la sorcière. Ce qui arracha à Meg un sourire satisfait. Elle en avait ainsi pu en profiter pour savoir qui elle était, et qui était son compagnon. Et cette idiote n’avait rien senti.

La brunette tourna la tête vers l’homme qui l’appelait. Qu’elle retourne donc auprès de son obligé. Rien ne serait plus facilement pour Meg que de les retrouver. Vrais ou faux noms, ils ne pourraient pas se cacher. Elle n’était pas en état, pour le moment, mais tôt ou tard, elle leur ferait payer. La sorcière à demi nue finit par cesser de la chercher et retourna auprès de l’homme. Elle n’y était pas allée très fort avec lui, et quand bien même, il était plus fort et plus résistant que le commun des mortels. Il se remettrait bien vite qu’elle de ce foutu accident.

L’horizon commençait à rosir lentement. Bientôt, les gens se lèveraient, les voitures commenceraient à circuler. Et quelqu’un finirait forcément par trouver deux carcasses fumantes en plein milieu de la route. Ce qui n’était pas vraiment bon pour elle. Elle jeta un discret regard au couple, mais, bien trop occupés à se réconforter mutuellement, ils n’avaient même pas remarqué que la jeune femme rousse les observait, bien à l’abri derrière un arbre. Meg esquissa un léger sourire puis partit sans bruit, quittant les lieux de l’accident à travers les bois. Il ne lui fallut pas autant qu’elle ne le pensait pour arriver chez elle. Elle alluma la télévision tout en appelant la police pour signaler le vol de sa voiture. Elle ne fut pas étonnée de voir que la chaîne d’informations régionale parlait d’un grave carambolage qui n’avait, fort miraculeusement, fait aucune victime. Cependant, les secours n’avaient pas trouvé de blessé et les conducteurs restaient introuvables.

« Ces deux idiots se sont enfuis aussi. On se retrouvera de toute façon, Jonathan et Ael… »

Jonathan avait aperçut une forme sombre se baisser à ses côtés : cela devait être Ael, il ne pouvait bien voir avec la douleur qui lui piétinait le crâne de toute façon : sa vue était plus qu’embrouillée et trouble par les flashs de lumière et de mémoire qui l’aveuglait. Il n’avait pas pu bien entendre ses mises en gardes sur le moment : son instinct de survie étouffait tout simplement son habituellement froide logique et lui suggérait le plus d’impulsivité qu’il pouvait se permettre : c’était temps pour lui d’être un mâle sans cervelle qui se servirait encore plus de ses muscles…

Jon ne vit pas ce qui se produit, il ne sentit qu’une grande vague d’énergie et un léger refoulement d’une tourmente de vent, mais il cru qu’il allait sourire comme un abruti de soulagement quand la torture cessa soudainement : la sorcière maléfique avait été distraite ou écartée le temps de relâcher son étreinte sadique. Connor n’eut alors comme seul réflexe de battre des paupières en rejetant la tête vers l’arrière pour chasser les points noirs qui s’accumulaient dans son champ de vision, prenant de grandes inspirations avant de se redresser avec une peine quelconque. Ses membres semblaient être maintenant faits de coton et tout tournait autour de lui, à sa plus grande frustration. Il sentait des gouttes de sueur perler dans son dos, sous son gilet pare-balle encore humide de leur séjour dans le lac et du sang qui lui avait coulé–pour le moins sur l’avant du vêtement sans manche qui dévoilait ses bras musclé- de son nez brisé maintenant ressoudé –il espérait que l’os avait reprit la même forme qu’avant sinon il resterait toute sa vie avec un nez de boxeur ridicule- et se sentait vidé de toute énergie, mais le Rhodes Islandais était trop entêté pour rester vulnérablement et inutilement au sol. À ce moment, il se rappela du danger et chercha avec affairement de ses yeux d’un bleu des mers du nord la forcenée qui avait tenté de le tuer aussi lâchement, à nouveau sur ses gardes malgré les vertiges et la migraine. Elle avait disparue… était-ce grâce à Mc Faith ? Un peu amèrement touché dans son orgueil, il se promit relativement sérieusement de lui demander un jour.

Mais alors qu’il se figeait, avec les poings sur les hanches et légèrement penché vers l’avant, pour reprendre ses esprits et attendre la fin d’une autre attaque d’étourdissements, la chasseuse légèrement vêtue passa en un coup de vent devant lui, ne lui laissant pas le temps de comprendre ce qui se passait et lui lançant qu’elle allait chercher la sorcière maléfique. Il ne réalisa pas ce que cela impliquait avant la quatrième seconde d’après, alors que l’autre était déjà rendue à la lisière du bois tout près : à ce moment, Jonathan entrouvrit les lèvres comme bouche bé, cligna des paupière et fronça des sourcils d’étonnement. Elle n’allait pas réellement se jeter comme cela dans la gueule du loup ! Et encore moins en lui disant de rester en arrière ! À l’instant, il avait déjà oublié que lui-même avait tenté un coup vraiment stupide en asseyant de lancer un couteau sur la sorcière, encore plus du fait qu’il n’avait pas demandé l’avis de sa compagne de chasse avant de tenter une évasion aussi désespérée et suicidaire et qu’il n’avait même pas atteint sa cible… Mais c’était comme ça avec l’homme : il était le seul à ses yeux qui pourrait risquer quoi que ce soit pour tous ceux qui avaient besoin d’aide, encore plus si la personne menacée était cette ravissante et exotique chasseuse qui l’avait conquis...

« Non, Ael, ne… »

Jonathan commença à protester en se retournant vivement vers la femme qui s’éloignait, sa voix trahissant son inquiétude et son irritation de la voir si imprudente. Mais comme elle ignora ses mots comme lui avait ignoré ceux qu’elle lui avait adressés avant l’attaque lamentable au couteau, il poussa un soupir exaspéré, lança un regard hésitant sur les alentours encore désert et les carcasses fumantes, puis marcha vers sa veste pour la ramasser. Il l’endossa rapidement mais seulement pour se saisir des lourdes armes à feu qu’elle contenait avant de refaire face à Mc Faith. Pourtant, à sa surprise, l’irlandaise avait disparut dans le boisé, éveillant encore plus cette pointe d’inquiétude chez l’homme. D’une voix assez forte pour être entendu à distance, aussi autoritaire que lorsqu’il criait aux criminels de déposer leur arme et lever les mains en l’air, trahissant encore son appréhension, Jonathan lança à l’adresse d’Ael :

« Ael ! Revient tout de suite ! Rien nous dit que ce n’est pas un piège et que cette folle n’attend pas seulement qu’on se pointe pour mieux nous descendre!… Ael ?! … »

Alors qu’il allait se mettre en marche d’un pas vif et lourd pour aller la chercher et la ramener lui-même s’il le fallait, sachant que jouer à cache-cache dans les bois n’était pas du tout amusant avec ce genre d’adversaire capable de brutalités à distance, il la vit sortir du bosquet de buisson. Il fit une légère moue boudeuse, comme s’il lui en voulait de lui faire une telle peur, mais ne détacha pas ses yeux de la végétation derrière elle : il pourrait toujours la couvrir si l’autre revenait à la charge. Jon garda son poing armé pointé vers les bois jusqu’à ce que Mc Faith fut toute près de lui : il baissa alors ses yeux pâles -et légèrement plissés d’un air de dur du Far West alors qu’il était encore aux aguets- pour rencontrer les siens.

« Mieux vaudrait remettre ce combat à plus tard : elle a l’avantage du terrain, on ne sait pas comment la tuer et je crois que ces combats et la nuit blanche nous ont bien épuisés… Assez d’imprudences pour ce soir et plus de préparations pour la prochaine fois… »

Jonathan lui souffla à demi voix d’un ton sombre, pas parce qu’il avait peur d’être entendu, mais parce que le sujet des bravoures était délicat d’une certaine manière pour eux deux. Peut-être aussi parce que son humiliation, sa migraine tenace et son orgueil blessé de se trouver si vulnérable au danger que courraient les gens qu’il aimait le rendaient légèrement maussade. Il y avait aussi le fait de laisser partir une créature très dangereuse sans garantie de pouvoir la retrouver : le chasseur pensait qu’il manquait à son devoir et il se sentait assez coupable en envisageant que la femme fasse des victimes qui auraient pu être épargnée s’il avait été compétant et non pas à se tordre de douleur au sol.

« Ou devrais-je dire pour ce matin… »

Ajouta t’il en apercevant une fois de plus les lueurs du matin qui s’éclaircissait. Jonathan regarda autour de lui encore une fois pour s’assurer qu’ils étaient seuls et qu’aucun ennemi de plus s’était ajouté au lot, son regard s’arrêtant sur la douloureuse vision : son camion… il l’avait oublié celui-là. Il était totalement ruiné, sa deuxième maison avait été réduite à presque rien. Jon tenta de détourner son esprit des souvenirs douloureux ravivés quand on avait décidé de les lire télépathiquement par l’idée de la perte de son fidèle destrier, puis de l’urgence de s’éloigner le plus possible de la sorcière maléfique. Connor soupira et baissa lentement son arme en amorçant quelque pas en reculant histoire de garder ses yeux sur la lisère du bois le plus longtemps possible, ensuite en quelque sorte imité par la fabuleuse chasseuse.

Ce n’était pas finit pour eux : ils allaient devoir repartir à la marche, elle à demi nue et décoiffée comme une sauvage, lui couvert de boue, d’eau, de sang et de contusions comme un rescapé d’un carambolage d’un wagon de train, jusqu’à un endroit où ils pourraient appeler un taxi ou peu importe. Même avec son métabolisme et sa force supérieur, tout cela l’avait profondément exténué et meurtrie, pourtant il leur restait une assez longue route à pied à parcourir dans la fraîcheur. Malgré l’heure matinale –Jon lança machinalement un regard à sa montre bracelet- ils n’allaient probablement pas passer si inaperçu. Décidément, rien n’était facile dans ce bas monde

((désolée: ma réponse est nulle et ne révèle rien -___-'' ))