• SUPERNATURAL - City of Fear •
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


« It's evolution... Just evolution... And I do not dare deny the basic beast inside »
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

 

 Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeMar 6 Nov - 1:24

Il faisait froid. Le sol poussiéreux semblait fatigué et il n’y avait pas l’ombre d’une joie entre ces murs. Les néons n’étaient rien d’autre qu’une guirlande de Noël grillé. Du haut de leur quelque mètres ils observaient ce qui restait de la ville.
Rien et quelques souvenirs. Les coins sombres grouillaient de dangers et les rares endroits de soleil se morfondraient dans le vide. On aurait dit que même la lumière hésitait à entrer dans ces endroits peints par la tragédie.
Des pas en cadence résonnaient dans cette rue. L’écho était le témoin du vide, et la poussière celui de l’hésitation. Qui ira essuyer cet endroit de tous les malheurs ?
Les pas étaient petits, lents. Des chaussures à talon. Une dame… non plutôt une petite fille. Aucune dame ne vient dans ces lieux.
A ses pieds la ville s’habille des gris ternes du soir. Moins de pas sur les trottoirs, et les malades néons qui s’allument déjà. Moins de bruit, moins de chaleur. Le vent du soir arrive, il vient danser avant la nuit. Il y a le parc, à droite au loin, qui est déjà obscur. Et c’est vers là que les monstres se glissent. Personne dans le parc, pourquoi donc. Les humains ont peur de l’ombre du soir des arbres sous lesquels ils dorment le jour. Ils ont peur du silence dans les branches, et du vent sur les herbes usées. Ils ont peur surtout de voir cette part de la ville qui leur rappelle qu’ils vont mourir.
Elle regarde l’ombre de ses pas, elle sourit aux feuilles mortes. La petite fille à talons sourit, et pourquoi au juste, personne ne semble savoir. Il n’y a personne.
Il y a des moments comme celui là. Quand elle a besoin de rien, de penser au vide, pour pas penser au mal. Il y a beaucoup trop de moment comme celui là, en ce moment.
Beaucoup trop.
Sacha est trop fine pour les rues, trop jeune pour la nuit. Pourtant elle continue de marcher de ce pas nonchalant et d’écouter ses propres bruits. Tout va bien. Elle se le répète sans cesse. Qui irait détruire le bien dans un si beau jour d’automne, pendant une si belle nuit, tranquille.
Qui irait détruire les rêves, à quoi bon ? Personne ne se nourrit du malheur des autres. Des gens comme ça, n’existent pas.
Qui irait détruire cette ville magnifique, qui l’est déjà.
Le bruit des feuilles lasses de tomber est silencieux dans ces rues. C’est comme si elles avaient peur. Vient un moment où Sacha regarde le paysage avec colère. Puis doucement les yeux bleus s’apaisent. Le vent du soir en signe de tranquillité vient jouer sur les cheveux clairs et onduler comme une vague vivante d’ombre et d lumière.
Elle avait marché ainsi pendant longtemps. Elle traversa des rues et des cartiers étranges sans que personne ne la remarque. Le moment de se sentire vite, se sentire fantôme était étrange. Mais elle n’y pensait pas. Sacha ne songeait à rien, pour ne pas songer au mal.
C’est une nouvelle vie, ou la fin de l’ancienne ? Est-ce le début d’un conte ou les derniers mots d’une prière ?
Lentement, elle vit les hommes qui lui étaient chers disparaître. Pourtant, ils n’étaient pas nombreux. Deux, peut-être trois… et le reste du monde. Elle les aimait et n’attendait rien en retour. Alors le monde ne lui avait jamais rien donné.
Ches, son majordome s’en alla aussi. ‘Je ne veux pas avoir à vous chercher morte dans un coin sombre de cette ville affreuse. Je retourne à Londres servir votre oncle, je vous y attendrais.’
Sacha soupira mais son souffle chaud ne pouvait pas être plus fort que le vent du mal. Lorsqu’elle finira de penser au vide, elle commencera à se persuader que Ches n’est jamais venu avec elle à Cleveland. Car elle ne pourra pas expliquer l’abandon.
Il faisait froid.
Et les néons malades semblaient lui crier qu’elle est seule. Mais qui s’en soucie ? Qui pleurera sa mort ?
Elle n’a plus personne mais elle sourit. Que lui reste-il à part ce maudit sourire hypocrite qui nourrit son monde parfait tout en la brûlant de l’intérieur ?

Elle rit un peu, inquiète de s’effondrer en pleurs. Elle n’a plus d’âge, elle n’a plus de corps. C’est un navire échoué dont la coque porte l’empreintes des filles fanées.
Aller, reprends toi Sacha. Ton être est fait d’amour, des paroles de sucre, tu n’es pas faite pour t’apitoyer sur ton sort. Si les autres t’abandonnent c’est que tu n’as pas assez aimé. Tu n’as pas été aussi bien qu’il aurait fallu. Essaye de ton mieux ou meurs si le monde que ta mère s’est donné tant de mal à crée s’écroule.

L’œil brillant de la fille s’allume comme une allumette humide. C’est un feu éphémère qui ne durera pas longtemps. Juste le temps de reprendre son allure parfaite et d’ignorer la poussière, le vent et les boitements de la nuit.
Deux perles fissurent le teint parfait de son visage. Elle pleure.
Non, il pleut.
Pas assez pour la faire courir mais suffisamment pour lui donner la témérité de se glisser dans une ruelle qui offrait un toit poussiéreux.
Sacha s’accroupit et ses cheveux touchaient presque par terre. La pluie légère mouilla sa colère, et son sourire revient. Il n’y avait rein d’humain dans cette expression. Le bonheur qui l’habitait était éphémère comme toute sa vie depuis six ans. Si elle se laissait le droit de penser à sa vie d’antan, Sacha souhaiterait certainement être morte à Paris, à côté de sa mère. Etre malheureux semble beaucoup plus facile que de s’efforcer de s’enfermer dans un univers rose.
Ses lèvres tremblaient. Pourquoi au juste elle était heureuse ? Qui se soucie de son état ?
Il n’y a personne et Sacha se déchire entre ses désirs et ses obligations fictives. Les lambeaux de pensées s’envolent avec le vent, se noient dans la pluie et disparaissent.
Sacha n’est rien d’autre qu’heureuse.
Elle n’est rien…
L’air s’assombrit. C’est du charbon mouillé qui coule sur ses joues. Son mascara appliqué avec soin se glisse sur son visage lui donnant allure fragile.
Comme si elle ne l’étais pas déjà. Sacha soupire. Sacha pleure. Et à quoi bon ?
La nuit fait entendre ses pas douteux. L’air devient lourd, rempli de crainte mais la fille n’a pas peur. Son regard rampe jusqu’à l’endroit d’où le bruit de pas plat résonne. Une silhouette grise et étrange se dépêche entre les goûtes de pluie qui l’envahissent certaines de leur victoire.
Sacha se leva et essuya ses joues roses. Le sourire devient plus large et elle sentait son envie de parler à la silhouette grise. Il semblait malheureux, bien plus qu’elle. Et c’est pour cela qu’elle sourit, une sorte d’espoir pendu à ses lèvres. Pour oublier ses pensées qui volent dans l’air sombre et humide, elle fixait cette silhouette dont les formes se dessinaient de plus en plus nettement.
- « Bonsoir ! » Lança-t-elle comme si se trouver entre la pluie, le vent et les pierres anciennes était un endroit approprié pour les rencontres des jeunes filles.
Revenir en haut Aller en bas
Zachary Wardwell
• Revenge is a full time job
Zachary Wardwell


Nombre de messages : 111
Age : 34
{Pseudo} : Chachoune
Date d'inscription : 03/10/2007

• Look inside your mind •
{Heart}: locked
{Mood}: next question please?
{Relations / Liens}:

Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeMer 14 Nov - 3:15

C’était plus fort que lui, il s’y baladait de nouveau.

Zachary avait passé la majeur partie de la soirée installé dans le vieux fauteuil en cuir de son aïeul, une bouteille de sa marque de Scotch préférée dans une main, faisant distraitement tourné sa canne entre ses doigts de l’autre, son regard clair maintenant assombri par ses pensées tourné vers l’unique fenêtre de la pièce.
Impassible, il avait observer la lune progresser lentement dans le ciel nuageux et avait assisté à la chute du soleil qui était venu se noyer dans le lac. Il y’a un an encore, lorsqu’il assistait à un tel spectacle, il s’en émerveillait et ne réussissait plus à se défaire de son sourire idiot.
Aujourd’hui, bien que son regard ait été fixé sur les même reflets scintillants, il n’avait rien vu de beau là-dedans.
Tout ce qu’il avait perçu, c’était l’obscurité grandissante qui reprenait une fois de plus ses droits sur la lumière. Les ténèbres avaient de nouveau gagné la bataille ; l’histoire même du drame qui s’était déroulé à Cleveland et qui se rejouait sans cesse derrière sa vitre…
Comme toujours lorsqu’il avait du temps pour penser, des milliers de questions venaient le troubler, des milliers de ‘pourquoi’ et de ‘et si’ qui venaient le tenailler et le faisait sombrer un peu plus à chaque seconde.
Sans qu’il s’en rende vraiment compte, Zachary avait finit par terminer sa bouteille qu’il avait entamée lors de sa ‘séance’ précédente, y mêlant allègrement quelques-unes de ses pilules miracles. Evidemment, il était conscient que ça n’était pas un cocktail très sain, mais à vrai dire, ça lui était bien égal maintenant.
Après un long moment, n’ayant plus rien à boire, plus rien à voir, il s’était levé, maladroitement, et, d’une démarche quasi mécanique, il s’était aventuré dans les cuisines où il était sûr de trouver ce bon vieux Donovan.
Evidemment, ce dernier l’avait entendu s’approcher, les pas du jeune homme n’étant plus vraiment des plus discret à cause de son handicap, et lorsque Zach avait pénétré dans la pièce, son majordome semblait l’attendre de pied ferme, ses mains usées croisées dans son dos légèrement voûté. La mine interrogatrice, il avait observé son jeune maître un moment, attendant que ce dernier prenne la parole et le lui demande.
Ce genre de "crise" arrivait au moins deux fois par mois et Donovan les voyait maintenant venir à des kilomètres...ou alors c’était simplement cet odeur de vieux Scotch qui lui mettait la puce à l’oreille.

-« Prépare la voiture, j’ai quelque chose à faire »

Donovan n’avait même pas essayé de le dissuader cette fois-ci. A quoi bon lui tenir tête de toute manière ? Quand il était dans cet état, il n’y avait rien à faire mis à part suivre ses instructions et le laisser faire ce que bon lui semblait.
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous deux installés dans la BMW, Donovan au volant, Zachary sur la plage arrière, l’air complètement absent. La majordome avait bien entendu essayer de lui faire la conversation, mais il s’était heurté à un mur.
Le jeune homme refusait obstinément de laisser le moindre mot franchir la barrière de ses lèvres qui semblaient aussi hermétique que lui. Silencieux, il observait le décor défiler, bouillonnant d’impatience, de colère et de bien d’autres choses encore.
Comme à chaque fois, Zachary avait brusquement ordonné à Donovan de s’arrêter, au beau milieu d’une rue sombre et peu fréquentable.
Donovan s’était exécuté sagement, mais alors que le jeune homme s’apprêtait à quitter le véhicule, il avait tenté de le raisonner, d’une voix fatiguée et suppliante.
Evidemment, son effort avait été vain. Zachary s’était contenté de lui signaler qu’il ferait mieux de s’occuper du balai qu’il avait dans le cul plutôt que de se mêler de ses affaires avant de claquer la portière avec force et de s’enfoncer en claudiquant dans une ruelle aussi sombre que les pensées qui le torturait ce soir.

Il marchait depuis plusieurs minutes déjà, la tête basse, perdu au milieu du flot de questions qui l’assaillaient depuis des heures et allaient sûrement finir par le rendre dingue.
Son taux d’alcoolémie ne l’aidait pas non plus à se concentrer –il ne l’avait d’ailleurs pas non plus aider à oublier ses soucis- et, se rendant compte de son erreur, il se mit à se maudire encore davantage.
S’il avait eu un poids et une rivière à disposition, ou même un train pourquoi pas, il se serait sûrement suicidé dans la seconde. Mais tout ce qu’il avait sous la main pour le moment, c’était cette foutue canne hors de prix qui lui permettait de se déplacer au milieu des rues dévastées de la ville.
C’était malsain, il en avait conscience, mais il avait souvent besoin de venir parcourir ces rues ravagées, d’affronter le chaos et la misère qui y régnaient en maître. Il avait besoin de regarder en face l’étendue des dégâts qui avaient été causé par les explosions dont il était responsable. Il avait d’abord essayé de se persuader qu’il faisait ça pour ne pas oublier ce qui s’était passé, savoir pour quoi il se battait. Mais Zachary s’était vite rendu compte que ça n’était pas ça du tout.
Non, s’il se baladait en ce moment au milieu des débris, c’était simplement parce qu’il avait besoin d’entretenir ce dégoût de lui-même qu’il éprouvait depuis ce jour-là.

Zach poussa un long soupire de dépit et arracha son regard de l’asphalte endommagé pour contempler un bâtiment en ruine qui, jadis, était un café tranquille où lui et ses amis se rejoignaient après les cours.
Tout ça lui paraissait bien loin maintenant. Tous ça lui paraissait futile et dérisoire. A cet époque, il n’était qu’une bande de junkies intimement persuadés que ce monde coloré dans lequel ils évoluaient était magnifique, qu’ils vivraient éternellement et que rien, jamais, ne viendrait entraver leur bonheur illusoire…
Mais le monde était bien loin d’être beau, il l’avait apprit à ses dépends. Etre gentil, serviable ou enjoué ne servait strictement à rien de nos jours, ça n’apportait plus rien, à part peut-être une mort lente et douloureuse dans un coin de rue sordide. Etre quelqu’un de bien dans les rues de Cleveland ne voulait plus rien dire. Les gens considérés comme bons aujourd’hui étaient principalement des chausseurs…autrement dit, des types paumés qui tuaient des créatures tout droit sorties de l’Enfer.
Et comme pour confirmer ses pensées, histoire de lui montrer qu’effectivement ce monde était pourri jusqu’à l’os…il se mit à pleuvoir soudainement.

Le jeune homme leva lentement son regard vers le ciel nuageux et sombre qui déversait une trombe d’eau sur sa petite personne, trempant ses vêtements et mouillant rapidement ses cheveux bruns.
Il resta un long moment comme ça, les yeux clos, la tête levée vers le firmament dépourvu d’étoiles. Mais très vite, il se senti absolument ridicule…Qu’est-ce qu’il fichait au milieu de cette rue ? Il se croyait dans un de ses mauvais films où le héros hurle son désespoir, immobile sous la pluie battante, les bras écartés histoire de rendre le tout plus pathétique encore.
Alors il cessa son petit manège et observa les alentours à travers le rideau de cheveux mouillés qui lui tombaient devant les yeux, à la recherche d’un abri. Il en trouva un rapidement, juste derrière le café. Il s’agissait en réalité d’une petite ruelle qui semblait être miraculeusement épargnée par les gouttes d’eau qui tombait sur la ville, faisant ressortir cette odeur de poussière qu’il détestait.
Zachary se mit donc rapidement en mouvement, se dirigeant d’un pas pressé vers ce refuge inespéré, bien qu’il soit parfaitement conscient que le mal était déjà fait.
Mais alors qu’il s’enfonçait dans la ruelle, ses vêtements mouillés collés à sa peau glacée, il discerna une silhouette dans le fond de la rue. Peut-être que rester sous la pluie aurait été plus prudent en fin de compte…
Ralentissant son allure, Zach observa son vis-à-vis qui se révéla être une jeune femme d’apparence très peu menaçante en vérité. Mais il le savait, il ne fallait jamais se fier aux apparences, surtout à Cleveland.

Et soudain, elle s’approcha, le saluant d’un ton enjoué comme s’ils étaient des amis de longue date. C’était assez inquiétant pour que Zachary s’arrête tout net. Les sourcils froncés dans une expression inquisitrice, il détailla la jeune femme avec attention alors que quelques gouttes d’eau provenant des mèches trempées de ses cheveux dégoulinaient le long de son visage pâle.
Plutôt petite, dotée de formes généreuses, ses traits enfantins ne semblaient vraiment pas coller avec cette ruelle lugubre et sombre…
Pourtant, son regard embué de larmes et les traces de mascara qui entouraient ses yeux clairs de fines traînées noires collaient parfaitement avec le décor.
Après quelques secondes, son sourire se fit plus encourageant encore, faisant apparaître deux fossettes sur ses joues roses et délicates.
Zachary se détendit alors légèrement -bien qu’il reste tout de même sur ses gardes- et il dégagea ses cheveux de devant ses yeux d’un geste de la main, avant de la secouer, envoyant des gouttes d’eau un peu partout.

-« Bonsoir » Répliqua t’il dans un grognement

Elle n’obtiendrait pas plus de lui ce soir. Dès que la pluie aurait cessé, il se remettrait en route. Il n’avait certainement pas la tête à faire la conversation ce soir, et surtout pas à une gamine paumée et pleurnicharde rencontrée au milieu d’une ruelle obscure.
Histoire de le lui faire comprendre, il tourna la tête en direction de la sortie de la dite ruelle –s’assurant tout de même discrètement qu’elle n’approchait pas trop du coin de l’œil, prudence oblige- et fit mine d’être très occupé à observer la pluie s’abattre sur le sol poussiéreux…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeMer 14 Nov - 22:37

Ceux qui savent s’observer eux-mêmes et garder en mémoire leur impression peuvent se construire un magnifique mur spirituel. Garder en mémoire les choses tel quelles sont, sans les enlaidir, sans les idéaliser. Le monde s’offre aux yeux de Sacha comme une palette de peintre impressionniste. Plein de couleur, le paysage sombre devient heureux dans l’iris gris de la fille, comme éveillé d’un réveil trop lourd, qui semble sceller ses paupières, pour toujours. Une âcre saveur de larme dans sa bouche, ses rêves divins et les images qu’elle avait, tel un veux film, de l’homme qui répondit à son salut, la firent frissonner comme une feuille d’automne qui se laissait tomber sur le sol du cimetière où les racines de ses ancêtres n’avaient même pas soupçonné l’existence. Il tourna la tète et ses cheveux mouillées, pas plus que les siens, la dégoûtaient. Mais elle n’en pensa rien, pas plus que de son boitement hideux, pas plus que de sa voix raque et cette aura de souffrance sèche que la pluie avait rêvé un jour de transpercer.
Le froid, telle une vieille catin nostalgique, se glissait sous la jupe de la fille qui trembla. Et lorsqu’elle se glissa contre le mur, non loin de l’autre, le silence commença à lui brûler les joues. Les coups d’œil méfiants du jeune homme ne croisaient jamais les regards éphémères de Sacha qui se taisait. Elle avait mille choses à dire, dix fois plus à raconter et les rires qui ne semblent pas vouloir sortir de sa gorge, et cette peur qui s’est pendu comme un lâche à ses lèvres…
Son âme ivre de bonheur, anéantit, doit obéir au Caprice. Son âme est faussée, ce n’est qu’un linge sali de sang qu’elle s’efforce à laver pour le rendre rose.
La fille sourit. C’est une belle soirée de pluie, froide comme la neige, blanche… un peu sombre certes, mais il y a tout de même quelques étoiles qui s’allument comme des cierges. Ca pue, c’est sale, et la poussière excite les narines des deux passagers de la nuit. La nuit, ce vieux train de charbon qui ne s’arrêtera jamais de rouler, pour faire ses bruits horribles et épouvanter les hommes.

La pluie gagnait petit à petit l’abri. Mais l’homme ne bougea pas, immobile comme sa canne joliment décorée, impassible. Sacha avait froid, et elle avait l’impression qu’elle allait en mourir. Ses muscles faciaux, raides, refusaient de s’étendre pour former un sourire que personne ne verra de toute manière. Puis à la manière d’un cri de torture, elle se leva, attirant le regard méfiant de l’homme. Elle sourit, et ses cils semblaient trembler.
Elle ne pèse rien, ses formes généreuses ne sont plus qu’un tas de poussière blanche, elle chancelle dans sa poussière rose et l’autre à presque peur soudain. Puis rien. Elle est juste…bizarre. Ses cheveux blonds n’ont rien de spécial, son allure est celle d’une jeune fille banale. Elle est juste…bizarre. Sa peau n’est pas trop blanche, son regard n’est pas trop sombre. Tout semble étrangement équilibré, si ce n’est ce sourire qui essaye de persister. Elle est presque effrayante, une folle, un zombie.
L’homme serre sa canne. Qui ne serait pas étonné à la vue d’une fille aux couleurs roses, sous la pluie d’une nuit pleine de massacre ?
Sacha secoue la tète, son sourire naturel revient, ses yeux scintillent, tout semble plus normal, si ce n’est tout le reste. Elle va parler, il se crispe déjà.

- « Pouvons nous nous tutoyer ? On dirait que la pluie ne va pas s’arrêter, j’aimerai que le temps passe plus vite en ce moment. Je suis sure que si on parlait, j’aurais envie qu’il dure éternellement ! Vous semblez un curieux jeune homme, que faites-vous dans un endroit si calme ? Personnellement j’irais bien m’amuser dans quelques endroits plus distingués, mais malencontreusement je ne connais personne pour l’instant. Alors, pourrions nous utiliser la deuxième personne du singulier ? »


Sacha n’avait eut besoin que de ces mots pour que son corps se réchauffe, sa gorge se calme et sa peur qu’elle n’admettra jamais, disparaître. Elle avait juste eut besoin de regarder le jeune homme en face, sourire naturellement –selon elle- pour qu’elle ait l’impression qu’il pleut avec du lait et du miel.
L’autre le regarda, également, avec une expression qu’elle n’arrivait pas à saisir. Debout devant lui, elle s’attendait à une réaction positive. Elle aimerait que le monde extérieur s ‘offre à lui avec un relief rose, des contours net et une lumière transparente. Son langage trop étrange pour une jeune fille de nuit, soulignait le fait que cette rue n’aurait jamais dû être touché par ses pieds. Expressions soutenues et mots de plus de trois syllabes ne sortaient que des bouches de gosses gâtés et protégés. Sacha se pencha un peu, redonnant à son allure l’humanité qu’elle semblait avoir perdu jadis. Elle n’était plus cette poussière perdue d’il y a quelques secondes. Ses joues roses, son œil brillant ressemblait à celui des personnages féminins des animations japonaises qui ne sont là que pour le décor. Cependant, Sacha n’avait rien à voir avec les ornements de Cleveland. Ses habits trop raffinés seraient engloutis par les murs dégoulinants de rues, et il est certain que se lèvres rouges deviendront bientôt séchés et blanches. Il faut juste du temps. Le temps, le grand gourmand qui mange les enfants et recrache des monstres.
Elle sourit. Sacha est inconsciente du temps qui guettait ses chaires pour son prochain repas.
Revenir en haut Aller en bas
Zachary Wardwell
• Revenge is a full time job
Zachary Wardwell


Nombre de messages : 111
Age : 34
{Pseudo} : Chachoune
Date d'inscription : 03/10/2007

• Look inside your mind •
{Heart}: locked
{Mood}: next question please?
{Relations / Liens}:

Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeJeu 15 Nov - 7:34

Les secondes s’égrenaient avec une lenteur cruelle, tandis que la pluie s’abattait sournoisement sur la ville, donnant à ses rues une atmosphère plus glauque et déprimante encore.
Mais Zachary n’était pas vraiment intéressé par ce spectacle, bien que son regard soit tourné en direction de la rue principale où venait s’écraser la majorités des gouttes qui commençaient déjà à s’entasser pour former de large flaques dans lesquelles les quelques étoiles qui perçaient cette nuit venaient se refléter.
Il était en effet à nouveau plongé dans des raisonnements aussi sombre que l’asphalte défoncé sur lequel il se tenait actuellement. Sauf que cette fois, le jeune homme était constamment interrompu par des pensées parasites…
Il la sentait bouger dans son dos.

Il sentait son regard perçant et étrange peser dans son dos et ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui était en train de se tramer dans sa tête.
Quoi qu’en fait, il n’était pas sûr de vouloir savoir…
Elle semblait à la fois complètement à sa place dans cette ruelle sombre et en même temps, elle contrastait tout à fait avec l’endroit où ils se trouvaient tous deux depuis quelques minutes maintenant.
Il avait cette impression étrange qu’elle n’était qu’une illusion, une image volatile créer par son esprit torturé, à la fois désirable et effrayante.
Effrayante…il venait de mettre un nom sur le sentiment qui l’assaillait. De la crainte.
Pourtant, il avait abandonné l’idée saugrenue qu’elle l’attaque dans cette ruelle sordide et ne le vide de son sang. Non, ça n’était pas ce genre de peur…
Pourtant sa main glacée enserre le pommeau de sa canne avec plus de vigueur et il jette un nouveau regard méfiant à la jeune femme qui se tient derrière lui, ses long cheveux blonds tombant en une cascade humide sur ses épaules frêles.
Elle est juste absolument fascinante et c’est ce qui la rend inquiétante.

Zachary arracha précipitamment son regard de la silhouette de la jeune fille, comme l’aurait fait un amoureux transit dont les yeux viennent de croiser ceux de celle qu’il aime en secret.
Mais il ne s’agissait là évidemment pas du même genre de regard.
Il contempla alors à nouveau la pluie discordante, se demandant s’il ne ferait pas mieux de l’affronter plutôt que de rester ici avec cette fille au visage de poupée dont les yeux semblaient fondrent en deux traînée noires.
Et soudainement, elle approcha.
Ses lèvres colorées étirées en un sourire malicieux, ses yeux brillant d’excitation, ou de quelque chose d’autre.
Il aurait du écouter Donovan et rester bien au sec dans son bureau à finir une autre bouteille de Scotch…

S’il l’avait trouvée étrange tant qu’elle avait gardé sa bouche délicate fermée, maintenant il la prenait bel et bien pour une folle alliée, peut-être même dangereuse.
De toute manière, qu’est-ce qu’une gamine dans son genre pouvait bien faire ici si elle n’était pas suicidaire ou complètement cinglée ?
D’ailleurs lui aussi ne devait plus avoir toute sa tête…
Elle avait utilisé un ton léger pour s’adresser à lui, presque rieur, et son visage lumineux et jovial donnait à la scène une dimension complètement surréaliste.
Savait-elle au moins où ils se trouvaient ?
Etait-elle consciente qu’autour d’eux, il n’y avait que ruine et désolation ?
Si il avait été méfiant envers elle (et il l’était d’ailleurs toujours) elle ne donnait en revanche pas du tout l’impression d’être soupçonneuse à son égard.
Pourtant, il était conscient que son apparence laissait à désirer…
Il ne s’était pas rasé depuis au moins 2 jours, était complètement trempé et portait les même vêtements que la veille, mais ça, elle ne pouvait pas le deviner. Ce qu’elle aurait pu noter par contre, c’était l’odeur évidente d’alcool qui flottait dans l’air autour de lui, se mêlant à celle de la poussière.
Tout compte fait, c’est elle qui devrait être effrayé à ce moment et non l’inverse ! Et pourtant…


Cette impression de "décalage" ne le quittant pas, Zachary observa l’intruse d’un air incrédule durant quelques instants avant d’arquer un sourcil lentement, s’attendant à ce qu’elle se mette à éclater d’un rire dément ou fasse quelque chose du genre.
Mais elle se contenta de continuer de lui sourire gentiment, ses yeux étincelants plongés dans les siens d’une manière tout à fait désagréable.
Il se surprit lui même lorsqu’au lieu de détaler pour lui échapper comme il mourrait d’envie de le faire depuis plusieurs minutes, il lui répondit d’un ton quelque peu hésitant, incapable de détacher son regard de celui de sa vis à vis.

-« Et bien… je suppose que oui » lâcha t’il d'un ton sceptique « Mais je te préviens, j’ai abandonné les longs discours y’a bien longtemps. Pur perte de temps. Et pour être honnête, je ne pense pas que parler le fera passer plus vite, pour aucun de nous. Quant à savoir ce que je fais ici…ça ne te regarde absolument pas. Et je ne te retournerai pas la question parce que la dernière chose que je veux savoir c’est comment tu t’es retrouvée ici. Estime toi donc heureuse de ne pas avoir droit au discours paternaliste du genre : qu’est-ce qu’une jeune fille comme toi fais dans un endroit tel que celui-ci ? » ajouta t’il dans une grimace agacée. « Et moi aussi j’aimerai que tu ailles t’amuser dans un endroit plus distingué, mais simplement pour avoir la paix » Conclut-il d’un ton cassant avant d’être enfin capable de détourner son regard.

Si son ton froid n'avait pas réussi à la dissuader lorsqu'il l'avait salué, il espérait que maintenant elle aurait saisi le message. D'autant qu'un mal de crâne des plus sournois était en train de le travailler depuis quelques instant, sûrement provoqué par la voix étrange de cette jeune fille qui l'était tout autant.
Mais pourtant, bien que le sourire de la jeune femme se soit légèrement estompé pendant son discours, elle ne semblait pas prête à baisser les armes pour autant…
Quelle petite idiote.
Elle l’agaçait déjà, avec son sourire niai et ce stupide espoir qui brillait au fond de ses yeux de chiot innocent, dénués de toute trace de d’intelligence.
Cette soirée était pire que tout ce qu'il avait pu imaginer !
Finalement, il aurait peut-être mieux valut qu'elle lui saute dessus et qu'elle l'égorge...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeDim 25 Nov - 19:31

Sacha soupira pour observer la joyeuse buée qui sortait d’entre ses lèvres. Elle baissa son regard vers les pieds de l’homme, sa canne et ses chaussures que seuls les gosses pourris aurait pu en reconnaître le prix. La fille s’accroupi devant lui, mettant ses bras autour de ses genoux, pour mieux équilibrer l’étrangeté avec la quelle elle l’observait. Même en dessous ce toit improvisé de boutique moisie et déchue, le vent soufflait et apportait l’essence de la vie, l’eau, qui se collait comme des sangsues à la peau des deux visiteurs nocturnes. Leurs allures étaient invraisemblables. Etrange portrait qui se dressait dans le noirceur du temps, la fillette qui ne ressentait pas le froid et l’homme qui essayait de l’ignorer. Quelques secondes insolites s’échappèrent au rythme de la pluie, horloge mal réglée, trop rapide, trop violente. Alors qu’elle faisait toujours les bouts de ses chaussures, l’orchestre nocturne, le vent qui frappait les maisons, les goûtes comme des cordes de violon trop tendu, semblaient guetter le discours d’une cantatrice malade. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Sacha n’avait jamais apprécié le chant. Certainement parce qu’elle avait oublié le temps où les sons s’échappaient de sa voix comme des oiseaux en cage, essayant de couvrir les cris de sa mère. Elle ne se rappelait pas, ou plutôt elle ne voulait pas se souvenir, ou plus précisément personne ne lui avait jamais demandé de s’en souvenir, ou exactement elle avait toujours fuit les hommes trop présents d’esprit capables de lui poser des questions.

- « Certainement qu’on ne commencera pas par se raconter nos secrets les plus enfuis et au moins que la pluie dure quelques années ou que le futur recroise nos chemins, aucun de nous ne sera la véritable nature de l’autre. D’ailleurs, vous ne semblez pas intéressé à la mienne et je ne peux pas vous en vouloir. Cependant je n’ai pas l’orgueil de mentir que vous m’êtes totalement dépourvu d’intérêt. »
L’autre la regarda avec un certain effroi inquiet. Pas parce qu’il avait peur, mais parce que voir une fille s’exprimer avec des mots de plus de trois syllabes dans une rue habituellement réservée aux démons dépourvus de langage était plus étrange que désirer l’immortalité. Si l’air avait été moins oppressant, si les néons de la nuit de ne jouaient pas la danse de l’agonie en éclairant mal le visage de Sacha, la situation aurait peut-être été moins énigmatique tout en restant dans un contexte non-philosophique.
Sacha posa une main sur le sol pour avancer son visage vers l’homme. Ils n’étaient pas très près, plus d’un mètre les séparait, cependant l’autre se cala un peu plus contre le mur. La lumière instable des néons jouaient dans l’iris de la fille pour ne lui donner que d’avantage cet aspect inquiétant. Sa main était fine mais ne craignait pas les saletés de la terre. Ses ongles parfaitement soignés se laissaient salir par la terre qui se glissait en dessous eux. Elle aurait sortit ses crocs, poussé un cri de guerre, récité un bénédicité en arménien qu’elle se serait moins fait remarquer à Cleveland. Son sourire gentil et frôlant le ridicule n’avait sa place que sur les plages romantiques de Miami ou sou le soleil de Nice ; ici à Cleveland, où l’eau ne venait que du ciel, elle n’allait s’attirer que de la haine. Car les gens sont jaloux ou irrités par le bonheur des autres, surtout lorsqu’il est artificiel et tellement parfait.

Sans laisser le temps d’en placer une Sacha continua son discours. Et au fur à mesure qu’elle parlait, la pluie s’intensifiait tout comme l’expression étrange sur le visage de son interlocuteur.

- Je suis saine d’esprit vous savez et je suis consciente du danger de me balader la nuit à Cleveland. Cependant je crois que cette ville est pleine d’espoir car là où les ennuis sont passé, l’espoir y est plus fort que jamais… Pardon je te vouvoie alors que j’ai demandé moi-même si on peut se tutoyer. Tu sais, même si on a fait des choses horribles que les gens sont morts c’est toujours pour la bonne cause et pour faire avancer les choses.

Elle sourit.
Sacha croyait vraiment que son discours avait du sens, ici à Cleveland. Même si elle était douée pour repérer le malaise des gens, elle n’arrivait à l’interpréter et au lieu de comprendre que l’homme voulait qu’elle se taise elle crut de son obligation d’en rajouter une couche.
- Le monde n’est rien d’autre qu’un conte de fée et si Blanche Neige est morte, elle sera sauvée. Certes la temps d’attente dans la réalité est plus longue et c’est pour cela que l’espoir ne mourra qu’une fois l’homme disparu. Cela peut paraître très poussé mais même les démons ont de l’espoir. Mais ils le cachent sous leur violence. Il faut pardonner et je suis sûre que les habitants de Cleveland y arriveront tous. Le Pardon est une étape dans la paix, la paix avec soi même et avec les autres.

Elle aurait plutôt du dire « Pardonnez vos ennemis car rien ne leur casse le cul plus que ça » ou alors elle aurait dû parler de engeance. Mais la définition de ce mot était absente dans sa tète tout comme l’interprétation de l’expression que faisait son nouvel ami.
Revenir en haut Aller en bas
Zachary Wardwell
• Revenge is a full time job
Zachary Wardwell


Nombre de messages : 111
Age : 34
{Pseudo} : Chachoune
Date d'inscription : 03/10/2007

• Look inside your mind •
{Heart}: locked
{Mood}: next question please?
{Relations / Liens}:

Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeSam 8 Déc - 7:42

Il ne la voyait plus mais une fois encore, il pouvait sentir le regard perçant de la jeune femme posé sur lui. Elle n’allait pas abandonner, il en était maintenant persuadé. Le seul moyen qu’il avait de s’en sortir, c’était s’enfuir sous la pluie, ou l’assommer avec sa canne…idée qui le séduisait décidément de plus en plus. Malheureusement, il avait pour principe de ne pas lever la main sur les femmes…
Alors qu’il se demandait si lever sa canne sur elle reviendrait au même ou si finalement, ça n’était pas du tout la même chose et qu’il pourrait sans doute se le permettre, il la vit s’accroupir au beau milieu de la ruelle, son regard fixé sur lui, enlaçant ses jambes repliées de ses bras délicats...
A quoi jouait-elle à la fin ??!
Elle n’était indubitablement pas une fille ordinaire…
L’agacement de Zachary se mua bientôt en curiosité et une tonne de questions vinrent s’ajouter à celles qui le torturaient déjà depuis des heures. Qui était-elle ? Que faisait-elle ici au beau milieu de la nuit ? Pourquoi lui parlait-elle ? N’avait-elle donc peur de rien ni personne, ou bien n’était-elle simplement pas consciente qu’être ici pouvait être dangereux ??
Et ce regard.
Calme. Éclatant. Intense. Effrayant.
Que lui voulait-elle à la fin ?!
Alors que les secondes s’écoulaient sans qu’il ne s’en aperçoive, le jeune homme avait à nouveau tourné la tête vers elle, ses yeux clairs figés malgré lui dans ceux de l’inconnue.
Et puis elle s’était mise à parler, sereinement, son regard -dans lequel se reflétait la lumière du lampadaire situé un peu plus loin- brillant d’une manière inquiétante, d’une voix douce qui couvrait pourtant les bruits de la nuit. Comme s’ils n’étaient pas dissimulé dans une ruelle sombre au milieu d’un champs de ruine qui jadis s’appelait Cleveland ; comme si tout ça était normal ; comme s’ils étaient à un dîner mondain, occupé à converser sur des sujets dénué de toute intérêt…
A croire qu’elle n’avait conscience de rien. Peut-être voyait-elle simplement le monde différemment. Peut-être s’était-elle échapper d’un asile…peut-être devrait-il la conduire dans celui qui se trouvait le plus proche !
Ses premières phrases lâchées au vent, elle s’était soudainement penchée en avant, comme pour mieux le voir.
Zachary eu soudain la désagréable sensation qu’elle essayait de rentrer dans sa tête. Qu’elle tentait de percer le mystère qu’il représentait pour elle en tentant de l’hypnotiser. Après tout, ça n’était pas impossible ! Lui aussi avait été capable de lire dans l’esprit des gens pendant un temps…et le meilleur moyen d’y arriver était d’établir un contact visuel.
Malgré ça, il fut incapable de se soustraire à son regard et se contenta lamentablement de reculer jusqu’à sentir le contact froid et humide du mur dans son dos.
Il se sentait comme un animal pris dans les phares d’une voiture…
Et ce sourire qui refusait obstinément de quitter ses lèvres pâles et fines ! A la fois inquiétant, parce que totalement inapproprié, et séduisant.
Plus personne ne souriant à Cleveland. Il n’y avait plus vraiment de raison. Surtout dans cette partie de la ville…
Et pourtant elle lui souriait. Il ne s’agissait pas d’un rictus malsain et démoniaque comme il avait pu en voir. Non. Son sourire était apaisant, sincère, chargé d’innocence et porteur d’espoir.
Mais encore une fois, complètement inadapté à cet atmosphère oppressant.
Elle reprit bientôt la parole, lui affirmant qu’elle était saine d’esprit et était parfaitement consciente de sa situation. Mais ne disait-on pas que les fous étaient les derniers à se croire malade ?
Mais lorsqu’il entendit la suite de son discours, il n’eu plus aucun doute.
Elle était folle.
De l’espoir ?
Comment pouvait-elle dire ça ici ? Au milieu de cette ruelle, au milieu des décombres, alors qu’à quelques rues sûrement, un cadavre devait pourrir sous la pluie qui se fichait bien de tout ça.
Comment pouvait-elle oser tenir ce genre de propos alors que tant de gens mourraient encore de faim, de froid ou d’autres chose de plus violent encore chaque nuit ?!
Comment osait-elle ?!! Elle qui souriait au malheur au milieu des ténèbres ?!
Est-ce qu’elle ne voyait pas ce qu’il se passait ?
Etait-elle aveugle ? stupide ? inconsciente ?
Les habitants de Cleveland n’était pas mort pour la bonne cause ! Ils étaient mort parce qu’il avait échoué ! Ils étaient mort parce qu’il n’avait pas été capable de mener sa mission à bien ! Ils étaient mort à cause de lui, pas pour une quelconque cause !!
La mâchoire serrée par une colère sourde, sa main crispée sur sa canne, son regard se fit plus dur que jamais. Comment osait-elle ?!!
Comparer la mort de centaines d’innocents à un vulgaire conte pour enfant ?! Se moquer impunément de leur sort funeste !
Et voilà que maintenant, elle trouvait une excuse aux hordes de démons qui s’étaient abattues sur la ville, la mettant à feu et à sang…
Comment pourrait-on jamais les pardonner ??? Ils n’avaient même pas de conscience !!! Ils n’étaient que des créatures sauvages et destructrices qui répandaient le mal et la mort sur leur passage. Et elle voulait les pardonner ?!
Partagé entre l’envie de se pincer pour s’assurer qu’il n rêvait pas et celle de fondre sur la jeune femme pour lui asséner un bon coup de canne qui lui remettrait les idées en place, Zachary resta un long moment immobile, trop estomaqué pour pouvoir parler.
Elle n’avait pas réellement pu dire ça !
Cette conversation ne pouvait décemment pas avoir eu lieu et elle ne pouvait pas être en train de sourire…pas alors qu’elle évoquait la mort de tout ces gens.
Et pourtant.
Le jeune homme finit par se ressaisir, et il se pencha vers elle tant bien que mal, son regard coléreux plongé dans celui de la jeune femme, toute trace de crainte l’ayant déserté.

-« Comment oses-tu ? » Grinça t’il entre ses dents d’une voix irascible « Comment peux-tu oser affirmer que ce monde est un conte de fée, ici, dans cette rue, dans Cleveland ?!! Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, cette ville est complètement anéanti ! Des gens meurs à tous les coins de rue dans l’indifférence la plus totale ! Il meurs de faim, de froid, ils se font massacrer par des créatures ignobles tout droit sorti de leur pire cauchemars, et toi, tu OSE me dire que la vie est un conte de fée ?? » Grogna t’il en pontant un index accusateur dans sa direction, se retenant du mieux qu’il pouvait de ne pas lui envoyer une bonne claque en plein visage pour faire disparaître ce sourire odieux de son visage « Ces monstres pillent les maisons, tuent hommes, femmes et enfants sans la moindre once de pitié ! Et tu sais quoi ? Si tu reviens quelques siècle en arrière, tu noteras que les Hommes eux-même ce sont infligé ça les uns aux autres ! Ce monde n’est pas un conte de fée !!! Ce monde est un Enfer, un cauchemar et les Hommes sont aussi mauvais que ces créatures qui attaquent cette ville et tuent ses citoyens ! il n’y a pas de pardon possible, tu entends ?! Un monde où règne la paix n’existera jamais ! C’est la guerre bordel ! une guerre ouverte, permanente et sanglante ! » Hurla t’il avec hargne, faisant du même coup enfin disparaître le sourire de son interlocutrice… « Et ne t'avise plus jamais d'insulter la mémoire de tous ces gens, morts sans raison, devant moi. Jamais. » Grogna t’il en guise de conclusion

Il se redressa ensuite avec lenteur, le coeur battant et le souffle court, et il dirigea son regard vers le lampadaire au loin, essayant en vain de maîtriser la colère qui bouillonnait en lui...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitimeDim 23 Déc - 18:47

Il y a à peine huit ans, Sacha s’en souvient très bien, même si elle n’y pense pas, elle était silencieuse sans en avoir fait le vœu. L’enfant cloîtrée. L’enfant privé de joie et de voix, privé d’enfance. Mais bizarrement ce n’était pas dû au poids écrasant et absurde des démons ivres de son petit cartier parisien. C’était dû à ses rituels de marche lente ; elle ne pouvait faire autrement, c’était dû à la contemplation sans fin des choses infimes ; car les colossales elle ne voulait pas les voir. Déjà elle ignorait le mal. Déjà, il était autour d’elle, comme si elle avait été maudite.
… la mémoire de tous ces gens…
Mais personne n’en a rien à faire d’eux, même pas toi. Ce qui te préoccupe c’est ta conscience et pas leur mémoire.
Sacha se souvint de ce démon qui faisait crier sa mère un peu moins que les autres et des fois, ils étaient même silencieux. Son regard était turquoise et il disait que c’était la couleur de la mer et que les fines flammes dans son iris étaient le corail. Qu’est ce que le corail ? Rien de très important à la vue de l’homme, quelque chose en voie de disparition tout comme les démons. Et il soupirait sans arrêt à la vue de l’enfant silencieuse. C’était comme si un si petit être, émettant si peu de signes de, pouvait lui donner cette impression de vivre, cette discrète sensation d’équilibre dans ces rues ou pas une pierre n’était stable. Le plus souvent il venant chez eux pour boire et parler dans le vent, remplaçant ce silence larmoyant qui émanait du corps fragile de Sacha. Elle l’aimait bien mais sa mère avait peur de ce démon aux yeux turquoises, comme si elle aimait bien qu’on la fasse crier.
…la mémoire de tous ces gens…
Et qui se soucie de ses mémoires à elle. Qui se soucie de ce démon qui, tué entre deux et trois heures du matin, avait marqué le début d’un enfer sans fin pour Sacha. C’était à partir de cette nuit là que les clients se multipliaient, que les cris la faisaient taire de plus en plus. Et maintenant elle n’y pense plus pour de pas haïr. Oublier c’est ce qu’il y a de mieux, oublier qu’on a eut un jour, une conscience, une mère et un démon aux yeux turquoises.
Sacha se releva et regarda en direction de l’homme qui prônait la mémoire comme une sainteté. Une étincelle de méchanceté s’alluma dans son cœur, comme il y a n’a peu. Elle s’adossa a mur moisit par le temps et frotté par les catins, affichant un sourire un peu étrange, différent de celui d’il y a quelques minutes, d’il y a quelques ans…quelques siècles à peine. L’homme était dos a elle et elle se sent vieille, comme une vieille veuve oubliées, trop hideuse, trop lucide, trop folle.
- « Le Pardon est une étape mais elle n’existe pas et pas parce que c’est horrible de pardonner que quelques démons aux trous béants dévorent nos pères et violent nos mères mais parce qu’il n’y a que deux catégories d’hommes. Ceux qui ont la mémoire, pour apaiser leur conscience en s’accusant à tors, se ruminant les nerfs et se remplissant la tête avec des « comme si » et des « si j’avais » , ceux qui s’attardent sur les dépouilles des enfants pour mieux souffrire et qui hument l’air rempli de sang pour mieux se représenter la bête qui a fait ceci. »
Un ton étrangement enjoué avait enveloppé sa gorge, comme si elle s’imaginait tous ces massacres. Elle n’était après tout, pas complètement inconsciente. Juste terriblement lassée, terriblement ennuyée. La mémoire la gagnait, et elle arrivait à peine à la repousser. Il n’y avait plus personne autour d’elle, plus personne à qui exposé sont point de vue au quel elle-même n’y croyait pas.
- « Et il y a l’autre type d’homme. Ceux qui oublient, qui n’y pensent plus car justement, ils ont comprit que la mémoire était quelque chose de si affreux que le pardon était plus accessible. Ils ont pardonné et c’est un acte de lâche car tu l’as dit toit même, vous êtes en guerre…bordel. Et ces derniers n’y croient plus à la paix mais toi, je sais que t’y crois encore. Garder la mémoire c’est garder espoir et heureusement que des idiots masochistes comme toi existent car au fond je sais que ce que je raconte est faux. Putain de merde, mais tu ne sais pas à quel point c’est facile d’y croire… Les gens qui sont morts devant toi, ce sera toutes les nuits de cauchemars que tu auras. Il vaut mieux oublier, exorciser les morts c’est comme croire en Dieu… Espoir, Espoir ; ne vivre que de ça. »

Elle s’accroupit contre le mur, promenant son doigt sur le sol humide. Elle soupira encore et encore, c’était comme si deux parts de sa tête combattaient à la manière des chevaliers moyenâgeux.
- « La mémoire c’est pour ta conscience, ça ne sent à rien pour les morts… » Lança-elle méchamment.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Empty
MessageSujet: Re: Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]   Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Kiss the demons out of my dreams {PV}[X-N-C]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Groupe • DEMONS • [Reste 2/8]
» • FICHE MODELE [Démons/Créatures]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
• SUPERNATURAL - City of Fear • :: || Cleveland - Wrecked City || :: BlackAshes Streets-
Sauter vers: