Un café noir ... [ PV Karen ]

La pluie tombait depuis plus d’une bonne heure maintenant et ce n’était que le début de la journée. Une sale temps, dans une ville de cauchemars, rien de très extraordinaire pour Cleveland.
Clare venait de finir le boulot, fini de danser sur une piste de danse sous le regards des créatures démoniaques. Elle était encore dans sa loge, prenant un douche chaude qui nettoierai toute la sueur qui s’était accumulée sur son corps. Il lui fallut plus d’un bonne heure pour se préparer, le temps de se sécher les cheveux, se remaquiller en camouflant la fatigue sous ses yeux claires, et s’habiller de façon plus classique. L’élue sortit de sa loge, son sac noir en bandoulière et se dirigea vers la porte de service. Mike l’attendait là, pour lui ouvrire la porte et lui passer un parapluie. Gentil Mike, toujours prévenant avec les filles du club, peut être le seul qui fessait attention à leurs besoins. Elle le remercia en déposant sur sa joue un baiser et lui dit en ouvrant son parapluie :

Salut Mike … a demain soir !

Elle n’entendit pas sa réponse, partant rapidement en direction du centre ville. Elle pouvait entendre le clapotis des gouttes d’eau qui tombaient sur le sol, puis cela devenait un bruit plus sourd et lointain. Il lui fallait toujours quelque minutes pour ajuster le son de son environnement.
Clare s’arrêta devant un passage pour piéton, le feu en face d’elle lui indiqua d’une mains rouge, qu’elle devait attendre. Attendre quoi, elle regarda d’abord a gauche puis a droite, pas de voiture. La jeune femme traversa malgré l’interdiction, subitement une voiture freina, fessant crisper ses pneus sur le sol mouillé. Clare continua à avancer ne prêtant pas attention au chauffeur qui était sortit de son véhicule la traitant de tout les noms.

La jeune femme regarda sa montre qui indiquait 8 h 46, le moment exacte où elle ouvrit la porte d’un bar le Dive Bar. C’est ici qu’elle s’arrêtait après le boulot, un temps de répit avant de rejoindre son lit au motel. Et quel motel ? miteux où les murs sentaient à longueur de journée le moisit. Seul endroit quel pouvait ce payer, avec son salaire minable et les pourboires de ses renseignements.
Elle ferma son parapluie et le posa a l’entrée, s’approchant du bar pour commander un café noir, sans sucre, sans lait. Il lui fallait quelque chose de fort pour ce réveiller. Il y avait pas grand monde ce matin quelques personnes par-ci par-là, l’un était affalé sur sa table complètement ivres. C’était un repère de chasseurs, qui venaient noyer leurs solitudes à force de combats contre le mal. Clare venait de temps en temps au soir pour écouter les conversations, repérer les histoires les plus intéressantes qu’elle pourrait vendre à l’un ou l’autre camps.

Le barman alluma la radio, où une voix sortit de nul part et lointaine annonçant les informations local.

… deux hommes ont été retrouvé mort dans le parc. Les autorités pensent à une attaque de bêtes sauvages. Ils ne savent pas encore si l’attaque provient d’un loup ou d’un ours …

Clare connaissait déjà le meurtrier, bien qu’on pouvait le comparer à une bête sauvage, le démon qui avait fait ça s’était régalé de leur boyaux et avait fini sa soirée au Red Eye. Elle regardait son café encore fumant trouvant la vie aussi noir que le liquide dans sa tasse.
Elle se mit à boire tranquillement le contenu, et tourna son regard pour regarder la porte d’entrée qui s’ouvrit. Une jeune femme apparut, jeune et étrange.
L’élue appela le barman, commandant une part de gâteaux aux chocolats qui était posé dans un présentoir circulaire sous un dôme pour garder sa fraîcheur. Le barman revint avec la part de gâteau sur une assiette et la posa devant la jeune femme.

Invité

Encore une de ces fichues journées pluvieuses. Ce genre de temps froid et humide, qui pénètre à travers vos vêtements et vous glace les os.
Mais Karen avait bien d’autre préoccupation que la météo. Dans quelques jours se serait la pleine lune. La bête prendrait à nouveau le dessus la nuit sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit. Et elle n’aurait, encore une fois, aucun souvenir de ses escapades nocturnes.
Et cette perspective la terrorisait, comme à chaque fois.
La nuit avait été longue, une de ces nuits où le sommeil vous fuit et vous boude. Une de ces nuits où vous vous tournez en vain dans votre lit, tentant vainement d’étouffer vos pensées en mettant la tête sous l’oreiller.
Pourtant Dieu sait qu’elle aurait aimé dormir, pour une fois qu’elle ne travaillait pas à la morgue.

Après une bonne douche pour tenter d’avoir meilleure mine, Karen avait du se rendre à l’évidence. Elle avait les traits tirés, des cernes sous les yeux et ses iris…. Bon sang, ses iris avait toujours et de plus en plus cet éclat particulier, une lueur jaunâtre au sein de ses pupilles noisettes, un éclat animal qui par moment prenait le dessus sur son habituel doux regard.

Avant de partir en cours, Karen opta donc pour se prendre un café bien chaud et bien noir dans le premier café ouvert venu, et ce fut le Dive Bar.
C’était pas un palace, mais ce matin, c’était le cadet des soucis de la jeune femme, pourvu qu’ils servent du café.

Son imperméable trempé, elle pénètra dans le bar, où il n’y avait pas grand monde. Une jeune femme, assise non loin de là se faisait servir une part de gâteau.
La radio faisait office de bruit de fond. Karen commanda un grand café noir, et pris place à la table voisine de l’inconnue. Leurs regards se croisèrent mais la lycanne détourna vite le regard. Inconsciemment, elle craignait que ses iris la trahisse.

Recroquevillée sur elle même, face à sa grande tasse de caféine fumante, Karen triturait nerveusement sa serviette de table, plongée dans ses pensées.
L’envie de fumer une cigarette lui vint à l’esprit. Pourtant ,elle avait arrêté de fumer voilà près de deux ans. Mais vu son état, quelle importance maintenant ?
Elle se tourna vers la le jolie blonde, et esquissa un sourire gêné.

« Excusez moi…. Vous n’auriez pas une cigarette par hasard ? »

Karen se sentait idiote et affligeante à cet instant précis. De toute manière, ces derniers temps elle avait le don pour se comporter comme la dernière des imbéciles.

Le gâteau n’était pas de ses pâtisseries fait maison, il y avait un arrière goût chimique. Mais cela suffisait pour la jeune femme, ça remplissait son ventre. Son café se refroidissait doucement, par la lenteur que prenait Clare pour le boire. Elle se sentait fatiguée et partit dans ses pensées les plus rudes et les plus noires.
Lorsque une voix féminine l’interpella. Clare ne répondit pas sur le moment, dévisagent la jeune femme qui était entrée il y a quelque minutes. La jeune femme se figea un instant, ayant aperçut une lueur étrange et tellement reconnaissable pour elle. Elle lui sourit de façon bienveillante, chose qu’elle fessait rarement.

Je ne fume pas … désolé …

Clare était assez fier d’elle, elle avait réussit a arrêter il y a plus d’un ans, peu de temps avant son arrivé ici à Cleveland. Elle avait commençait il y a 16 ans derrière une église de Londres. Qu’est qu’elle avait toussée se jours là, elle avait eu l’impression que ses bronches allaient exploser.
Bien que Clare n’était pas du genre à rendre service, elle se leva pour rejoindre l’homme affalé sur sa table complètement ivre et commença à lui faire les poches. Pas très class mais c’était la dernière chose à quoi pensait la jeune femme. Elle sortit un paquet quasiment entamé et un briquet. La danseuse s’avança vers Karen et lui posa la paquet sur la table

S’il te plait … lui dit elle avec un sourire en coin et se rassit à sa table en recommandant un café.

On pourrai penser que c’était du vol mais pour Clare ça s’apparentait plus comme un prêt. Bien que le prêt ne sera jamais remboursé, en tout cas pas par elle. Le barman qui avait vu le manége, ne dit rien, il connaissait la jeune femme et ne voulait surtout pas avoir de problèmes.

De plus Clare était plus intriguée par cette nouvelle venue et décida de voir si son intuition était la bonne. Est ce un loup garou ou pas ? La jeune femme était une vrai encyclopédie du surnaturel et fréquentait ce monde de très prêt. Reconnaître une être surnaturel était plutôt simple pour elle.
Elle décida de faire un petit teste.

L’élue se mit à faire des ultrasons que seule les animaux et surtout les canins pouvait entendre. Elle observait Karen de sa table pour voir ses réactions sous l’influence du son qu’elle émettait.

Invité

Karen observa le manège de la jeune femme, tout d’abord interloquée, puis passablement amusée. Lorsque cette dernière lui avait répondu qu’elle ne fumait pas, elle s’était apprêtée à répondre un « Ce n’est pas grave, merci ». Mais elle n’en avait pas eu le temps que la blonde était partie faire les poches de l’ivrogne affalé sur la table. Voyant que même le barman, témoin du larcin, ne broncha pas, elle décida de ne pas s’en offusquer. Après tout, y avait pas mort d’homme.

Elle fixa instant sans bouger le paquet de cigarettes et le briquet que la jeune femme posa alors sur sa table avec un sourire . Puis elle s’en saisit.

« Merci beaucoup. » murmura t elle en glissant une cigarette entre ses lèvres. C’était probablement une marque bon marché mais peu importait. Elle alluma l’objet de ses désirs et tira une latte presque religieusement.
Un café bien chaud et une cigarette. Karen apprécia ce plaisir simple certainement beaucoup plus que le commun des mortels. C’était en quelque sorte un petit instant de répit dans sa vie chaotique.
Tandis que la radio derrière le comptoir crachotait un classique d’AC/DC, Karen ferma les yeux, tentant de faire le vide dans son esprit.
Soudain, un son strident, une sorte de sifflement suraigu lui vrilla les tympans. Un peu comme lorsqu’un moustique vient voler près de vos oreilles la nuit en été, sauf que là, l’effet semblait amplifié.
Instinctivement, elle porte ses mains à ses oreilles, se massant les tempes pour tenter de faire stopper ce sifflement désagréable au plus haut point, et grimaça .

Fort heureusement, ce bruit désagréable disparu comme il était venu. Karen se redressa, reposant ses mains sur la table. Elle regarda autour d’elle, cherchant d’où avait pu provenir ce son. Etait ce le fruit de son imagination ?

Encore une fois, l’instinct de l’élue ne l’avait pas trompé. Elle observa du coin dé l’œil la demoiselle se massait les oreilles due au bruit que Clare avait volontairement émit. Il était rare qu’elle se trompe, elle décelait facilement les gens qui appartenait tout comme elle à ce monde obscure et mystérieux qui est le monde surnaturel.

Dire qu’il y a quelque années, elle se moquait de ses amis qui lui racontaient des histoires de voyantes ou de revenants. C’était les premiers pas vers un monde beaucoup plus vaste et inimaginable. Son mentor lui avait appris tout ce qu’il savait sur les créatures, les phénomènes surnaturels … il était une vrai bibliothèque ambulante et avait permit à Clare de devenir une sorte experte. Une experte dés plus performante avec sa capacité, son don comme l’appelait « le vieux ». Par moment son maître d’arme lui manquait, surtout pendant ses heures de solitudes où elle ressassait les évènements les plus tragique de sa vie.

Une malédiction plus qu’un don lorsqu’on était comme elle ou comme Karen. Voyant comme réagissait la jeune femme, Karen devait être encore une novice et ne savait sûrement pas grand chose sur les lycans, aussi non elle aurait déjà repéré Clare par l’ultrason qu’elle avait diffusée. La chasseuse se redressa sur sa chaise, allait elle l’aider ? Pendant qu’elle réfléchissait à cette question, l’homme ivre avait levé son nez de sa table. Il chercha son paquet dans sa poche et se rendit compte que celui-ci avait disparut. Il se leva de sa chaise titubant jusqu’au bar et demanda au barman

Hey … où est mon paquet ?

Le barman fessait simplement un signe en direction de Karen pour toute réponse. L’ivrogne tourna son regard sur la jeune femme et s’avança vers elle. Il lâcha sur un ton menaçant

Espèce de voleuse !! … dit il en sortant de son manteau son arme.

L’ivrogne était un chasseur, un de ceux qui se plongeait dans l’alcool pour oublier leur pathétique vie. Clare se leva de son siège, préférant s’interposer. D’une certaine manière c’était de sa faute.

Ce n’est pas elle qui ta piqué tes clope … c’est moi ! alors si tu as un problème c’est avec moi !

L’homme se retourna sur la blonde, son arme tendu devant lui, le canon visant le sol. Il était tellement ivre qu’il n’arrivait pas à tenir son 9 mm correctement.

Ah ouai !! … il s’arrêta un instant dans son élan regardant le visage de la jeune femme plissant ses yeux injecté de sang. … eh je te connaît toi … ajouta t’il en essayant de réfléchir.

Clare restait calme, un sourire en coin aux lèvres, regardant l’homme sans cillait, impassible et froide. Elle s’avança vers lui

Laisse tomber !! voilà ce que je te propose … je t’offre un verre et on laisse tomber l’histoire de tes clopes

L’homme ne réfléchit pas à deux fois, il rangea avec difficulté son arme

Ok ! … un whisky … le chasseur n’arriva pas asseoir au bar et s’écroula à terre. Il était retombé dans un coma où alcool était roi.

Clare regarda cette scène avec beaucoup de froideur, limite dégoûté. Elle s’avança vers Karen et s’assit devant elle

Désolé ! … je pensais pas qu’il allait se réveiller ! dit elle en regardant la lycans dans les yeux.